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  • Nice ou les fruits amers du laxisme

    Par organes de presse interposés, bijoutier et famille se renvoient la responsabilité de la mort du jeune braqueur. Un mot court, tout de même : je rappelle que les deux braqueurs ont menacé avec une arme et roué de coups le bijoutier. Je comprends la douleur d'une famille, mais il faut tout de même rester digne. Anthony Asli était un individu violent, dangereux et sans repères, certainement pas le sympathique jeune homme dont la famille Asli essaie de nous dresser le portrait. Dans cette histoire, ne perdons pas de vue que Stéphane Türk aurait aussi pu mourir sous les coups de ses agresseurs. Parfois, le fil d'un événement ne tient pas à grand chose et les titres de la presse auraient pu être tout autres.

    Cela dit, au fond, tous, famille, bijoutier et braqueur sont les victimes d'un système qui permet à un individu quatorze fois récidiviste de continuer à perpétrer ses délits dans une impunité la plus totale.

    Nous avons d'un côté des juges qui se prennent pour des assistantes sociales, des familles dépassées, des prisons criminogènes et pleines à craquer et de l'autre, des délinquants en pertes de repère.

    Si au premier délit ce garçon avait l'objet d'un rappel à la loi et d'une mesure de suivi éducatif et judiciaire avec des contraintes fortes, on n'en serait sans doute pas là. Il y a le système judiciaire dont je pense le plus grand mal comme responsable, notamment ses juges et ses lois absconses et d'autant plus droitdelhommistes qu'elles permettent de mieux masquer les manquements les plus élémentaires à la dignité humaine, mais il y a aussi l'incroyable inertie de toute la classe politique et du système médiatique.

    On sait qu'il faut investir dans le budget de la justice, dans les prisons et dans les surveillants. On sait aussi qu'il ne faut pas faire le moindre cadeau aux délinquants. La classe politique le sait et elle ne fait rien. Elle se contente de moulinets de bras (à droite) ou d'indignation (à gauche).

    J'ai une proposition choc pour trouver l'argent nécessaire au financement d'un système carcéral rénové : cessons de construire des gymnases qui vont brûler, de dresser des centres culturels pour jeunes exclus, d'engager des animateurs socio-culturels de tout poil et, à la place, construisons des prisons, engageons des surveillants, du personnel pour surveiller l'exécution des peines de ceux qu'on laisse dehors et, en parallèle,  parce que la délinquance prospère aussi sur la misère, créons de véritables zones franches dans les quartiers les plus défavorisés pour inciter les entreprises à s'y installer, sous condition, évidemment, d'engager les habitants des lieux. Cela suppose aussi de réhabiliter l'apprentissage et l'alternance dans les collèges et les lycées.

    Bref, une révolution culturelle dont je crois la gauche et la droite incapables. 

  • 1.3 millions de like pour le bijoutier de Nice en trois jours ? Foutage de gueule

    Dans l'affaire du bijoutier de Nice, il y a tout de même un petit point qui ne laisse de m'étonner : si je ne doute pas que les Français soient exaspérés par la multiplication des agressions violentes (rappelons que ce bijoutier a fait l'objet de plusieurs attaques et que la victime de son tir venait de le braquer avec des armes à feu) j'ai du mal à croire que la page qui a été créée pour le soutenir cumule en aussi peu de temps autant de "like". 

    Je ne trouvais pas d'éléments pour confirmer mon intuition jusqu'à ce que je parcoure un site de gauche spécialisé dans le débusquage d'hoax particulièrement quand ils viennent de la sphère d'extrême-droite. Et, sur ce coup, ils ont fait un travail de recherche particulièrement astucieux : ils se sont rendus sur la page d'une application en ligne spécialisée en réseaux sociaux qui permet de déterminer d'où sont originaires les like d'une page facebook. 

    Le croiriez-vous ? Sur 1.3 millions de like, 245 000 seulement viennent de France ! Suivent 45 autres pays pour les 100 000 suivants, et après...et après ? Un peu plus d'un million en provenance de pays "mineurs". Trop drôle. J'imagine bien la population d'Andorre cliquant frénétiquement sur la page...

    Bref, bien essayé mais raté : c'est du flan, et j'invite mes lecteurs à relayer sur cette information est un enfumage de première.

    La presse s'est tout de même méfiée, mais, mauvaise pioche, n'est souvent pas parvenue à repérer le trucage tout de suite (moi non plus d'un point de vue technique, au demeurant, les hackers et grugeurs sont très forts). Ainsi, le Figaro, après avoir douté, conclut que c'est un effet de la viralité parce que la page a été énormément partagée. D'ailleurs, le flash publié initialement par ce journal ne comprend aucune remise en cause de ces chiffres. Nice-matin a la même source que moi et aboutit aux mêmes conclusions (ils sont souvent bien informés dans ce journal). Aucun traitement de l'info sur BFM qui ne cillait pas d'un pouce en dépit de la croissance exponentielle constatée. Rue 89 n'est pas tombé dans le panneau, s'appuyant entre autres sur les propres recherches de Seb Musset (qui n'a pu se retenir de tomber dans l'outrance en comparant ce bijoutier et Émile Louis. Bravo...on n'arrête pas le progrès, à gauche...). Roger-Petit pour le Nouvel Obs a écrit trop tôt (il n'y avait qu'un peu plus de 250 000 fans au moment où il rédige son billet) et du coup, est tombé dans le panneau. Aucune remise en cause à 20Minutes où on ne se pose aucune question. Idem à Ouest-France.

