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  • Madame de Staël ou Soeur Emmanuelle au Panthéon ?

    Le Centre des Monuments Nationaux organise une consultation afin d'éclairer le choix que fera son président quand il présentera à François Hollande une liste de personnalités susceptibles de venir reposer aux côtés des héros de la république. Il y a beaucoup de héros, dans ce panthéon, mais pas beaucoup d'héroïnes...

    Pour autant que j'en sache chez les Grecs et les Romains, un panthéon accueillait des dieux mais aussi des déesses. Il doit y avoir un oubli à ce sujet dans notre pays.

    Bref, je n'épilogue pas, mais puisque la consultation est publique, je donne mon avis.

    J'ai un coup de coeur pour deux femmes extraordinaires. 

    Madame de Staël, d'abord, dont la lutte constante contre toutes les tyrannies (la monarchie absolue puis la Terreur et enfin la tyrannie napoléonienne) est digne d'éloges. Éprise de liberté, cette femme a joué un rôle majeur au XVIIIème siècle en protégeant, rassemblant et diffusant les esprits les plus éclairés de son temps. Son amour inné de la liberté la place certainement, chez les Libéraux, comme une des figures les plus saisissantes, et ce, en dépit de son admiration pour Rousseau. Il s'ajoute à cela une oeuvre littéraire abondante et remarquable, notamment sa lettre sur l'Allemagne qui demeure un moment de référence de notre littérature nationale mais aussi européenne.

    La deuxième femme à laquelle je pense a une personnalité toute différente mais pas moins puissante et attachante. On ne présente plus Soeur Emmanuelle. Son charisme, son aura, sa ténacité extraordinaire, son sens du sacrifice, et surtout son amour du prochain sans condition lui auront permis de déplacer des montagnes toute son existence. Plus que tout autre individu au XXème siècle, elle constitue une figure morale inégalable qui fait l'honneur et la fierté de tous les Français. Je sais qu'au sein de l'Église Catholique on parle de béatification pour cette grande âme, très certainement l'une des plus dignes des enseignements de Jésus de Nazareth de toute l'histoire de la Chrétienté. Aurons-nous le bon sens, nous Républicains laïcs de coiffer le Vatican sur le poteau et de l'honorer avant l'Église ? Ce serait à n'en pas douter un signe d'intelligence et un exemple pour toutes les générations.

    Espérons que d'autres relaient cet appel pour deux femmes hors norme qui ont plus que mérité de notre patrie.

  • Et pourquoi pas une grande alliance MoDem-UDI-UMP à Paris ?

    Je sais que je viens de jeter un bon gros pavé dans la marre avec ce que je suggère en titre de mon billet, mais, plus j'y réfléchis et plus je me dis qu'un triumvirat Marielle de Sarnez, Christian Saint-Étienne-NKM ça aurait vraiment de la gueule aux prochaines municipales parisiennes.

    On sait que NKM n'appartient pas à la frange extrémiste de l'UMP et qu'elle est et a toujours été très claire avec le FN. 

    Au niveau des idées qu'elle émet sur Paris, je l'ai entendu dire pas mal de choses pertinentes, compatibles avec plusieurs propositions du MoDem et très certainement de l'UDI.

    On a des convergences.

    Il y a deux obstacles, toutefois :

    a) il faut être prêt à liquider Tibéri. Il n'est pas possible de s'allier avec un type qui triche avec la démocratie, l'une des fautes les plus graves de mon point de vue.

    b) il ne faut pas essayer de jouer au concours de guignoleries avec Hidalgo. Plutôt que de faire assaut de surenchères, le mieux est de mettre en évidence la pauvreté du bilan socialiste à Paris et d'en profiter pour revenir sur quelques idées reçues en matière de "réussites" delanoïstes. On peut chercher à se mettre en valeur, mais, de préférence, avec un programme sérieux.

    J'ai dit de longue date que la fiscalité, la sécurité, et, vous le verrez bientôt, la santé seront les enjeux principaux de la prochaine élection. Pas la peine de s'acharner sur le logement parce qu'il n'y a pas de solutions miracle même si évidemment il faut proposer des choses.

    Bon, évidemment, il y a quelques UMP pour lesquels je vais avoir du mal à me faire à l'idée d'une alliance mais enfin, c'est toujours mieux qu'un Cherki ou un ayatollah vert façon Baupin, et, comme le disait très bien le roi Henri IV, Paris vaut bien une messe.

