Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 100

  • Hollande et l'éducation ? Nul et inquiétant.

    J'ai pris connaissance du discours de Hollande sur l'Éducation à Orléans. Nul. Du para-UMP en version socialiste. Et encore. Je trouve le programme de l'UMP supérieur en qualité à celui du PS. C'est dire. Je ne reviendrai pas une énième foi sur la question des rythmes scolaires, mais pour les enseignants qui douteraient encore des intentions de Hollande je ne résiste pas à la satisfaction d'y aller de ma petite citation : 

    Autre cheval de bataille du candidat PS: la réforme des rythmes scolaires. Il prévoit donc un d’allonger «le temps scolaire sur l'année et sur la semaine [...] Enfin, concernant l’évolution des missions et des statuts des enseignants, François Hollande propose que la question soit discutée avec les principaux intéressés...

    Je vais passer au reste, plutôt : Bayrou, dans son programme, a annoncé des choses simples, mais fortes : 50% du temps scolaire en primaire consacré à l'étude de la langue française, fin des querelles pédagogiques en donnant la primauté à l'efficacité, création d'un bac scientifique et littéraire, propédeutique pour le supérieur en terminale, classes parallèles pour remises à niveau des élèves en difficulté ou collège hors les murs pour ceux qui en perturbent le fonctionnement, avantage à la méthode syllabique, sans toutefois trancher par une directive, maintien des concours de recrutement, accent mis sur l'exigence et voies d'excellence partout. 

    Que propose Hollande ? rétablir la toute-puissance des IUFM, supprimer les notes (ce qu'il appelle les évaluations obligatoires), rétablir 60 000 des 77 000 postes supprimés mais pas avec la même répartition et avec une prorportion de postes d'enseignants très diminuée, allongement du temps de présence des enseignants. Voilà en somme. Un programme éducatif, ça ? Vide, creux, nul. Pas de projet, pas d'ambition, mais les mêmes antiennes qui font le malheur de l'école depuis l'époque de Lionel Jospin avec de forts relents pédagogisants.

    Je n'ai pas de mots pour rejeter la scolarisation d'enfants de deux ans tant je trouve l'école déjà tellement incapable de gérer des enfants de 3 ans avec douceur. Mieux vaudrait, et de loin, multiplier les places en crèche qui font cruellement défaut.

    Au passage, je suis fasciné par la mahonnêteté de la sphère médiatique dont on a bien compris qu'elle a fait de Hollande son champion. Tout en cirage de pompes, aucun argument à charge. Quant aux profs de gauche, ils préfèrent faire l'autruche ou pleurer tous seuls dans leur coin au lieu de se battre pour le seul candidat qui vaille d'être soutenu dans ce combat pour une école exigeante, Bayrou.

    Bref, la réforme globale, c'est un bide, ça fait pschitt, du flan. Il n'y a rien dedans. Je suis inquiet pour mes enfants : après l'école UMP ils vont avoir l'école PS. A quand l'école Bayrou, le dernier espoir de remettre en marche une école qui part toujours plus à la dérive...

  • Redémarrer l'industrie et...l'emploi avec Bayrou !

    J'étais hier soir au forum "Produire en France, oui, mais comment ?" organisé par l'Alliance Centriste pour le compte de François Bayrou. Il y avait là des pointures avec notamment Robert Rochefort, l'euro-député MoDem, Jean-Pierre Peyrelevade, Pierre Gattaz, PDG de Radial et Aurélien Véron, président du Parti Libéral Démocrate.

    Je ne connaissais pas Pierre Gattaz, mais je l'ai découvert : très intéressant ! J'ai retenu de son intervention les choses suivantes

    - il n'y a déjà pas beaucoup de petites industries, écrasées par le poids des très grosses entreprises, mais encore moins d'ETI (Entreprises de taille intermédiaire) quasiment inexistantes en France.

