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Immigration

  • Pitié, pas de débat sur l'identité nationale !

    J'ai senti une sueur froide me couler le long du dos quand j'ai cru lire que l'identité nationale figurait au nombre des sujets que la majorité voulait soumettre au débat. Et là, je me suis dit : mais qui leur a soufflé cette connerie monumentale ?

    Heureusement, quelqu'un de sage a dû voir l'énorme erreur et l'a retirée direct. Ouf ! J'ai cru à un retour des années Sarkozy !

    Je crois qu'il ne faut rien lâcher avec le RN et ses séides et surtout pas sur les infox délirantes qu'on entend à propos du Pacte de Marakech !

    Qu'est-ce que dit ce pacte ? Qu'il faut lutter contre les causes structurelles qui génèrent les migrations, ce que j'applaudis des deux mains tant c'est évident. 

    Qu'il faut faire en sorte de rendre les routes plus sûres pour les migrants : alors, je rappelle aux fachos qui ne vont pas manquer de me tomber dessus que ce sont des hommes, des femmes, des enfants. On ne peut pas se contenter de hurler halte à l'invasion quand on finit par voir flotter sur l'eau un cadavre d'enfant ou de femme enceinte. 

    Si les États encadrent ces migrations, à tous points de vue, y compris juridiquement, tout le monde y gagne.

    Il n'y a pas d'appel d'air mais simplement une invitation non-contraignante de surcroît à mettre fin au chaos général dans les migrations.

    Je voudrais, enfin, mettre fin à une idée reçue : la délinquance. La délinquance est à rapprocher de la pauvreté et du niveau d'éducation, pas de l'origine. Il y a une étude sérieuse et sans langue de bois que je recommande à ce sujet une étude sur le site persee.fr . Elle vient de Laurent Muchielli dont je connais bien le travail. Je ne partage pas tous les raisonnements à 100% et il est idéologiquement pas de ma mouvance mais son étude est bien documentée et même si elle date de 2003, ce qu'il s'y dit se tient et est toujours valable 15 ans plus tard.

  • école et immigration : France et Allemagne en dépit du bon sens...

    L'Allemagne et la France marchent sur la tête. L'Allemagne manque de main d'oeuvre et la France a plus de 10% de sa population au chômage. Que pensez-vous qu'il eût été le bon sens de faire ? D'envoyer les jeunes Français sans emploi travailler en Allemagne, évidemment.

    Que fait le gouvernement français ? Non seulement cela ne lui traverse pas l'esprit mais en prime la réforme imbécile et catastrophique de Najat Vallaud Belkacem torpille l'enseignement de l'allemand en France, au mépris des traités signés au demeurant.

    Que fait le gouvernement allemand ? Il ouvre ses portes à un million de migrants qui lui causent des quantités invraisemblables de problèmes au lieu de faire appel à la main d'oeuvre qualifiée de ses plus proches voisins.

    On a des dirigeants débiles de part et d'autre du Rhin. Après les agressions sexuelles de masse sur les femmes à Cologne et ailleurs, Cazeneuve assurait qu'il n'y avait rien de prouvé et l'abruti qui lui sert d'homologue outre-Rhin s'imaginait qu'il y avait un plan concerté pour violer les Allemandes. 

    Ce n'est pourtant pas compliqué à comprendre : il suffit de visionner quelques vidéos de mouvements de foule en Égypte ou ailleurs  là où l'Islam conservateur et arriéré est fort pour comprendre à quoi s'attendre de la part de certains migrants. 

    Dernier point : au lieu de chipoter pour 160 00 réfugiés politiques, le bon sens eût été de les accueillir (après avoir tout de même trié le bon grain de l'ivraie). 160 000 pour toute l'Europe, ce n'était rien. 

  • Politique du peuplement

    Quand quelqu'un a menti, il lui est très difficile dans un premier temps de l'admettre, et, dans un second qu'il finisse par avouer la vérité. Il faut littéralement lui sortir les mots de la bouche un par un, et c'est un processus long et fastidieux.

    Notre pays ne régule pas son immigration depuis 40 années et pas davantage le peuplement de son territoire. Il existe donc des concentrations ethniques (et maintenant religieuses !!!) un peu partout sur notre territoire.

