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finance - Page 2

  • L'investissement socialement responsable

    Tiens, une excellente émission sur l'investissement socialement responsable sur Canal Académie. L'idée est assez simple : il est possible de faire du flouze en respectant une certaine éthique. Mais plutôt que d'en ajouter une couche sur ce qui a déjà été écrit, je reprends plutôt l'un des arguments d'IDEAM :

    Au-delà des critères de rentabilité financière classiques, l’ISR analyse la capacité des entreprises à réponde aux enjeux ESG dans la perspective de vérifier que leur stratégie contribue à leur pérennité et à leur développement.
    Une entreprise qui a une bonne image auprès de ses salariés est plus à même de les fidéliser et d’attirer les talents. Une bonne gestion des problèmes liés à l’environnement facilite l’ancrage territorial et contribue à la maîtrise des risques par l’entreprise
    .

    Et, IDEAM a quelques placements qui sont pas mal du tout. Jetez un oeil sur ça, les amis. Impressionnant, non, quand on compare l'indice aux chutes monumentales des marchés ? Bon, je reviendrai là-dessus plus tard, pas le temps tout de suite.

     

  • Marielle de Sarnez et la psychologie de la crise

    Sarnez.jpgJ'ai écouté avec beaucoup d'attention Marielle de Sarnez expliquer la nécessité d'un grand emprunt à l'échelle européenne, et elle m'a convaincu. A vrai dire, en règle générale, je suis sceptique avec la doxa keynésienne. Je fais toutefois une exception : j'ai toujours pensé qu'une relance par la demande pouvait fonctionner si elle ne ratait pas ses objectifs (le développement de nouvelles technologies, et, in fine, une Révolution industrielle !) et si elle était générale, en tout cas, au moins au niveau d'un continent.

    Mais ce qui m'intéresse, dans le point de vue de Marielle de Sarnez, c'est qu'elle n'aborde pas la chose sous un angle idéologique : elle ne propose pas une relance par la demande parce que Keynes, ce serait bien, et le libéralisme, ce serait mal, mais tout simplement parce qu'elle estime que cette crise est une crise de confiance. Or, pour venir à bout de cette crise, il faut avant tout rétablir la confiance. Se lancer dans de vastes réformes, exproprier les méchants capitalistes, taxer Total and co, ce n'est pas ça la priorité, à mon sens, au contraire, tout chambouler pourrait contribuer à semer la panique. L'important, c'est de calmer le jeu, les réformes viendront après. Cela n'empêche pas d'avoir en tête une idée du projet de société que l'on veut par la suite, mais l'important, c'est de parer au plus pressé.

    C'est en substance ce que pense Marielle de Sarnez, et elle fait très justement remarquer qu'un plan européen commun montrerait une véritable solidarité entre les pays d'Europe. Or, la solidarité, c'est une valeur qui prend d'autant plus de poids lorsque la défiance est généralisée. Donc, oui, parvenir à trouver un accord entre pays européens pour générer une relance par la demande commune à l'échelle européenne, avec des objectifs ciblés, que Marielle de Sarnez esquisse (énergies renouvelables, économies d'énergie, isolation thermique) cela me paraît une bonne idée, voire une très bonne idée. En ce qui concerne l'énergie, je constate une avancée positive et décisive puisque ADLE, Verts et PS ont formé une majorité sur des amendements limités afin de cibler les aides dans le sens qu'évoque Marielle de Sarnez.

    Cela dit, seul un groupe politique profondément européen peut parvenir à mettre en place une politique commune digne de ce nom en dépassant les visions nationales à court-terme. A mon avis, c'est clairement l'ADLE en Europe et le MoDem en France qui ont, plus que tous les autres groupes et partis, cette identité européenne profonde, sans qu'elle fasse débat comme cela peut être le cas chez les Socialistes ou les Conservateurs.

  • Crise financière, le facteur culturel

    Hop hop, je commence à faire le tour des nouveaux blogs (raffraîchissants, au demeurant) apparus sur la toute nouvelle plate-forme du MoDem, lesdemocrates.fr . J'essaierai de rendre compte assez régulièrement de ce que j'y lis d'intéressant.

    Et toc, je suis tombé sur le blog de Marianne,l'Europe que j'aime. Et sur sa toute dernière analyse (en une de la plate-forme, au demeurant) de la crise financière en Europe ; J'ai choisi un morceau qui m'a bien fait rigoler, qui n'est politiquement pas correct, mais que je pense très vrai. Copie ici :

    - Le facteur culturel.
    Pourquoi l’environnement bancaire et financier américain est-il tant sujet à des déficiences de contrôle, que les Européens semblent découvrir maintenant avec effroi et stupeur ? Par exemple les enquêtes et contrôles de la SEC aux Etats-Unis, qui équivaut à l’AMF, sont “sur pièce” (et sur déclaration sur l’honneur) et pratiquement jamais “sur place”, contrairement à chez nous. Idem d’ailleurs au Royaume Uni. Cela vient notamment d’un facteur culturel : dans la culture anglo-saxonne protestante, le mensonge est inadmissible et si un acteur ment ou commet un délit, il se trouvera toujours un délateur pour le dénoncer, ce dernier étant considéré comme un héros et la délation comme un acte civique. Alors que dans les pays latins, le menteur ou celui qui profite du système, fraude le fisc, sait contourner la loi, est un rusé (presque un héros) et le délateur est considéré comme un traître et un collabo. Voyez l’image populaire dont bénéficie Bernard Tapie en France !
    Ceci explique en partie que les Etats-Unis et le Royaume Uni n’aient pas mis en place les dispositifs de vérification et les infrastructures de police financière tels qu’on les connaît en France et en Italie. Mais avec la mondialisation, les cloisonnements ont sauté, les entreprises à l’origine étrangères se sont installées aux Etats-Unis avec leur culture et profitent justement d’y trouver moins de police et de surveillance, et la “morale” s’est un peu relâchée …

