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  • Cheminots : il faut un avantage gagnant en échange de la réforme.

    Je crois l'avoir déjà écrit, je ne jette pas la pierre aux cheminots. Je refuse même qu'on les pointe du doigt en disant que c'est l'usager qui paie les dépenses qu'ils engendrent. Ceux qui disent cela doivent comprendre quelque chose : si nous devions payer dans un contexte de concurrence la qualité de service qu'offre la SNCF, les prix seraient de quatre à dix fois supérieurs. Il n'y a qu'à voir le coût des distances parcourues au Japon pour s'en convaincre, même si le service y est excellent.

    Je pense qu'il est difficilement évitable de réformer la SNCF pour une raison très simple : son bilan financier n'est pas équilibré, et, à terme, c'est intenable.

    Pour autant, le rejet massif de la réforme de Macron à la SNCF est provoqué par l'absence d'alternative et de compensation gagnante. 

    N'avoir que du désagrément à offrir ne peut amener l'adhésion des personnels roulants. En échange du recul du départ à la retraite, il aurait fallu leur proposer un très gros avantage financier. Gratuité totale d'utilisation du transport de la SNCF, heures supplémentaires 100% défiscalisées, intéressement systématique sur les bénéfices de l'entreprise, en somme, des choses fortes pour qu'ils n'y voient pas un très mauvais coup pour eux.

    Plus généralement, je le conseille à Emmanuel Macron et à son Premier Ministre, Édouard Philippe, ce doit être cette méthode de réforme qu'ils doivent propulser, faute de quoi, ils finiront tôt ou tard par cristalliser les mécontentements.

    Attention : pas la peine de dire qu'il faut faire de la pédagogie. Quand on n'a que de la merde à donner, on n'a que de la merde, pas la peine de prétendre que c'est du caviar. Il faut rester honnête jusqu'au bout. 

    Le MoDem a l'ambition d'être l'aile sociale de la majorité présidentielle. A mon avis, ce serait son rôle que de proposer des aménagements avantageux pour tous ceux qui sont l'objet d'une réforme afin de la leur rendre intéressantes. En agissant ainsi, mon parti rendrait un fier service à tout le monde.

  • Parcoursup : c'est pourtant simple à comprendre, des places vont se libérer !

    Je ne suis pas un expert de l'éducation, en revanche, je ne suis pas mauvais en mathématiques. C'est quand même pas compliqué à comprendre : pourquoi il y a autant de déception, de colère et de peurs autour des premiers résultats de parcoursup ?

    a) à cause des refus

    b) à cause de l'attente

    Pour le premier point, il n'y a rien à faire. Quand une filière est en tension, elle est en tension et c'est tout. La loi de l'offre et de la demande s'applique. Si le dossier n'est pas suffisamment pertinent, il est écarté, s'il y a trop de demandes par rapport aux places, même si le dossier est très bon, il est écarté aussi.

    Pour le deuxième point, pas de panique : imaginons un excellent élève. Il a fait 20 voeux. Il est pris partout. Tant qu'il n'en a pas refusé 19, il bloque 20 places. 100 élèves raisonnables et/ou excellents qui ont fait 20 voeux bloquent 2000 places jusqu'à ce qu'ils aient fait chacun un voeu. A ce moment-là, 1880 places se libéreront d'un coup.

    Malgré les mises en garde, tout le monde n'a pas fait 20 voeux  mais tout le monde en a fait au moins un certain nombre. 

    En somme, on peut dire que le haut du panier bloque tout le reste jusqu'à ce que ce haut ait opéré son choix, ce qui va venir vite car il a jusqu'au 28 mai pour le faire. 

    Donc, dans 5 jours, il va y avoir un gros appel d'air. Le contingent suivant va se retrouver dans la même situation que le haut de panier et bloquer (un peu moins) de places à son tour. Et ainsi de suite jusqu'à le panier soit vide.

    Le goulot ne peut juste pas aller plus vite que la musique.

    Reste quand même à ajouter que c'est le retour de la sélection partout, ce que je salue, alors que jusqu'ici, cela ne concernait que les classes préparatoires, les IUT et BTS et quelques formations d'excellence en faculté.

    Il nous manque en France près de 500 000 candidats pour de nombreux emplois. Espérons que les redirections d'orientation coïncideront avec les trous que l'on constate dans le marché de l'emploi. Il serait pertinent de proposer en priorité aux étudiants des secteurs où l'on sait qu'ils ne se retrouveront pas à la rue, tout en essayant de combiner ces propositions avec leurs aspirations et leurs goûts. 