    Moi je dis qu'une grande alliance dès le premier tour ne serait pas idiote à condition qu'on se mette d'accord sur un programme commun puis des listes communes.

  • Nice ou les fruits amers du laxisme

    Par organes de presse interposés, bijoutier et famille se renvoient la responsabilité de la mort du jeune braqueur. Un mot court, tout de même : je rappelle que les deux braqueurs ont menacé avec une arme et roué de coups le bijoutier. Je comprends la douleur d'une famille, mais il faut tout de même rester digne. Anthony Asli était un individu violent, dangereux et sans repères, certainement pas le sympathique jeune homme dont la famille Asli essaie de nous dresser le portrait. Dans cette histoire, ne perdons pas de vue que Stéphane Türk aurait aussi pu mourir sous les coups de ses agresseurs. Parfois, le fil d'un événement ne tient pas à grand chose et les titres de la presse auraient pu être tout autres.

    Cela dit, au fond, tous, famille, bijoutier et braqueur sont les victimes d'un système qui permet à un individu quatorze fois récidiviste de continuer à perpétrer ses délits dans une impunité la plus totale.

    Nous avons d'un côté des juges qui se prennent pour des assistantes sociales, des familles dépassées, des prisons criminogènes et pleines à craquer et de l'autre, des délinquants en pertes de repère.

    Si au premier délit ce garçon avait l'objet d'un rappel à la loi et d'une mesure de suivi éducatif et judiciaire avec des contraintes fortes, on n'en serait sans doute pas là. Il y a le système judiciaire dont je pense le plus grand mal comme responsable, notamment ses juges et ses lois absconses et d'autant plus droitdelhommistes qu'elles permettent de mieux masquer les manquements les plus élémentaires à la dignité humaine, mais il y a aussi l'incroyable inertie de toute la classe politique et du système médiatique.

    On sait qu'il faut investir dans le budget de la justice, dans les prisons et dans les surveillants. On sait aussi qu'il ne faut pas faire le moindre cadeau aux délinquants. La classe politique le sait et elle ne fait rien. Elle se contente de moulinets de bras (à droite) ou d'indignation (à gauche).

    J'ai une proposition choc pour trouver l'argent nécessaire au financement d'un système carcéral rénové : cessons de construire des gymnases qui vont brûler, de dresser des centres culturels pour jeunes exclus, d'engager des animateurs socio-culturels de tout poil et, à la place, construisons des prisons, engageons des surveillants, du personnel pour surveiller l'exécution des peines de ceux qu'on laisse dehors et, en parallèle,  parce que la délinquance prospère aussi sur la misère, créons de véritables zones franches dans les quartiers les plus défavorisés pour inciter les entreprises à s'y installer, sous condition, évidemment, d'engager les habitants des lieux. Cela suppose aussi de réhabiliter l'apprentissage et l'alternance dans les collèges et les lycées.

    Bref, une révolution culturelle dont je crois la gauche et la droite incapables. 

  • On ferait peut-être mieux d'aider Bachar, finalement...

    Je sais que le titre de mon billet est provoquant, et je m'en excuse. Bachar el Assad appartient à la catégorie des tyrans et son régime n'a rien d'une démocratie. Tout cela, je le concède. 

    Mais en face, il est grand temps de comprendre qui l'on a. Il y a un gros problème géopolitique dans notre diplomatie, particulièrement depuis qu'on s'aligne sur les USA. Au Proche et au Moyen-Orient, il y a des pouvoirs qui ont longtemps été proches de l'Union Soviétique puis de la Russie ces soixante dernières années. L'Amérique les a donc toujours considérés comme ses ennemis et s'est appuyée sur les fondamentalistes pour les combattre.

    Le problème, c'est qu'en luttant contre les laïcs, les alaouites, ou même les chiites, nous jouons contre notre camp depuis un bon moment. La violence, le terrorisme ne viennent pas de ces minorités-là. Souvent, bien au contraire, elles tolèrent le christianisme et se montrent plus progressistes avec les femmes. Même l'Iran, à certains égards, en dépit de son obscurantisme religieux, donne aux femmes des droits qu'elles n'ont absolument pas dans les pays du Golfe.

