J'ai lu l'entretien qu'Alain Dolium a accordé aux lecteurs du quotidien gratuit 20 Minutes, via un chat. Enfin un homme politique qui ose revendiquer clairement le capitalisme, alors que c'était très tendance, depuis 2 ans, y compris au MoDem, de cracher dans la soupe avec des énergie, glaviots sur glaviots, verts si possible. A un interlocuteur qui lui demande où se situe le MoDem sur l'Échiquier politique, Alain Dolium a répondu ceci :
Selon moi, le MoDem, c'est la synthèse la plus intéressante entre un Etat qui sait gommer les inégalités de départ et traiter les injustices sociales tout en proposant à chacun un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel. Au MoDem, le capitalisme social n'est pas un concept creux mais une véritable ambition pour le pays.
Je suis d'accord, mais tout dépend de la position du curseur entre l'injustice sociale et la libération des initiatives individuelles. Il reste dans l'énoncé de la phrase un aspect qui me chagrine : je ne suis pas grammairien, mais il me semble bien que du point de vue de l'analyse logique, en grammaire, le mot "État" est sujet (du moins logique) à la fois de la proposition "qui sait gommer et traiter les injustices sociales" et du gérondif "en proposant un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel". Alors, certes, on comprend que c'est le cadre de vie qui permettra aux potentiels de s'épanouir, mais il n'en reste pas moins que cela fait beaucoup d'interventions de l'État, cette histoire là. Et pour les injustices sociales, je veux savoir ce que l'on entend exactement par ces mots usés jusqu'à la corde pour avoir servi à désigner tout et n'importe quoi depuis presque 30 ans.
Sur les questions économiques, selon moi, nous avons besoin de créer une ligne d'horizon qui serait la durabilité avec des entreprises qui assument leurs fonctions sociales et sociétales tout en créant de la richesse pour le plus grand nombre. La régulation des marchés financiers s'impose de manière à ce que le capitalisme ne soit pas uniquement financier. Enfin, cet espace politique permet de proposer sans dogme un capitalisme qui soit plus entrepreuneurial et moins patrimonial, donc plus ouvert aux talents de tous, y compris ceux issus des quartiers sensibles.
J'aime bien ce second point. Pas de rejet radical comme j'ai pu l'entendre du capitalisme financier, mais le souhait d'un rééquilibrage entre capitalisme financier et capitalisme entrepreneurial. Souhaiter que le capitalisme ne soit pas uniquement financier revient à admettre le fait qu'il le soit un minimum.
J'ai remarqué qu'ils sont rares, les partis à présenter des chefs d'entreprise en tête de liste dans des élections comme celles qui se dessinent. Cela fait du bien à la politique de voir émerger une génération qui se confronte quotidiennement à la réalité économique. Alain Dolium ne rejette pas le capitalisme financier parce que, par son métier, il sait bien que la levée de fonds est une étape tout à fait nécessaire à la croissance d'une entreprise. Et cette levée de fonds ne peut se faire seulement auprès d'individus isolés.
A cet égard, je ne vais pas faire plaisir à Bayrou, je pense que c'est une erreur, et une faute politique, d'avoir enlevé la tête de liste à Marc Dufour en Languedoc-Roussillon. Sans doute, à ce qu'il apparaît, il semblait bas dans les sondages, plus que la nouvelle tête de liste, mais il a une expérience personnelle (ancien PDG d'Air Littoral, qui lui doit une croissance de 40 à 2000 salariés !!!) qui en faisait un candidat atypique et fort utile en cette période de récession.
Expert en implantation d'entreprises, il était une figure idéale pour les temps difficiles que nous vivons. 3% au départ, ce n'est pas forcément 3% à l'arrivée : le MoDem pouvait faire valoir ses compétences particulières et son savoir-faire. Bref, une c....erie de plus qui m'agace...