    - opposer petites et grandes entreprises est stérile : il faut au contraire les assoscier (sur cet aspect, un premier bon point pour Bayrou qui propose un crédit d'impôts pour les entreprises qui prennent une participation dans une petite entreprise).

    - Il faut revaloriser l'industrie aux yeux de la jeunesse. Notamment, finance et assurance absorbent tous les ingénieurs, or, pour innover, l'industrie intermédiaire a besoin de personnels formés et diplômés. Une idée très astucieuse : faire venir des enseignants dans les usines et sur les lieux de production pendant une journée. Qu'ils fassent cours dans l'usine, mais en s'arrêtant toutes les deux heures pour que les élèves discutent avec les personnels. Cela peut être fait dès le collège.

    - s'appuyer sur les marchés intérieurs pour disposer d'une assurance avant de se lancer dans l'exportation. Les commandes locales permettent de garder des usines sur place et ce repli possible est fort apprécié en temps de crise. De ce point de vue, les collectivités ne jouent pas leur rôle (Robert Rochefort a évoqué la mairie socialiste de Toulouse qui importe du pavé chinois pour refaire une rue alors qu'il y a une carrière de pierres à quelques kilomètres...)

    - simplifier les normes et au minimum, commencer par les imposer à tous également, par exemple aux entreprises chinoises qui nous inondent de produits fabriqués en Chine.

    - baisser les charges pour permettre l'investissement et l'emploi. Sur ce point, Jean-Pierre Peyrelevade est à 200% sur l'analyse d'Yves Gattaz et rappelle que les entreprises françaises ont les marges les plus basses d'Europe.

    Aurélien Véron a de son côté évoqué les Business Angels rappelant que l'environnement fiscal français ne leur était pas favorable. Bayrou dans son programme prévoit de leur permettre de déduire des impôts leurs pertes. Rappelons que les Business Angels sont des fonds de capitaux qui choisissent de prendre des risques en investissant dans des start-up (entreprises qui démarrent). Aurélien Véron a fait observer que la difficulté à obtenir des financements des banques venait de ce qu'elles devaient renforcer leurs fonds propres, et...elles devaient renforcer leurs fonds propres en raison de la quantité d'actifs pourris d'origine étatique qu'elles avaient été contraintes d'acheter en 2009. 

    C'est près de un million d'emplois qui pourraient être créés en France simplement en réimplantant une industrie manufacturière de biens de consommation. C'est l'un des chevaux de bataille de Robert Rochefort qui constate que pour de nombreux biens, la production n'existe purement et simplement pas ou plus en France.

    Il y a des données qui laissent songeur : Matthieu Lambeaux, le PDG de Findus (spécialiste des surgelés) déclarait qu'il suffirait que chaque foyer français achète deux boites par an (oui, vous avez bien lu ! deux par an seulement !!!) pour créer 100 emplois à plein temps en France !

    - contre le bas de gamme, Robert Rochefort observe aussi que l'absence de produits résistants et le consumérisme forcené nous amène à nous munir de biens que nous remplaçons. Y gagnons-nous ? Non, pas du tout. Acheter deux à trois produits bas de gamme en trois-quatre ans revient même plus cher que d'en acheter un seul dans le même délai. il y a donc une habitude de consommation à modifier mais aussi de production : l'industrie pourrait réaliser une large partie de son chiffre d'affaire sur le service après-vente et les pièces détachées. C'est le cas des automobiles : les moteurs actuels sont quasiment immortels au regard de leurs prédécesseurs, particulièrement la technologie HDI mise au point par peugeot. Il faut donc miser sur la qualité.

    Il y a des gisements de développement énormes en termes d'emploi et de développement dans notre réindustrialisation mais seul François Bayrou semble en avoir pris la mesure avec ses propositions.

  • On ne devient pas prof pour gagner de l'argent. Ah bon ?