    Il est grand temps que l'Europe comprenne que les masses sunnites la haïssent. Elles détestent les Occidentaux en général. Les témoignages de prisonniers de groupes islamistes en Syrie sont édifiants. Non seulement les groupes fondamentalistes n'éprouvent que de la haine pour nous, mais les Sunnites en Syrie nourrissent des sentiments tout à fait similaires envers nous. En Égypte, on l'a vu avec les viols répétés d'occidentales, il en va de même. Je me rappelle m'y être rendu en 1998 et avoir senti de manière palpable alors qu'ellle était pourtant contenue l'animosité de la population envers moi ou mon groupe de touristes.

    Si j'admets qu'il serait imprudent de prendre officiellement position dans le conflit syrien, nous devrions à défaut nous garder de prendre quelque parti que ce soit là-bas.

  • MoDem/UDI, fusion difficile mais intéressante

    Le Figaro s'est essayé à un exercice intéressant et instructif : comparer les électorats respectifs du MoDem et de l'UDI. Je ne suis pas du tout surpris du résultat. Cela fait un moment déjà que je dis que le MoDem est de centre-gauche et l'UDI de centre-droit.

    Ce que le Figaro met à jour correspond très exactement à mon ressenti tout au long de ces dernières années.

    Je me suis toujours senti bien plus proche idéologiquement des militants du Nouveau Centre puis, plus tard, de l'UDI que de ceux du MoDem que je trouve en général bien trop à gauche à mon goût. Trop de relais de discours gauchisants sur les banques et le capitalisme ou encore la taxation de la richesse, trop de théories complotistes, trop de dénonciation du libéralisme, et, dans bien des cas, un alignement  presque complet sur les thèses vert-gauchistes libertaires.

    Ça ne va pas être facile parce que nous n'avons ni le même électorat ni le même appareil, ni la même base militante.

    Mais, du coup, je suis très curieux de voir le résultat final et je tiens bien à participer à sa construction, d'ailleurs. Si Bayrou et Borloo parviennent enfin à se marier et à établir un compromis programmatique, on aura un parti final authentiquement en plein milieu du centre. Quelque chose qui ne s'était jamais produit jusqu'ici, pas même au temps de la Nouvelle UDF de 2007 et encore moins au MoDem, penchant sur sa gauche dès Villepinte.

    Bon, moi, je suis plutôt content : je vais pouvoir retrouver des amis que je n'ai jamais perdu de vue partis généralement au Nouveau Centre au bout d'un certain temps.

    A Paris, personnellement, je trouve Christian Saint-Étienne et Marielle de Sarnez très complémentaires.

    Je pense que l'UMP et le PS vont faire assaut de guignoleries : on n'a pas du tout intérêt à rentrer dans ce jeu-là. Finie la fête, que l'on revienne aux choses sérieuses.

  • 1.3 millions de like pour le bijoutier de Nice en trois jours ? Foutage de gueule

    Dans l'affaire du bijoutier de Nice, il y a tout de même un petit point qui ne laisse de m'étonner : si je ne doute pas que les Français soient exaspérés par la multiplication des agressions violentes (rappelons que ce bijoutier a fait l'objet de plusieurs attaques et que la victime de son tir venait de le braquer avec des armes à feu) j'ai du mal à croire que la page qui a été créée pour le soutenir cumule en aussi peu de temps autant de "like". 

    Je ne trouvais pas d'éléments pour confirmer mon intuition jusqu'à ce que je parcoure un site de gauche spécialisé dans le débusquage d'hoax particulièrement quand ils viennent de la sphère d'extrême-droite. Et, sur ce coup, ils ont fait un travail de recherche particulièrement astucieux : ils se sont rendus sur la page d'une application en ligne spécialisée en réseaux sociaux qui permet de déterminer d'où sont originaires les like d'une page facebook. 

    Le croiriez-vous ? Sur 1.3 millions de like, 245 000 seulement viennent de France ! Suivent 45 autres pays pour les 100 000 suivants, et après...et après ? Un peu plus d'un million en provenance de pays "mineurs". Trop drôle. J'imagine bien la population d'Andorre cliquant frénétiquement sur la page...

    Bref, bien essayé mais raté : c'est du flan, et j'invite mes lecteurs à relayer sur cette information est un enfumage de première.

