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Villiers le Bel

  • L'étrange profil d'un des accusés de Villiers le Bel

    Je suis avec attention le procès des émeutiers de Villiers le Bel, très précisément, de deux qui sont accusés d'avoir tiré sur les forces de police.

    J'avoue que j'ai toutes les peines du monde à me faire une idée sur la culpabilité ou non des accusés. Le portrait de l'un d'entre eux sur le Bondy Blog a en tout cas attiré mon attention. En fait, il a attiré d'autant plus mon attention qu'il existe un autre son de cloche, celui-là, d'une journaliste du Nouvel Obs.

    Bizarre, un gars à deux visages, candidat sur la liste UMP de Sylvie Noachovitch d'un côté, et délinquant et meneur des émeutes de l'autre ? Tiens, cela me rappelle quelque chose, foul is fair and fair is foul, disaient les trois sorcières de Macbeth. J'ai songé assez vite au Dudus de la Jamaïque, bienfaiteur de son quartier et malheur de tous ceux qui sont tombés sous les balles de ses sbires...

    Je m'avance peut-être en disant cela. Adama Kamara a aussi été reçu en son temps par Michèle Alliot-Marie pour intervenir afin de rétablir le calme. Cela serait étonnant (et très inquiétant !) qu'une Ministre de l'Intérieur s'appuie sur un caïd pour propager l'apaisement.

    Il y a beaucoup de zones d'ombres dans ce dossier. Ainsi cette épouse d'un des suspects (mais lequel ?) venue vêtue d'une burqa et refusant de dévoiler le haut pour que son identité puisse être vérifiée.

    Mais il y a aussi ces promesses de récompense pour les témoignages. Témoignages à charge, seulement ? Il y a comme un vice dans la procédure qui me dérange, dans cette histoire. Qu'on témoigne anonymement, soit, mais que l'on reçoive une récompense pour témoigner toujours anonymement, cela me pose un problème.

    Le Crapaud a écrit qu'il y avait un camp de la peur. Il y a certainement une part de vérité dans ce qu'il dit, mais, pour ma part, j'aimerais disposer vraiment des tenants et des aboutissants de l'affaire.

  • Interdit d'interdire, vraiment ?

    J'ai cru halluciner à la lecture du communiqué publié sur le blogue de Laure Leforestier. Enfin, ce n'est pas tant le communiqué lui-même, dont je ne partage pas le souci, mais que je juge raisonnable, que le titre du billet du blogue. Comme le disent les Verts dans leur communiqué, nous notons le glissement sémantique de « soutien aux inculpés » à « soutien aux émeutiers ». On a bien compris le souci : en l'absence de jugement, nul ne peut être considéré comme coupable. C'est vrai de toute inculpation. Mais il y a le choix des mots et des appels auxquels on répond : il faut juger sur pièces du ton du communiqué du collectif qui a appelé les Verts à la rescousse : «pendant deux nuits, la police est tenue en échec. [...] du 25 au 27 novembre 2007, c'est une ville qui s'est soulevée, un moment de l'histoire.». Tout cela avec une belle écriture rouge sur fond noir qui rappellent diablement la coloration des groupuscules de l'ultra-gauche...

    Quant à décrire comme d'extrême-droite les policiers et le syndicat de gardiens de la paix qui se révoltent contre un concert donné par des groupes de rap qui appellent à la violence contre les forces de l'ordre dans leurs chansons, c'est du plus haut comique : il s'agit de FO, le syndicat Force Ouvrière, un authentique syndicat de gauche, même s'il a toujours revendiqué (et appliqué !) son indépendance par rapport aux partis politiques.

    Bref, initialement, il s'agissait pour Europe-écologie de s'élever contre l'interdiction d'un concert destiné à porter «la bonne parole», et, accessoirement, apporter des fonds aux fameux inculpés. Soit, admettons, il n'y a rien d'illégal à soutenir des gens qui sont inculpés.  Mais la défense de la liberté d'expression, invoquée dans le communiqué des Verts Haut-Normands,  s'est muée subitement, dans le titre du blogue, en soutien inconditionnel aux inculpés, parce qu'il est interdit d'interdire, slogan qui rappelle une autre époque d'émeutes. Il y a là une charge sémantique qui est loin d'être neutre, et traduit au moins l'arrière-pensée de la maîtresse des lieux.