    Je crois vraiment que les enseignants qui s'apprêtent à voter pour Hollande doivent regarder cette vidéo. Absolument. Dialogue entre Ferry et Vincent Peillon, le grand manitou du programme éducatif de  Hollande. 

    Peillon : Si les marges de manoeuvres le permettent, la question de revaloriser le traitement des enseignants se permet...[...] on ne devient pas enseignant pour gagner de l'argent...[...] la question des salaires n'est pas exclue, mais elle n'est pas la première question. Il ne faut pas laisser penser aux enfants que les gens choisissent leur métier pour l'argent...

    Ferry : On ne fait pas le professeur pour gagner de l'argent

    L'UMPS dans toute son ampleur. Copains comme cochons. Et moi alors ? Je fais balayeur parce que j'aime bien passer le balai dans la rue ? Quelle paire d'abrutis. Je m'échine à dire qu'en éducation PS et UMP ont le même programme. Y-a-t-il encore des enseignants qui ne seraient pas convaincus dans la salle ? Et pas la peine de vous rabattre sur les autres candidats de gauche, amis enseignants : Meirieu le conseiller d'Éva Joly sur l'éducation partage exactement le même point de vue que Peillon et Ferry. J'ai entendu que Mélenchon a également l'intention de coller les enseignants aux 35 heures dans les établissements. Pourtant, dans cette émission, Peillon reconnaît que les enseignants en question travaillent au minimum de 37 à 39 heures par semaine en moyenne.

    Amis enseignants, dans cette présidentielle, seul Bayrou défend clairement la pérénité de votre actuel statut. Vous ne voulez pas vous livrer à un vote corporatiste ? Vous culpabilisez ? C'est mal de défendre aussi ses intérêts ? Croyez-bien que la gauche dans son ensemble n'aura aucune reconnaissance de quelque sorte pour votre sacrifice. Et ne comptez pas sur vos syndicats. Dans le principe, ils sont acquis à l'idée d'allonger le temps de travail, même s'ils parlent de concertation, SNES compris. Désolé, amis de gauche, de vous peiner, mais, à la rigueur, le seul syndicat enseignant qui s'y oppose clairement est...le SNALC ! Un syndicat de droite ! Oh, comme c'est triste, camarade gauchiste, n'est-ce pas ? Allez, je ne remue pas le couteau dans la plaie...

    Alors, un petit effort : lions un bon paquet de blogs de profs, particulièrement ceux qui voient en Hollande une alternative à Sarkozy, voire un sauveur...

    Alors ? Cycee (qui s'inquiète de l'annualisation de son temps de travail) ? Food d'amour (c'est Hollande l'alternative ?) ? Prof en campagne ? Privilégié (c'est parce qu'il déprime qu'il est silencieux depuis un mois ?) ? Et toi, mon pauvre prof à la dérive, tu comptes échouer jusqu'où ? C'est toujours le pied, prof (qui croit que les 35 heures ce n'est qu'une idée de Châtel)

    Ela Dame de la Cité, ne va-t-elle pas avoir à son tour une vraie raison de détester aussi le parti socialiste ? C'est pas le grand Bzzazar le temps de travail des enseignants ?

    Bref, on ne va pas épiloguer : je trouve le principe de déclarer à quelqu'un qu'il devrait travailler gratis par amour de son travail ridicule. Comme une auxiliaire parentale à laquelle je refuserais une augmentation de salaire parce que c'est une noble tache que de s'occuper d'un enfant. Ou encore un médecin que je refuserais de régler à cause du Serment d'Hippocrate.


    LES DEBATS DE LA PRESIDENTIELLE, La même école... par publicsenat

  • Quid de la civilisation européenne, alors ?

    Après Maxime Tandonnet, c'est au tour de Xerbias de prendre la défense de Claude Guéant, faisant valoir qu'on a coupé la phrase qu'on lui reproche de son contexte.

