Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Père dominant et infanticide

    Je me suis déjà exprimé quant à ce que je pensais des parents qui tuent leurs enfants. Je n'ai aucune sorte de mansuétude et récuse radicalement toutes les analyses et commentaires qui tendent à faire accroire que les infanticides ont deux visages dont l'un, au moins, pourrait se montrer aimant.

    C'est un problème de définition de ce que l'on appelle l'amour.

    Dans toutes les langues il existe des déterminants possessifs : le mal vient de ce qu'on peut adjoindre un possessif à un être vivant, particulièrement quand il s'agit d'êtres humains.

    Ce qui permet à des parents de tuer leurs enfants, c'est d'abord le sentiment de possession qu'ils éprouvent à leur égard. Ils pensent que les enfants sont à eux. Or, les enfants ne sont à personne, ils n'appartiennent qu'à eux-mêmes et à personne d'autre. Que l'on ne se fasse pas d'illusions : à aucun moment de leur existence passée les infanticides n'ont considéré leurs enfants comme des êtres libres quand bien même le débordement de leurs émotions aurait pu passer pour une affection intense.

    Rejoignant totalement Maria Montessori, je considère que le rôle des adultes et bien évidemment des parents, envers les enfants, est d'en prendre soin et de les accompagner, pas de se substituer à eux.

    Corollairement, je reçois tout à fait l'analyse du blogue l'Homme simple sur les pères criminels : ce sont des individus qui sont prisonniers d'un ancien modèle de relations. Un modèle où la compagne et les enfants sont les biens du mâle. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que ce soient les hommes surtout, plutôt que les femmes, qui tuent leurs enfants parce qu'ils perpétuent un schéma issu directement des sociétés patriarcales dont l'empreinte pesante continue d'empoisonner nos nouvelles sociétés.

    Quand j'entends quelqu'un répliquer "ce sont mes enfants, je fais ce que je veux", je me retiens de bondir. Et non, mon gros/ma grosse, ce ne sont pas tes enfants !  Pas plus, au demeurant, que ce ne sont ceux d'une institution nationale telle qu'un État.

    En revanche, ce pourrait être le rôle de l'État, via son corps médical, de rappeler dans les maternités, à la venue des pères, que les enfants ne sont pas les leur mais bien des êtres libres qui leur ont été confiés par ce miracle permanent qu'est la nature (ou peut-être Dieu pour ceux qui ont la foi). Des parents peuvent avoir des projets pour leur enfant, mais aucun d'eux ne pourra surpasser le dessein secret que la nature a inscrit en eux, ce que Montessori appelle l'embryon spirituel. Assurer l'épanouissement de l'enfant, ce n'est pas contrarier ce dessein mais favoriser le développement de l'embryon.

    Il y a un questionnement philosophique de fond derrière ces crimes impardonnables, celui de la définition du verbe "aimer". Si l'on n'admet pas d'aimer inconditionnellement, si l'on admet pas d'aimer sans chercher à posséder, on peut pas aimer véritablement. C'est ce qu'avaient pressenti plusieurs écrivains romantiques et certains de leurs successeurs en concevant des individus amoureux prêts à se sacrifier ainsi que leur amour pourvu que l'être aimé fût heureux. 

  • Le talon d'Achille de la diplomatie occidentale ? La charité...

    Quand j'analyse l'émergence du radicalisme au Moyen-Orient (mais pas seulement), j'y trouve toujours un délitement du lien social. Qu'est-ce qui fait, au fond, la popularité des Frères Musulmans, des Talibans, d'Aube dorée en Grèce ou encore du Hezbollah et du Hamas en Palestine et au Liban ?

    Toujours la même chose : ils apportent de l'aide aux individus esseulés et en déshérence, comme le firent les nazis en leur temps ou les communistes avec leurs organisations populaires.

    A chaque fois, je me pose la même question : pourquoi les laïques, les libéraux, dans tous ces pays, se montrent incapables d'en faire autant ?

    Il existe bien sûr les associations humanitaires occidentales, mais elles sont perçues comme des concurrentes par les extrémistes et sont souvent les premières visées ; en outre, en dépit de leurs actions, elles demeurent aux yeux des populations d'abord des implants allogènes.