    Voilà, c'est exactement comme cela que cela se passe en France, en ce qui concerne la fraude...

  • Crise catallactique dans le capitalisme financier

    J'entends partout dénoncer le capitalisme financier comme source unique et certaine de la crise économique qui frappe le monde, et j'avoue que cette antienne scandée jusqu'à l'écoeurement finit par m'agacer.

    Il y a deux moteurs véritables à la crise : l'avidité humaine, et pas uniquement celle des banquiers, ce serait trop facile, mais de tous ceux qui espèrent des profits monumentaux à court terme, mais surtout et principalement l'absence d'informations fiables. Combien d'individus auraient acheté des titres comportant des subprimes s'ils avaient su ce qu'il y avait exactement dedans ?

    Il y donc un problème de traçabilité, et par là, évidemment, de confiance, car ce qui génère la confiance, dans une économie de marché, a fortiori pour la bourse dont les cours ne s'établissent que par des anticipations, c'est la fiabilité.

    Ce que j'en déduis, c'est que le but prioritaire, dans la réforme du système financier, ce n'est pas la régulation dont on nous serine sur tous les airs connus l'absolue nécessité, mais, la garantie d'une INFORMATION fiable et impartiale. Voilà le véritable enjeu. Et, corollairement, il est absolument nécessaire de garantir la liberté des médias !

    L'école autrichienne d'économie, et au premier rang  Kizner, considère le marché (et c'est a fortiori pertinent pour la Bourse) comme l'expression en actes de la somme de toutes les informations qui le concernent. Mais comme aucun individu ne peut totalement appréhender ces informations, la fixation de prix est toujours le fruit d'une ignorance. Conséquemment, le marché ne produit que des prix de déséquilibres.

    Je lance une piste de réflexion que je n'ai pas les moyens techniques, tant en économie qu'en finance et en mathématiques de faire aboutir mais qui mérite, à mon avis, d'être explorée : si l'on admet corrects les prédicats autrichiens à propos du marché,  on doit conclure que plus l'on réduit l'ignorance, plus les prix tendront à atteindre un certain équilibre. Et, par suite, il semble bien qu'il y ait un lien direct entre l'ampleur des crises et la faible teneur des informations dont disposent les acteurs. En fait, moins les acteurs disposent d'informations, et là, je tiens un raisonnement personnel, plus la correction qui s'ensuit est violente.

    Il me semble donc que tout l'effort de la gouvernance mondiale devrait porter sur la nécessité de donner l'information aux acteurs des marchés, surtout des marchés qui fonctionnent par anticipation.

    Ce n'est pas la première fois que je me pose la question, mais, je n'avais pas eu de réponses la fois précédente. J'ai relancé le débat en octobre dernier. Troisième couche aujourd'hui ! Mais comme entre-temps, j'ai rejoint LHC, peut-être puis-je espérer un avis ou un éclairage de mes amis libéraux qui liront ce billet...

    En somme, est-il possible de penser une nouvelle forme de catallaxie ?

    Il se trouve que j'ai trouvé sur le site du Centre de Recherche sur l'Intégration Économique et Financière (celui-là je vais le mettre dans ma blogroll, super-découverte), un document intéressant datant de 2003 d'Olivier Grosse. Il y évoque notamment l'analyse de Richardson : il intègre dans la définition habituelle du marché par les Autrichiens une dimension supplémentaire liée à l'inévitable inter-connexion entre les productions des entreprises dans un même secteur. Et là, je cite un extrait du document que je viens de lire pour mieux me faire comprendre :

    « Les marchés cessent d’être considérés exclusivement comme des lieux d’une exploitation d’une division du travail a priori mais représentent des lieux sur lesquels les firmes élaborent une division des tâches »(Dulbecco et Garrouste [2000], p.97). Pour sa part, la coopération inter-firmes permet de faire appel à des compétences hétérogènes, nécessitant d’être étroitement coordonnées, sans lesquelles la réalisation d’un produit ou d’un procédé technique serait impossible à obtenir. Néanmoins, le marché reste un mécanisme de coordination déterminant en ce sens que seul l’échange marchand, par la confrontation de l’offre et de la demande, juge la création de valeur ajoutée et, par là-même et de manière indirecte, les compétences des firmes.
    Une telle représentation démultiplie les modalités de coordination des agents et par conséquent élargit le champ des défauts de coordination si l’on considère la coordination hors marché comme n’étant ni donnée, ni parfaitement connue ex ante. En effet, si la spécialisation des agents n’est pas connue d’autrui avec certitude, cela en conséquence des caractères subjectif et dispersé de la connaissance des agents économiques, alors chaque mécanisme prenant part à la coordination globale des acteurs intervient également au travers de l’existence des défauts de coordination associés aux situations de déséquilibre, et cela, eu égard aux types d’activités économiques que ces mécanismes sont censés permettre respectivement de coordonner efficacement. Autrement dit, l’ensemble des mécanismes de coordination est confronté au problème de la « division de la connaissance », que la coordination d’activités économiques qu’ils permettent respectivement de réaliser ait lieu sur
    les marchés ou hors marché.