    Xerbias rappelle que les propos incriminés l'ont été devant un cénacle d'étudiants de l'UNI et cite précisément les mots prononcés : 

    Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique.

    Le relativisme de gauche m'insupporte aussi, mais ce que dit Claude Guéant n'a absolument pas de sens, n'en déplaise à Xerbias. Qu'est-ce qu'une civilisation qui défend l'humanité, la liberté, l'égalité, la fraternité ? D'ailleurs, c'est quoi une civilisation ? Est-ce qu'on peut parler de civilisation occidentale, par exemple ? Parce que si c'est le cas, la nôtre a tout de même fait émerger les pires totalitarismes de l'histoire avec le nazisme et le communisme. J'aimerais bien qu'elle soit réductible à la démocratie, malheureusement, ce n'est pas exactement le cas. 

    Si Guéant veut dire qu'il faut combattre toutes les idéologies qui affirment l'infériorité des femmes ou mettent en avant les haines sociales et ethniques, soit, j'en conviens. Mais quel rapport avec la civilisation ? C'est au nom  de LA civilisation qu'on a colonisé et souvent exterminé à tour de bras aux XVIIIème et XIXème siècles, alors La civilisation, vous comprenez, j'ai comme une méfiance quand on brandit ce concept.

    Puisque Claude Guéant a évoqué la minorité des femmes, je suis à peu près certain qu'il a pensé très fort à l'Islam et à la place que l'on réserve à la femme en terre d'Islam. Mieux valait le dire clairement dans ces conditions. Mais, même ainsi, les choses sont un tantinet plus complexes qu'il n'y paraît : même le pays le plus islamo-réactionnaire de la planète, le Pakistan, a porté a deux reprises une femme à sa tête, Benazir Buttho. Chose qui ne s'est jamais produite en France...Bis repetita placet au Bangladesh ou ce n'est pas une, mais DEUX femmes qui sont arrivés à la tête de l'État. 

    La place de la femme dans l'Islam n'est pas chose simple : il y a là fondamentalement une problématique d'interprétation des textes, et, parfois, bien plus simplement d'application du Coran ! Il y a un excellent article de wikipedia sur le sujet, et j'y renvoie.

    Plutôt que de décréter l'Islam doctrina non grata en terre de Gaule, il eût été plus fûté d'interpeler les docteurs de la foi en théologie islamique pour contester d'éventuelles interprétations en s'appuyant sur celles, autres, que l'on peut donnet des versets du Coran. 

    Mais c'est évidemment une toute autre diplomatie, que celle, imbécile, qui consiste à jeter la pierre sur l'Islam tout entier sans prendre le temps de la réflexion...

  • Minable injure ? Non, minable Guéant !

    Maxime Tandonnet est furieux après l'intervention d'un député PS qui a associé la barbarie nazie et les propos de Guéant. 

    C'est bien fait pour la g.... de Guéant. Quand on cherche la m... facho faut pas s'étonner d'en récolter des éclaboussures.

    Il faut être vraiment un démagogue de la pire espèce pour jouer sur cette corde-là, celle de l'échelle de valeur des civilisations. C'est quoi une civilisation ? Cela recoupe des pratiques, une littérature, une culture, une pensée qui peuvent être très différentes les unes des autres.

    Quand on commence à juger qu'une civilisation dans son ensemble est inférieure à une autre, on met le doigt dans l'engrenage qui effectivement mène aux idéologies les plus sombres de notre histoire.

    Ceci ne signifie pas que la civilisation doit être hypostasiée, que c'est une icône qu'il est interdit de critiquer. Mais dans un tel cas, on juge certains aspects d'une civilisation, on ne la décrète pas dans sa globalité inférieure.

    Guéant est nul et démagogue et Sarkozy se trompe en le défendant. J'imagine que la droite humaine, à l'instar de Juppé qui a immédiatement tiqué, doit être offusquée. Le problème, c'est qu'un type comme Sarkozy laisse dire ce genre de choses sans broncher. J'invite la droite modérée à en tirer les conséquences en termes de soutien dans cette présidentielle.