    Quand l'Europe planifie des programmes d'aide, il s'agit toujours de versements à des administrations corrompues qu'il est très difficile de contrôler ou à des intermédiaires opaques, et ce, en dépit des efforts des commissaires et responsables de programmes.

    Il y a un truc qui manque dans notre diplomatie, et je crois vraiment que c'est notre talon d'Achille : l'absence à peu près totale de relais culturels sur tous les points chauds de la planète.

    Prenons l'Égypte : pourquoi n'avons-nous pas pris contact très tôt avec les libéraux et les laïques d'Héliopolis pour leur proposer de mettre en place des distributions de soupes ? Plutôt que d'envoyer des colis estampillés UE ou US, nous véhiculerions bien mieux nos valeurs si nous confions nos aides à ceux qui nous sont les plus proches sur place.

    L'inconvénient, c'est que cela suppose un travail de renseignement et de constitution de réseaux que nos services sont bien incapables de générer à l'heure actuelle, ne serait-ce parce que nul responsable politique ne raisonne de cette manière.

    Les Frères Musulmans sont plus forts que nous, Aube Dorée aussi, parce que l'aide qu'ils apportent vient du sol où ils sont implantés. Pour les concurrencer, il n'y a aucune autre possibilité que d'en faire autant.

    Cela suppose de mettre fin à notre logique interventionniste descendante (au fond, un peu héritée la colonisation) et de la remplacer par une politique collaborative. Évidemment, au pays des bisounours, on applaudira une telle proposition comme si elle allait de soi. En réalité, c'est le chemin le plus difficile car choisir les bons collaborateurs requiert une attention acérée.

    En Égypte, on connaît de jeunes activistes courageux. Cela aurait eu de la gueule de confier à Aliaa Magda Elmahdy des fonds européens, à charge pour elle d'assurer le relais avec ses amis auprès du peuple pour aider les plus démunis ou plus simplement qui elle aurait jugé digne de recevoir de l'assistance. A vrai dire, avec notre bureaucratie européenne, j'ai du mal à imaginer qu'une telle souplesse soit seulement pensable par un eurocrate...

    Et au fond, nous restons dans un cheminement intellectuel de bwanas, quand bien même les bwanas en question feraient l'apologie du multiculturalisme et seraient pétris de tolérance et de  sentiments dégoûlinants de bonne conscience. 

    Tissons des liens avec les oppositions démocratiques et versons-leur l'argent que nous dépensons inutilement à arroser la corruption ou des populations qui ne nous en seront pas reconnaissantes. La CIA s'est montrée très efficace avec l'islam politique jusqu'à la fin du XXème siècle. Peut-on espérer reprendre sur la forme des méthodes similaires, mais cette fois, en ne se trompant pas de partenaires et en ne vendant pas notre âme ?

    J'espère que l'Europe saura un jour emprunter cette voie. Je crois à défaut que la France remporterait un franc succès si elle bâtissait sa diplomatie et son soft power avec les populations visées et non à côté d'elles.

    L'accomplissement d'une diplomatie efficace, ce n'est pas de faire la charité, ou, tout du moins, pas de le faire savoir, mais de faire en sorte que ceux qui pensent comme toi se chargent de la faire.

  • Logement : le judicieux calcul de Marielle de Sarnez

    J'ai entendu plusieurs fois Marielle de Sarnez prévoir de ramener les institutionnels sur le marché de la propriété à Paris. Pour un non-initié, cette mesure pour le logement peut paraître étrange. Un gaucho de base pourrait même penser qu'il ne s'agit là que de rameuter le ban et l'arrière ban du capitalisme étrangleur du petit peuple.