    Cela n'illustre pas exactement ce que je dis ici, mais plutôt ma note du 10 octobre dernier : il me semble que les différents métiers de la finance sont dans la situation qu'évoque Richardson, et que la division formidable de la connaissance qui s'ensuit génère une complexité croissante que les acteurs financiers ne parviennent plus à maîtriser.

    Je voudrais conclure en disant que ce n'est pas le capitalisme en tant que tel qui pose problème, et encore moins la liberté d'entreprendre qui est à tort associé à l'égoïsme. Il ne faut pas bloquer la liberté d'entreprendre pour réguler les flux financiers. Il faut au contraire, à mon avis, garantir à tous la possibilité d'entreprendre.

    Amartya Sen ferait peut-être une syncope s'il voyait comment je me réapproprie ses raisonnements. Il écrit dans L'économie est une science morale qu'il importe, en termes de liberté et de droits, de considérer concrètement et non pas formellement ce que peuvent ou non faire les individus. De là l'idée qu'il existe des individus plus démunis que d'autres envers lesquels les États et les sociétés ont une responsabilité sociale. Eh bien moi j'en dis autant à propos de l'information que je décrète bien supérieur au même titre que la santé, la culture et l'éducation. Ce devrait être LA cause des économistes et des entrepreneurs. Je dis qu'il faut créer un droit des entrepreneurs à l'information et que ce droit ne peut s'exercer que par une certaine forme de traçabilité des marchandises et des flux financiers. Non pour punir les méchants capitalistes (on va leur faire la peau à ses sales Koulaks ! Parce que nos vies valent plus que leurs profits, hein ?) mais pour rétablir la confiance sur laquelle repose la dynamique structurellement stable des marchés et faire en sorte que chaque individu puisse devenir entrepreneur, que ce soit dans la sphère économique ou non.

    J'ajoute une dernière chose : les crises alimentaires procèdent de la même faille. L'alimentation bio se porte très bien en France, alors que nous sommes en temps de crise, parce qu'elle génère de la confiance. La confiance ne doit pas être réduite à l'éthique et à la morale en économie mais doit pouvoir être établie de manière systémique.

  • Crise financière, le syndrôme du volcan

    Connaissez-vous le syndrôme du volcan ? Quand il explose, il fait des milliers de morts, parfois des centaines de milliers, et même plus encore. Et pourtant, en géographie humaine, on constate que quelques années après les dégâts, les populations viennent se réinstaller sur les pentes du volcan. L'explosion a été oubliée, et ces terres-là sont très fertiles...

    Voilà pourquoi, en dépit des crises financières, le système financier se relèvera toujours...

  • Crise : la danse des Yaka Faukon

    Connaissez-vous la Danse des Yaka Faukon ? C'est une sorte de chant magique accompagné de force hochements de menton que l'on entonne en temps de crise. Je me suis laissé entendre dire que la Danse provient d'un rituel magique entonné par la tribu des Yaka Faukon elle-même.

    Il suffit de marteler le sol à pas lourds en beuglant Yaka faukon !, yaka faukon !, yaka faukon !, et comme par miracle, tous les problèmes trouvent une solution. Parfois, il peut être utile d'ajouter un verset au yaka faukon, qui est l'essentiel de la formule pour que la formule opère.

    Tenez, pour la crise récente, par exemple : ben yaka réguler. Faukon prête de l'argent aux entreprises, aussi. Faukon taxe également les super-profits. Yaka relancer l'économie. Faukon moralise le système financier. Pas mal, comme mantra, non ?

    C'est marrant, tout de même, considérons les banques : on leur reproche d'avoir provoqué la crise pour avoir prêté trop facilement de l'argent. Eh bien devinez ce qu'on leur reproche, aujourd'hui ? de prolonger la crise en ne prêtant pas suffisamment d'argent aux entreprises et aux particuliers ! C'est fort, non ?

    L'avantage du Yaka Faukon, comme rituel, c'est qu'on n'a pas à se soucier d'une quelconque forme de logique ou de raison. La seule chose qui compte, c'est de réciter le mantra dans le bon ordre, et hop, ça marche. Et même si ça ne marche pas, ce n'est pas grave, on peut décliner le yaka faukon dans toutes les langues et sur n'importe quel sujet. Il suffira simplement d'adpater le rite et la formule.

    C'est simple, non ? Yaka l'faire. Faukon l'fasse, même...

  • Mathématiques de la Crise, Crise des mathématiques

    Il y a une question que je me pose, et, que manifestement, un mathématicien s'est posé avant moi, il y a un mois. Dans la crise financière que nous visons, d'aucuns se sont surtout intéressé aux aspects moraux, alors que pour ma part, j'ai privilégié jusqu'ici les aspects techniques, asseza peu traités par la presse et a fortiori la blogosphère.