    Un exercice délicat.

  • Le voile des bonnes sœurs n'a rien à voir avec celui des islamistes

    Ça fait un petit moment déjà que je vois quelques esprits qui se croient brillants comparer les bonnes sœurs catholiques et les femmes voilées islamistes.

    La comparaison montre surtout l'inculture profonde (crasse ?) des amis des islamistes et des laïcards forcenés.

    C'est très simple : dans l'Islam, le voile est le signe de la soumission de la femme à l'homme qu'elle ne doit ni tenter ni séduire.

    Dans le catholicisme, rien à voir : le voile indique qu'une femme a décidé de renoncer au monde terrestre et à ses facilités pour se consacrer entièrement à Dieu. C'est une manière de se retirer de la matière et, en s'offrant à Dieu, une manière d'aimer tous les hommes comme Jésus de Nazareth l'a fait.

    Donc, ce parallèle est indigne, misérable, mensonger. C'est une falsification honteuse. A l'origine être bonne soeur, c'est avoir un statut approximatif de prêtre et signifie plutôt que la femme peut prier Dieu et le servir comme l'homme le fait. Cela va dans le sens de l'égalité entre hommes et femmes et aucunement dans celui de la soumission de la femme à l'homme.

    Que cela soit dit et compris une bonne fois pour toutes par les ignares.

  • L'Arabie Saoudite prend un sacré tournant !

    Je consultais sur wikipedia la notice biographique de Mohammed ben Salmane, le nouvel homme fort du Royaume saoudien : je suis très impressionné par son réformisme et par la vitesse à laquelle il met en place des changements qu'on espère irréversibles. En quelques mois, il vient de changer le statut des femmes : elles peuvent devenir entrepreneurs, conduire, se rendre dans les stades, s'engager dans l'armée, sans autorisation d'un mâle quelconque désormais. Le jeune prince a même été jusqu'à affirmer que la Charia commandait de s'habiller de manière décente pas n'imposait pas le port du voile ni de quelque tenue intégrale que ce soit.

    Mohammed ben Salmane al Daoud ne s'arrête pas là : il est bien déterminé à faire voler en éclat les restes finissants de la vieille économie saoudienne. Il a compris que la modernité imposait de se dégager des énergies fossiles, décidément trop volatiles pour assurer la sécurité de son pays. Il lance donc un ambitieux programme de réformes économiques avec l'ambition de développer la high-tech, la finance et l'entrepreneuriat. Bonne chance, dans un pays où le peuple est habitué à tout recevoir de l'État...

    Enfin, dans le domaine diplomatique, l'Iran est l'ennemi, c'est clair, même si le dirigeant saoudien ne souhaite pas la guerre avec la puissance chiite. Toutes les révisions diplomatiques sont désormais à l'étude, à commencer par l'établissement de liens avec Israël qui, après tout, n'a jamais porté de torts, de près ou de loin, aux Saoudiens.

    Pour moi, dans le monde arabe, il y a vraiment deux pays à suivre actuellement : l'Arabie saoudite et la Tunisie, la seconde ayant pris de sacrées options dans le domaine du droit et de la démocratie. J'en reparlerai dans un billet prochain.

  • Iran : l'Europe face à l'Amérique...

    Les USA menacent toutes les entreprises qui feraient du commerce avec l'Iran d'en subir les conséquences chez eux. Évidemment, les Européens sont concernés puisque nous sommes censés être de "loyaux alliés" de l'Amérique.

    Ça m'inspire quelques réflexions.

    Pourquoi, nous, Européens, on se couche ? On pourrait penser que se priver du grand marché américain, c'est quelque chose que l'on ne peut pas se permettre économiquement parlant. Mais à ce stade, rien n'empêche de retourner la monnaie de sa pièce à l'Amérique en répliquant avec notre propre marché.