    Pour ceux qui douteraient encore de l'arnaque, même si france-petitions est nettement moins connue que facebook, il faudra m'expliquer la disproportion des soutiens qu'observe le Parisien sur ce site avec ceux de facebook, sans conclure, toutefois. Il n'y en avait que 447 il y a deux jours, mais aujourd'hui, le nombre a tout de même grimpé à un peu plus de 8000. 

    Pour ma part, il est hors de question d'aller signer les pages que je lis actuellement à propos de ce bijoutier, même si en revanche, j'ai bien l'intention de le soutenir s'il fait l'objet de la moindre peine judiciaire.

    Tel qu'est formulé ce texte, il apporte un soutien entier au fait d'avoir abattu un braqueur. Je ne condamne pas ce bijoutier, mais il est différent de demander du discernement à la justice et à la police compte-tenu de l'insécurité ambiante et des circonstances et de purement et simplement valider en général la possibilité d'user d'armes à feu pour se défendre. Il va de soi que nous irions au devant d'un véritable chaos.

    Je ne souhaite pas que chacun puisse s'armer et faire feu au gré des circonstances sur des intrus (nous finirons par abattre nos propres enfants si nous versons là-dedans) mais que la justice fasse enfin son travail dans ce pays (le braqueur était 14 fois récidiviste !). Je demande une vraie politique de répression en construisant les prisons et en engageant le personnel nécessaire pour qu'elles fonctionnent. Je demande que les lois changent pour pouvoir assommer les caïds devant comme derrière les barreaux. Clairement, sur ce sujet, Taubira va à rebours de ce qui serait nécessaire. Ce n'est pas la seule : elle a bon dos. La droite, tout en faisant de grands moulinets de bras, a mené en douce une politique tout à fait similaire se contenant de déclarations et de quelques cas pour servir d'exemples. A vrai dire, dans ce domaine, j'ai même trouvé la droite parfaitement hypocrite. Elle a régulièrement attaqué la justice alors qu'il ne tenait qu'à elle de changer les choses. La gauche, au moins, est cohérente : elle est laxiste et sociologique (je ne supporte plus mon profil facebook tant j'ai lu force dégoûlinades  -pardon pour le néologisme - d'appels à la raison et de propos outrés) mais elle l'annonce et on sait à quoi s'en tenir. La droite est clairement malhonnête et hypocrite, tout du moins, la droite sarkozyste.

  • OGC Nice, la valeur sûre du football français

    Il y a des chiffres qui valent parfois le détour : imaginez, quand on pense gros sous, investissements, profits mastodontesques, et qu'on s'intéresse au football, on pense toute de suite à l'OL, à l'OM ou encore au PSG, non ? Que nenni ! La Ligue de Football Professionnelle publie chaque année le classement des clubs les plus rentables sur la ligue 1 et la ligue 2. Oui, reconnaissons-le, l'OM et l'OL figurent dans les 3 premiers pour la saison 2008-2009. Mais ils sont aussi dans les quatre derniers dans le classement provisoire après 23 journées de football. Oui, mais Nice est entre les deux pour la saison 2008-2009 ! Ben oui, dans ce second classement, les investisseurs ont retiré les fonds exceptionnels apportés par les investisseurs, puisqu'ils masquent la rentabilité réelle du club concerné. Du coup, moi, je demeure perplexe : comment ce petit club de Nice, avec son bilan honorable, mais globalement hexagonal, peut rapporter plus de 6 millions d'euros net, alors que Lyon ne dépasse que péniblement les cinq millions, avec son équipe de stars et ses campagnes européennes en Ligue des Champions ?

    Et Ajaccio, ou Tours, vous y pensez au FC Ajaccio et à Tours, modestes clubs de ligue 2 ? Plus rentables que le PSG, et de loin, tiens ! plus de cinq millions de déficit pour le club parisien, pas loin de 600 000 euros d'excédent pour les deux clubs de province. Et encore, je ne rapporte même pas la performance au budget initial, parce que là, ce sont deux dragons asiatiques, mon club corse et mon club tourangeau...

    Et tiens, au niveau sportif, comparez, par exemple, l'efficacité de budget entre Lorient et Lyon...Moi, j'en conclus que les Lorientais sont des super-investisseurs et qu'ils ont le pif creux. Attention, toutefois, ce n'est que le ratio résultats sportifs/investissement, ce n'est pas la rentabilité. Le bon, dans cette histoire, c'est aussi Montpellier : excédentaire l'année passée, en termes de rentabilité, alors qu'ils étaient en Ligue 2,  ils cartonnent sur ce ratio cette année.

    Bref, c'est intéressant de croiser les chiffres, parce qu'on s'aperçoit, dans le football comme ailleurs, que ce n'est pas forcément la grosse unité de production qui est la plus rentable ni la plus compétitive en proportions. Il y a des talents ignorés, alors, dans les services de gestion des petits clubs.

    Il faut toutefois être honnête : il est plus difficile de gérer un très gros club, sorte de paquebot auquel on ne peut plus faire faire demi-tour quand il se fourvoie qu'à une petite embarcation plus maniable.