    Il n'en est rien. En fait, il faut avoir cherché à se loger à Paris pour comprendre ce que Marielle de Sarnez a derrière la tête. En fait, on n'imagine pas à quel point un rapace sommeille en chacun de nous. Il n'y a de pire bailleur que le particulier. Le particulier propose des baux prohibitifs, n'entretient pas son bien et rechigne aux travaux qu'il est pourtant légalement dans l'obligation de réaliser. Et que l'on ne s'y trompe pas : les opinions politiques n'ont pas cours dans la pensée du bailleur particulier. Pas de pitié pour les canards boiteux. Tout bailleur est persuadé de proposer un palace à la location. On médit des marchands de sommeil, mais qu'on se dise bien que le Parisien bailleur en est un en puissance. Consolation corollaire, le locataire vaut bien son bailleur : il dégrade, exige, reste sans régler son loyer, pinaille pour tout et n'assure pas plus que le bailleur l'entretien dont il devrait se charger.

    Et les institutionnels, là-dedans, alors ? C'est quoi au fait ? Eh bien, les assurances, les banques, les grands groupes, et cetera. Un institutionnel n'a en fait pas du tout les mêmes préoccupations qu'un particulier : il ne cherche pas à pressuriser jusqu'à ce que mort s'ensuive son locataire mais à s'assurer un revenu régulier. La plupart du temps, plutôt que de chercher un profit maximal à court-terme, il préfère louer à des tarifs très raisonnables voir bas ses biens immobiliers avec comme effet de pouvoir compter sur le revenu escompté. En outre, comme l'institutionnel privilégie la durée, le locataire na pas à craindre une reprise du domicile au terme d'un bail.

    D'une certaine manière, les institutionnels permettent aux classes moyennes aisées parisiennes de trouver un logement. Il est également plus facile d'acquérir un bien auprès de l'institutionnel et, à un prix inférieur à celui de commercialisation.

    Bien sûr, le retour de ces propriétaires-là ne saurait être la panacée ni s'avérer l'unique levier pour relancer le logement à Paris, mais, parmi les petits engrenages vertueux que l'on peut essayer d'enclencher c'est très certainement un rouage majeur.

    Cette mesure du programme de Marielle de Sarnez est donc loin d'être anodine et elle entre assez bien dans l'idée d'une municipalité facilitatrice pour les Parisiens. Vivement 2014, caramba qu'on confronte les programmes municipaux. Bref, mieux vaut une idée futée que 150 idées bidon (la dernière en date, d'Hidalgo, modifier le Plan Local d'Unrbanisme pour surélever les immeubles)...

  • Métropole de Paris, l'arnaque !

    Il y a un truc que je déteste, en France : c'est l'intercommunalité. A l'origine, l'idée était de mutualiser les dépenses. Comprenons-nous : les dépenses existantes plus quelques dépenses d'investissement nécessaires. Avec le temps, c'est devenu une pompe à fric parfaitement antidémocratique permettant à quelques grosses communes d'aspirer les revenus des plus petites pour leur faire financer des équipements et projets pharaoniques locaux pour la plus grande gloire des baronnets implantés dans la place.

    La Métropole de Paris telle qu'elle est concoctée par le gouvernement va être quelque chose de ce genre. Un machin pour élus locaux qui vont s'entendre sur le dos d'une partie des Franciliens.

    En réalité, il n'y aurait de métropole valable que celle qui représenterait toutes les populations concernées avec des élus adoubés par le suffrage universel et une configuration de l'assemblée métropolitaine à la proportionnelle intégrale (avec tout de même un seuil de 3 à 4%).

    Au fond, mieux vaudrait régler cela par référendum auprès des populations concernées. Hollande a ce pouvoir, puisque l'initiative référendaire lui appartient : qu'il en use pour passer outre les résistances des baronnies locales si c'est nécessaire. Mais qu'il garantisse aussi aux petites communes de ne pas se faire avaler sans avoir leur mot à dire : pour une telle consultation, une petite commune ne devrait rentrer dans la métropole que si 50% de la population concernée au moins adhère au projet.

    La construction actuelle du Grand Paris me fait penser aux dérives de l'Union européenne que nous connaissons : on le construit autant sans les Franciliens concernés que l'Europe ne se fait que par la technocratie bureaucratique à l'heure actuelle.

    Bref, je n'aurais qu'un slogan simple sur le sujet : transparence ! Rendons le Grand Paris aux Franciliens et Parisiens et faisons-le avec ceux qui veulent le faire. A charge pour nous de les convaincre.