    On peut jouer au chat et à la souris avec la sémantique, les mots ont un sens, connoté ou dénoté, et finissent toujours par parler. L'opinion publique ne s'y trompera pas : les Verts pourront toujours clamer leur bonne foi, elle retiendra qu'ils auront soutenu les émeutiers et, in fine, les voyous. Parce qu'il est interdit d'interdire...

     

     

  • Ali Menzel n'est plus.

    Chaker_ali_menzel_Modem.jpg Ali Menzel, chef de file démocrate à Villiers le Bel a péri tragiquement dans un accident. Je ne le connaissais pas personnellement, mais les échos qui m'étaient revenus aux oreilles m'avaient dessiné le portrait d'un homme d'honneur, courageux et engagé. Lors des émeutes de Villiers le Bel, cet éducateur avait mis son énergie et son talent à pacifier la situation.

    Le perte de cet homme estimable est un coup dur pour le MoDem, pour les habitants de Villiers le Bel, et bien plus encore pour sa famille.

    Ali Menzel n'est plus, mais il appartient à ceux qui restent, qui l'ont aimé, et qui se sont engagés à ses côtés, de reprendre le flambeau et d'accomplir ce pour quoi il a vécu.

    Qu'il repose en paix, désormais, et que sa famille soit assurée des condoléances les plus sincères de l'hérétique.

     

  • Un 4ème député pour le MoDem ?

    Dernier message de Jean-Michel CADIOT avant le 1er tour de scrutin
     
     
    Nous sommes à l'avant veille d'une échéance électorale importante. Il n'y a que 2 choix qui seraient soit le le soutien à la politique de Nicolas SARKOSY et le libéralisme à tous crins auquel s'ajouterait dans les circonstances actuelles une politique axée sur la seule répression ; et d'autre part un socialisme dépassé qui ne règlerait aucun des problèmes qui rongent nos villes et nos cités.
     
    La 3ème voie, c'est celle du renouveau, de la justice sociale, de la lutte pour l'emploi, du dialogue entre jeunes et policiers que je me propose de représenter. Je ressens de la fierté à être le 1er candidat à me lancer dans une bataille législative sous le seul sigle du Mouvement Démocrate.
     
    Durant les évènements qui ont endeuillés Villiers le Bel et pendant les incidents qui se sont ensuivis, nous avons voulu agir avec notre morale et nos valeurs politiques et humaines, en marquant notre solidarité avec les familles, avec les policiers, avec les commerçants agressés.
     
    Nous avons voulu jouer un rôle d'apaisement. Mais si un calme précaire s'est instauré, les problèmes demeurent. Ils ont nom chômage, pénurie de logements, insécurité, absence d'animations culturelles, ghettoïsation.
     
    Je me propose à l'Assemblée Nationale en vous y représentant, de promouvoir au côté de François BAYROU, une politique de justice, de paix sociale, de promotion de l'éducation et de la formation à toutes les étapes de la vie
     
    François BAYROU a obtenu 7 millions de suffrages à l'élection présidentielle. Il n'a que 3 députés... Mon plus grand souhait est de devenir le 4ème.

  • Villiers le Bel, les circonstances de l'accident par un témoin

    J'ai eu vent d'un témoignage de première main sur les circonstances de l'accident de Villiers le Bel. Cela n'enlève rien à ma note précédente et à ce que je pense des voyous en général, mais, en revanche, j'aimerais en savoir un peu plus long sur les différents respects de priorité dans cette affaire...

    Que chacun se fasse une idée, mais avec prudence : il ne s'agit que d'un témoignage, et moi, j'attends une enquête approdondie. 

     
    Dans tous les cas de figure, je me méfie malgré tout des commentaires qui surfent sur l'émotion ou sont débordés par l'émotion elle-même.
    Dans une réponse à Hervé Torchet, sur le blog de Quitterie Delmas, je lui rappelais simplement ceci, à propos de la vérité, tout particulièrement autobiographique (et le témoignage rentre dans cette catégorie) :
     
    Sincérité et vérité ne font pas nécessairement bon ménage, Jean-Jacques Rousseau le reconnaît lui-même au début des Confessions, en précisant qu'il ne sait pas si ce qu'il dit est vrai, mais qu'il le pense sincèrement au moment où il le dit. En clair, il n'est pas sûr de dire la vérité, mais simplement de penser la dire.
     