    Jusque là, tous ceux qui osaient lever un coin du voile se faisaient taxer de tous les noms : fasciste, raciste, vichyste, islamophobe (c'est aussi à la mode) et cetera...

    La polémique soulevée par Manuel Valls comme maire d'Évry en 2009 avait enflé démesurément, et voilà qu'elle ressort cinq années après. Mais le ton a changé. Sarkozy avait rameuté le ban et l'arrière-ban de tout ce que le gauche (et même une partie du centre) compte de bien-pensants en proposant que la France choisisse son immigration. Il faut le dire, à la décharge de la gauche, que, comme d'habitude, il l'avait fait à chaud et pour réagir à l'actualité.

    Il existe un principe sacro-saint en France qui est de ne pas faire de statistiques ethniques. Eh bien il va bien falloir le revoir.

     Il ne suffit pas de vouloir la mixité sociale, comme le rêvent les bobos qui s'en tiennent toujours à l'abri et le prônent pour les autres. D'ailleurs, les gens ne veulent pas se mélanger, surtout par les temps qui courent. 

    Je l'ai toujours écrit ici : une mixité sociale intelligente passe par la dissémination (subtile, évidemment) pas par des paires de gros sabots avec en gros imprimé "logement social" ou "immigrés". Installez l'air de rien une famille arabo-musulmane ou africaine dans un lotissement de blancos, pour reprendre le néologisme de Valls, ou d'Antillais (qui ont exactement le même raisonnement que les Métropolitains, figurez-vous...) il y aura tout au plus quelques murmures. Annoncez que vous réservez 10 ou pire, 20% d'un immeuble pour le logement social et tout le monde ou décampera, ou engagera les meilleurs avocats pour faire capoter le projet. Ne resteront que ceux qui n'auront pas le choix.

     Je vous le donne dans le mille, à votre avis, comment procèdent les socialistes, à commencer par ceux de Paris, aiguillonnées par leurs amis khmeresques communistes et verts ? Et à l'inverse, l'idée de la dissémination subtile vient du programme de Marielle de Sarnez (MoDem) aux municipales de 2008.

    Il faut se donner le droit de contrôler les installations qui se font dans notre pays et donc choisir notre immigration sur les critères qu'il appartiendrait à notre Assemblée nationale de juger pertinents (c'est ce que proposait Bayrou dès 2007). Dans tous les cas de figure, l'asile politique et l'accueil des individus, des enfants et des familles maltraités doivent demeurer un principe intangible sur lesquels nous ne devons jamais reculer. Tout le reste, en revanche, immigration économique, regroupement familial, ethnie et même religion doivent pouvoir entrer dans la balance quand nous fixerons des quotas.

  • Marine Le pen, bonne militante communiste façon années 70

    J'avoue être stupéfié, voire admiratif, de contempler avec quelle rapidité le Front National a viré sa cuti sous l'égide de Florian Philippot et de Marine Le pen.

    Le FN, à l'origine, c'est un parti qui défend en économie des thèses très proches de celles des libéraux-conservateurs, comme on en trouvait au Club de l'Horloge, sorte d'officine favorisant les rapprochements entre droite républicaine et extrême-droite dans les années 80. On peut dire que Marion Maréchal-Le pen est la tenante principale de cette ligne-là ; le vieux FN à la forte tradition antisémite, au passage. On ne s'étonne pas qu'elle ait voulu voter la résolution de ces imbéciles de Socialistes sur la Palestine.

     Le discours de Marine Le pen, lui, c'est trop fort : tout est repris ou presque sur le Parti Communiste des années 70. On ne déteste pas les immigrés, au contraire, mais on dit qu'ils sont utilisés pour faire baisser les salaires des Français. Et pour le reste, on rase gratis avec des promesses sociales abracadabrantesques de salaires versés par l'État pour rester chez soi à éduquer des enfants ou encore de SMIG à des niveaux hallucinants. Ajoutons à cela la nécessaire dose de discours antilibéral contre les banques, les grosses entreprises et les géants de la pharmacie ou de l'industrie et le tour est joué. Pour ne pas perdre sa base, il suffit de saupoudrer d'une bonne pincée de revendications corporatistes en faveur des commerçants et petites professions libérales et le compte est bon.