    Il me semble que ce que j'exprime sur l'impératif démocratique est assez proche des idées de Marielle de Sarnez et du MoDem sur la question mais j'espère que toute son équipe et elle-même s'exprimeront sur le sujet.

  • NKM, Hidalgo, l'école du rire à Paris

    Entre NKM qui veut ouvrir des discothèques dans les stations de métro et Hidalgo qui rêve de faire du Pont des Arts un dispensaire pour animaux sauvages (c'est bien connu, ils pullulent à Paris...), nous voilà bien lotis, nous autres Parisiens.

    Et si on parlait de la fiscalité locale, par exemple ? Entre les hausses d'impôts décrétées par Ayrault et Hollande et les coups de matraque de Delanoë les années précédentes, même les plus aisées vont commencer à mal sentir la pilule passer.

    On le sait, la priorité numéro 1 des Parisiens, c'est le logement. Marielle de Sarnez prévoit la construction de 5000 logements par an en exploitant des espaces déjà bâtis mais sans habitations. On ne peut à mon avis pas faire plus. J'ai toutefois une observation sur la question du logement : en réalité, c'est chez les 18-34 ans que ce souci est très prégnant. C'est à mon avis un aspect auquel il faut bien réfléchir. En réalité, le logement n'est pas un problème général pour les Parisiens, c'est avant tout un problème de jeunes ! Il y a donc une réflexion à mener spécifique à cette population qui doit comprendre une large part d'étudiants.

    Le stationnement et la circulation sont la seconde préoccupation des habitants de la capitale. Pour ce que j'en constate tous les jours, la politique menée par l'actuelle majorité est un échec total.

    Son autolib qui ne s'adresse qu'à quelques milliers de personnes a ponctionné des centaines de place. La préfecture a carte blanche pour verbaliser tous les automobilistes qui ne rentrent pas dans les clous. Dans le même temps, les divers véhicules professionnels, de livraison ou non, stationnent tranquillement sur les voies de circulation sans aucune réaction des forces de police. Camions, camionnette et fourgonnettes contribuent largement à la pollution atmosphérique générée par l'automobile. Il y a pourtant possibilité de prévoir des parkings au sortir des grands axes de communication autour de Paris et d'assurer les livraisons dans la capitale via des véhicules légers et électriques.

    Pour l'automobile, je le dis depuis longtemps, je pense que c'est une liberté fondamentale ; plutôt que de favoriser la transition énergétique vers le véhicule propre, les socialistes n'ont de cesse que de harceler les propriétaires de voitures. Ce n'est pas seulement l'obéissance à la doxa écologiste propre sur soi : je suis convaincu qu'il y a aussi la résilience marxiste socialiste dans ces décisions qui s'oppose fondamentalement à la propriété privée de l'individu, très exactement ce qu'incarne la voiture. Les Verts et les Socialios détestent la bagnole, non pas pour la pollution qu'elle représente mais pour ce qu'elle incarne : la liberté, l'individu, la solution anti-collectiviste aux difficultés de déplacement.

    Parlons en, du coup, des transports en commun : sales, vétustes, souvent en retard, gangrenés par l'insécurité (autre préoccupation prioritaire des Parisiens). C'était très tendance (et ça l'est toujours) d'avoir son tramway pour une ville quand Delanoë a commencé la mise en chantier du sien. Oui. Mais ce que les Parisiens ignorent, c'est que pour un coût bien inférieur et bien moins de nuisance, un service de bus en couloirs protégés aurait assuré exactement la même quantité de transports dans des temps similaires. Mieux : une flotte de bus propres aurait coûté bien moins cher que les rames de tramway. Comme d'habitude, Delanoë et les siens ont sacrifié au culte des apparences, et je vois que la droite parisienne ne fait que courir après lui sur ce point depuis plus de 10 années.

    J'évoquais l'insécurité : depuis toujours Delanoë refuse la création d'une police municipale. Avec la multiplication des vols et des agressions, ce ne serait pourtant pas du luxe...Petit correctif, il existe un corps spécifique à la ville de Paris chargé d'assurer la sécurité...mais...pas des Parisiens ! Sur 700 individus, une centaine assure la protection des élus ! 200 autres sont dans des bureaux et les 400 restants surveillent bois, parcs, squares et gymnases.

