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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 12

  • Une alliance de Bayrou avec Macron me ferait mal au coeur

    J'ai déjà pas mal écrit sur ce blog ce qui fait que je n'aime pas Macron, mais je vais le redire.

    - Ce type est au moins aussi borné et prétentieux que Fillon. L'un et l'autre n'ont pas compris qu'on est à l'heure des rassemblements. Ils voient dans le compromis la compromission et jurent leurs grands dieux qu'ils ne varieront pas d'un iota quand on évoque leurs programmes

    - Macron a pris le melon. Il se prend pour un gourou, exige des engagements discrétionnaires avec la signature qu'il demande aux futurs candidats d'En marche.

    - fondamentalement, Macron méprise la France. Il dit explicitement qu'il n'y pas de culture française. Il ne comprend pas que la France a une identité et qu'on ne construira rien de bon sans s'appuyer sur cette identité, chose que Bayrou semble le seul à avoir compris.

    - Macron est international, cosmopolite et connecté. Il représente les apatrides à l'aise dans la globalisation, ceux qui voyagent de mégalopoles en mégalopoles, à l'aise à New-York et à Londres comme à Paris. Les territoires oubliés sont au choix ou des faire-valoir pour se donner un coloris social ou le camp retranché du nationalisme dur de Marine Le pen et ses commensaux

    - Macron est le chef de file des startuper, de ceux qui réussissent, prennent des risques, une variation branchée de la jeunesse hyper-connectée et internationale, des chefs d'entreprise jeunes et dynamiques. Le reste n'existe pas. Pas de pitié pour les oubliés, les canards boiteux. Le reste est de la résistance, du conservatisme. Le reste, ce sont les archaïsmes. Macron ne comprend pas ce qu'est une racine. En fait, il n'y voit que le truc qui résiste quand on tire dessus. Vous comprenez, chez Macron, il faut être flexible. Flexibilité, c'est le terme à la mode dans les nouvelles techniques managériales, et ça concerne toujours le travailleur. Quand on n'est pas flexible, on est archaïque, pas employable, unemployable, comme on dit en globish. 

    - Mais comment voulez-vous que je m'associe à un individu qui représente tout ça ? C'est l'incarnation du mépris, de la réussite insolente, de l'arrogance technocratique qui tente de prendre le visage de la Révolution.

    Vraiment, je ne l'aime pas. Pas plus que Fillon.

    Mais je crois que ce que j'exècre par dessus-tout, c'est cette espèce de vernis social pour ne pas dire socialiste, sorte d'aumône laïque qui permet de faire luire les mesures les plus régressives, avec, à tous les coups, un discours doucereux. Comme ces jeunes qui peuvent bien travailler plus, ils ont de l'énergie. Le bon modèle, j'imagine, c'est le startuper qui crée sa boîte et travaille 70 heures par semaine. Un bon modèle applicable au salarié jeune, je suis bien certain que c'est la pensée profonde de Macron. On fait passer la pilule avec un pass culture qu'ils n'auront de toutes façons pas le temps d'utiliser, ces jeunes, et qui ne sera utile qu'à ceux qui sont «branchés et connectés». Et il n'y a pas que ça.

    Comme les socialistes bien-pensants, chez Macron, on voit des fachos chez tous ceux qui pensent autrement, surtout dans les domaines sociétaux. On est au minimum conservateur quand on ne porte pas ce que Macron et les siens appellent le progrès, la réforme. Ce sont des réformistes. Ils sont impatients de nous réformer. Réformer, reformer, reformater. Chacun sa méthode. Fillon rêve de nous flageller, Macron de nous réformer. Soyez certains qu'on aura mal dans les deux cas. Et si on se plaint, c'est qu'on est attaché à des privilèges exorbitants. Il ne vaudra mieux, évidemment, ne pas parler de l'ISF que Macron s'apprête à annuler exclusivement pour ses potes entrepreneurs. Pour les actifs. Pour les riches branchés et numériques. Le reste, le patrimoine immobilier, fera l'objet d'une taxe spécifique, sans doute plus lourde. Rendez-vous compte : ce n'est pas «productif». Il faut être flexible, autonome et productif dans le 1984 macroniste.