    Je pense deux choses :

    a) on voit mal l'Europe s'aliéner l'Amérique pour un État économiquement mineur et alors même que cet État ne respecte pas 90% de nos normes démocratiques tout en foutant le feu au Proche-Orient au même titre que les Américains ces vingt dernières années. On ne le fait déjà pas pour les démocraties respectables ou mouvements politiques proches de nos standards, comme les Kurdes de Syrie, alors pour les mollahs...

    b) depuis toujours, notre défense est notre point faible. Nous sommes tributaires de l'Amérique de longue date, et, tout en lui crachant régulièrement dessus, nous savons très bien, très hypocritement, que nous avons besoin de son armée. Les Américains le savent bien, et en contre-partie, ils exigent que nous les suivions, même quand leur diplomatie devient délirante. Et là, il y a une quadrature du cercle dont nous ne pouvons sortir. Si nous devions faire le même effort de dépense que les USA, ou il faudrait renoncer à notre système social, ou nous risquerions tous une sérieuse sortie de route budgétaire. Ce n'est pas suffisant d'avoir une industrie européenne d'armement. Ce n'est pas non plus suffisant d'avoir une défense européenne. Il faudrait un budget militaire comparable à celui des USA. Et un équipement en conséquence : réarmement nucléaire, marine digne de nom avec porte-avions nombreux, flotte de chasse, avion AWACS et satellites militaires ad hoc, recherche militaire, et cetera. Je ne dresse pas la liste, je n'en finirais pas.

    Bref, le calcul est vite fait : cela coûte beaucoup moins cher de dédommager le cas échéant les entreprises européennes qui venaient juste de se réinstaller en Iran que d'affronter commercialement les USA d'autant que, contrairement aux Chinois qui détiennent leur dette, nous n'avons que peu de moyens de pression sur eux.

    Tout ça pour dire qu'on l'a dans le baba et qu'il n'y a plus qu'à se coucher.

  • Italie : sacrée gaffe de Le Maire

    Je ne peux pas dire que je me réjouis du vote en Italie mais je sais une chose : rien n'exaspère autant un peuple qu'une leçon venue d'ailleurs. 

    On ne sait pas ce que va faire exactement l'Italie. Si elle ne respecte pas les traités qu'elle a signés, elle en paiera les conséquences, cela va de soi. Cela ne sert à rien d'aller pointer le nouveau gouvernement italien du doigt. C'est juste parfaitement contre-productif et cela donne du grain à moudre aux partis populistes en général. Il leur sera plus facile de dire : voyez comment l'Europe et ses séides cherchent à nous dicter ce que nous avons à faire ! Halte à l'État supra-national qui n'a aucune légitimité démocratique. Ce dernier point est un travers naturel de la construction bancale de notre Europe actuelle alors autant ne pas en rajouter.

    Pour l'instant, on se tait et on regarde ce que dont la Ligue du Nord et le Mouvement Cinq Étoiles.

    Accessoirement, quand je vois l'état de la France et l'attitude de tous les gouvernements ces 20 dernières années, je crois vraiment qu'on est très mal placés pour faire la leçon à quiconque.

    Très mauvaise sortie, occupons-nous déjà de nos propres déficits et faisons profil bas pour l'instant.

    En revanche, ce qui est scandaleux, c'est l'interdiction faite aux Francs-maçons d'entrer au gouvernement. Ça, ça sent le relent fasciste et totalitaire à plein nez. Cela revient ni plus ni moins à faire la chasse aux individus en fonction de leurs convictions personnelles. Cela pue l'extrême-droite de l'entre-deux guerres à plein nez. Là, en revanche, on peut émettre un peu plus qu'une protestation, non pour défendre les Francs-maçons pour ce qu'ils sont (une organisation devenue conservatrice, rigide et dépassée) mais pour leur droit à continuer à croire en ce qu'ils veulent.

  • Banlieues : les angles morts de la sécurité et du communautarisme...

    Je vois qu'Emmanuel Macron ou Gérard Collomb ont la même analyse que moi à propos du plan Borloo. Ils le disent juste un peu plus aimablement. Nul à chier.

    Et effectivement, ils ont compris que cela ne sert absolument à rien de continuer à couler de l'argent dans des aides de toutes sortes alors que c'est de la sécurité qu'il faut là-bas. La lutte contre le communautarisme est un autre aspect, mais, à mes yeux, il est relativement secondaire.

    Le seul argent à dépenser, c'est celui que l'on doit donner à la justice et à la police. La casse générée par la racaille, l'incivilité généralisée, y atteignent des sommets historiques d'autant qu'il faut bien voir qu'elle ne s'arrête pas aux limites des cités.

    Le reste, ce sont des aménagements législatifs de type "zone franche". La difficulté à laquelle on se heurte, c'est de déroger à l'égalité républicaine si on va trop loin. Du coup, je ne sais pas à quel point on peut vraiment relancer l'économie avec des emplois francs de charge.

  • Israël et le Hamas à Gaza

    Comme d'habitude, la presse française (et européenne) faisande l'information sur le déroulé des faits à Gaza.