    J'attends de voir les programmes finaux des forces centristes, mais j'observe que Marielle de Sarnez au MoDem, Christian Saint-Étienne à l'UDI, me paraissent des candidats d'un autre calibre que nos deux fashionitas de service. On peut attendre de l'un comme de l'autre un programme municipal sérieux comme celui de 2008, par exemple. J'attends avec impatience leurs propositions définitives.

  • Chapeau, Manuel Valls !

    Difficile de ne pas féliciter Manuel Valls pour avoir mis les pieds dans le plat. Depuis le temps que j'écris sur ce blogue que le regroupement familial a été une bêtise sans nom, je suis content d'entendre un responsable politique de gauche de premier plan le dire.

    Il y a dans notre pays trois immigrations : l'immigration économique, les réfugiés politiques et les étudiants. Il ne me paraît pas humain de refuser aux réfugiés politiques de laisser venir leur famille si elles sont en danger mais je n'en dirais pas autant pour l'immigration économique. Le système social français ne doit pas servir de vache à lait pour les populations d'états moins avancés que notre pays dans ce domaine. 

    Le regroupement familial n'en reste pas moins un terrain miné. A qui l'autorise-t-on ? A quelles conditions ? Valls a eu raison de préciser son propos en évoquant la démographie africaine. On doit cesser de parler avec des tabous à propos de l'immigration. Peut-être faut-il mettre en place des quotas, pourquoi pas ? Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais dans tous les cas, il est légitime que la France choisisse son immigration, sachant que la volonté de tout travailleur immigré sera de faire tôt ou tard venir sa famille.

    Si notre constitution nous interdit toutes discriminations elle ne concerne que nos concitoyens et le Traité d'Amsterdam ne s'applique qu'aux Européens (de l'UE, du moins).

    Il reste à voir comment la sphère médiatique de gauche va réagir à cette dernière sortie. Du côté du peuple de gauche, je n'ai aucune inquiétude, je pense que Valls n'a fait qu'exprimer une pensée qui y est largement partagée, du côté de l'intelligentsia, c'est une autre histoire, en revanche.

    J'ai découvert à cet égard avec autant de surprise que de satisfaction la réaction de Bruno Roger-Petit : qui l'eût cru ? Empreinte de modération et de bon sens. Quand je considère nos embrouilles passées je ne puis évidemment que me réjouir de ce cheminement.

    Juste une petite remarque encore : une vidéo "honte à la police" tourne depuis un moment sur la Toile. Pour ma part, je me garderais bien d'émettre un jugement avant d'en savoir plus. Il y a des personnes interpelées sur cette vidéo et je ne sais pas pourquoi. Tenir Valls pour comptable de l'interpellation qui y a été filmée est d'autant plus malhonnête qu'on ne sait de quand date cette vidéo. Dans tous les cas de figure, j'y vois surtout des individus manifestement en infraction harceler avec insistance des policiers. Et vu le nombre de véhicules qui arrivent ensuite sur place, l'affaire est certainement plus sérieuse qu'il n'y paraît.

  • Taubira veut libérer les récidivistes plus tôt

    L'insécurité et l'impunité minent le pacte républicain dans des proportions qu'on ne mesure plus. L'État n'est bon que dans un domaine : taxer toujours plus d'impôts.

    Pendant ce temps Taubira prépare la libération anticipée des récidivistes de tout poil. L'hebdomadaire Le point s'est procuré l'avant-projet de ses propositions et il y a de quoi s'étrangler une fois de plus de rage. Violeurs, pédophiles, meurtriers, hop, tous dehors.

    Taubira n'a aucun autre objectif que de vider les prisons. Aucune vision à long terme si ce n'est celle du Syndicat de la Magistrature et de la victimisation des coupables.

    Hollande doit choisir entre Valls et Taubira et, je l'espère, virer la seconde tant son incompétence et son dogmatisme idéologique sont insupportables.