    La question que je me pose, c'est de déterminer la responsabilité des mathématiques dans cette crise : en effet, les formules des produits financiers complexes qui déterminent leur niveau de risque sont le fruit de calculs mathématiques complexes.

    Et si, sur le fond, c'était les formules mathématiques qui avaient induit en erreur les premières les financiers ? Je ne pense pas que les grands acteurs du Crédit, tant sur les marchés nationaux quj'internationaux agissent au pifomètre, flairant çà et là la bonne opportunité de crédit et de risques. On le sait depuis longtemps, les mathématiques sont le principal outil intellectuel de la finance.

    L'inconvénient, c'est que je ne suis pas mathématicien, et que ma formation en mathématiques est trop limité pour comprendre des mathématiques probabilistes autres que des dénombrements ou combinaisons de base. Mais, je me suis laissé entendre dire que ce métier, celui de fabriquer des formules pour la finance était celui des analystes quantitatifs. Le site Next-Finance en fait une présentation qui me paraît claire, même pour le non-spécialiste que je suis.

    Je m'étonne, d'ailleurs, qu'en France, seules les Universités se soient intéressées à ce domaine : les Grandes écoles, particulièrement les écoles de commerce, sans doute trop généralistes, en sont complètement absentes. En tout cas, cela ne doit pas courir les rues les titulaires de cette formation, à lire les salaires proposés à Londres.

    J'ai trouvé un avis éclairé sur le forum actualités finance, je le copie ici (c'est à peu près compréhensible, les aspects 100% techniques exceptés) :

    Subprimes, crise financière et crise économique : les données qui ont fait défaut aux analystes quantitatifs et aux agences de notation pour anticiper la faillite des banques et de leurs contreparties

    1- Neutralité des mathématiques


    Pour beaucoup il n'y pas de doute, les premiers responsables de la crise sont les maths appliquées à la finance par les analystes dits " quantitatifs ". Aussi appelés " quants " ils ont une formation non comptable alors qu'ils travaillent dans les banques, sociétés financières et autres institutions et entreprises ayant des activités liées à la finance.

    Avant Bâle2 et la CRD, aucune disposition réglementaire ne contraignait les banques à gérer le risque opérationnel. Comme dans les processus d'assimilation, certains analystes quantitatifs ont tout simplement étendu au risque opérationnel les méthodes mathématiques techniques dont ils avaient l'habitude.

    Or il se trouve que les calculs stochastiques (étude des phénomènes aléatoires dépendant du temps) qui rencontrent leur aboutissement normal dans la théorie des jeux et dans de nombreux domaines (finance mathématique, analyse des risques de marché, notamment l'optimisation de la gestion de portefeuilles, etc) rencontrent rapidement leurs limites lorsqu'il s'agit d'analyser le risque opérationnel dans lequel le facteur humain occupe une place prépondérante. Le calcul intégral et différentiel lié aux processus aléatoires ne suffit plus; les incidents ne sont pas suffisamment répétitifs pour constituer la base de données nécessaires aux simulations.

    D'où la gravité des erreurs et fautes techniques soulignées par la Commission bancaire dans son rapport 2007 vis-à-vis des établissements qui se sont limités aux méthodes stochastiques:

    - Obsolescence d'événements de bases de pertes ;
    - Recours à des données externes de type consortial entraînant un double emploi des données liées aux mêmes événements ;
    - Application des statistiques à des événements aléatoires relevant par définition du domaine des probabilités ;
    - Manque de cohérence comptable de la quantification des incidents ;
    - Non articulation de la collecte de données au contrôle interne pourtant obligatoire ;
    - Absence d'intégration des techniques mathématiques de réduction de l'incertitude des données d'événements collectées (On ne peut prétendre connaître tous les risques opérationnels avec les valeurs enregistrées) ;
    - Manque de cohérence entre les données externes utilisées avec des avis d'experts requis pour l'analyse des scénarios;
    - Difficultés de découpage des événements aléatoires récurrents en classes statistiques;
    - Absence d'use test sur le Résultat Opérationnel (EBIT) et les Fonds propres validant la Valeur d'utilité du dispositif mis en place.

    (cf.http://forum.actufinance.fr/methode-ama-risque-operationnel-opr-releve-de-10-points-critiques-du-premier-bilan-du- processus-d-autorisation-des-approches-internes-dans-le-cadre-du-nouveau-ratio-de-solvabilite--commission-bancaire-P189233/)

    2- L’impasse des méthodes de « rating » (l’analyse patrimoniale) et notation:

    S'ils reconnaissent que les insuffisances de l'approche purement mathématique des risques est bien la cause de la crise, les analystes quantitatifs affirment qu'ils n'ont pu agir ainsi qu'avec la complicité des agences de notation :

    "Les mathématiques ne sont qu'un maillon de la crise, mais pas décisif" (…) ; les agences de notation portent " une grande responsabilité" pour avoir donné des AAA (très bonnes notes) à des produits qui ne le méritaient pas (Mme El Karoui, Professeur des mathématiques financières, Le Monde du 02.10.08).