    Je n'ai toujours pas compris comment Marine Le pen finance toutes ses promesses.

    J'ai quelques doutes sur les prétendues richesses que rapporterait la jugulation totale de l'immigration. 

  • Khatchik est loin d'être un martyr, hélas !

    Dénoncer les amalgames et rejeter les a priori douteux et nauséabonds c'est aussi défendre à propos ceux que l'on veut protéger. Après avoir hésité faute d'éléments pour se faire un avis et dénoncé une campagne souvent haineuse, dans l'affaire Leonarda j'avais conclu en jugeant que la famille et la jeune fille n'étaient défendables ni l'une ni l'autre.

    Le cas de l'étudiant arménien Khatchik Kachartyan est encore plus clair : voilà un menteur sans scrupules qui réclame la nationalité française les larmes aux yeux et vole dans les étalages en bande de surcroît. C'est d'ailleurs de cette manière qu'il s'est fait interpeller. Pris sur le fait, la police a contrôlé ses papiers et s'est aperçu qu'il n'était pas en règle.

    Les organisations étudiantes perdent toute crédibilité en faisant de l'agit-prop pour défendre des individus qui n'ont en aucune manière prouvé leur attachement à notre pays. On ne leur demande pas non plus d'en faire des cent et des mille mais simplement de vivre en honnêtes citoyens.

    Le problème, c'est que ces organisations décrédibilisent ensuite les luttes que d'autres mèneront pour ceux qui souhaitent s'intégrer. 

    Au fond, quand j'observe les réactions des Français, ils ne s'émeuvent pas quand une famille étrangère qui souhaite s'intégrer fait l'unanimité autour d'elle. 

    Le malheur c'est que leur exaspération se traduit en vote pour des forces politiques qui n'auront cure des efforts de familles étrangères qui auront voulu s'intégrer mais qui vireront tout le monde sans vergogne.

    Pour bien considérer ce que le FN pense du droit, il suffit de regarder les alliés qu'il veut se choisir : il veut briser notre alliance démocratique avec nos amis européens et américains pour la remplacer par une amitié avec des pays orientaux qui s'assoient allègrement sur les droits les plus élémentaires des êtres humains. Les grands démocrates que sont les Syriens, les Chinois et les Russes ne pourraient évidemment que se réjouir de l'arrivée de Marine Le pen au pouvoir. Les camps de concentration existent toujours en Russie et en Chine et les conditions d'existence y sont terribles. On pourrait se consoler en pensant que l'on n'y trouve que des délinquants : pas de chance, ils sont truffés de prisonniers d'opinion précisément livrés à leur vindicte. Les camps nazis, les goulags de Staline fonctionnaient de la même manière. Les droits communs y faisaient régner la terreur. Pour les Français qui ne comprennent pas, imaginez que vous soyez suspecté et placé dans une de nos prisons avec la racaille ordinaire qui y traîne : là-bas, dans ces pays, c'est tout simplement cent fois pire. Pas de droit, pas de protection, vous y deviendrez les souffre-douleurs de la racaille, cent fois battu, tourmenté et violé. Vous croyez que je verse dans l'hyperbole ou l'extrapolation ? Pas du tout. Lisez les témoignages. Ils sont affreux.

    Pourquoi cette aparté ? Dis-moi quels sont tes amis je te dirai qui tu es. Marine Le pen n'a pas craint de se rendre à un bal d'une organisation autrichienne réputée pour ses sympathies néo-nazies, à Vienne. J'ai déjà parlé de Frédéric Chatillon, éditeur négationniste et responsable de la communication du FN.

    Quand on parle de l'immigration, il faut bien considérer notre environnement personnel.

    On connaît tous des immigrés. Il est certain que le débarquement de la racaille dans les gares, les halls d'immeubles ou les rames de RER n'incite à aucune forme de fraternité. Pas de chance, ce ne sont généralement pas ceux-là qu'on renvoie. Ils ont obtenu sans rien faire la nationalité française et crachent maintenant sur la France et les Français. 