    La presse s'est tout de même méfiée, mais, mauvaise pioche, n'est souvent pas parvenue à repérer le trucage tout de suite (moi non plus d'un point de vue technique, au demeurant, les hackers et grugeurs sont très forts). Ainsi, le Figaro, après avoir douté, conclut que c'est un effet de la viralité parce que la page a été énormément partagée. D'ailleurs, le flash publié initialement par ce journal ne comprend aucune remise en cause de ces chiffres. Nice-matin a la même source que moi et aboutit aux mêmes conclusions (ils sont souvent bien informés dans ce journal). Aucun traitement de l'info sur BFM qui ne cillait pas d'un pouce en dépit de la croissance exponentielle constatée. Rue 89 n'est pas tombé dans le panneau, s'appuyant entre autres sur les propres recherches de Seb Musset (qui n'a pu se retenir de tomber dans l'outrance en comparant ce bijoutier et Émile Louis. Bravo...on n'arrête pas le progrès, à gauche...). Roger-Petit pour le Nouvel Obs a écrit trop tôt (il n'y avait qu'un peu plus de 250 000 fans au moment où il rédige son billet) et du coup, est tombé dans le panneau. Aucune remise en cause à 20Minutes où on ne se pose aucune question. Idem à Ouest-France.

    Pour ceux qui douteraient encore de l'arnaque, même si france-petitions est nettement moins connue que facebook, il faudra m'expliquer la disproportion des soutiens qu'observe le Parisien sur ce site avec ceux de facebook, sans conclure, toutefois. Il n'y en avait que 447 il y a deux jours, mais aujourd'hui, le nombre a tout de même grimpé à un peu plus de 8000. 

    Pour ma part, il est hors de question d'aller signer les pages que je lis actuellement à propos de ce bijoutier, même si en revanche, j'ai bien l'intention de le soutenir s'il fait l'objet de la moindre peine judiciaire.

    Tel qu'est formulé ce texte, il apporte un soutien entier au fait d'avoir abattu un braqueur. Je ne condamne pas ce bijoutier, mais il est différent de demander du discernement à la justice et à la police compte-tenu de l'insécurité ambiante et des circonstances et de purement et simplement valider en général la possibilité d'user d'armes à feu pour se défendre. Il va de soi que nous irions au devant d'un véritable chaos.

    Je ne souhaite pas que chacun puisse s'armer et faire feu au gré des circonstances sur des intrus (nous finirons par abattre nos propres enfants si nous versons là-dedans) mais que la justice fasse enfin son travail dans ce pays (le braqueur était 14 fois récidiviste !). Je demande une vraie politique de répression en construisant les prisons et en engageant le personnel nécessaire pour qu'elles fonctionnent. Je demande que les lois changent pour pouvoir assommer les caïds devant comme derrière les barreaux. Clairement, sur ce sujet, Taubira va à rebours de ce qui serait nécessaire. Ce n'est pas la seule : elle a bon dos. La droite, tout en faisant de grands moulinets de bras, a mené en douce une politique tout à fait similaire se contenant de déclarations et de quelques cas pour servir d'exemples. A vrai dire, dans ce domaine, j'ai même trouvé la droite parfaitement hypocrite. Elle a régulièrement attaqué la justice alors qu'il ne tenait qu'à elle de changer les choses. La gauche, au moins, est cohérente : elle est laxiste et sociologique (je ne supporte plus mon profil facebook tant j'ai lu force dégoûlinades  -pardon pour le néologisme - d'appels à la raison et de propos outrés) mais elle l'annonce et on sait à quoi s'en tenir. La droite est clairement malhonnête et hypocrite, tout du moins, la droite sarkozyste.

  • MoDem/UDI fer de lance de l'opposition au FN

    Je ne me suis pas encore vraiment exprimé sur le rapprochement MoDem/UDI mais bien évidemment, je suis à 100% pour. Je constate que partout où nous nous sommes rangés derrière la gauche nous ne pesons plus que quelque pour cent. En revanche, là où nous sommes restés indépendants et où nous avons su nous associer avec la droite modérée, particulièrement dans le sud-ouest, nous demeurons une force politique importante.

    Bref, je suis en phase avec ce que disent et font Bayrou et Borloo, mais en même temps, j'ai conscience du caractère fatal d'un tel pari. Soit on réussi et on fait un carton, soit on échoue et on est mort.