    - Le rapport du Conseil d'Analyse Economique (CAE) du Premier ministre partage ce point de vue. Le rapport recommande d' « Imposer que les agences de notation intègrent dans leurs évaluations le risque de liquidité et les risques opérationnels, à côté des risques de crédit » (http://www.lafinancepourtous.com/Recommandations-du-rapport-sur-La,980.html).
    En fait, il se trouve que les outils utilisés par les analystes quantitatifs et les agences de notation n’ont pas été conçus pour le risque opérationnel.

    Ainsi les crédits accordés à une clientèle peu solvable, sur la base d'une majoration du taux d'intérêt (subprimes) ne sont pas un risque de crédit, mais un risque opérationnel en rapport avec le risque de crédit (CRD, Art. 367c):

    - le risque opérationnel est le «risque de pertes résultant d'une inadaptation ou d'une défaillance imputable à des procédures, personnels et systèmes internes… » .

    Les pertes de risque opérationnel en rapport avec le risque de crédit affectent le risque de marché par le mécanisme de titrisation :

    - De mauvais risques de crédits immobiliers se sont ainsi retrouvés dans les sicav de trésorerie contaminant les marchés financiers à risque, avant d'atteindre le marché monétaire avec la crise de liquidité qu'on a connue.

    L’Instruction n° 2007-02 de la CB oblige les banques à déclarer les pertes de risque opérationnel en rapport avec le risque de crédit et le risque de marché sur la colonne 8 de l'état OPR LOSS Détails.

    Le risque de crédit concerne la " Probabilité de défaut" (PD) d'une contrepartie sur une période d'un an " (CRD, Art. 4-1e). La PD dépend du résultat opérationnel (EBIT) de la contrepartie, donc de l’efficacité du dispositif actif-passif de la contrepartie :

    - La notation interne est prévue pour permettre aux banques de mesurer cette PD à partir des documents prévisionnels de la contrepartie (cf. Recommandation de juin 2005 aux PME contresignée par la FBF, le MEDEF et la CCI de Paris).

    L'EBIT (earnings before interest and taxes) est le chiffre clé de la comptabilité des sociétés de tous secteurs d’activité. Il correspond au chiffre d'affaires net duquel sont déduites les charges d'exploitation (telles que salaires, charges sociales, matières, énergie, etc.) :

    - L’EBIT mesure la valeur d’utilité (Value in use) du dispositif actif-passif de maîtrise du risque opérationnel des sociétés.

    Ces données sont essentielles pour calculer le ratio de solvabilité d’une entité.
    Un ratio est un «coefficient qui permet de mesurer en analyse financière, la situation financière d'une entreprise tout en comparant ses comptes (bilan, compte de résultat, tableau des flux...) d'une année n sur une autre année n 1, voire avec les comptes ou chiffres d'autres entreprises concurrentes ou du même secteur» (d’où la nécessité des données de sources externes adossées à des avis d’experts):

    - La méthode des scores qui se définit comme « la combinaison d'un certain nombre de ratios significatifs en vue d'obtenir un résultat permettant de déceler la vulnérabilité de l'entreprise » permet d'obtenir des informations sur la base des ratios les plus pertinents choisis par l'entreprise elle-même ; elle ne reflète donc pas la situation financière de l'entreprise dans son intégralité ;
    -
    - L'analyse patrimoniale est obtenue grâce au bilan financier ou patrimonial dans lequel les postes de l'actif du bilan sont évaluées à leur valeur réelle encore appelée « valeur vénale » et classés en fonction de leur liquidité tandis que ceux du passif le sont en fonction de leur exigibilité ;
    -
    - La notation quant à elle est «l'évaluation du risque de non-remboursement d'un emprunt émis sur un marché» ou de la probabilité de défaut d’une contrepartie vis-à-vis de sa banque.

    3- Compléter le SIG en place pour générer les données manquantes


    Le dispositif actif-passif exigé est au service de la GRC (Gouvernance, Risques et Conformité). Il est conforme à la nouvelle réglementation lorsqu’il satisfait aux modalités du COFINREP : COREP (Common reporting) et FINREP (Financial Reporting) pour la remontée vers la contrôle interne :


    A- Des données de Mesure de la performance ajustée pour le risque opérationnel :
    - Pertes inattendues (UL)
    - Pertes attendues (EL)
    - VaR
    - Seuil historique du risk appetite par rapport aux EL
    - Pertes potentiellement recouvrables
    - Seuil nouveau du risk appetite par rapport à la VaR (Marge assurable)


    B- Des Données de la Valeur Actuelle des Profits Futurs (Value of the In Force) pour l’actionnaire prenant en compte les pertes potentiellement recouvrables:
    - Variation du chiffre d’affaires
    - Variation de l’EBIT (résultat opérationnel)
    - Variation de la prime d’objectif-résultat
    - Variation du résultat net
    - Variation des capitaux propres


    C- Des ratios nécessaires au contrôle interne permanent et à l’alerte des responsables opérationnels relatifs aux pertes potentiellement recouvrables (PPR) :
    - PPR/Bénéfice net ;
    - PPR/Frais généraux ;
    - PPR/Charges générales d’exploitation ;
    - PPR /Résultat opérationnel
    - PPR /Chiffres d’affaires.