    Mais il y a aussi le commerçant arabe ou kabyle du coin, souriant, sympathique, amène et amical ou encore le vendeur de pizza ou la nounou à laquelle on a confié ses enfants. Et ceux-là vous avez envie de les renvoyer, vous ? Pas moi. En fait je signerai les yeux fermés une pétition s'ils étaient en danger d'expulsion.

    Le drame, c'est que les réalités se télescopent parfois en une crase improbable : à côté de chez moi, un petit commerce tenu par des Arabes vend des pizzas. Ce sont des gens adorables. La pizza est toujours amenée dans les délais prévus. Ils savent que j'ai des enfants, et, une fois sur deux, prévoient des douceurs pour mes petits (desserts, friandises) toujours à titre gratuit. Et pourtant, dans leur boutique, toutes les femmes portent le voile et eux-mêmes sont barbus. Et voilà. Ils sont sympas, mais ce sont des fondamentalistes. Ce sont des fondamentalistes mais ils sont aussi sympas.

    C'est un peu ça le problème, au fond : on ne peut jamais réduire les individus à une seule caractéristique. On est content quand elles sont cohérentes entre elles, mais c'est rarement le cas. Pareil au FN, du coup : ce serait cool si c'étaient tous des salauds. Mais ça ne marche pas comme ça. Marine Le pen, elle-même, est une femme droite, sans doute courageuse. Ce qui ne l'empêche pas de s'asseoir tranquillement sur nombre de valeurs humanistes. La réduction ne marche pas, là encore. Il reste tout de même heureusement de presque parfaits salauds pour nous aider à conserver nos catégories, mais il se trouve qu'ils ne constituent pas la majorité, hors, pour qu'une catégorie soit un tantinet plausible, il faut justement qu'elle repose sur une majorité.

    J'ai déjà écrit je ne sais plus quand un billet sur l'article défini. Dans les déterminants, je crois que c'est l'un des plus dangereux à employer car il a vite fait de cataloguer ce dont on parle. Je ne dénie pas que le catalogue existe, quand bien même on parlerait de réalités humaines, mais il n'est pas exhaustif, donc pas suffisant.

    Même Khatchik, au fond, je l'imagine, doit être un bon copain. Peut-être. Il n'en reste pas moins qu'il a piqué quelque chose en bande organisée.

    Alors quoi ? Cela veut-il dire qu'il ne faut pas placer de curseur ? Je pense le contraire. Mais quand on le fait, on doit avoir toujours présent à l'esprit la complexité des réalités humaines et se défier des simplifications de toute nature, à droite comme à gauche.

  • Quand Copé renifle la charogne...

    Je sens que l'UMP va encore me mettre hors de moi avec leur réforme du droit du sol.

    Comprenons-nous : je ne suis pas hostile à des aménagements du droit d'asile et j'avais proposé en 2010 un système de nationalité à points. Les Anglais, me semble-t-il ont essayé de mettre en place un système d'acquisition de la nationalité britannique sur ce principe. Marine Le pen avait repris en apparence cette idée en 2011 mais avec une différence de taille par rapport à ce que je proposais. Dans mon esprit, le système de points ne valait que pour une période probatoire. Il ne s'agissait pas de faire peser une épée de Damoclès à vie sur la tête de nos futurs concitoyens. Rien de tel pour Marine Le pen qui entend bien les tenir en otages jusqu'à la fin de leur existence sur notre sol.

    Mais ce qui m'énerve avec l'UMP c'est que son patron rapplique toujours quand ça pue au lieu de créer un débat serein. Une affaire Léonarda, des sondages favorables au FN et le voilà à brandir une loi qu'il aurait eu toute latitude d'appliquer quand son parti gouvernait.

    Le débat lancé sur l'identité nationale ne m'avait pas moins paru relever de l'enfumage sous le gouvernement de Fillon.

    Les Socialistes devraient envoyer chier Copé et sa bande. C'est ce que je ferais si j'étais eux. La loi, ils l'appliquent et ils n'ont pas à se faire dicter leur agenda par l'UMP ou le FN.

