Quand je compare l'Amérique et la France, je me dis vraiment qu'on est nul à ch... en France, quand même. Les droits civiques des noirs sont récents, aux USA. Il n'a pas fallu un demi-siècle pour que les Américains portent au pouvoir un président noir. Et encore, cela aurait pu arriver bien plus tôt : à l'issue de la Guerre du Golfe, Colin Powell, le général en chef des armées américaines au Koweït et en Irak était donné gagnant très largement par tous les sondages en cas de candidature à l'élection présidentielle. Il a renoncé parce qu'il ne souhaitait pas impliquer sa famille dans la politique. Dans le cas contraire, ç'aurait été 15 années plus tôt qu'un noir serait devenu président aux USA. Et ce n'est pas tout : dans la plupart des compartiments de la société américaine, on trouve des hispanos, des arabes, des noirs, des asiatiques, et cetera, exerçant des responsabilité politiques ou économiques.
Et nous, pendant ce temps, avec notre pseudo-intégration de m..., rien nada. Rien n'émerge. A vrai dire, nous ne sommes pas non plus servis par les bras cassés qui peuplent les cités et se regroupent en bandes ethniques : ils renvoient une image détestable de l'immigration, contribuant à renforcer chez le Français un préjugé qui lui est hélas naturel.
De toutes façons, en France, ce n'est pas le mérite qui assure la promotion mais le réseau et le sens politique au sens le plus péjoratif de ce dernier adjectif.
Ce n'est pas en raison d'un racisme latent des Français qu'aucun immigré ne perce, mais à cause de la structuration même de la société française, toute entière organisée autour d'une longue tradition de courtisanerie, et ce, à tous les étages.
J'avais trouvé intéressante la volonté de Bayrou de propulser Alain Dolium en 2010 et ce que dit ce jeune entrepreneur sur l'entreprise, la politique et la couleur de sa peau est très révélateur du climat qui sévit dans notre pays.
Ce qui m'exaspère particulièrement c'est cette culture du bon sentiment ridicule : on porte aux nues stupidement la diversité (pourquoi la diversité serait-elle bonne en soi?) au lieu de féliciter ceux qui ont réussi par leur mérite et de les aider à faire face aux nombreux écueils qui les attendent dans notre société prétendument multi-culturelle...
Au fond, ce sont pour les mêmes raisons qu'on se défie d'abord des femmes, puis des jeunes, puis des seniors et ainsi de suite. Il y a une profonde culture de la superficialité, de l'apparence, de la cour, dans notre pays, qui pourrit absolument tout. Et cela commence très souvent par les collusions de toutes sortes.
A aborder les choses sous l'angle du communautarisme, on se ramasse complètement : les USA vivent en communautés et ils ne s'en portent pas plus mal. Là-bas, quelques lois fondamentales, mais nul besoin de bassiner le pays tous les quatre matins de grands discours sur la laïcité, l'intégration et tout le tralala.
On devrait moins blablater, envoyer moins de circulaires dans les administrations mais offrir en contrepartie un environnement économique de qualité (pour le médiatique, j'ai renoncé à l'espérer), une école de qualité en laissant notamment les institutions privées s'installer dans les quartiers difficiles puisqu'il semble acquis que l'Éducation Nationale n'est bonne qu'à y ramasser la racaille là-bas, afin d'offrir à ceux qui veulent un avenir meilleur pour leurs enfants une issue de secours.
Je donne en exemple les USA mais il en va de même (dans une moindre mesure, toutefois) en Angleterre où nos jeunes diplômés d'origine immigrée sont ravis d'échouer sur une terre sur laquelle on ne leur demande pas constamment de rendre compte de ce qu'ils pensent et de ce qu'ils sont.
Pour nous, l'immigration, c'est toujours la stigmatisation ou le droitdelhommisme, jamais le débat sans tabous sur nos besoins économiques et nos seuils de tolérance.