    D- Des données d’alerte sur le risque d’avertissement sur résultats tenant compte dernier exercice connu et des PPR pour la communication d’entreprise:
    - Objectifs de Chiffres d’affaires ;
    - Objectifs de résultat opérationnel (EBIT) ;
    - Objectifs de Résultat net ;
    - Objectifs de Capitaux propres.


    4- Démarche d’implantation du dispositif actif-passif de GRC:


    Les entreprises disposent déjà pour la plupart d’une base des données ou d’un SIG/cartographie des risques et des processus correspondant au pilier 1 pour la collecte d'incidents de pertes inattendues (UL).

    Pour assurer le passage au pilier 2, il suffit d'interfacer le SIG/Cartographie au système de calcul : calcul de la VaR, des Pertes Potentiellement Recouvrables, de la Marge transférable à l’assurance, des Scénarios des flux de trésorerie futurs, de la Valeur des indicateurs génériques, facteurs ou causes à l’origine des pertes pour alimenter les tableaux de bord de prévention et de pilotage opérationnel.

    - L’interfaçage aboutit à un système intégré Actif-Passif Global de GRC (Gouvernance, Risques et Conformité) permettant de récupérer les pertes , (la VaR constatée), en 2 ou 3 ans à hauteur de 85 % et de transférer 15 % à l’assurance.

    Fonctionnant sur la technologie intranet ce système permet d'harmoniser et d'assurer la coordination de la gestion des risques de l'ensemble des filiales d'un groupe dans le monde, et ainsi d'optimiser en temps réel la contribution de chacune d'elles à l'économie des fonds propres et au ratio de solvabilité.

    La solution s’adapte automatiquement à tous les secteurs d’activité et aux entreprises de toutes tailles en un clic sur le champ « lignes d’activité ».

    Un assistant intégré assure en permanence le transfert de compétences techniques et de contrôle de la conformité réglementaires aux utilisateurs.

    Cette solution a été labellisée pour la Communauté économique européenne par OSEO-ANVAR en décembre 2005.

    5- Prescriptions réglementaires relatives au dispositif actif-passif
    - Recommandations de l’IASB
    - Exigences de la directive CRD relatives à la gestion actif-passif des banques
    - Exigences de solvency 2 relatives à la gestion actif-passif des assurances
    - Contraintes déclaratives de la valeur d’utilité du dispositif actif-passif
    - Exigence de la notation interne des PME pour l’accès au crédit bancaire

  • La BNP plie mais ne rompt pas

    La BNP vient de publier ses résultats. On voit, çà et là, sur la Toile, des titres avec -55% en tête de ligne. En réalité, ce qui se replie, c'est le bénéfice de la BNP qui n'en demeure pas moins excédentaire.

    Mieux : tous les pôles de BNP Paribas sont excédentaires. Elle finit par accuser à son tour l'impact de la crise financière, mais, au final, dans des proportions assez modérées. C'est le pôle BFI (Banque de financement et d'investissement) surtout qui est touché et voit son bénéfice fondre littéralement, puisque son résultat chute de 95% (mais reste bénéficiaire !). Les autres pôles sont peu ou pas atteints, et le produit ent bancaire s'améliore même légèrement au 3ème trimestre 2008 (en France, tout du moins). BNP a surtout encaissé plein pot la faillite de Lehman and Brothers, mais hors BFI, les résultats de ses autres pôles sont meilleurs que prévus par le marché et les analystes. La BNP a par ailleurs eu l'honnêteté de ne pas chercher à dissimuler des actifs douteux en les transférant vers d'autres portefeuilles (un amendement le permet désormais).

    Ensuite, la BNP dispose de 40 milliards d'euros de fonds propres au ratio Tier One, c'est à dire en fonds propres 100% liquides et non avec un mélange de Tier Two (actifs rémunérés selon les résultats) ; or, le minimum recommandé de Tier One est de 6% : BNP est donc largement dans les temps...

    Par ailleurs, la BNP a récemment adopté les principes d'Equateur, des normes volontaires environnementales et sociales applicables au financement de projet. Les Amis de la Terre vont être contents :-)

    Il faut dire aussi que la BNP a été élue prêteur le plus audacieux pour le financement de projet impliquant des énergies renouvelables.

    Les Principes de l’Equateur fixent des exigences sociales et environnementales à l’obtention de prêts supérieurs à 10 M$ (7,87 M€) et destinés à financer des projets de développement. Les Principes ont été révisés, il y a quelques mois pour intégrer une obligation de communication publique sur les prêts accordés. Ces principes sont issus de la politique et les critères de performance en matière de durabilité sociale et environnementale de la Société Financière Internationale et sur les directives générales en matière d’environnement, de santé et de sécurité de la Banque Mondiale. BNP a déjà mis en place des pratiques et procédures d’évaluation des risques environnementaux et sociaux pour son activité de financement de projets. Le groupe a également participé à des initiatives comme celles du Global Compact des Nations Unies, de l’Initiative Financière dans le cadre du Programme pour l’Environnement des Nations Unies (UNEP-FI)…

    (source : le Journal du Développement Durable)

  • Mondialisation et Europe

    Cela faisait partie des propositions de François Bayrou pendant l'élection présidentielle : il est patent que Bayrou a été plus que prémonitoire, au regard des derniers évènement, mais, comme d'habitude, on croit Cassandre quand il est un peu tard...Ecoutons-le, c'est extraordinaire : tout du plan européen y est...