    J'espère en tout cas que nous autres, centristes du MoDem et nos alliés de l'UDI n'allons pas tremper dans cette fumisterie.

    On peut se dire qu'il faut réformer notre droit d'asile et la protection sociale qui y est associée pour ne pas se retrouver à financer à fonds perdus des individus qui ne devraient pas vivre sur la bête, mais ce n'est pas la même chose que de distiller la méfiance et la division dans le pays par des mesures purement opportunistes.

  • Leonarda : overdose compassionnelle ?

    J'ai lu successivement les réactions de Sarkofrance, blogue de gauche modérée et du Parisien Libéral, blogue de centre-droit après l'expulsion de la jeune rom kosovar Leonarda et de toute sa famille en Albanie (au fait, ils sont Albanais ou Kosovars ???).

    Si je ne retire pas un mot de ce que j'ai écrit hier, je crois que l'un et l'autre ont raison, jusqu'à un certain point dans leurs analyses. Juan est touché par ce qui vient de se passer mais il admet qu'on ne peut pas régulariser tout le monde. Et le Parisien Libéral dit à juste titre que notre protection sociale contribue à créer un fort appel d'air de l'étranger.

    Ce qui m'attriste, c'est qu'au moins sur la Toile (mais je crains les sondages qui sortiront sur le sujet), il y a une écrasante majorité de Français pour estimer légitime l'expulsion de Leonarda. Nous en sommes arrivés à un point d'empathie zéro ou presque, c'est bien pour cela que j'écris en titre "overdose compassionnelle".

    Interviewer la jeune fille, la montrer désespérée, laisser voir qu'elle s'exprime parfaitement en français laissent de glace les Français. La sphère médiatique, le tout bien-pensant, souvent parisianiste, sont victimes des méthodes qu'ils appliquent sans discernement depuis des années. La réserve de compassion des Français étant largement vide, le sentiment qu'on se fout souvent de leur gueule et qu'on leur ment font le reste. A cela s'ajoute une campagne haineuse contre les Roms depuis plusieurs mois.

    Pour ma part, comme libéral, je pense toujours aux destins individuels brisés dans ce genre d'histoire. Que va faire cette jeune fille qui n'a connu que le français ou l'italien comme langue ? Que vont faire ses frères et soeurs ? Tout le monde s'en fout. Ils peuvent bien crever la bouche ouverte, en somme.

    Si nous n'avions pas accueilli à tour de bras 200 000 immigrés en moyenne pendant des années, certainement resterait-il des réserves d'émotion pour cette enfant. Et dans le même temps, je m'étonne de son expulsion alors que j'ai connaissance tous les jours de délinquants mineurs ou non d'origine étrangère que l'on naturalise ou que l'on autorise à rester en France.

    J'avoue ma perplexité. Quitte à établir des priorités pour l'accueil d'étrangers on pourrait déjà commencer par considérer les troubles à l'ordre public. Bref, il y a des gens qui n'ont rien à faire chez nous qui y restent et d'autres qui me paraissent paisibles que l'on chasse. Allez comprendre la logique.

    Puisqu'enquête administrative il y aura, et que l'opinion s'est saisie de cette affaire, il paraît légitime qu'elle soit informée des suites. J'aimerais par exemple savoir pourquoi la préfecture a jugé que cette famille ne présentait pas de perspectives d'intégration sociale et économique.

    Mais je voudrais ajouter encore une chose : nous ne choisissons ni nos parents ni nos frères et soeurs. Il se peut que les parents, le père ou la mère, soient restés à attendre les minimas sociaux et aient vécu de cette manière. Je n'en sais rien. Il n'en reste pas moins que ce sont les enfants qui paient les pots cassés, dans cette histoire. Qui faut-il accuser ? Je ne le sais pas, mais je me mets à la place de cette jeune fille désormais déracinée et de tous ceux qui l'ont connue.

  • Leonarda : dura lex sed lex ?

    L'expulsion de la jeune Léonarda et de sa famille n'a à mon avis pas fini de faire des vagues. J'avoue avoir été interpelé par la méthode utilisée. Si je comprends la nécessité d'appliquer une loi j'ai du mal à admettre que l'on alpague une jeune fille de 15 ans  au beau milieu d'une sortie scolaire avec sa classe.