    Je ne le supporte pas.

    Si on doit se rapprocher de lui, ça va être très dur pour moi. 

    Ou alors il faut qu'il change, et vite. Qu'il rabatte son caquet exaspérant et qu'il fasse preuve d'humilité et d'ouverture d'esprit, deux qualités qui lui manquent, à l'évidence.

     

  • Si Les Républicains n'agissent pas vite c'est cuit pour eux.

    Les Républicains sont partis pour perdre une présidentielle imperdable. Le comble, quand j'y pense, c'est que le mandat complètement discrédité de Hollande aura produit deux candidats hauts dans les sondages : pas loin de 18 pour Hamon et de 22 pour Macron. Mais l'un et l'autre sont deux anciens ministres de Hollande !!! Trop fort ! Un enfumage d'une qualité aussi rare qu'exceptionnelle ! Et pendant ce temps, la droite républicaine s'est fourvoyée. Pas de sa faute, personne n'aurait pu prévoir les tribulations de Fillon sauf Fillon lui-même qui avait reçu des courriers du Canard enchaîné dès le mois de novembre. Tout ce qui se produit est donc largement de sa faute, à double titre.

    Les jeunes parlementaires LR qui se rebellent ont donc raison de réagir mais Les Républicains doivent faire vite : le temps passe et bientôt, quel que soit le candidat, il deviendra impossible d'inverser la vapeur. 

    A l'heure actuelle, un tiers des électeurs de Macron sont sûrs de leur choix. Les Républicains, s'ils faisaient vite, en propulsant une candidature consensuelle comme celle d'Alain Juppé, pourraient récupérer ces indécis mais mieux vaut ne pas tarder d'autant qu'au centre-droit, les défections se multiplient.

    Ils devraient aussi réfléchir au fait que le MoDem n'a pas exclu de rallier Macron si le programme de ce dernier se précisait et s'avérait compatible avec celui de Bayrou (pour l'instant, il y a un très long chemin à faire et Macron a l'air au moins aussi borné que Fillon).

  • Modération sur les commentaires à dater d'aujourd'hui

    Un individu qui se reconnaîtra ayant suffisamment pollué cet espace avec ses commentaires acrimonieux et désagréables envers d'autres commentateurs du blog, après plus de 10 années de résistance et de publication libre, je suis contraint d'installer la modération des commentaires.

    Croyez-bien que j'en suis désolé et que ce n'est pas de gaîté de coeur. De ce fait, les échanges seront sans doute moins réactifs, mais le troll pénible qui ne cesse d'enfumer mon domaine ne publiera plus quoi que ce soit ici désormais.

    Pour tous les autres, soyez tranquilles, je ne modère jamais les commentaires. Cette histoire m'aura quand même coûté 60 euros puisque j'ai dû prendre un abonnement pro à hautetfort pour que l'option me soit accessible pour les deux prochaines années.

    Je l'ai vraiment mauvaise sur ce coup-là.

  • L'apothéose du divin Macron.

    Je me mets à la place de la rédaction du Gorafi. Ils doivent halluciner quand la fiction et la satire se voient rattrapées par la réalité. Souvenez-vous, le 24 janvier dernier, le magazine titrait "Emmanuel Macron confirme qu'il ne révélera son programme que s'il est élu". Le croiriez-vous ? Le même Macron vient d'indiquer au JDD aujourd'hui que "le programme n'est pas le coeur de la campagne".

    Ce n'est pas tout : j'ai cru d'ailleurs avoir été trollé par une nouvelle satire du Gorafi, mais non, c'était bien le JDD. Le promoteur d'En marche a aussi expliqué qu'il ne reniait pas la dimension christique même s'il ne la revendiquait pas. On a trouvé une génération pour moquer François Bayrou en l'accusant d'avoir déclaré avoir vu la Vierge alors qu'il n'a jamais tenu de propos semblables de toute son existence politique et on a un Emmanuel Macron qui tranquillement se prend pour le Christ, comprenez le Sauveur....Mélenchon lui avait pourtant dit de ne pas forcer sur les champignons hallucinogènes...