    Le Hamas a donné la consigne à ses partisans de marcher contre la frontière israélienne et de la franchir pour protester contre l'établissement de l'ambassade américaine à Jérusalem.

    Plusieurs de ceux qui l'ont fait se sont armés de couteaux, de pierres, parfois d'armes à feu. Certains ont clairement émis l'intention d'aller tuer des soldats israéliens.

    Le Hamas savait pertinemment que cela dégénérerait. Il a encouragé l'envoi d'adolescents afin de pouvoir faire valoir plus tard que des enfants seraient blessés ou tués.

    Je n'ai pas la moindre envie de donner raison aux glapissements des antisémites/antisionistes (souvent, c'est la même chose) que j'exècre et auxquels je ne veux à aucun prix joindre ma voix.

    Cela dit, je pense que Tsahal devrait réfléchir à des moyens de neutralisation qui ne soient pas létaux. Je ne suis évidemment pas un expert militaire et c'est difficile de donner des conseils sur ce que l'on ne connaît pas, mais, à ce que je constate, Israël et son armée n'ont pas non plus été attaqués à la roquette.

    58 morts, pour une foule peu ou très faiblement armée, cela fait beaucoup. 

    Il y a un programme de travail de l'OTAN sur les ANL. Il serait peut-être temps de s'y mettre...

  • Projet social, le sage conseil de Bayrou à Macron

    Je trouve que Bayrou a eu une formule très juste récemment en évoquant la perspective sociale des prochaines années : 

    «Je comprends qu'il soit important de rendre la France attractive pour les investisseurs. Mais il faut aussi la rendre attractive pour les Français.»

    Je ne dirais pas mieux. 

    Et il a très justement ajouté que le système de distribution via des allocations de toutes sortes est un système épuisé.

    Je suis d'accord.

    Bayrou évoquait une défiscalisation des heures supplémentaires. C'est une très bonne piste. Je pense que beaucoup de Français en profiteraient. 

    La participation dans l'entreprise est la seconde piste mais a le travers de ne s'adresser qu'à ceux qui travaillent dans une entreprise. 

    Il me semble que l'aménagement du territoire est l'un des principaux vecteurs d'inégalités : c'est sur cet aspect qu'il faut faire effort sachant que les Conseils Généraux des départements s'ingénient à y travailler même si c'est avec plus ou moins de bonheur.

  • La grève des cheminots

    J'ai beau soutenir globalement l'actuelle majorité et son gouvernement, je n'arrive pas vraiment à jeter la pierre aux cheminots. Je pense bien sûr que le changement du statut de cheminot est inévitable car il ne correspond plus aux temps que nous vivons, pour autant, si j'étais cheminot, je me demande si je n'aurais pas suivi la consigne de grève. Il est évident, qu'en dépit des promesses, les conditions de travail de ceux qui seront encore sous ce statut seront de plus en plus fragilisées car, au fil du temps, ils seront en minorité.

    On peut faire les voeux pieux que l'on voudra sur la négociation et le dialogue, en France, on fonctionne au rapport de forces. C'est comme ça et cela ne risque pas de changer. Si les cheminots ne disent rien, non seulement les jeunes qui rentrent auront des conditions dégradées au regard de leurs espoirs mais ceux dont le statut ne devait pas changer seront pointés du doigt plus tard parce qu'on estimera qu'ils gagnent plus pour le même travail que les entrants.

    La mentalité française est faite d'envie et de jalousie : on passe notre temps à traiter de privilégiés les uns et les autres. Ça m'agace à gauche avec les discours sur les riches, mais aussi chez les libéraux quand ils expliquent que les cheminots sont des privilégiés. Il suffit d'en consulter la grille de salaire pour comprendre très vite qu'il s'agit d'une catégorie professionnelle modeste voire très modeste.

    Plus généralement, on peut s'inquiéter sur l'ouverture à la concurrence du chemin de fer : ou cela se traduit par une dégradation continue du service ou par une explosion monumentale du prix.

    En outre, le rail est stratégique, et sans influence sur lui, l'État se prive d'un outil d'aménagement du territoire, bien qu'il ne soit plus suffisant, désormais, pour distribuer le développement sur toute notre superficie.

    Je comprends que nous sommes coincés, avec la dette de la SNCF, mais à l'heure actuelle, je ne suis pas satisfait des solutions mises en place depuis le début des années 2000 et je note que dans ma jeunesse, les trains arrivaient tous à la minute près à leur destination avec de bonnes options de confort.