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Politique - Page 122

  • Monsieur Cavada, un peu de pudeur, s'il vous plaît !

    Jusqu'ici, j'avais conservé une certaine neutralité en raison de l'estime que je portais à Jean-Marie Cavada, mais j'observe que j'avais fait erreur et que ce n'est pas un homme honnête.

    Tout d'abord, un éclairage afin que l'on sache à qui l'on a affaire dans cette histoire : en juin dernier, Jean-Marie Cavada a demandé à François Bayrou de devenir le secrétaire général du MoDem, ce à quoi François Bayrou a répondu :« est-ce que tu peux me jurer que tu ne me trahiras jamais ?».

    Jean-Marie Cavada a alors estimé qu'une telle demande relevait d'enfantillages

    Pour ma part, je suis désolé, mais faire preuve de loyauté, je n'appelle pas cela des enfantillages. Quand je constate aujourd'hui, qu'il a l'audace d'appeler les adhérents du MoDem à déserter pour venir rejoindre le mouvement qu'il vient de créer, je trouve que c'est trop fort.

    Il est clair qu'il y a dans cette histoire des conceptions de la politique qui s'opposent, et même bien plus loin, des conceptions de l'éthique en politique qui s'affrontent. Finalement, je n'ai plus de regret que Jean-Marie Cavada ait quitté le MoDem, car je découvre une face de l'homme dont je n'avais jamais eu connaissance jusqu'ici, et qui n'a pas grand chose de plaisante... 

    Pas peur de la contradiction, Jean-Marie Cavada : il accuse François Bayrou et le MoDem de dévier vers la gauche, tout en se décrétant lui-même un homme de centre-gauche.

    Monsieur Cavada, un peu de pudeur, s'il vous plaît ! Vous venez de quitter le MoDem pour l'UMP, et vous appelez déjà à créer une structure de plus au centre, dont on devine aisément qu'elle n'a pour seul objet que d'anénatir le MoDem et d'être au service de Nicolas Sarkozy. Cessez de vous moquer du monde et des adhérents MoDem, svp, et ne vous fatiguez pas, ils ne vous rejoindront pas.

    Pour ma part, jusqu'ici, je vous préférais aux socialistes parisiens, mais, avec cette annonce, vous venez de me faire changer d'avis. Au second tour, je ne voterai pas pour vous, Monsieur Cavada. Ce sera blanc, et peut-être même socialiste (et pourtant, je ne les aime guère les socialistes parisiens !). 

  • Voilà pourquoi j'ai beaucoup d'estime pour François Bayrou

    Plutôt que de faire un long commentaire, je vais me contenter de citer certaines de ses réponses à la question de savoir si oui ou non il avait été contacté par Ségolène Royal :

    "Selon moi, on ne peut pas être Premier ministre si on ne partage pas le projet du président et je ne partageais pas le projet de Ségolène Royal, comme cela est apparu dans un débat que nous avons eu, et deuxièmement, j'ai appris après qu'elle ne partageait pas non plus son propre projet"

    "A la vérité, je n'avais envie d'être Premier ministre ni de Nicolas Sarkozy ni de Ségolène Royal".

    "Nicolas Sarkozy a voulu me rencontrer dès le lundi, et des proches à lui m'ont dit: +franchement tu aurais dû y aller parce que t'aurais été à Matignon+", [...]

    "Mais justement je ne partageais pas les valeurs de Nicolas Sarkozy, et donc être à Matignon c'était absolument impossible pour moi". "Au demeurant il suffit de voir comment le gouvernement est traité pour se dire qu'heureusement on n'a pas fait ce genre d'erreurs".

    Voilà : pas grand chose à rajouter, j'abonde pleinement. 

     

  • Exécutif provisoire du MoDem

    Lire et relire les noms qui suivent est une grande satisfaction pour les auteurs du blog Démocratie et hérésie économique, tant on y constate la présence d'hommes et de femmes de grande qualité.

    Avec la naissance officielle du MoDem, c'est le vent d'un grand espoir qui se lève.