    Valls dit des choses justes mais il ne peut obtenir de résultats s'il ne se trouve pas un Garde des Sceaux sur la même longueur d'ondes que lui et si le Syndicat de la Magistrature n'est pas enfin réduit à ce qu'il est : une officine idéologique de bas étage qui n'a que mépris pour les victimes des délinquants.

    Hollande doit comprendre qu'être Président et secrétaire du PS, ce n'est pas la même chose : on n'attribue pas les postes aux individus pour respecter les grands équilibres politiques au sein de la gauche. On établit un projet et on nomme ensuite les personnes qu'il faut pour l'accomplir. On se tient à une ligne une bonne fois pour toutes et on ne navigue pas à vue en donnant des gages aux gauchistes.

    Il s'est tiré une balle dans le pied en nommant Taubira Garde des Sceaux et je pense qu'il va porter cette erreur longtemps. Il aurait bien mieux fait de proposer le poste à son ancienne compagne, Ségolène Royal, que je crois globalement sur la même ligne que Valls sur la délinquance.

     Très regrettable erreur de casting, et franchement, ce n'est pas le moment de passer pour laxiste sur la question de la délinquance. Attendons les municipales. La majorité va payer cash ses erreurs d'appréciation d'autant qu'en ligotant Valls, elle grille l'une de ses meilleures cartes dans l'opinion.

     

     

  • Intégration : USA 3 - France 0

    Quand je compare l'Amérique et la France, je me dis vraiment qu'on est nul à ch... en France, quand même. Les droits civiques des noirs sont récents, aux USA. Il n'a pas fallu un demi-siècle pour que les Américains portent au pouvoir un président noir. Et encore, cela aurait pu arriver bien plus tôt : à l'issue de la Guerre du Golfe, Colin Powell, le général en chef des armées américaines au Koweït et en Irak était donné gagnant très largement par tous les sondages en cas de candidature à l'élection présidentielle. Il a renoncé parce qu'il ne souhaitait pas impliquer sa famille dans la politique. Dans le cas contraire, ç'aurait été 15 années plus tôt qu'un noir serait devenu président aux USA. Et ce n'est pas tout : dans la plupart des compartiments de la société américaine, on trouve des hispanos, des arabes, des noirs, des asiatiques, et cetera, exerçant des responsabilité politiques ou économiques.

    Et nous, pendant ce temps, avec notre pseudo-intégration de m..., rien nada. Rien n'émerge. A vrai dire, nous ne sommes pas non plus servis par les bras cassés qui peuplent les cités et se regroupent en bandes ethniques : ils renvoient une image détestable de l'immigration, contribuant à renforcer chez le Français un préjugé qui lui est hélas naturel.

    De toutes façons, en France, ce n'est pas le mérite qui assure la promotion mais le réseau et le sens politique au sens le plus péjoratif de ce dernier adjectif.

    Ce n'est pas en raison d'un racisme latent des Français qu'aucun immigré ne perce, mais à cause de la structuration même de la société française, toute entière organisée autour d'une longue tradition de courtisanerie, et ce, à tous les étages.

    J'avais trouvé intéressante la volonté de Bayrou de propulser Alain Dolium en 2010 et ce que dit ce jeune entrepreneur sur l'entreprise, la politique et la couleur de sa peau est très révélateur du climat qui sévit dans notre pays.

    Ce qui m'exaspère particulièrement c'est cette culture du bon sentiment ridicule : on porte aux nues stupidement la diversité (pourquoi la diversité serait-elle bonne en soi?) au lieu de féliciter ceux qui ont réussi par leur mérite et de les aider à faire face aux nombreux écueils qui les attendent dans notre société prétendument multi-culturelle...

    Au fond, ce sont pour les mêmes raisons qu'on se défie d'abord des femmes, puis des jeunes, puis des seniors et ainsi de suite. Il y a une profonde culture de la superficialité, de l'apparence, de la cour, dans notre pays, qui pourrit absolument tout. Et cela commence très souvent par les collusions de toutes sortes.