    « Le cadre européen nous rendra la souveraineté que nous avons perdue. »

    « La question du modèle économique de la planète est probablement l’une des plus brûlantes que nous aurons à traiter dans les décennies qui viennent. Les pays à haut niveau de protection sociale sont menacés par le vaste mouvement de délocalisations et de concurrence sans règle sociale ou écologique. Et des pays les plus pauvres de la planète, on s’en va, je pense évidemment au continent africain. Que voit-on aujourd’hui ? Des délocalisations d’entreprises qui vont chercher en Europe l’endroit où le social coûte le moins cher. Pour que le dumping social et les délocalisations ne soient pas demain la réalité dominante, il faut une harmonisation de nos règles sociales en Europe. Les marchés financiers sont volatils : on peut donner à l’Europe la capacité d’une réglementation plus serrée, de dire aux marchés financiers : ‘il y a une limite’. En face du crime organisé, des trafics internationaux, des mafias, nous organisons notre impuissance. Les Etats européens avec leurs frontières, leur droit pénal toujours différent de celui du voisin, leur police séparée, c’est une aubaine formidable pour les organisations criminelles. Songez que nous sommes incapables d’aller voir ce qui se passe dans un compte en banque dans un autre pays ! C’est de l’assistance organisée aux mafias. Seule l’échelle européenne permet de résoudre ces questions des migrations économiques, des stratégies monétaires, des régulations du capitalisme financier, de la défense de notre modèle de société ; de traiter les grandes questions du développement durable, du climat, du dumping écologique et du modèle économique de la planète. C’est la vraie vocation de l’Europe : nous rendre la souveraineté que nous avons perdue, que l’échelon national ne peut plus garantir. L’Europe s’affaiblit à voir ses membres jouer les uns contre les autres, par exemple par le dumping fiscal. Je prends l’engagement de tout faire pour changer cette situation. »

    J'inivte mes lecteurs à aller jeter un oeil sur le dernier article de Fred (Démocratie sans frontières) sur la crise : d'une part c'est grâce à cet article que j'ai retrouve ce discours de Bayrou (mais j'ai souvenir de l'avoir déjà cité ici, toutefois) d'autre part, Fred rappelle quelle était et est encore l'essence du projet démocrate : il mettait en avant la responsabilité individuelle dans l'économique et le social. L'UDF, qui a précédé le MoDem, proposait déjà dans ses commissions, des solutions jugées bisounourses par la gauche (préférant l'Etat) et la droite (faisant confiance à la main invisible du marché) et pourtant, les heures de crise que nous connaissons nous donnent raison, puisque les Etats appliquent ce que nous avions proposé...

  • Crise financière : un sénateur MoDem écoute l'avis d'une militante !

    Jegou.jpgAlors ça, cela me fait vraiment très plaisir : qui a dit que les sénateurs ne nous écoutaient pas et ne nous lisaient pas, nous autres militants démocrates ?

    Lisez plutôt :

    Voici ce que Jean-Jacques Jégou, Sénateur MoDem a dit lors d'une séance publique du Sénat le mercredi 08 octobre dernier :

    Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, au cours de son intervention, M. Woerth a évoqué « des pratiques qui n’auraient jamais dû exister ». Au cours des vingt dernières années, les marchés ont subi une triple évolution caractérisée par la déréglementation, la désintermédiation et le décloisonnement.

    Une nouvelle logique financière s’est instaurée, caractérisée par la globalisation. Celle-ci a favorisé le financement des entreprises et de l’économie, mais, contrairement à la logique industrielle, la logique financière privilégie le court terme. De nouveaux produits et de nouvelles techniques financières ont vu le jour, qui confirment la priorité donnée à la rentabilité immédiate, la valeur spéculative divergeant parfois de la réalité économique.


    La sophistication des marchés financiers s’est considérablement accrue. Nous sommes donc passés d’un capitalisme industriel d’entreprenariat et d’une économie financée par le crédit à un capitalisme financier de marché, où non seulement les entreprises, leurs risques, leurs crédits, mais aussi des ensembles d’entreprises, des indices boursiers ou de prix de matières premières énergétiques, de métaux, de denrées alimentaires et même des indices climatiques, des quotas d’émission de CO2, des variations de taux, se négocient comme des marchandises, le prix d’équilibre du marché n’étant pas forcément le reflet d’une réalité économique d’ensemble mais du résultat de spéculations. De nouveaux produits ont vu le jour, toujours plus sophistiqués, comme les opérations de LBO à effet de levier, les nouveaux produits de titrisation ou les CDS – credit default swaps. Ces produits structurés sont d’une telle complexité qu’ils en deviennent opaques pour le commun des mortels et – pire ! – également pour ceux qui sont chargés de leur commercialisation. On en vient à ignorer ce qu’on acquiert exactement !

