Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vichy

  • Arbeiter plus, faut peut-être pas pousser...

    Tiens, je crois qu'aujourd'hui, ce n'est pas le number One de la République qui va se faire taper sur les doigts, mais celui des blogs politiques. On se souvient du slogan de campagne (qui prête d'ailleurs à rire aujourd'hui quand on considère la situation terriblement dégradée de l'emploi) de Nicolas Sarkozy : travailler plus pour gagner plus.

    Tout récemment, un incident grave a défrayé l'actualité : le panneau du camp d'Auschwitz a été volé. Il a heureusement été retrouvé. Or, Nicolas, le number one des blogs, s'est autorisé un parallèle que je trouve au minimum hasardeux, au pire très mal venu. La devise du camp d'Auschwitz était Arbeit macht frei, ce qui signifie "le travail rend libre". Nicolas regrette que le "panneau" travailler plus pour gagner plus dorme au fond de l'Élysée. Cela a fait réagir à très juste titre Rubin qui y voit un dérapage en bonne et due forme.

    Soyons clair, je n'ai aucun doute sur les convictions profondes de Nicolas, et il ne saurait être soupçonnable de la moindre forme de xénophobie, racisme ou antisémitisme. En revanche, je trouve sa réponse en commentaires à Rubin gonflée : juger que l'indignation de Rubin est un fait communautaire, je n'aime pas trop ça.

    Un homme politique peut faire des promesses qu'il ne tient pas. Il peut même mentir. Mais ses promesses non tenues (quelles qu'en soit la cause) ne sont en aucun cas comparables au mensonge cynique et monstrueux des Nazis saluant ainsi ceux qui allaient mourir sous le coup de leur barbarie sans limites. Ce sont deux dimensions qui ne se jouxtent d'aucun point de vue.

    Bon, Nicolas a bien compris qu'il s'était embourbé, mais comme il est de mauvaise foi (du moins pour l'instant) il ne le reconnaît pas encore. Patience, cela viendra.

    La gauche dans son ensemble, je l'ai noté, aime bien tenter de renvoyer la droite sarkozyste à une époque nauséabonde : Huchon a plus que largement dérapé en laissant entendre qu'Éric Besson dérivait vers l'extrême-droite comme l'avaient fait bien avant lui Déat et Marquet, deux collaborateurs aussi zélés que notoires des nazis sous le régime vichyste.

    Ça suffit avec ces conneries ! Dès que l'on parle d'identité nationale, la réaction de la gauche dans son ensemble est pavlovienne. Elle y hume aussitôt le délicat fumet du fascisme rampant et tente de refaire à la droite le coup de Mitterand avec le FN.

    La droite sarkozyste a bien des travers, mais elle est insoupçonnable de ce côté-là. Quant aux renvois d'étrangers dans leur pays, quelque brutaux qu'ils puissent être, ils n'ont rien à voir de près ni de loin avec les déportations criminelles et monstrueuses du régime nazi.

    La seule chose que je puis concéder, en revanche, c'est que notre administration nationale n'a guère changé depuis cette époque, c'est à dire qu'elle est toujours prête à exécuter toutes les consignes que le pouvoir lui donnera, par simple routine administrative.

    A mon avis, les oreilles de Nicolas n'ont pas fini de siffler...

  • Anonymat, délation sur les blogs et Histoire de France

    denontie_secrete.jpgLa question de l'anonymat des blogueurs a souvent agité les blogs ces deux dernières années, mais je n'ai presque jamais lu de billets sur celui des commentateurs et particulièrement sur ceux qui s'en servent pour pratiquer la délation et/ou la calomnie.

    Je sais déjà que l'on va me décerner un point Godwin mais je ne renoncerai pas à la comparaison la plus évidente qui me vient à l'esprit, et je l'ai laissée en commentaire chez Ginisty.

    Y'a vraiment des mecs, ils ne savent pas quoi faire de leur vie. J'ai une aversion innée pour les corbeaux. Les délateurs me font littéralement gerber, particulièrement quand leur objectif principal est de venir salir la réputation d'un type honnête et loyal.
    Tu es bien bon d'avoir pris la peine de répondre.
    Tu as raison de comparer avec Vichy. Dans des circonstances extrêmes, ce sont ces gens-là qui t'envoient direct en camp de concentration et/ou dans les caves de la Gestapo
    .

    Et j'ajoute cette précision toujours à la suite de son billet :

    Je pense que Danièle a raison. Les manuels d'histoire nous noient la seconde guerre mondiale dans un joli conte de fée. En réalité, les Français ont accepté sans sourciller la domination allemande jusqu'en 42 puis, avec un opportunisme parfait se sont progressivement retournés du côté des Alliés à partir de 43.
    Ce n'est qu'une minorité, en effet, qui a résisté dès 40-41.
    Et sur les dénonciations, mieux vaut ne pas chercher de trop près. On pourrait en trouver jusque dans les rangs de la Résistance. Cela dit, ce fut surtout le cas des "voisins" ordinaires qui agissaient par cupidité ou par mesquinerie, avec les conséquences dramatiques que l'on connaît.