    Abdoulatifou Aly
    député de Mayotte

    Philippe Arnaud
    sénateur de Charente

    Jean Arthuis
    sénateur de Mayenne

    Gilles Artigues        

    Eric Azière conseiller de Paris

    Denis Badré sénateur des Hauts de Seine

    Didier Bariani conseiller de Paris

    Jean Luc Bennahmias député européen

    Anne Marie Comparini    

    Eric Delhaye

    Yves Detraigne sénateur de la Marne

    Véronique Fayet conseillère régionale d’Aquitaine

    Françoise Ferat sénateur de la Marne

    Jacqueline Gourault sénateur du Loir et Cher

    Nathalie Griesbeck députée européen

    Olivier Henno Maire de Saint André lez Lille

    Jean Jacques Jegou sénateur de Val de Marne

    Bruno Joncour Maire de Saint Brieuc

    Anne Laperrouze députée européen

    Jean Lassalle député des Pyrénées Atlantiques

    Bernard Lehideux député européen

    Corinne Lepage

    Michel Mercier sénateur du Rhône

    Catherine Morin-Desailly sénateur de Seine Maritime

    Philippe Nogrix sénateur d’Ille et Vilaine

    Jean Peyrelevade

    Marielle de Sarnez députée européen

    Jean Marie Vanlerenberghe sénateur du Pas de Calais

    DELEGUES NATIONAUX

    Céline Alléaume
    Quitterie Delmas
    Fabienne Faure
    Marc Fesneau
    Christophe Madrolle
    Patrick Mignola
    Pierre Emmanuel Portheret (animateur et coordonnateur)
    Raymond Pronier

     

    Rappelons également que le MoDem dispose de trois députés, que Thierry Benoît nous demeure proche, et que 27 des 30 sénateurs de l'Union centriste ont adhéré définitivement au MoDem. Et puis...que François Bayrou en est désormais officiellement le président ! 

  • Chiens dangereux : Yves Détraigne insiste sur la formation des maîtres

    Lors de l'examen du projet de loi gouvernemental renforçant les mesures de prévention et de protection des personnes contre les chiens dangereux, le sénateur UDF-MoDem Yves Détraigne a salué un texte qui reprenait les dispositions de la proposition de loi qu'il avait déposée en septembre dernier avec sa collègue Françoise Férat.

    Il a indiqué lors de la discussion qu'il existait des chiens dangereux mais également des maîtres dangereux par leur comportement et a insisté sur la nécessité de former ceux-ci au contrôle de leur animal de compagnie.

    Bien que certains points restent en suspens comme l’interdiction totale de la détention de chiens de catégorie 1 ou le problème des croisements de chiens, le sénateur centriste a souligné qu'avec ce texte, la France se doterait, au regard de ses partenaires européens, de la législation la plus complète sur la question épineuse des chiens dangereux.

  • Adoption de la résolution du Congrès extraordinaire de l'UDF

    La résolution finale du Congrès extraordinaire de l'UDF a été amendée au cours de la séance plénière du Congrès, pour se présenter dans la rédaction suivante : "L’UDF, formation politique au titre de l’article 4 de la Constitution, est membre fondateur du Mouvement Démocrate auquel elle adhère pour une période transitoire de trois ans, en tant que personne morale. A dater du 1er décembre 2007, tout adhérent de l’UDF est adhérent du Mouvement Démocrate. L’UDF délègue aux instances du Mouvement Démocrate la responsabilité de l’action et de l’expression communes. Les autres instances nationales et locales de l’UDF s’intègrent aux instances correspondantes du Mouvement Démocrate. Pendant cette période transitoire, les intérêts juridiques, matériels et moraux (les idées et les valeurs) de l’UDF seront garantis et administrés par un bureau de vingt à trente membres désignés par le Congrès, sur proposition du Président dont le mandat est prorogé. Le texte final a été adopté, selon la phrase même de François Bayrou à "une grande majorité", 36 voix contre et 8 absentions sur environ 1500 votants.

  • PS à l'ouest et humour démocrate

    Ce commentaire que j'ai trouvé sur le blog du MoDem en Nièvre m'a tellement fait rigoler que je le recopie intégralement. Trop fort :-D

    Brrr... J'en frémis ! Désirant prendre Nicolas Sarkozy de vitesse sur la question du pouvoir d'achat, le PS fait une série de proposition, bien dans sa ligne idéologique, mais complètement irresponsable pour la plupart.

    1er point : une revalorisation de 50% de la prime à l'emploi. Et où l'état prendrait-il l'argent ? Prenez une pelle et aidez moi à creuser les déficits...

    2ème point : "un plan de rattrapage des traitements dans la Fonction publique" et "une revalorisation des petites retraites". Je ne suis pas contre, à-priori, mais encore faut-il avoir l'argent pour le faire. Sans parler du déficit des caisses de retraite. Reste-t-il des pelles dans la réserve ? On creuse toujours...