    Parallèlement, je voudrais vous interroger, monsieur le ministre, sur les nouvelles normes comptables qui ont été imposées. Comment se fait-il que l’Union européenne, et donc la France, ait été aussi apathique pour favoriser une autorégulation des marchés financiers et du système bancaire, où l’efficacité et la stabilité de la profession reposent sur des codes de bonne gouvernance – la compliance – et des normes comptables internationales inspirées des normes américaines, l’IFRS ? Ces nouvelles normes d’origine anglo-saxonne ne vont-elles pas au bout du compte aggraver durablement cette crise ? Les normes généralisées du mark to market visent à valoriser les actifs et les passifs des institutions financières au prix de marché, ce qui a renforcé la volatilité de leurs comptes. Ainsi – et nous en sommes arrivés là aujourd’hui –, lorsque le marché interbancaire est bloqué et que les prix s’effondrent anormalement, de façon temporaire ou sous l’effet d’une spéculation, la banque peut se trouver en défaut, avec un besoin de liquidité pour couvrir la perte, temporaire ou supposée, mesurée à l’instant T. Or, le marché étant moutonnier, la moindre rumeur relative à un problème de liquidité est interprétée comme un potentiel problème de solvabilité, avec le risque de ne pas pouvoir honorer le remboursement de la dette…

    Et maintenant, comparez avec le début de l'excellent billet de Marianne Kraft que j'avais repris ici :

    Une nouvelle logique financière s'est instaurée, se traduisant au-delà des aspects géographiques, c'est pourquoi les spécialistes parlent plutôt de « globalisation » financière que simplement de mondialisation. Cette globalisation financière a favorisé le financement des entreprises, de l’économie, mais contrairement à la logique industrielle la logique financière privilégie le court terme. De nouveaux produits et de nouvelles techniques financières ont vu le jour, qui confirment cette tendance, la priorité donnée à la rentabilité immédiate, à court terme, notamment car la valeur des flux futurs anticipés est évaluée en valeur nette présente, raccourcissant ainsi le temps d’un point de vue financier. Cette valeur tient compte aussi de la probabilité d’envol des taux et des cours ou de défaillance des acteurs impliqués, donc d’une valeur spéculative parfois divergeant de la réalité économique.


    - la sophistication des marchés financiers s'est considérablement accrue, permettant un libre accès aux capitaux, une désintermédiation des acteurs entre les investisseurs et les emprunteurs de capitaux au travers des bourses et du marché. Les actions, obligations et créances négociables, ainsi que les nouveaux instruments financiers de dérivés de taux ou d’actions, se sont progressivement substitués aux traditionnels crédits pour subvenir au financement de l’économie et les crédits sont eux-mêmes devenus négociables, « titrisables », transformés en titres, accentuant la volatilité des marchés, leur sensibilité aux variations d’aléas externes. Les banques sont devenues aussi  des « brokers de dettes ». Nous sommes passés d’un capitalisme industriel d’entreprenariat et d’une économie financée par le crédit (dont la rentabilité était évaluée sur un long terme) à un capitalisme financier de marché, où non seulement les entreprises, leur risques, leurs crédits, mais aussi des ensembles d’entreprises (fonds d’investissement), des indices boursiers ou de prix de matières premières énergétiques, de métaux ou de denrées alimentaires et même des indices climatiques, des variations de taux, se négocient comme des marchandises. Le prix d’équilibre du marché n’étant pas forcément le reflet d’une réalité économique d’ensemble, mais de résultats de spéculation, d’anticipation du prix futur, accentuant les tendances haussières ou baissières et amplifiant les variations de cours et se propageant entre secteurs et entre instruments financiers.

    - de nouveaux produits ont vu le jour, toujours plus sophistiqués.
    Citons quelques exemples :
    - La multiplication des opérations de LBO à effet de levier (« Leveraged Buy Out»), visant à faire acheter sans recours (avec prise de risque très limitée) une entreprise par un fonds spéculatif, sponsor financier, en finançant le rachat de l’entreprise par un emprunt gagé sur les actifs de l’entreprise, puis offrir une perspective d’amélioration de la rentabilité par restructuration, délocalisation, changement du management, en vue de revendre l’entreprise en faisant une plus-value (d’où l’intérêt de viser un profit à court terme) ;
    - Les nouveaux produits de titrisation (« securitization » en anglais), technique financière qui transforme des actifs peu liquides, c’est-à-dire pour lequel il n’y a pas véritablement de marché, en valeurs mobilières facilement négociables comme des obligations. Chaque investisseur acquiert en quelque sorte une fraction du portefeuille d’actifs « titrisés », sur la base des flux financiers futurs des actifs, qui garantissent le remboursement des obligations.
    -
    Les CDS (Credit Default Swaps ), permettant d’acheter et de vendre du risque sur un acteur, une entreprise, ou un ensemble d’entreprises.


    Pour ceux qui veulent comparer toutes les interventions et l'article de Marianne, il suffit de poursuivre la comparaison avec les interventions de Jean-Jacques Jégou.

    C'est une excellente nouvelle, car cela prouve que nos sénateurs sont à l'écoute de notre blogosphère et parviennent à identifier et à reprendre les analyses les meilleures pour les intégrer dans leurs propres analyses. Ainsi, le lien est-il établi entre la base et le sommet. Je ne suis pas du tout certain que les autres partis politiques puissent en dire autant !