    Jusqu'ici je me disais que Bayrou avait quand même peu de chances mais avec des zozos pareils, en effet, le jeu présidentiel demeure vraiment ouvert.

    Macron qui a vraiment pris le melon commence à déconner à plein tube. Fillon est rattrapé par son sens très particulier de la famille et Mélenchon et Hamon cherchent à se dévorer l'un l'autre. Je doute qu'Hamon résiste longtemps à la rhétorique et à l'expérience de Mélenchon qui a pour lui de ne pas avoir été ministre de Hollande entre autres et de s'être opposé aux Socialistes de longue date, contrairement à son adversaire...

    Quant à Marine Le pen, elle reste coincée derrière son plafond de verre dont la nature est très claire : le FN ne peut gagner une élection majeure sans allié or le FN n'a pas d'alliés...

  • Travail : Bayrou face à Macron

    Projet de Macron :

    - faire travailler plus les jeunes pour le même prix. En somme, réduire le chômage en sous-payant la jeunesse. Minable.  Je ne comprends pas comment les jeunes peuvent voir en Macron leur candidat naturel. Il ne leur est pas de pire ennemi dans la classe politique française.

    - faire travailler les seniors moins pour le même prix. Seniors pour Macron, c'est 50 ans et plus. Quel entrepreneur choisirait d'embaucher un "senior" dans ces conditions ? Il y a aussi un présupposé que le + de 50 ans serait nécessairement improductif ? On est vieux à 50 ans ?

    Le faux jeunisme de Macron, son mépris de ceux qui sont déjà faibles m'exaspèrent. Il y a là la suite logique de payer moins les heures du dimanche ou encore de vouloir affaiblir les accords de branche.

    Je ne comprends pas comment mes amis du MoDem s'obstinent à le soutenir et ne voient pas que cet homme-là et François Bayrou ne défendent pas le même modèle.

    Tout le raisonnement de Bayrou sur le travail est de penser qu'on ne fera pas des gains de compétitivité en baissant le salaire des Français. C'est pourtant le calcul de Macron.

     

  • Bayrou, l'âme française

    J'ai écrit hier qu'il était peut-être pertinent pour Bayrou de se rallier à Macron face au danger d'un second tour Hamon-Le pen. Cela a fait réagir ceux qui lisent ce blog et je les en remercie.

    C'est vrai que c'est très difficile de passer de Bayrou à Macron.

    Il y a chez Bayrou quelque chose de totalement inexistant chez Macron.

    C'est l'âme française.

    Macron, il s'en fout du français, de la France, des Français. Il faut être flexible, connecté, moderne et nouveau à tout prix. International. On est jeune ? On peut travailler 50 heures, c'est pas grave. Le dimanche aussi, c'est pas grave, si on travaille, c'est un jour comme les autres. C'est archaïque le dimanche. Pire, c'est chrétien, pas laïque.  Voilà la nouvelle Révolution en version résolument "libérale" et surtout insidieuse.

    Tu parles d'un liberté ! Tu parles d'un libéralisme en peau de lapin ! Mon libéralisme à moi, c'est l'individu, pas le capitalisme de connivence dans lequel il n'y en a que pour les puissants !

    Il faut être adaptable et peu importe ce qui nous constitue au fond. Le modèle français ? Anachronique, comme les résistances des Français. Ce sont ces mêmes résistances, pourtant, que François Bayrou salue car elles sont constitutives de notre identité.

    Oui, les Français s'arc-boutent de toutes leurs forces quand on essaie de leur imposer des choix contre leur volonté. Fillon, c'est en force, et Macron, c'est en douce. Mais les deux veulent "réformer", comme ils disent. Et surtout, "réformer" le peuple français.

    Ils ne considèrent pas ce que nous sommes comme une force mais comme un obstacle, tout à l'inverse de Bayrou. Les fonctionnaires ? Des fainéants. Les chômeurs ? Des assistés. La santé et la protection sociale ? Des coûts. 