    Quant à Maxime Tandonnet, je l'invite à relire les analyses nombreuses sur la montée des totalitarismes, fascisme et nazisme en tête. Oh, bien sûr, cela ne se fait pas en un mois, mais un jour, il y a quelqu'un pour juger que toutes les civilisations ne se valent pas, et puis après, il n'y a plus qu'un pas pour en juger certaines indignes. Le reste se fait en courant...

    Cela dit, comme Bayrou, je n'approuve pas cette escalade, et, bien évidemment, il est disproportionné de brandir l'étendard nazi chaque fois qu'on aura plus connaissance d'une nouvelle guéanterie. Mais bon, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il l'a bien cherché...

  • Tout pour Hollande et Sarkozy ? Ras le bol !

    Sarkozy et Hollande monopolisent allègrement la presque totalité des médias, et ce dans l'opacité la plus totale. 87 heures pour Sarkozy, 61h30 pour Hollande, mais 22h30 pour Bayrou, seulement, soit trois à quatre fois moins. Au passage, d'un point de vue démocratique, est-il normal que Marine Le pen n'ait bénéficié que de 16h30 alors qu'elle est donnée entre 16 et 20% dans les sondages. Quant aux petits candidats...Vae victis !

    Par exemple, pour les émissions d'information, selon le CSA (j'ai fait des arrondis), sur France 2, Bayrou est à 4.74% et à 3.33% sur France 3 pour le mois de janvier. Pendant ce temps,

    Hollande est à 39, Sarkozy est à 23 et Mélenchon à 18 sur la 2.

    Sur la 3, Sarkozy est à 39, Hollande à 28, Éva Joly à 16, environ.

    Sur TF1 , chaîne privée, Sarkozy est à 30, Hollande à 24.5 et Bayrou presque à 12. C'est déjà mieux. Sur Canal+ le temps est relativement équilibré. 

    Sur les chaînes d'information continue, Hollande est à 39, 33 et 34 chez BFM, I-télé puis LCI. Sarkozy, 33, 34 et 35. Bayrou, lui, fait 6, 8 et demi et 10.

    Je ne vous parle pas des autres candidats : Marine Le pen, par exemple, est à 4.3 puis 2.6 puis 7.9 sur les trois chaînes principales.

    Bref, on aimerait entendre tout le monde, svp...

  • Hollande : ment-il ou est-il fou ?

    On s'est dit, en se voyant, ce week-end, Hervé et moi, qu'on allait lancer une chaîne. C'est parti d'un débat très sérieux en fait. 

    Hervé me dit :

    Si Hollande accède à la présidence, il va appliquer le programme des Socialistes et on va se prendre le mur dans la g... de plein fouet.

    Je lui réponds :

    Tu déconnes, Hervé. Il ment, évidemment. Il parle l'air de rien tout le temps de redéploiements. Ça va être à budget constant. Évidemment qu'il ne va pas appliquer son programme. Il bluffe à fond !

    Et Hervé de rétorquer :

    Écoute, permets-moi de faire le vieux con, mais moi, les Socialistes, je les pratique depuis 30 ans. Toi, t'es encore un jeunot en politique. A toutes les lignes de leur programme, il y a des dépenses. Quoi que pense Hollande, il se sentira obligé de le faire, même s'il doit donner un coup de boule à un mur de granit de 3 mètres d'épaisseur.

    On les a un peu jusque là. Hervé pense que la prédiction de Bayrou va se réaliser si les Socialistes accèdent au pouvoir. Il ne s'est déjà pas trompé pour Sarkozy, il voit probablement juste pour Hollande.

    Et moi, j'en suis réduit à espérer qu'il mente. Hervé et moi, on n'arrive pas à trancher. Alors on a décidé de choisir des arbitres en lançant une chaîne parmi les blogueurs. On n'invite pas ceux de gauche, mais évidemment, s'ils peuvent nous éclairer sur notre dilemme...

