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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 222

  • Les Afghanes plutôt que les Afghans

    On a beaucoup parlé des expulsés Afghans, dans l'actualité, il y a deux semaines, mais on oublie bien souvent d'évoquer les Afghanes. A vrai dire, concernant les Afghans, si je puis comprendre que l'on cherche à fuir un pays en proie à la guerre civile et à la corruption, je ne suis pas toujours certain d'éprouver une très grande sympathie pour eux : en effet, le sort que l'écrasante majorité d'entre eux réserve aux Afghanes, avec ou sans taliban m'amène à ne pas les considérer exclusivement comme des victimes.

    Au final, si je suis pas nécessairement convaincu qu'il soit légitime d'accueillir des Afghans, je pense, en revanche, que cela l'est totalement pour les Afghanes auxquelles les droits les plus élémentaires sont refusés par à peu près tous en Afghanistan.

     

  • Noël, joyeux noël !

    Pas trop le temps d'écrire une note, en ce beau jour de Noël, mais bien sûr, je le souhaite agréable à tous mes lecteurs. Pour autant que je m'en souvienne, l'étymologie du mot est controversée, puisque pour certains, noël vient de Natalis Dies qui signifie naissance de Jésus (le Jour de la Naissance, en fait), et pour d'autres, cela vient du vieux breton no'il, nouveau soleil. La seconde étymologie est souvent contestée.

    En fait, personne ne sait quand est né Jésus de Nazareth, mais il fallait bien que les Églises trouvent un truc pour empêcher ces cochons de Romains de se livrer à toutes sortes d'orgies au moment de la naissance du Christ. Il y avait à cette période-là les Saturnales. On y faisait la fête à tour de bras, et ça dégénérait pas mal, parfois. Le  Carnaval en est issu, même si ses dates se sont progressivement déplacées...

  • Conducteur de RER C et héros...

    Une toute petite note pour rendre hommage moi aussi aux conducteurs du RER du 20 décembre. On ne l'a pas assez dit, et Sarkozy a raison de l'avoir noté, lui, c'est leur courage et leur réactivité exceptionnelle qui ont empêché l'accident de dégénérer en drame.

    Il vient de les décorer de la médaille d'honneur aujourd'hui. Tant mieux : cela nous change des people qui en héritent pour un oui ou pour un non, et dont le principal fait de gloire est généralement de s'en être mis plein les poches.

  • C'est bon le vin Démèter ?

    Tiens, je viens de faire une découverte : je cherchais deux vins pour le réveillon de ce soir, et j'ai appris qu'il existait une catégorie de vins bio un peu particuliers : ceux qui ont le certificat Démèter. Démèter, c'est la déesse de l'agriculture chez les Grecs. La viticulture s'appuie sur la biodynamie. Une pratique assez rigolote, surtout sur ses aspects ésotériques, mais qui m'a l'air de bon sens pour ce qui touche la pratique agricole elle-même.

    L'idée principale, c'est que la ferme se suffit à elle-même en termes de production d'engrais naturels et cetera. Bref, on n'ajoute rien, on ne retranche rien, on transforme, tout simplement. Je vous tiendrai bientôt au courant, histoire de vous dire si c'est bon un vin Démèter. J'ai pris un Bourgogne de qualité...

  • ça dégénère à l'ambassade d'Iran !

    Un fait grave s'est produit à Neuilly (signalé par Abadinte sur twitter), à l'ambassade d'Iran ce mercredi. Les services de l'ambassade ont entraîné de force, battu et menacé des jeunes filles qui manifestaient à l'intérieur du périmètre de l'ambassade. Prises en photo, elles ont du signer des documents leur interdisant tout accès aux locaux du régime iranien en France et on leur a également demandé leurs coordonnées en Iran. La femme de l'ambassadeur, Monsieur Abou-Torabi aurait menacé les quatre jeunes filles de mort, tandis que Monsieur Javadi, premier consul d'Iran en France, aurait tenté d'étrangler l'une d'elles.

     

  • Arbeiter plus, faut peut-être pas pousser...

    Tiens, je crois qu'aujourd'hui, ce n'est pas le number One de la République qui va se faire taper sur les doigts, mais celui des blogs politiques. On se souvient du slogan de campagne (qui prête d'ailleurs à rire aujourd'hui quand on considère la situation terriblement dégradée de l'emploi) de Nicolas Sarkozy : travailler plus pour gagner plus.

    Tout récemment, un incident grave a défrayé l'actualité : le panneau du camp d'Auschwitz a été volé. Il a heureusement été retrouvé. Or, Nicolas, le number one des blogs, s'est autorisé un parallèle que je trouve au minimum hasardeux, au pire très mal venu. La devise du camp d'Auschwitz était Arbeit macht frei, ce qui signifie "le travail rend libre". Nicolas regrette que le "panneau" travailler plus pour gagner plus dorme au fond de l'Élysée. Cela a fait réagir à très juste titre Rubin qui y voit un dérapage en bonne et due forme.