    En somme, il faut que l'alliance UDI-MoDem tourne autour des 15% de suffrages pour qu'elle survive. 

    Jean-Christophe Lagarde a parfaitement raison de dire qu'il y a le feu : nous avons le FN dont les intentions de vote explosent pendant que le Front de Gauche mange littéralement le PS sur sa gauche.

    Il y a bien sûr les municipales, mais ça, ce sont des enjeux locaux. Non, le grand enjeu, c'est l'Europe, bien sûr, et là, ça va sérieusement chauffer. Ça va chauffer parce que l'Europe a mauvaise presse. Et à vrai dire, je le comprends : la construction technocratique qui nous dirige nous est étrangère. Ce serait une erreur fatale, pour nous, partis centristes, de tenter de la défendre telle qu'elle est. Le déni est un poison mortel qui nourrit le souverainisme avec son cortège de promesses illusoires et de maux à venir.

    Et en même temps, on ne peut pas continuer comme ça. Alors il faut qu'on propose une alternative non seulement aux souverainistes, mais également aux européistes (PS,UMP), sans parler des partisans du Grand Soir qui rêvent d'une Europe collectiviste.

    J'ai dit que les municipales étaient des enjeux locaux. Peut-être. Mais nous pourrions avoir une plate-forme globale afin d'apporter une réponse viable au surcroît de la fiscalité et à la question de l'insécurité : cela fait un moment que je dis que c'est un thème de campagne majeur et je constate dans le dernier sondage fait sur les préoccupations des Français qu'il est passé devant le logement. Et la fiscalité locale est-elle en tête. J'ai la flemme de rechercher mes billets sur les municipales à Paris mais on retrouve exactement ce que je disais il y a un an...

    Il reste enfin les problématiques nationales. Et sur ce point, on ne peut plus éviter une action de fond sur la dépense publique afin de ramener la fiscalité à un niveau acceptable. Là encore, une politique fiscale ne peut se contenter de dire qu'on va couper les crédits partout. Il y a une indispensable réflexion à mener sur les missions de l'État, mais je constate que l'on n'en est pas même aux prémices dans ce domaine. A titre personnel, cela fait depuis 2006 que j'appelle régulièrement à explorer cette voie.

    Il faudrait que l'on cesse un peu de se regarder le nombril en parlant de nos principes et nos alliances au MoDem. Et l'UDI serait bien inspirée de mettre de côté ses "traumatismes" (faut pas exagérer non plus...). 

    Mettons-nous au travail ensemble pour bâtir un grand programme politique dans tous les domaines que nous pourrons proposer aux Français. Les Français valident le rapprochement entre le centre (le MoDem) et la droite modérée (l'UDI) : la sphère centriste en somme.

    Nous n'avons donc plus qu'à nous atteler à l'ouvrage.

  • Je ne supporte vraiment pas la misogynie.

    Je crois qu'il n'y a rien de plus répugnant à mes yeux que la figure du misogyne. J'y associe d'ailleurs volontiers celle du violeur, la proximité entre l'un et l'autre me semblant évidente. 

    L'inconvénient avec la misogynie patriarcale c'est qu'elle se glisse à peu près n'importe où, quasi-indépendamment de l'expression politique. 

    J'ai dès le début été frappé par le mode d'action des Femen: de très jolies filles dévoilant leurs seins, cela m'a toujours paru suspect comme mode opératoire. Je ne parvenais pas à concevoir que cela ne soit pas une idée de mec, ou alors, à la rigueur, un concept marketing dont l'objet final était tout autre que la défense des droits imprescriptibles de toutes les femmes.

    Bingo, j'ai eu du flair. Un article de Madame le Figaro me révèle que le gros goret était dans le fruit. A l'origine des Femen, il y a un idéologue (une espèce que je déteste) et un gourou (quoi de plus vil que le gourou, l'émanation de ce que porte de plus bas l'instinct patriarcal). 

    A vrai dire, déjà, sur le principe, quand il y a un mec qui commande pyramidalement ou autocratiquement à toute une organisation, mon âme libérale renifle immédiatement l'entourloupe.

    Quand on voit que ce gros goret de Svyatski balance sur les Femen, les décrétant molles, faibles et j'en passe, on souhaite que sa tronche soit abîmée une deuxième fois.