    3ème point : la baisse de la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité de 5,5% à 5%. Bon, on est passé de la pelle à la petite cuillère, mais on creuse toujours... (La TVA n'est pas la principale responsable de la chèreté des produits, contrairement aux marges bénéficiaires de la grande distribution)

    4ème point : une conférence pour augmenter le SMIC et les rémunérations" et qui aurait pour objet de consentir des exonérations de charges sociales aux entreprises qui "augmentent effectivement les salaires", selon M. Rebsamen. Exonération de charges sociales ? Après le paquet fiscal ? Et toujours des recettes en moins pour l'état... Laissez tomber les pelles, au bulldozer, ça ira plus vite...

    Une fois de plus, le PS voit l'état comme une corne d'abondance, comme une solution miracle. Mais comme toujours, il oublie la dette, qui plombe largement les finances de l'état et réduit sa marge de manoeuvre... A croire qu'ils vivent sur une autre planète...

    Excellent, vraiment excellent !  Il faudrait que l'on se fasse un concours de billets humoristiques et bien placés, au MoDem. Moi, je vote pour celui-là.

  • Villiers le Bel, les circonstances de l'accident par un témoin

    J'ai eu vent d'un témoignage de première main sur les circonstances de l'accident de Villiers le Bel. Cela n'enlève rien à ma note précédente et à ce que je pense des voyous en général, mais, en revanche, j'aimerais en savoir un peu plus long sur les différents respects de priorité dans cette affaire...

    Que chacun se fasse une idée, mais avec prudence : il ne s'agit que d'un témoignage, et moi, j'attends une enquête approdondie. 

     
    Dans tous les cas de figure, je me méfie malgré tout des commentaires qui surfent sur l'émotion ou sont débordés par l'émotion elle-même.
    Dans une réponse à Hervé Torchet, sur le blog de Quitterie Delmas, je lui rappelais simplement ceci, à propos de la vérité, tout particulièrement autobiographique (et le témoignage rentre dans cette catégorie) :
     
    Sincérité et vérité ne font pas nécessairement bon ménage, Jean-Jacques Rousseau le reconnaît lui-même au début des Confessions, en précisant qu'il ne sait pas si ce qu'il dit est vrai, mais qu'il le pense sincèrement au moment où il le dit. En clair, il n'est pas sûr de dire la vérité, mais simplement de penser la dire.
     
    Une remarque à propos de l'automobile : les véhicules modernes sont prévus pour que le capot se plie au premier choc, précisément pour minimiser l'impact et pour le conducteur, et pour l'obstacle. Donc l'état de l'automobile n'est pas un argument.
     
    Je sais aussi par expérience que tout témoignage est une déformation des faits, et qu'il faut toujours en recouper plusieurs si l'on veut faire émerger la vérité, et encore...
     
    Je demeure dans l'expectative, et, en tout cas, maintiens que les circonstances ne justifient en aucune manière une quelconque forme d'angélisme envers les casseurs et les voyous : car eux ne se privent pas d'instrumentaliser les évènements pour mieux faire passer leur délinquance. 
  • Val d'Oise, la vérité sur les émeutes à Villiers le Bel

    La vérité, elle est très simple : c'est qu'il est insupportable que des hordes de voyous terrorisent un quartier et décrètent qu'ils feront la loi à la place de la police.

    La vérité, c'est qu'il y a une mini-moto qui a coupé la route d'une voiture de police, qui n'allait pourtant pas vite, en lui grillant la priorité.

    La vérité, c'est que les familles feraient bien de s'interroger sur les fameuses mini-bikes et le danger qu'elles représentent pour leurs enfants, d'autant plus qu'elles ne sont pas homologuées pour rouler dans une rue.

    La vérité, c'est que cela commence à bien faire, la suspicion dont la police est systématiquement l'objet dans les quartiers sensibles, avec la complicité d'une partie de la classe politique, gauche en tête, et de plusieurs médias.

    La vérité, c'est que Michèle Alliot-Marie et François Fillon ont raison d'appeler un chat un chat quand ils parlent de "criminels" à propos de ceux qui tirent sur les policiers

    La vérité, c'est que les habitants sont exaspérés par ces voyous, comme l'atteste l'interview d'une mère de famille du quartier, Solange, sur France Info. 

    La vérité, c'est que c'est pour les commerçants ruinés et les victimes des émeutiers qu'il faut avant tout compatir, et cesser de "comprendre" les "jeunes en colère". Je ne vois pas pour ma part de "jeunes en colère". Je vois des voyous. 