    Une remarque à propos de l'automobile : les véhicules modernes sont prévus pour que le capot se plie au premier choc, précisément pour minimiser l'impact et pour le conducteur, et pour l'obstacle. Donc l'état de l'automobile n'est pas un argument.
     
    Je sais aussi par expérience que tout témoignage est une déformation des faits, et qu'il faut toujours en recouper plusieurs si l'on veut faire émerger la vérité, et encore...
     
    Je demeure dans l'expectative, et, en tout cas, maintiens que les circonstances ne justifient en aucune manière une quelconque forme d'angélisme envers les casseurs et les voyous : car eux ne se privent pas d'instrumentaliser les évènements pour mieux faire passer leur délinquance. 
  • Val d'Oise, la vérité sur les émeutes à Villiers le Bel

    La vérité, elle est très simple : c'est qu'il est insupportable que des hordes de voyous terrorisent un quartier et décrètent qu'ils feront la loi à la place de la police.

    La vérité, c'est qu'il y a une mini-moto qui a coupé la route d'une voiture de police, qui n'allait pourtant pas vite, en lui grillant la priorité.

    La vérité, c'est que les familles feraient bien de s'interroger sur les fameuses mini-bikes et le danger qu'elles représentent pour leurs enfants, d'autant plus qu'elles ne sont pas homologuées pour rouler dans une rue.

    La vérité, c'est que cela commence à bien faire, la suspicion dont la police est systématiquement l'objet dans les quartiers sensibles, avec la complicité d'une partie de la classe politique, gauche en tête, et de plusieurs médias.

    La vérité, c'est que Michèle Alliot-Marie et François Fillon ont raison d'appeler un chat un chat quand ils parlent de "criminels" à propos de ceux qui tirent sur les policiers

    La vérité, c'est que les habitants sont exaspérés par ces voyous, comme l'atteste l'interview d'une mère de famille du quartier, Solange, sur France Info. 

    La vérité, c'est que c'est pour les commerçants ruinés et les victimes des émeutiers qu'il faut avant tout compatir, et cesser de "comprendre" les "jeunes en colère". Je ne vois pas pour ma part de "jeunes en colère". Je vois des voyous. 

     Alors il n'y a pas à prendre de gants avec les fauteurs  de trouble.

    MAIS :

    La vérité, c'est aussi qu'il y a beaucoup de frustrations dans ces quartiers sensibles, parce qu'il n'y a pas d'emploi, et que depuis 2005, la situation n'a pas changé.

    La vérité, c'est aussi que la police doit rétablir un lien social avec les quartiers, si elle veut espérer y être entendue, et qu'il est grand temps de rétablir la police de proximité en cessant de faire de l'idéologie : ce n'est parce que Jospin l'a mise en place que c'est une mauvaise chose. Il faut au contraire reprendre cette idée et l'améliorer

    La vérité, c'est qu'il y a aussi des jeunes qui en veulent là-bas, mais ceux-là, ils sont inaudibles, et c'est aux émeutiers que l'on accorde de l'attention.

    La vérité, c'est que l'un de deux jeunes qui ont péri était un gars sympathique et dur à la tâche, pâtissier de son état, qui se levait à 4 heures du matin pour aller bosser

    La vérité, c'est que Nicolas Sarkozy n'a rien prévu pour améliorer la situation des banlieues si ce n'est des drones et des tasers. Or, il ne peut y avoir de répression efficace sans alternative crédible à la délinquance. Plus que tout, ce dont notre société a besoin aujourd'hui, c'est d'équité, or, en dans nombre de ces banlieues difficiles, nous sommes très loin du compte.

    Je me contenterai de citer François Bayrou :

    «  Les banlieues, c’est l’immense échec français. Comment peut-on laisser se "durcir" des zones de non-droit et de désespérance ?

    Alors que l’État est omniprésent là où tout va bien (dans le centre de Paris, quelle profusion d’uniformes et de gyrophares !), il a complètement disparu des endroits où cela va mal : dans les banlieues sensibles comme dans les zones rurales en difficulté.

    Alors l'Etat semble y arriver de l'extérieur, en position d'intrusion ou de contrôle. Et il y intervient pour réprimer, la situation tourne à l'affrontement. »