    Alors il faut réformer. Et pour cela, des impôts, et pour l'un, et pour l'autre. Hausse de la TVA chez Fillon, hausse de la CSG chez Macron. 

    Je voyais déjà la projet de Fillon d'un très mauvais oeil. Macron n'a pas de programme, mais j'en vois déjà la direction et je me dis qu'une alliance va être très très difficile.

    On ne peut pas s'associer avec qui vous méprise, et c'est bien le sentiment que me donnent les Macron, Minc, Attali, Terra Nova, Pisani et compagnie.

    Ils méprisent la France vieillotte que nous sommes, ils nous jugent repliés sur nous-même parce que nous défendons nos traditions et notre identité. 

     La force de Bayrou, c'est de ne pas opposer cet attachement à la modernité, mais d'en faire notre énergie pour aller de l'avant et trouver des biais nouveaux.

    Les Macron, les Fillon,  ils ne rêvent que de nous mettre à terre. 

    Voilà pourquoi j'ai du mal, vraiment du mal, et que même face au danger d'un second tour que j'exècre, j'en suis arrivé à un tel niveau de colère, à force d'être méprisé, que je préfère voter pour Bayrou, même s'il doit faire 4% des suffrages et éliminer Macron, que de continuer à supporter le mépris de ce que je suis. Et tant pis pour le second tour, «à Dieu vat» comme disaient autrefois les pilotes des nefs et vaisseaux de l'ancien temps pour virer de bord vent debout. Encore de de l'ancienne France...

  • Bayrou avec Macron ? A voir.

    Franchement, je n'aurais pas imaginé un jour songer à la nécessité d'un rapprochement entre Macron et Bayrou. Mais là, j'avoue que les derniers sondages me font vraiment peur. MaxF, un habitué de ce blog met le doigt sur le problème : Hamon monte en puissance. Il est en train de siphonner les voix de Mélenchon. Tant mieux pour lui, mais pour ce qui me concerne, je ne voudrais pas me retrouver dans une configuration Hamon-Le pen au second tour.

    Le cauchemar.

    Fillon est foutu. Il ne se remettra jamais des affaires qui le touchent désormais.

    Macron n'a pas de programme. Pas à l'heure actuelle, du moins. Pour que Bayrou le rejoigne, il ne faut pas qu'il se contente de lui tendre la main. Il doit intégrer plusieurs propositions programmatiques de Bayrou. 

    L'école, les circuits courts, le made in France et les salaires des Français. Pas de baisse des rémunérations, voilà les points importants. 

    Le programme de Hamon est un peu moins nocif que celui de Mélenchon, mais quand même largement de nature à nous envoyer droit dans le mur, à la manière grecque.

    On ne peut pas prendre un tel risque.

    C'est un peu la mort dans l'âme que je le dis, mais il faut un rassemblement de tout l'espace central, qu'il se fasse au centre-gauche (Macron) ou au centre-droit (Juppé). 

    Ça va être chaud.

    Si Hamon siphonne complètement Mélenchon ou que ce dernier le rejoint, il a un potentiel électoral de plus de 25%, devant Marine Le pen elle-même.

    N'empêche, quand j'y pense, quels retournements de situation ! Qui eût imaginé tout cela il y a quelques mois ?

    Là, je crois qu'on ne peut plus prendre de risques. Je voudrais que François (Bayrou) soit candidat, mais je ne sais pas si c'est encore possible, désormais.

    Franchement, ça me fait mal au c.. de me retrouver aux côtés des zappeurs centraux, j'ai énormément de mal à les supporter, mais par les temps qui courent, on ne peut sans doute plus faire la fine bouche...

  • Affaire Fillon, le FN fait profil bas...

    Il y en a qui n'ont honte de rien. Il suffit de lire les justifications de Catherine Griset, l'assistante parlementaire ectoplasmique de Marine Le pen pour s'en convaincre. Je crois halluciner.