     Alors il n'y a pas à prendre de gants avec les fauteurs  de trouble.

    MAIS :

    La vérité, c'est aussi qu'il y a beaucoup de frustrations dans ces quartiers sensibles, parce qu'il n'y a pas d'emploi, et que depuis 2005, la situation n'a pas changé.

    La vérité, c'est aussi que la police doit rétablir un lien social avec les quartiers, si elle veut espérer y être entendue, et qu'il est grand temps de rétablir la police de proximité en cessant de faire de l'idéologie : ce n'est parce que Jospin l'a mise en place que c'est une mauvaise chose. Il faut au contraire reprendre cette idée et l'améliorer

    La vérité, c'est qu'il y a aussi des jeunes qui en veulent là-bas, mais ceux-là, ils sont inaudibles, et c'est aux émeutiers que l'on accorde de l'attention.

    La vérité, c'est que l'un de deux jeunes qui ont péri était un gars sympathique et dur à la tâche, pâtissier de son état, qui se levait à 4 heures du matin pour aller bosser

    La vérité, c'est que Nicolas Sarkozy n'a rien prévu pour améliorer la situation des banlieues si ce n'est des drones et des tasers. Or, il ne peut y avoir de répression efficace sans alternative crédible à la délinquance. Plus que tout, ce dont notre société a besoin aujourd'hui, c'est d'équité, or, en dans nombre de ces banlieues difficiles, nous sommes très loin du compte.

    Je me contenterai de citer François Bayrou :

    «  Les banlieues, c’est l’immense échec français. Comment peut-on laisser se "durcir" des zones de non-droit et de désespérance ?

    Alors que l’État est omniprésent là où tout va bien (dans le centre de Paris, quelle profusion d’uniformes et de gyrophares !), il a complètement disparu des endroits où cela va mal : dans les banlieues sensibles comme dans les zones rurales en difficulté.

    Alors l'Etat semble y arriver de l'extérieur, en position d'intrusion ou de contrôle. Et il y intervient pour réprimer, la situation tourne à l'affrontement. »

     

  • Et si un candidat MoDem remplaçait DSK ?

    Dominique Strauss-Kahn a du démissioner de son poste de député en raison de sa nomination à la tête du FMI. Une législative partielle va donc avoir lieu dans la 8ème  circonscription du Val d'Oise. Jean-Michel Cadiot , qui postule à la députation sous l'égide de l'UDF-MoDem, dresse un bilan en demi-teinte de l'action de DSK, saluant ses réussites, mais soulignant aussi ses insuffisances.

    Il faut dire que ce candidat est assez atypique, en raison de son parcours qui l'a mené sur plusieurs continents, mais aussi de ses origines : son grand-père fut un proche de Marc Sangnier, inspirateur idéologique de la Démocratie Chrétienne, et travailla également avec Geroge Bidault, l'un des résistants les plus fameux de la France Libre ; sa grand-mère était, quant à elle, la fille d'une Alasacienne juive convertie au catholicisme et ayant opté pour la France en 1870.

    Six années journaliste parlementaire, pendant lesquelles il a suivi nombre de séances nocturnes, Jean-Michel Cadiot connaît particulièrement bien les rouages du Parlement pour les avoir observés de très près. On peut donc tabler sur son efficacité s'il est élu, il est très loin d'être tombé de la dernière pluie.

    Il a pris des engagements forts en cas d'élection à la députation :

    - Agir pour l'augmentation du pouvoir d'achat, la baisse des prix alimentaires de première importance, l'accession des salariés à une part importante des bénéfices, la revalorisation des petites retraites.

    - Obtenir la garantie des moyens de l'Education nationale, amplifier l'accompagnement scolaire, permettre la scolarité des enfants handicapés.

    - Combattre pour que les rénovations urbaines se fassent sans expulsions ou départ des familles de petits revenus. Contrôler l'application des lois sur le logement opposable et le logement social. Réorienter la politique de la Ville dans une direction plus sociale que territoriale.

    - Lutter pour le maintien des services publics de qualité et de proximité, dans les domaines sociaux, de la police et de la justice. La sécurité ne doit pas être réservée à certains quartiers.

    - Agir pour maintenir la sécurité sociale, la modernisation des hôpitaux. Proposer une loi permettant l'hospitalisation de tous ceux dont l'état de santé le nécessite.

    - Encourager les PME et l'artisanat.

    - Se faire le porte-parole de tous les habitants de la circonscription, rester à l'écoute de la population et de ses besoins.