    Soyons clair, je n'ai aucun doute sur les convictions profondes de Nicolas, et il ne saurait être soupçonnable de la moindre forme de xénophobie, racisme ou antisémitisme. En revanche, je trouve sa réponse en commentaires à Rubin gonflée : juger que l'indignation de Rubin est un fait communautaire, je n'aime pas trop ça.

    Un homme politique peut faire des promesses qu'il ne tient pas. Il peut même mentir. Mais ses promesses non tenues (quelles qu'en soit la cause) ne sont en aucun cas comparables au mensonge cynique et monstrueux des Nazis saluant ainsi ceux qui allaient mourir sous le coup de leur barbarie sans limites. Ce sont deux dimensions qui ne se jouxtent d'aucun point de vue.

    Bon, Nicolas a bien compris qu'il s'était embourbé, mais comme il est de mauvaise foi (du moins pour l'instant) il ne le reconnaît pas encore. Patience, cela viendra.

    La gauche dans son ensemble, je l'ai noté, aime bien tenter de renvoyer la droite sarkozyste à une époque nauséabonde : Huchon a plus que largement dérapé en laissant entendre qu'Éric Besson dérivait vers l'extrême-droite comme l'avaient fait bien avant lui Déat et Marquet, deux collaborateurs aussi zélés que notoires des nazis sous le régime vichyste.

    Ça suffit avec ces conneries ! Dès que l'on parle d'identité nationale, la réaction de la gauche dans son ensemble est pavlovienne. Elle y hume aussitôt le délicat fumet du fascisme rampant et tente de refaire à la droite le coup de Mitterand avec le FN.

    La droite sarkozyste a bien des travers, mais elle est insoupçonnable de ce côté-là. Quant aux renvois d'étrangers dans leur pays, quelque brutaux qu'ils puissent être, ils n'ont rien à voir de près ni de loin avec les déportations criminelles et monstrueuses du régime nazi.

    La seule chose que je puis concéder, en revanche, c'est que notre administration nationale n'a guère changé depuis cette époque, c'est à dire qu'elle est toujours prête à exécuter toutes les consignes que le pouvoir lui donnera, par simple routine administrative.

    A mon avis, les oreilles de Nicolas n'ont pas fini de siffler...

  • Grammaire pour sondeurs du dimanche

    J'ai remarqué que de plus en plus de magazines, entre autres électroniques mais pas seulement, se livrent à des sondages en ligne aux titres pompeux quand ils en publient les résultats.

    On trouve souvent, par exemple, "Les lecteurs de...[...] pensent que". En fait, la plupart de ces sondages n'ont aucune validité scientifique et surtout, ne constituent pas un panel représentatif.

    Un bon maniement de la langue française et un minimum d'honnêteté devrait donc obliger, en la matière, à utiliser un article indéfini plutôt que défini. En effet l'article défini suppose connu des acteurs de l'énonciation ce dont on parle alors que l'article indéfini se garde bien d'une telle prétention. "Des lecteurs...[...] pensent que" serait donc autrement plus sensé et prudent : l'indétermination est de rigueur.

  • Que préside Nicolas Sarkozy ? La France ou un parti ?

    Je ne peux qu'abonder dans le sens de François Bayrou : j'attends d'un Président de la République qu'il représente tous les Français et pas seulement ses électeurs, a fortiori les membres de son parti.

    Il devrait laisser à l'UMP le soin d'organiser sa propre campagne sans s'impliquer. On le voit constamment présent dans les réunions de son parti, faisant des déclarations à la presse ad hoc, et le voilà, maintenant, qui veut s'inviter dans les élections régionales. Aux régionales correspondent des enjeux régionaux. Qu'est-ce que ce président qui reçoit en grande pompe les têtes de liste d'un seul parti ?

    Indépendamment de toute conviction politique, c'est une attitude qui ne laisse pas de m'agacer et je ne suis sans doute pas le seul.

  • Identité nationale : l'Islam modéré contre-attaque !

    De retour du blog de Christian Romain, Démocratie Nanterienne, j'y lis une information fort intéressante : un collectif laïque de citoyens de sensibilité musulmane, Mosaïc, a lancé ce week-end un appel : le collectif rejette toute forme d'appropriation de l'Islam qui se ferait au service d'éléments radicaux. L'appel précise qu'aucune religion ne peut justifier l'asservissement de l'être humain. D'un même élan, ils rejettent les ignorants et les sectaires :

    Aucune religion monothéiste ne peut édicter des préceptes et des règles contraires au droit des femmes et qui asservissent l'individu. (…) Nous rejetons donc comme appartenant au même camp, le camp des ignorants et des sectaires, ceux qui imposent la burqa au nom de l'Islam, ceux qui confondent la burqa et l'Islam, ceux qui font des amalgames réfléchis, ceux qui caricaturent les jeunes musulmans, ceux qui ethnicisent les banlieues, ceux qui prétendent que le Coran est incompatible avec la laïcité, ceux qui - au nom de l'Islam ou contre l'Islam - déclarent que les musulmans ne seront jamais des Français comme les autres.