    Qu'on lise donc ses justifications : on ne la voit jamais à Bruxelles ? Pas de loyer, pas de facture ? Pas trace ou presque de sa présence dans l'hémicycle européen ? Ah, ben elle a dormi sur un canapé-lit et elle était logée chez des amis. Quant au Parlement, elle y entrait par le parking. Mais oui, bien sûr...

    Foutage de gueule.

    Fillon, Marine Le pen, tous dans le même sac. Des centaines de milliers d'euros détournés en salaires fictifs. Et apparemment, les autres parlementaires FN à Bruxelles mangent à la même auge. Il y en a cinq qui sont dans le viseur de l'Office européen de la lutte anti-fraude.

    Le système de défense de Marine Le pen et de François Fillon est juste minable. Ils crient au complot politique, mais la vérité, c'est que ce sont des malhonnêtes. Ils exigent des efforts du peuple, dénoncent les assistés de toutes sortes, mais ils se servent dans la poche des contribuables.

    On en trouve à droite pour cracher sur Bayrou, mais je l'ai déjà dit et écrit ici : ce gars-là a le souci du peuple, il ne lui marche pas sur la tête, et il est irréprochable.

    Attendons de voir ce qui va tomber sur Hamon et Macron. Je souhaite sincèrement qu'il n'y ait rien, pour le bien de la France et la vie politique française.

  • Fillon est cuit. Et si Juppé revenait ?

    Je crois que Fillon, c'était vraiment la mauvaise pioche à droite. Je viens de lire le billet de «La Gauche m'a tuer». Il est fou de rage. On le comprend. Je voyais Fillon brutal, pas malhonnête. Et là, franchement, ses justifications sont foireuses. Il s'enfonce à chaque sortie.

    La droite ne s'est pas tiré une balle mais un obus de bazooka dans le pied dans cette histoire. A leur décharge : qui pouvait le deviner ?

    Un scénario qui aurait ma faveur, évidemment, ce serait le retour de Juppé. Ce serait trop drôle de voir la tête de ceux qui se sont ralliés à Macron. 

    Tiens d'ailleurs, il faut que je raconte leur dernière mesquinerie. Tous ceux qui publient ici le font sous pseudonyme, leurs fonctions exigeant neutralité et discrétion.

    Le blog a donc un profil facebook. François Bayrou démarre la campagne de promotion de ses idées, et, je décide de publier hier un petit billet, moquant au passage l'opportunisme de ces militants et élus qui ont du faire à peu près le tour de toutes les officines que comptait leur fameux espace central.

    Je vous le donne dans le mille, je trouve aujourd'hui le compte du blog désactivé. Probablement signalé comme pseudonyme et donc faux nom, ce qui contrevient aux règles d'utilisation de Facebook.

    Bizarre, non ? 

    En fait, ce qui m'a toujours dégoûté le plus, dans la politique, c'est ça, les petites saloperies dont sont parfaitement capables les militants de base. J'ai vu des centaines de fausses cartes dans un syndicat étudiant de gauche, mais au MoDem, chez pas mal d'anciens militants, des calomnies, des diffamations et des menaces de toutes sortes, parfois graves. Des pervers, quoi, parfois des paranoïaques, souvent une combinaison des deux.

    Ton pire ennemi, celui qui te dénonce à la Gestapo, qui te vends à Daech, dis-toi bien que c'est ou ton voisin, ou un ancien ami, ou ton camarade de parti. Toujours.  

    Bref, si Juppé revenait, je pense que Bayrou le rallierait, et, avec la proximité de leurs projets, on pourrait avoir l'espoir de voir portées des idées qui sauvent la France. Qui sait, on pourrait même peut-être récupérer l'aile droite du PS pas irrécupérable qui a compris que Macron n'était qu'un ectoplasme.

  • Recomposition

    Je ne suis pas surpris du résultat du second tour des primaires de la gauche, bien que je n'aurais jamais vu surgir Hamon il y a encore deux à trois mois, mais bien plus, en revanche, par les effets de la dynamique dans laquelle il est.

    Les premiers sondages post-victoire indiquent qu'il prend cinq points d'un coup à Mélenchon, ce à quoi je ne m'attendais pas.