    - Défendre à l'Assemblée Nationale le pluralisme démocratique, le rôle du Parlement ; éviter un régime présidentiel.

    - Veiller à l'application du "Grenelle de l’Environnement".

    - Faire avancer la construction européenne et oeuvrer pour une politique étrangère d'équilibre, favorable au multilatéralisme, agir pour des relations économiques mondiales équitables.

    Voilà un programme que ne renierait sans doute pas DSK, par ailleurs, et qui est , au final, tout à fait en phase avec les propositions de François Bayrou lors de l'élection présidentielle. 

    Il ne nous reste donc plus qu'à souhaiter la meilleure réussite possible à Jean-Michel Cadiot, et inviter les électeurs de la 8ème circonscription du Val d'Oise à voter massivement pour lui. 

     

  • Réponse à Jean-Marie Cavada

    Cher Jean-Marie Cavada,

     

    C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris votre ralliement à la liste UMP à Paris. Je regrette profondément que vous choisissiez de vous présenter sur la liste d'un mouvement politique dont nous récusons, au MoDem, le programme politique, tout du moins, en l'état.

    Il est vrai que plusieurs démocrates parisiens demandaient des primaires, mais justement, Mairelle de Sarnez a décidé de mettre en place un comité d'investiture dont le spectre politique (au sein du MoDem) est assez large.

    Croyez-bien que si l'on demande leur avis aux adhérents parisiens, vous pouvez être certains qu'ils ne seront pas d'accord avec vous : pas d'accord pour rejoindre une liste UMP sans même avoir essayé de savoir ce que nous valons, car c'est cela qui nous donne notre force.

    Aussi, nous ferons bloc autour de Marielle de Sarnez à Paris, pour soutenir l'émergence d'un MoDem fort à Paris.

    En dépit de nos divergences, vous n'êtes pas notre ennemi, et, à devoir choisir, si vous êtes présent au second tour contre une liste autre que MoDem, je vous préfère à n'importe quel socialiste parisien (quand je dis vous, c'est vous, Jean-Marie Cavada, pas vos co-listiers !).

    Vous n'êtes pas notre ennemi, et je condamne fermement ceux qui vous accusent d'aller à la soupe, car si tel était votre désir, vous auriez pu avoir une large part de la marmite depuis longtemps.

    Cela dit, vous n'en portez pas moins un large tort au MoDem, en donnant un très mauvais exemple aux cadres de notre mouvement. Je ne souhaite pas votre exclusion, et si vous êtes élu, je continuerai à vous considérer comme un élu MoDem, mais vous, vous expérimenterez que ce sera à l'UMP que vous devrez votre élection, et à quel point cela pèsera sur votre liberté de parole. 

    Vous savez, il y a un rhéteur grec fameux dans l'Antiquité, du nom de Libanios, qui a vécu au 4ème siècle après Jésus Christ. Et ce rhéteur, qui était aussi avocat, avait mis au point toute une série d'exercices pour ses élèves fain de leur apprendre à argumenter.

    Pour la beauté de l'art, il a choisi, dans un discours de démonstration, de prendre la défense d'un avorton dont il n'est question que 61 lignes dans l'Iliade d'Homère : il s'agit d'un être contrefait et boîteux du nom de Thersite, qui vocifère contre les principaux chefs grecs, Agamemnon, Achille et Ulysse.

    Sa présence dans l'histoire se finit par quelques glapissemens et pleurs après avoir pris quelques solides coups de bâton d'Ulysse.

    Mais le génial Libanios au eu une idée de génie : il a renversé les apparences en montrant comment Thersite, en choisissant d'attaquer de front Agamemnon , le roi des rois, qui s'arrogeait une large part du butin (le paquet fiscal de l'époque ?)  , et de tenir tête à Achille (le meilleur guerrier) et Ulysse (le plus astucieux) avait en réalité fait preuve d'un grand courage et avait usé de ce que les Grecs appelaient la παρρήσια  que l'on traduit par liberté de parler.

    Eh bien voilà, nous sommes sans doute tous des Thersite, au MoDem, nous sommes petits, boîteux, laids et contrefaits, mais il y a une chose à laquelle nous ne renoncerons jamais, c'est notre liberté de parler, notre parrhésia. Et vous, en choisissant de vous présenter sur la liste de l'UMP, vous l'avez largement hypothéquée

    NDLR : la traduction de l'Eloge de Thersite  disponible sur le site du Portique.