Commentaires
@ L'hérétique,
Tout d'abord bonjour à vous; votre analyse recoupe d'intéressants pans de réflexion et elle a le mérite de la clarté et de la simplicité; simplement, vous le savez mieux que moi, comparer deux modèles d'intégration ne signifie pas que l'on peut de facto substituer un modèle à un autre. Votre maître en politique a un jour parlé à propos de la France du XXIe siècle d'une société des inégalités croissantes, mais que dire alors des inégalités américaines, où le dollar est roi ? C'est par le regard qu'elle porte sur elle-même qu'une société est jugée démocratique ou non, crédible ou non, et, même si vous ne l'avez pas dit, je vois mal en quoi l'universalisation du modèle américain à d'autres pans de la structuration des sociétés serait une bonne chose. Pour couper court à des allégeances qui viennent d'en haut (l'idéologie et le capital notamment), les Anglo-saxons de langue anglaise ont pour habitude de renoncer aux échanges d'idées en déclarant : "this is my country". Et bien, je dirai la même chose : nous sommes en France et restons y. Ce n'est pas en nous lamentant sur les imperfections du modèle français que l'on parviendra à créer une nouvelle donne sociale. L'innovation ne fait pas tout; un peu d'introspection et d'humilité sied également à tous les individus.
Bonjour, Même si tout ne l'est pas dans votre propos, je trouve absurde de comparer les USA et la France du point de vue du des droits des immigrés, a cause de nos histoires respectives et surtout de la structure et de la composition comparée de nos sociétés.
Enfin, je dis souvent comme une boutade, mais, en est-ce bien une?
Le progrès, ce sera quand un pays d'Afrique élira un président blanc.
Malgré l'évidente provacation, réfléchissez-y!
(Désolé de me citer moi même, je commence à me prendre pour Alain Delon :-)
Autrefois on avait le président du Sénat qui était noir, et tout le monde s'en fichait. On a également eu récemment un président de la République fils d'immigré, mais le symbole est plus fort lorsque ça se passe aux Etats-Unis, j'imagine...
Non, cette vision des Etats-Unis est très élogieuse, et s'avère en fait caricaturale. C'est un pays profondément divisé, comme le montre le fait que les élections présidentielles ne se jouent que dans quelques Etats. Ceux qui étaient concernés par les droits civiques (obtenus par les démocrates) sont devenus profondément républicains, et n'ont pas voté pour Barack Obama. De son côté, la France n'a pas grand chose à voir et peut difficilement s'inscrire dans une comparaison.
En l’occurrence, c'est une question autant culturelle qu'économique. On parle d'intégration, mais le mot pertinent, c'est assimilation. La France est-elle capable d'assimiler autant de personnes de cultures parfois très différentes lorsque les flux d'immigration sont importants ? Si je regarde les dernières décennies, j'aurais tendance à répondre par la négative.
On nous bassine peut-être tous les quatre matins sur la laïcité, mais en attendant, en France, il est inconcevable, même malgré les pressions qui existent pour, par exemple d'enseigner le créationnisme à l'école. Je ne suis pas sûr que les exemples de réussite d'intégration soient plus nombreux aux États-Unis qu'en France, ne serait-ce parce-qu'en France, c'est déjà une "routine"
Les institutions privées pour résoudre le problème, je n'y crois pas du tout, vous devriez converser avec des responsables de ces institutions, leur savoir "prendre un enfant la ou il est, pour l'élever" n'est possible que si certaines conditions sont réunies.
En ce qui concerne le volet US...Vive les prets étudiants^^^, pas grave s'ils galèrent ensuite pour les rembourser^^^.
Bon courage l' hérétique, try again ;)
Dslée,suis passée par Peyrehorade au retour d'une certaine cote et port, devant le chateau de Montréal, cela m'a bien sur rappelé "Madame, la cour, la mort" lol! :o))
Bonne soirée à vous :)