    Alors on s'est dit que Alexandre,  Hashtable, Corto, Xerbias, Nicolas, Vlad, le faucon, Vincent d'Objectif liberté, David, le grand Manitou des jeunes démocrates, Démocratix, qui la plume facilement acide, Fred, Marianne, Jérôme, Orange Sanguine, Polluxe, le Blog du Démocrate, Kulteuro, et bien d'autres que je vais tout de même laisser Hervé choisir, pourraient nous donner leur avis et entrer dans le débat.

  • Les nounous

    Je viens de lire le dernier Marianne (n°772 du 04 au 10 février), alléché par deux titres mis en avant : tout d'abord, un long entretien avec Bayrou, mais aussi une enquête sur les nounous. C'est un sujet suffisamment rarement traité pour valoir largement le détour.

    J'avoue avoir été très agacé par le ton de l'enquête, entièrement à charge contre les employeurs. Je sais que Marianne n'aime guère les bobos. Moi aussi ils m'agacent. Mais à l'occasion, le discours frise le pamphlet anti-bourgeois, cible expiatoire bon teint qu'il est convenu aujourd'hui d'attaquer dans la presse qui se veut à l'avant-garde du peuple. 

    Je résume : d'un côté il y a des méchants bwanas qui emploient des gentilles ivoiriennes. Les méchants bwanas font semblant d'être polis avec leurs employés en les vouvoyant, et tout ce petit monde s'appelle sympathiquement par son prénom. Le vouvoiement est sans doute une bonne modalité pour conserver une distance, et, s'appeler chacun par son prénom, c'est censé mettre à l'aise. De l'autre côté, il y a des très gentils sauvages qui eux ont des vrais valeurs et vivent dans de grandes difficultés que les méchants bwanas semblent totalement ignorer. Suggestion : sans doute que les méchants bwanas s'en tapent complètement des difficultés des bons sauvages.

    Le méchant bwana éduque mal sa progéniture, puisqu'il le sort du coin après une minute de punition quand le bon sauvage, lui, collerait une râclée au morveux.

    Les gentils bwanas n'hésitent pas à virer les bons sauvages du jour au lendemain, même quand ils ont élaboré une théorie sur les bons rapports entre bons sauvages et méchants bwanas. Par exemple, quand quelqu'un se barre du jour au lendemain pour "raisons familiales" sans autre précision et donc, la méchante bwana qui théorisait est une grosse poufiasse de la virer sur le champ. Perso, j'ai été mis au moins quatre fois devant le fait accompli de congés pris d'une semaine sur l'autre alors même qu'ils avaient été établis à l'ouverture du contrat. Je n'ai pas "viré" l'auxiliaire en question, je me suis débrouillé, mais je ne vous raconte pas les emmerdements quand vous devez trouver in extremis une solution, ni, généralement, les coûts additionnels.

    Mais bon, dans le récit des journalistes de Marianne, il était bien sûr légitime que le bon sauvage  aille vaquer à ses affaires et que la méchante bwana se démerde. Le solde pour tout compte était bien sûr légitime, de même que tout le reste, mais pas trop la peine de chercher à nous faire pleurer sur quelqu'un qui ne respecte pas un contrat dûment tamponné.

    Le plus drôle, ce sont les déclarations de la sociologue Caroline Ibos, expliquant doctement  que les nounous en question ont pu être institutrices, comptables, infirmières et cetera...J'ai fait passer des dizaines d'entretiens quand je recherchais une auxiliaire parentale (terme que je préfère largement à nounou) et je peux vous garantir que jamais je n'ai rencontré l'un de ces profils parmi les candidates issues de l'immigration. Et je n'ai jamais rien entendu de tel. Il faut sortir de son petit cocon abondamment bourdieuïsé.