    Ces types sont aisément reconnaissables : ils sont dans la toute-puissance. L'individu ne compte pas pour eux. On le voit bien : Svyatski ne parle pas de chaque femen pour ce que chacune est mais il s'exprime en disant "les filles". On croirait un proxénète évoquant une troupe de cabaret érotique. Pauvre type. Proxénète, cela lui aurait bien convenu, en fait, comme métier.

    Je n'arrive pas à exprimer par des mots la sensation qui me traverse quand j'entends, je lis ou je vois ces ratés à deux-balles qui se vengent sur les femmes de leurs complexes érectiles. Ça pue, c'est quelque chose de cette ordre. Une odeur de décrépitude assez répugnante : le mec doit régulièrement se pisser dessus, peut-être se chier dessus, même, et il se venge comme il peut. Sa manière à lui d'essayer de se sentir important parmi ses semblables, sans doute pour se donner une contenance. J'en ai vu des bouffons se rengorger la crête de coquelet pimpante à coup de "Ah, les femmes, toutes des...". Il joue un peu dans cette cour-là mais en version intello. 

    De toutes façons, tous les mecs qui prétendent éduquer les femmes sont des gros porcs, au fond. Svyatski affirmait vouloir "enseigner" un certain nombre de qualités aux jeunes femmes qu'il recrutait. Ça pose la sous-merde que cela doit être dans la vie ordinaire.

    Wikipedia a tout de même encore du bon sens : Inna Shevchenko a une page wikipedia, pas Svyatski.

    Je ne comprends pas trop ce qu'elle veut Inna. Les seins nus des jolies femmes excitent les hommes : je ne vois pas comment ils pourraient être le moteur d'une réflexion et d'une pensée sur les droits de la femme. Je me demande si elle s'en rend compte. S'il y a les furieux qui la détestent, les autres, ils pensent surtout à l'avoir dans leur lit... Pensée sympathique (d'un point de vue masculin, évidemment) mais qui ne fait pas avancer d'un iota la condition de la femme. De toutes façons, le ver est dans le fruit : le mode d'action choisi et poursuivi demeure celui qui a été mis au point par le gourou-goret. On comprend donc bien qu'il perpétue le modèle qu'Inna veut battre en brèche.

    A mon avis, les Femen doivent tout reprendre à zéro et reconstruire leur corpus philosophique, se doter d'une doctrine cohérente et déterminer clairement ce qu'elles cherchent à promouvoir et à défendre.

    Vaut-il mieux, par exemple, rejeter viscéralement les religions en les décrétant hostiles par essence aux femmes ou, au contraire, tirer et désigner ce qu'elles leur contiennent de favorable ? Je ne suis pas vraiment convaincu de l'efficacité de la première voie.

    Le féminisme emprunte des chemins souvent extraordinairement tortueux : c'est dans l'un des pays les pires du monde en ce qui concerne la condition de la femme que les habitants ont porté au pouvoir une femme, je pense à Benazir Bhutto au Pakistan. Et il y a pas mal d'exemples de ce type alors même que nos démocraties avancées se sont montrées finalement incapables d'en faire autant.

    Ce n'est pas facile et je crois vraiment que la promotion des femmes n'est pas compatible avec les idées simples pour ne pas dire simplistes.

  • Syrie, Hollande persiste dans l'erreur

    C'est incroyable que Hollande ne comprenne pas que la Syrie est un bourbier dans lequel nous n'avons aucun intérêt à mettre les pieds.

    Il suffit d'entendre les Islamistes salafiste promettre le pire aux Alaouites qu'ils considèrent comme des hérétiques qu'il faut exterminer pour comprendre que le régime actuel vaut infiniment mieux que tout ce qui pourra émerger de la fange islamiste.

    L'ASL est une farce. Il y a certainement quelques laïcs qui combattent en son sein, mais dans l'ensemble, les forces progressistes ne sont pas du côté de la rébellion. 

    Les Alaouites, les Druzes et, bien sûr, les Chrétiens de Syrie, ont bien plus en commun avec nous que les Sunnites fanatisés avec l'argent du Qatar et de l'Arabie Saoudite.

    Il y a, il est vrai, un réel problème car c'est sans doute le régime qui a usé de l'arme chimique. Mais, une fois encore, il s'agit d'une guerre civile. Non que cela excuse le crime, mais plutôt qu'une intervention extérieure est une fausse issue. 

