Tiens, c'est bizarre : Yannick Blanc, directeur de la police générale à Paris a été muté. Outre les cartes grises, cet homme était aussi responsable de la délivrance des cartes de séjour et de la naturalisation des étrangers.
Il faut dire qu'on lui reprochait un regard trop humain sur les expulsions, ses services n'ayant réalisé que 2800 reconduites à la frontière contre les 3700 attendues.
Inadmissible en Sarkozie où le chiffre fait l'objet d'un culte fanatique. Il faut dire que l'homme avait défrayé la chronique en déclarant en 2006 «nous allons régulariser plusieurs milliers de familles». A l'époque, l'omniprésident était alors omni-ministre de l'Intérieur, et il avait failli en faire une syncope.
Je le dis souvent, la manière dont sont traités les étrangers en France devient de plus en plus répugnante. En particulier, quand j'entends les échos des attitudes des personnels de base, je me sens des désirs de purge à la Libération. Je suis absolument convaincu que ce personnel-là aurait fait au moins autant de zèle en 1941. Les temps ont changé, mais les administrations restent. Les techno-structures, partout où elles sont n'ont aucune morale et sont prêtes à manger dans n'importe quel râtelier dès lors qu'on les nourrit.
Maître Eolas (dont je ne partage par ailleurs guère les convictions politiques) relève la dernière idée géniale de la préfecture des Bouches du Rhône : expulser les avocats étrangers qui plaident pour la régularisation de familles étrangères. En l'espèce il s'agit d'un avocat qui exerce en France depuis 45 ans ! Oui, 45 ans ! et dont le fils, âgé de 21 ans, est français. Et vous savez quoi, on lui réclame des factures EDF de plus de 10 ans pour renouveler sa carte de résident, à défaut de quoi il est expulsable dans les 30 jours. En principe, rappelons-le, les factures doivent être conservées 5 ans maximum.
J'exècre les services administratifs et la manière dont ils traitent les individus en général. Mais ceux-là battent des records. Il faudrait retenir la leçon que jamais il ne faut donner aux médiocres la moindre parcelle de pouvoir. Dès lors qu'ils peuvent en saisir la moindre miette, leur vanité et leur outrecuidance ne connaît plus de limites.
Ce qu'il faut, pour semer le désarroi dans toute cette cohorte de médiocres emplis de morgue, c'est trouver la faille juridique qui permette un jour de faire condamner l'un d'entre eux. S'ils commencent un jour à avoir peur, alors le vent tournera, car quand les médiocres ont peur, ils adoptent un profil bas.