    Perrine Cherchève et Marie Huet ne vont pas aimer ce que j'ai à leur dire : je trouve particulièrement gonflé et minable de sous-entendre que le vilain bwana emploie une auxiliaire parentale parce qu'il ne sait pas s'occuper de son enfant tout seul.

    Concernant l'effet des râclées que l'on colle "au village" aux enfants désobéissants, je pourrai sortir l'arme lourde du réac forcément facho et raciste en allant étudier de près les chiffres de la délinquance et notamment, en examinant la proportion d'individus issus de l'Afrique sub-saharienne dedans et, corollairement, celle de bobos parisiens. Moi aussi, hein, je peux faire mon méchant bwana colonialiste.

    La seule chose que je concède à l'enquête, c'est qu'il y a en effet des abus. Des gens qui font pression à la hausse sur les horaires. C'est pour cela que la loi doit encadrer strictement cette profession. Mais pour l'expérience que j'en ai, et les échos assez nombreux que j'en ai eu, les premiers à frauder et à abuser tapaient dans la catégorie "avocat", immédiatement suivis par le show-bizz et les journalistes...

    Je ne vais quand même pas finir fâché avec l'un de mes magazines favoris (aux côtés de Colonialiste Hebdo, Le temps des colonies, Bwana et bons sauvages, mes autres lectures). Il y a en revanche, outre l'entretien avec Bayrou, dans ce numéro, un excellent article sur la pseudo-démocratisation de la culture. Très bien, Anna Topaloff. Cela dit, un jour, il faudra bien se pencher sur le changement de paradigme qui caractérise notre temps : nous vivons dans une société de loisirs (ils sont surabondants) et tout se mesure à cette aune nouvelle...

  • Bayrou : un nouvel espoir pour l'éducation

    J'ai assisté au forum sur l'éducation organisé par François Bayrou et j'avoue que j'ai été subjugué. Le Bayrou de 2012 surpasse celui de 2006, celui-là même qui m'avait fait adhérer à l'UDF. Pas une proposition avec laquelle je ne sois pas d'accord. Bayrou a conclu la journée par 30 propositions : elles me conviennent toutes, mais j'ai choisi d'en sélectionner quelques unes qui me paraissent particulièrement pertinentes.

    a) halte à la réformite

    Au lieu d’être dans la « réformite », il faut un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme. Pour vraiment changer les choses, il faut cesser d’aller en fausses « réformes » en fausses « réformes », qui ne changent rien sur le fond, mais déstabilisent perpétuellement l’éducation nationale et le moral, la confiance professionnelle des enseignants et des parents. C’est de la fausse monnaie.

    b) les professeurs vont pouvoir respirer : enfin un candidat qui ne rêve pas de réformer leur statut

    Il faut restaurer la confiance de la nation dans ses enseignants. Je ne suis pas pour qu’on remette en cause le décret des années 50 qui définit le statut des enseignants. La définition du temps de travail est légitime. Il peut être réaménagé sur la base du volontariat, on peut faciliter si on le souhaite une présence plus longue dans l’établissement, par exemple en construisant des bureaux, mais les procès doivent cesser.

    Allez, pour rigoler : militant socialiste qui serait enseignant, essaie de demander à Vincent Peillon ou François Hollande s'ils comptent toucher à ton statut : courage, et reviens-me voir si tu as une réponse, c'est à dire sans doute dans très longtemps, ou, quand ton statut aura été réformé si jamais le ciel t'est tombé sur la tête et que la candidat UMP ou celui du PS est élu...