    Il faudra bien, un jour, que la France révise sans concessions son histoire. Et il y aurait long à dire aussi sur la première guerre mondiale
    .

    Je lis souvent des réactions indignées d'autres commentateurs qui jugent la comparaison disproportionnée. Non. Elle ne l'est pas. Pas plus que le comportement de certaines préfectures avec des étrangers en situation irrégulière dès lors qu'elle applique de manière aveugle mais zélée consignes et procédures. Vichy, monument de honte de notre histoire, demeure une référence pour l'éthique et la morale. Je suis absolument convaincu que ceux aujourd'hui qui utilisent Internet pour salir la réputation de quelqu'un, lui causer du tort dans sa vie personnelle et professionnelle seraient les premiers à dénoncer secrètement ceux qu'ils jalousent ou haïssent (généralement en raison de divergences d'opinions mais parfois pour des motifs plus futiles) à une police politique. Oh, bien sûr, dans un premier temps, ils hésiteraient, mais, assez rapidement, la mesquinerie et la lâcheté l'emporteraient sur tout scrupule.

    Entre le bien et le mal, pour la délateur, il n'y a souvent que l'épaisseur d'une feuille de papier.

    A Athènes on appelait sycophantes les individus qui faisaient profession de dénoncer, car c'était une profession. L'orateur Démosthène qui se manifesta souvent par des prises de position courageuses, les appelaient les chiens du peuple. Et chien, chez les Grecs, cela ne signifiait pas brave toutou...

    Aristophane, le grand poète comique grec, qui a inspiré Plaute et Molière, met en scène un sycophante dans sa pièce les Acharniens et voilà comment l'un des personnages, Dicéopolis,  le décrit :

    « vase à brasser les infamies,
    mortier pour touiller les procès
    poubelle à éplucher les comptes,
    bassine à brouiller les affaires ! »

    Je me suis rendu à plusieurs reprises à Venise, et là-bas, en visitant le Palais des Doges, il y a une sorte de frise qui a attiré mon attention. Oh, elle est connue : on l'appelle la bocca di leone (voir image en début d'article). Les Vénitiens y déposaient des lettres de dénonciation, elles devaient être signées et accompagnées du témoignage d' une autre personne pour être prises en compte, toutefois.

    Vous pariez combien qu'elles seraient pleines si on les remettait à l'honneur dans notre démocratie ?

  • Un nourrisson en garde à vue !

    Il n'y a décidément plus de limites à l'indécence et à la brutalité en France : le préfet du Loiret n'a pas hésité à ordonner la garde à vue pour une journée d'un nourrisson de 3 semaines avec ses parents (sans papiers) pendant 9 heures. Si un tribunal n'était intervenu, cet homme-là s'apprêtait à demander la prolongation en centre de rétention de du nourrisson et de ses parents pendant 15 jours.

    Par ailleurs, Ian, Irina, et leur bébé, Kyrill, venus de Moldavie en 2006, et installés à Gien,ont  a été abandonnés au milieu d'une route, à 400 kilomètres de chez eux, après 19h00 (rappelons que les températures sont désormais froides la nuit...) en plein désarroi, par une unité de gendarmes.Précisons que ce couple demande l'asile politique à la France.

    Les exactions se multiplient. Ce préfet devrait être sanctionné, et même destitué de sa fonction.

    Seule consolation, prouvant qu'il existe encore une justice en France, la cour d'appel de Rennes a ordonné la remise en liberté de la famille, considérant "inhumain et dégradant" la garde à vue qui leur a été imposée.

    il y a de quoi !!! 

    Messieurs Hortefeux et Sarkozy, voilà les conséquences de votre politique du chiffre indigne. Pour moi, j'ai la rage au coeur, quand je vois dans quel pays nous vivons et comment nous traitons les étrangers.

    C'est ignoble. Je suis tout à fait convaincu que nombre d'éléments de notre administration actuelle se serait comportés exactement de la même manière sous Vichy, et, de plus en plus de comportements correspondent.

    On a beau ne pas vouloir faire d'amalgames, les ressemblances sont trop souvent troublantes... 

    François Bayrou a toujours été en faveur d'un traitement au cas par cas des régularisations ou non de sans papiers. On voit ce que produit la machine répressive et populiste du Président, dont le seul objectif est d'annoncer aux électeurs d'extrême-droite qu'il a réalisé son quota d'expulsions.

    Si les Français approuvent cette politique, c'est qu'ils sont trompés, mais aussi qu'ils tournent mal. Puissions-nous ne pas revivre des heures noires. J'espère que l'UDF-MoDem sera à la pointe du combat pour une éthique politique, quand le pouvoir malmène à ce point la dignité humaine.

    D'ailleurs, au lieu de passer leur temps à se regarder le nombril, j'inivte quelques uns de mes amis bloggueurs à s'intéresser un peu moins aux statuts et à leur positionnement dans notre mouvement, et un peu plus à la société civile et à ses souffrances, car pour ce malheureux nourrisson, c'est bien de souffrances  dont il s'agit