    J'ai un a priori plutôt favorable envers les Socialistes sur le respect des procédures en matière d'immigration et je ne pense pas que des gens comme Hollande ou Ayrault donnent leur accord à la légère dans ce domaine.

    Le problème avec les lois c'est que par nature elles finissent toujours par télescoper frontalement le réel. 

    Dans le principe, je suis le premier à dire qu'il faut en finir avec une immigration excessive, mais dans la pratique, si j'avais été l'enseignante de cette jeune fille, ayant tissé des liens affectifs avec elle, je ne promets pas que je n'aurais pas cherché à la cacher voire à prévenir la famille d'un rixe d'expulsion.

    Si j'étais le père d'un des enfants qui étaient dans le bus, je pense même que j'aurais été furieux de cette reconduite forcée et que j'aurais signé toutes les pétitions possibles et imaginables, même d'organisations ou d'associations que je ne goûte guère habituellement, pour obtenir son retour. Je n'imagine même pas ce qu'il en aurait été si elle avait été la petite amie de mon fils. Je crois que là encore, je l'aurais cachée moi-même.

    Évidemment, j'attends d'en savoir plus d'autant que la préfecture assure que cette famille ne présentait pas des garanties valables d'intégration sociale et économique.

    Valls a été sage, dès sa prise de fonctions, de bien se garder de fixer un objectif chiffré pour les reconduites à la frontière. Traiter au cas par cas ces situations, c'est la position de Bayrou de longue date et je la trouve bonne. Alors bien sûr, l'emballement médiatique empêche souvent d'examiner sereinement des faits et peut-être que la préfecture a de très bonnes raisons de faire partir cette famille. Nous le saurons sans doute un peu plus tard, une fois que le ballon aura dégonflé et, sur ce point, Hollande s'est montré prudent et réfléchi, annonçant qu'il ne se prononcerait qu'une fois qu'il en saurait plus.

    Je n'en crois pas moins que notre pays s'honorerait à se montrer capable d'entorses au droit qu'il fixe quand il s'agit d'humanité ordinaire.

    Polynice n'aurait jamais eu de sépulture si Antigone n'avait pas invoqué la légitimité de l'amour fraternel face aux lois de Thèbes et de Créon.

    Dans tous les cas de figure, il est sain, dans ce pays, qu'il reste des personnes et des responsables politiques pour exiger des explications quand il y a une prise de décision qui ressemble tout de même fortement à un dérapage. Daniel Schnedeirman qui a l'intelligence chez Rue89 de comparer la version des faits de la famille et celle de Valls conclut à raison, me semble-t-il par ces mots : 

    «ce pouvoir, comme le précédent, n’est pas à l’abri d’une nouvelle affaire Ivan. On frémit en tout cas à l’idée que la version Valls aurait pu être la seule (ou même la première) disponible.»

  • Chapeau, Manuel Valls !

    Difficile de ne pas féliciter Manuel Valls pour avoir mis les pieds dans le plat. Depuis le temps que j'écris sur ce blogue que le regroupement familial a été une bêtise sans nom, je suis content d'entendre un responsable politique de gauche de premier plan le dire.

    Il y a dans notre pays trois immigrations : l'immigration économique, les réfugiés politiques et les étudiants. Il ne me paraît pas humain de refuser aux réfugiés politiques de laisser venir leur famille si elles sont en danger mais je n'en dirais pas autant pour l'immigration économique. Le système social français ne doit pas servir de vache à lait pour les populations d'états moins avancés que notre pays dans ce domaine. 

    Le regroupement familial n'en reste pas moins un terrain miné. A qui l'autorise-t-on ? A quelles conditions ? Valls a eu raison de préciser son propos en évoquant la démographie africaine. On doit cesser de parler avec des tabous à propos de l'immigration. Peut-être faut-il mettre en place des quotas, pourquoi pas ? Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais dans tous les cas, il est légitime que la France choisisse son immigration, sachant que la volonté de tout travailleur immigré sera de faire tôt ou tard venir sa famille.