    A aborder les choses sous l'angle du communautarisme, on se ramasse complètement : les USA vivent en communautés et ils ne s'en portent pas plus mal. Là-bas, quelques lois fondamentales, mais nul besoin de bassiner le pays tous les quatre matins de grands discours sur la laïcité, l'intégration et tout le tralala. 

    On devrait moins blablater, envoyer moins de circulaires dans les administrations mais offrir en contrepartie un environnement économique de qualité (pour le médiatique, j'ai renoncé à l'espérer), une école de qualité en laissant notamment les institutions privées s'installer dans les quartiers difficiles puisqu'il semble acquis que l'Éducation Nationale n'est bonne qu'à y ramasser la racaille là-bas, afin d'offrir à ceux qui veulent un avenir meilleur pour leurs enfants une issue de secours.

    Je donne en exemple les USA mais il en va de même (dans une moindre mesure, toutefois) en Angleterre où nos jeunes diplômés d'origine immigrée sont ravis d'échouer sur une terre sur laquelle on ne leur demande pas constamment de rendre compte de ce qu'ils pensent et de ce qu'ils sont.

    Pour nous, l'immigration, c'est toujours la stigmatisation ou le droitdelhommisme, jamais le débat sans tabous sur nos besoins économiques et nos seuils de tolérance. 

  • Quel espoir pour les femmes de ménage ?

    S'il y a bien une profession dont l'exercice entraîne de très sérieux troubles de santé, notamment musculo-squelettiques, c'est bien celle de technicienne de surface, plus communément appelée "femme de ménage".

    Si l'électro-ménager a connu un fort essor au XXème siècle, il souffre, me semble-t-il, d'un fort déficit d'investissement pour tout ce qui concerne son ergonomie. Les principales marques se concentrent exclusivement sur les économies d'énergie et le bruit.

    C'est peut-être qu'il y a dans cette profession un nouveau prolétariat précaire taillable et corvéable à merci dont la santé, au final, indiffère à tous, sociétés de services ou employeurs particuliers.

    Rien ne permet d'éviter de se tenir debout, de piétiner, de se pencher à peu près constamment quand il faut entretenir un local sauf s'il a été prévu pour faire l'objet d'un nettoyage facile.

    On voit bien comment les métiers du nettoyage sont méprisés et sous-évalués, au fond, en dépit de leur utilité, peut-être parce qu'ils ne dégagent aucune plus-value visibles. Et pourtant, ils servent dans des proportions incomparables la qualité du cadre de vie et même la santé publique puisqu'ils participent d'une nécessaire hygiène.

    Il reste à espérer qu'un jour un inventeur de génie et un entrepreneur intuitif se saisissent d'une possible mine d'or dans ce secteur et y fassent une entrée fracassante en révolutionnant l'ergonomie des taches de toute la profession.

    Il est certainement aussi du devoir de l'État de créer un cadre législatif adapté pour donner à ces professions un meilleur statut et une meilleure reconnaissance.

  • Le voile à l'Université ? Une liberté...

    J'avoue être assez gêné par la déclaration de Manuel Valls sur le voile à l'Université. Geneviève Fioraso me semble avoir très justement réagi en faisant observer que

    a) aucune université n'a fait remonter de problèmes à ce sujet

    b) les étudiants d'université et ceux de lycée ne sont pas les mêmes : dans le second cas, il s'agit de jeunes majeurs.

    Je trouve qu'on en fait un peu beaucoup sur les signes religieux. L'important, c'est de s'assurer que des individus, les femmes en particulier, ne soient pas mis sous la coupe d'autres individus.

    Tant qu'il n'y a pas trouble à l'ordre public, il n'y a pas de raison d'empêcher quelqu'un de s'habiller comme il l'entend.

    Manuel Valls en fait trop parce qu'il veut briller au firmament. Ce n'était pas la peine de la ramener et de jeter de l'huile là où le feu n'avait pas pris.

    Ce n'est pas à l'Université que les droits des femmes sont les plus menacés mais dans les cités où elles se trouvent prises en tenailles entre la racaille et l'islamisation radicale. Valls feraient mieux de s'occuper des jeunes filles qui y vivent et de leur sécurité au lieu d'inventer des problèmes qui n'existent pas.