    La notation pédagogique des enseignants doit être assurée par des évaluateurs (corps d’inspection ou autres) expérimentés, de la même qualification au moins, de la même discipline et non par le chef d’établissement étranger à la discipline enseignée. Au demeurant, il n’y a rien à changer. Le chef d’établissement évalue déjà les capacités et les qualités des enseignants, individuellement, et son évaluation représente 40% de la note attribuée. J’ajoute que plus on trouvera d’éléments objectifs pour assurer l’évaluation, et plus j’approuverai.

    c) tiens, un bon coup de torchon dans la paperasse et la technostructure administrative

    Arrêter avec les surcharges administratives, la multiplication de réunions, l’avalanche des livrets de compétences. À l’école, comme dans tous les autres secteurs d’activité, la surcharge paperassière étouffe, asphyxie, et ne sert à rien. Idem avec les circulaires de toute nature !

    d) Exit le mariage monstrueux de la pédagogie et de l'idéologie

    La question des méthodes pédagogiques doit être tranchée non pas par l’idéologie, mais par l’évaluation des résultats. Ne croyez pas que comme tous les parents et tous les enseignants, je n’ai pas une opinion que je crois solide et nourrie par l’expérience. Par exemple, je pense que la question des méthodes de lecture devrait être tranchée depuis longtemps : en effet le clavier, avec lequel désormais toute personne vit, le clavier ce n’est pas global, c’est lettre par lettre. Et donc du son à la lettre, de la lettre à la syllabe, de la syllabe au mot, cela me paraît devoir être la démarche désormais indiscutable. C’est une opinion personnelle, je la trouve pertinente. Mais ce n’est ni au gouvernement ni au président de la République de trancher des méthodes d’apprentissage. C’est à la classe, aux résultats effectifs, à condition qu’aucune méthode ne se voie exclue pour raisons idéologiques.

    e) Alliance des sciences et des humanités

    Contre la double pénurie de scientifiques et de littéraires, réfléchir à l’organisation des baccalauréats, notamment la réflexion sur un baccalauréat d’excellence générale, à la fois littéraire et scientifique.

    Si Bayrou devient président, c'est le bac vers lequel, pour ma part, j'essaierai d'orienter mes propres enfants.

    f) en finir avec la violence à l'école

    Refaire de l’école un lieu d’où la violence est exclue et où le respect est la règle.

    Toutes les propositions de Bayrou, une nouvelle fois, m'ont séduit. J'invite d'ailleurs les enseignants qui me lisent à en prendre connaissance. Il n'est pas possible, s'ils sont objectifs, qu'ils n'apportent pas leur suffrage à Bayrou, après en avoir pris connaissance. Pour ce que je connais du monde enseignant, il est vraiment le seul à vraiment épouser leurs inquiétudes et y répondre de manière franche et claire.

    J'ajoute qu'il a été beaucoup question du handicap dans les tables rondes et que Bayrou en a parlé à plusieurs reprises. le handicap fera toutefois l'objet d'un forum spécifique.

  • Banques : Hollande champion de l'air de pipeau !

    Bon, c'est agaçant d'avoir dû aller rechercher une page qui avait moins de 5 jours d'existence en cache, mais je l'ai retrouvée ! Hollande roule des mécaniques avec les banquiers, en dépit de l'aéropage de gros poissons de la finance qui le conseille, mais dans la réalité, il adopte profil bas. Il n'entend absolument pas séparer activités de finances et d'investissement d'un côté, et banques de détail de l'autre, mais simplement scinder au sein de chaque banque les deux choses en filiales. Autant dire ne rien faire, en somme...

    Qu'il revienne à la raison ne me choque pas, mais c'était bien la peine d'adopter des postures révolutionnaires pour finalement faire pschhht.

    Pour ma part, après avoir longtemps hésité sur le sujet, je ne pense finalement pas qu'une telle séparation soit positive, car si elle protège les dépôts de toute spéculation, elle risque aussi d'assécher le crédit en raison de la croissance exponentielle du risque faute de pouvoir s'adosser à la banque de détail en cas de coup dur. 

    Je préfère plutôt qu'on surveille les pratiques spéculatives en légiférant, le cas échéant, pour interdire celles qui seraient plus que douteuses.