    A 15% pour Hamon, 21 pour Macron et 22 pour Fillon, beaucoup de choses peuvent encore bouger d'ici la présidentielle. Je vois mal Mélenchon se retirer pour Hamon, évidemment, mais il a commis une sacrée maladresse en déclarant dès dimanche soir que la victoire de Hamon avalisait ses propositions : ce-faisant, il a donné l'impression qu'il existait des convergences entre les deux projets et favorisé le retour au bercail d'une partie de l'électorat socialiste vers Hamon...Que cela se poursuive et Hamon deviendra à son tour un candidat au deuxième tour de la présidentielle.

    Seule Marine Le pen semble indéboulonnable avec un socle d'électeurs sûrs de voter pour elle très important. Les déboires de Fillon lui ont permis de regagner les électeurs qu'elle avait perdus en novembre.

    On attend toujours les propositions de Macron. Les Inrocks ont essayé de faire un point, mais il n'est pas concluant. Le problème, avec Macron, c'est que je ne supporte pas les gens qui se rallient à lui : les Minc, les Attali, les Bergé, toue la lie pseudo-intellectuelle qui n'a que du mépris et de la suffisance envers les gens ordinaires. Je ne peux pas les voir. Leur seule présence promet. Il y a aussi le ralliement des zappeurs, passés de l'aile droite du PS au MoDem, puis vers Hollande, puis à l'UDI, et qui se tournent maintenant vers Macron. Ces gens-là, sous couvert de rejoindre l'espace central, ne sont qu'à la recherche du succès. Je connais leurs idées. Ils partagent beaucoup avec les Socialistes. Politiquement, je les considère comme des adversaires. Ils dégoûlinent de cette bonne conscience satisfaite d'elle-même et moralisatrice que j'exècre.

    Je lis Résolution Française de François Bayrou et je suis étonné de considérer par certains côtés une communauté de constats avec Benoît Hamon, bien que leurs solutions soient très éloignées entre elles.

    Il y a chez les deux une même volonté d'humaniser le travail. Hamon rêve d'une société sans travail où les robots produiraient à la place des êtres humains, leur fournissant par les taxes un revenu substantiel. Bien que l'idée soit séduisante, elle occulte la structure de l'emploi. Nombre de taches ne sont pas automatisables. Bayrou, quant à lui, considère du même oeil la place grandissante de la mécanisation mais y voit une opportunité pour créer une nouvelle économie, tournée vers du service associé à l'industrie, indélocalisable : recyclage et remise en état des appareils produits par les robots, par exemple. En effet, les robots générant à peu près les mêmes coûts de production quel que soit leur environnement de travail, les entreprises peuvent relocaliser nombre de productions. Partant de là, si on attache à chaque produit des garanties qui ne peuvent être effectives et effectuées que sur le sol national, on s'assure d'y attacher l'emploi.

    Bayrou a d'autres idées de ce type, et elles détonent, c'est le moins que l'on puisse dire, quand on considère les velléités de dérégulation, fût-elle protégée, de Macron et de Fillon.

    J'espère que Bayrou percera à nouveau. Ce sera difficile, et pourtant, il le mérite tellement. C'est l'un des rares, sans doute le seul, par les temps qui courent, à prendre une vraie hauteur, à penser sans idéologie et sans devoir sa place à un appareil, des puissants ou à des promesses inconsidérées et irréalisables. Un trésor précieux et incomparable. Hélas, par les temps qui courent, la mode, le zapping, l'esprit de superficialité l'emportent par-dessus tout. Symptomatique : le compte-rendu de Résolution française par Valtimbella sur son site, le "centrisme" : c'est clair, il ne l'a pas lu ou alors les premières pages. Donc, avec une dizaine de pages et de ce qu'en dit Le Point, il se fait une idée. C'est affligeant de pauvreté et significatif de notre époque. C'est peut-être, et malheureusement, précurseur du sort qui attend les riches idées de François Bayrou. Je ferai de mon mieux pour les faire connaître car elles gagnent à être connues, et j'invite tous ses lecteurs à en faire de même.