    Si notre constitution nous interdit toutes discriminations elle ne concerne que nos concitoyens et le Traité d'Amsterdam ne s'applique qu'aux Européens (de l'UE, du moins).

    Il reste à voir comment la sphère médiatique de gauche va réagir à cette dernière sortie. Du côté du peuple de gauche, je n'ai aucune inquiétude, je pense que Valls n'a fait qu'exprimer une pensée qui y est largement partagée, du côté de l'intelligentsia, c'est une autre histoire, en revanche.

    J'ai découvert à cet égard avec autant de surprise que de satisfaction la réaction de Bruno Roger-Petit : qui l'eût cru ? Empreinte de modération et de bon sens. Quand je considère nos embrouilles passées je ne puis évidemment que me réjouir de ce cheminement.

    Juste une petite remarque encore : une vidéo "honte à la police" tourne depuis un moment sur la Toile. Pour ma part, je me garderais bien d'émettre un jugement avant d'en savoir plus. Il y a des personnes interpelées sur cette vidéo et je ne sais pas pourquoi. Tenir Valls pour comptable de l'interpellation qui y a été filmée est d'autant plus malhonnête qu'on ne sait de quand date cette vidéo. Dans tous les cas de figure, j'y vois surtout des individus manifestement en infraction harceler avec insistance des policiers. Et vu le nombre de véhicules qui arrivent ensuite sur place, l'affaire est certainement plus sérieuse qu'il n'y paraît.

  • Cécile Kyenge, l'erreur de la gauche italienne

    La ministre italienne de l'intégration a fait l'objet d'actes de dénigrements très violents ces dernières semaines en Italie. Née au Congo, 

    Cécile Kyenge est la première ministre noire dans ce pays.

    La gauche, avec le dogmatisme idéologique qui la caractérise, je l'imagine, a voulu une fois de plus en rajouter dans le droitdelhommisme dégoûlinant en plaçant une Africaine à un poste ministériel afin de renvoyer une image riante de la tolérance en Italie. Bien sûr, le gouvernement Letta associe bien plus de forces politiques que la seule gauche, mais il n'y a aucun doute que c'est bien cette aile-là de l'échiquier politique qui a voulu avoir ce symbole.

    La faute impardonnable, ce n'est pas de lui avoir donné un ministère mais d'avoir choisi celui de l'Intégration, d'autant qu'elle en a rajouté  une couche en invitant à régulariser davantage d'immigrés clandestins (en somme tous ceux qui sont nés sur le sol italien).

    Que s'est dit une partie de l'opinion en Italie, notamment la frange la plus réactionnaire ? Qu'une immigrée était nommée à un poste pour ouvrir davantage encore les portes à l'immigration. Cécile Kyenge vient elle-même d'une famille polygame ce qui fait qu'elle n'a pas moins de 37 frères et soeurs. Bien sûr, nul n'est comptable de sa famille, mais enfin, comme symbole, ce n'est pas vraiment fameux, c'est évident, quand on postule à l'Intégration de l'immigration et que l'on ne s'est pas spécialement fait remarquer par une dénonciation énergique de la dite polygamie. Pire, en fait, pour la citer, elle a même déclaré que grandir avec tant de frères et soeurs [lui avait] donné l'impression de vivre dans une communauté. Cela facilite les relations avec l'autre partie de la société, en dehors de la famille». Bref, elle a fait le nécessaire pour braquer une large partie de l'opinion : ouverture des portes et quasi-éloge de la polygamie : quelle idiote incompétente !

    Ce qui eût été astucieux, c'eût été de trouver une personnalité issue de l'immigration compétente et astucieuse et de la nommer aux finances ou à l'intérieur, dont le prestige surpasse généralement la plupart des autres fonctions, y compris aux yeux de l'opinion.

    Mais voilà, pour la gauche, un immigré/une immigrée, c'est forcément l'intégration ou le sport.

    Sur ce point, on peut dire que Sarkozy avait été autrement plus audacieux et intelligent avec Rama Yade et Rachida Dati.

    Bref, l'Intégration est un gros chausse-trappe tout propre à disqualifier qui s'en occupe surtout quand on a des prédispositions pour accélérer le processus...