    Christian Romain signale que Dalil Boubakeur, le Recteur de la Mosquée de Paris, a signé cet appel. C'est un bon signe, car cet homme est un philosophe et un théologien fort éclairé.

    Le président du collectif réagissait le 04 décembre dernier au vote suisse sur les minarets ; j'ai trouvé très pertinente et intelligente l'une de ses réflexions : «Nous ne sommes pas ici dans le choc des civilisations mais dans le choc des ignorances». Très justement dit. Bravo ! L'entretien qu'il donne sur le site de Mosaïc est très intéressant à suivre.

    J'apprécie beaucoup également le renvoi à une phrase fameuse de la reine Rania de Jordanie, une femme aussi intelligente que belle et sage :

    Nous, Musulmans, devons nous lever et faire savoir qui nous sommes. Si nous voulons changer les stéréotypes, nous devons commencer par nous définir. Et cela ne va pas se faire en restant assis à la maison et en attendant que les gens le comprennent par eux mêmes.

    Cela dit, si le mouvement veut avoir une véritable force de frappe, il doit essaimer et surtout ne pas se cantonner aux murs de la Mosquée de Paris ainsi qu' à l'intelligentsia boboïsée parisienne. Mosaïc doit se répandre dans les banlieues, là où l'Islam est le plus présent et où se trouve la grande majorité des Musulmans. C'est là-bas que se jouera sa crédibilité si cette fédération veut parler haut et fort.

    Un très bon défi, par exemple, serait d'être capable d'avoir un référent partout où l'UOIF en a un en France. Cette dernière organisation est réputée conservatrice, parfois en lien avec des éléments beaucoup plus radicaux qu'elle, mais elle a jusqu'ici toujours adopté des positions légitimistes et intégrationnistes. A preuve, par exemple, sur son site, où elle marrie fort intelligemment culture française et culture musulmane en proposant à la lecture un poème de Victor Hugo sur le prophète Muhamad.

    Mosaïc, pour avoir voix au chapitre, doit être aussi rassurant pour les Musulmans qu'il veut l'être pour l'opinion publique "gauloise". Cela suppose d'organiser des rencontres, pas seulement avec des universitaires et des intellectuels, mais avec le petit peuple des banlieues, de contribuer aux oeuvres sociales, de s'implanter et de disposer (en les popularisant) de références théologiques et philosophiques qui plongent leurs racines aussi bien dans la culture française que dans l'Islam.

  • Pas achetable !

    Il y a des moments de vie, comme on dit, qui enseignent mieux que la lecture d'un pavé de sociologie. Je faisais récemment mes courses dans un Monoprix d'un beau quartier de Paris en pékin tout à fait ordinaire. Pris d'un accès de fainéantise (ce qui se comprend compte-tenu du monceau d'achats que comportait mon chariot), je décide de me faire livrer. Mais voilà qu'une fort jolie brune me supplie de la laisser passer, arguant qu'elle avait fait par erreur la queue à la caisse. Comme je ne sais pas dire non à une jolie jeune femme, je lui cède bien évidemment la place. Seulement voilà : le caissier ne voulait pas la laisser passer. Comme j'insiste en précisant que cela ne me dérange pas, il maugrée et la prend en caisse. Le problème, c'est ce qu'il m'a appris après : en fait, elle n'avait sans doute pas fait de file, mais, en revanche, lui avait proposé 20 euros pour passer devant moi. Devant son refus (le gars a été indigné, je crois, que l'on puisse penser qu'il était achetable de cette manière) elle est en fait venue s'adresser à moi. Si j'avais su, j'aurais fait monter les enchères, zut alors...

    Le comble, c'est qu'elle s'était en plus garée sur la place de livraison du camion du Monoprix, contraignant ce dernier à bloquer toute la rue, au grand dam des conducteurs qui escomptaient passer...

    Bon, elle avait beau être bien mignonne et à mon goût, il y a des choses qui ne se font pas. Notamment, le mépris ordinaire pour les "gens du commun", cela a le don de m'agacer, puisqu'imaginer que l'on peut ainsi acheter autrui, c'est vraiment le mépriser. C'est aussi, quelque part, refléter ce que l'on est et l'importance et la valeur que l'on accorde à l'argent. Pas seulement un moyen d'échange, mais un passe-droit, dans cette affaire...

    Consolation : il existe d'autres jolies brunes, j'en connais, qui en plus ont des valeurs. Cela leur donne plus de saveur...