    La plupart du temps, on ne peut pas écrire le destin d'un peuple. Le droit d'ingérence doit avoir des limites intelligentes. 

    Hollande serait inspiré d'écouter la mise en garde de Bayrou. Il cherche à nous imposer une guerre dont nous ne voulons pas et dont les plus francophiles des Syriens, les Chrétiens, ne veulent pas non plus.

    Hollande et le PS font jouer la France contre son camp. Je suis sidéré d'avoir appris que nous accueillons comme des réfugiés des Syriens fondamentalistes sur notre sol et que dans le même temps, nous refusons le statut de réfugiés aux Chrétiens Syriens. 

    J'en ai ma claque du lèche-bottisme de la France avec l'islamisme fondamentaliste. 

    Nous nous alignons de la manière la plus stupide qui soit sur la volonté américaine dont le seul but est de renforcer son influence au Proche-Orient. Pour cela, elle réitère les mêmes erreurs et s'appuie une fois de plus sur les Fondamentalistes comme elle le fait depuis près de 60 ans. Apparemment, le 11 septembre ne leur a pas suffi. 

    Pour une fois, dans cette histoire, je préfère être aux côtés des Russes que de nos amis Américains. Et d'ailleurs, je dis ça, mais je pense que le Congrès et l'opinion américaine se rendent bien compte que cette intervention pue et que l'opposition syrienne n'a rien de gentils bisounours, commettant exactions horribles sur exactions horribles.

    En somme, Obama, Hollande, Cameron, ont tous voulu entraîner leur pays, ses élus et leurs peuples dans une guerre que tous refusaient sauf eux. Tout ça pour complaire au Qatar et à l'Arabie Saoudite. Des pays qui sont certes plein aux as, mais qui alimentent à peu près partout le terrorisme.

    Nourrir les scorpions, ça va un temps, mais au bout d'un moment, les laisser crever, c'est mieux.

    Dans cette histoire, nous avons été en-dessous de tout : par nos promesses inconsidérées et nos discours pompeux nous avons encouragé la guerre civile en Syrie alors que nous eussions pu user de diplomatie pour pousser Assad et les Alaouites à lâcher du lest sans pour autant les acculer.

    Et maintenant, après avoir roulé des mécaniques, Hollande va être ridicule, attendant comme un chien-chien à sa mémère les décisions finales des USA. Tenter de sauver la face en déclarant qu'on attend finalement l'ONU ne fera pas illusion.

    J'avais cru avoir un Président dont la diplomatie tenait la route. Je me demande maintenant si  le Mali ne fut pas un heureux hasard, et, dans tous les cas de figure, je constate qu'il n'y pas plus d'orientation sous le quinquennat socialiste que sous son homologue sarkozyste.

  • Le FN en hausse à Paris ? Rien d'étonnant.

    Je crois avoir écrit suffisamment de fois sur ce blogue que l'insécurité à Paris allait devenir un thème de campagne pour pouvoir mériter le titre de Cassandre. Le FN à 8% ? C'est amusant : à écouter les commentaires à gauche on imagine toujours que c'est la crise la préoccupation des électeurs du FN. Eh bien moi, je pense que c'est l'insécurité qui les motive d'abord.

    En face, Hidalgo dont la seule préoccupation est sa clientèle bobo ne pense qu'à faire la fête, comme l'observe avec acuité Didier Rykner dans une des dernières lettres de la Tribune de l'Art. On sait déjà que la majorité socialiste se refuse à toute mise en place d'une police municipale. Je ne dis pas que c'est la panacée, et, peut-être existe-t-il d'autres alternatives, mais se contenter de montrer son indignation quand on postule à devenir le principal édile d'une grande ville, c'est assez pitoyable ; d'autant qu'Hidalgo exerce des responsabilités importantes à la mairie de Paris.

    Je ne saurais en tenir entièrement Hidalgo pour responsable, je pense que Sarkozy puis Hollande sont largement comptables de l'insécurité en France et Chirac ou Jospin avant eux parce qu'ils n'en prennent pas la mesure.

    Néanmoins, il appartient aux édiles municipaux de de faire quelques propositions sérieuses. La réputation de Paris se dégrade à grande vitesse et les faits délictueux et criminels qui s'y produisent s'aggravent sans cesse.