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  • Hollande, par sa vanité, torpille toute la gauche.

    Si j'étais à gauche, a fortiori un responsable de gauche, j'aurais toutes les raisons du monde d'en vouloir vraiment à François Hollande.

    Par vanité, en dépit des scores ridicules qu'il obtient dans les sondages, il imagine encore pouvoir être élu et s'accroche à sa candidature comme un chapeau chinois à son rocher (essayez d'en décoller un une fois, vous comprendrez l'image).

    Ce-faisant, il empêche toute possibilité de renouvellement car aucune figure ne peut émerger tant qu'il n'a pas exprimé ses intentions, simplement parce qu'il est président.

    Macron qui l'a compris assez rapidement a peut-être fait acte de candidature en dehors d'une primaire à cause de cela.

    Il y a un authentique égoïsme forcené de la part de cet homme qui s'attache à des mirages sans consistance.

    La droite n'est pas si forte que cela dans les sondages.

    Une personnalité politique pas trop compromise dans les fautes de ce gouvernement (et elles sont nombreuses), suffisamment populaire, pourrait prendre le relais et attirer de nombreuses voix, surtout si François Fillon persiste à proposer un programme social aussi brutal, ce qui lui vaudra immanquablement une candidature centriste.

    La gauche pourrait être au second tour de la présidentielle. Il n'est pas écrit dans le marbre que Marine Le pen y sera. Mais pour cela, il faudrait qu'elle choisisse un candidat consensuel et que le programme proposé soit solidaire sans être idéologique. 

    Une personnalité comme Martine Aubry pourrait, par exemple, représenter cette gauche. Cela pourrait aussi être un ou une candidate de la même envergure et de la même consistance.

    Mais je vois bien que les Socialistes ne prennent pas ce chemin et, que, par la faute de François Hollande, ils sont en train, avec leurs alliés, de se tirer une balle dans le pied...

     

  • A équidistance de Macron et Fillon l'incontournable Bayrou

    François Fillon et Emmanuel Macron savent compter tous les deux. Le dernier sondage IFOP est clair : si Macron rallie Bayrou, il est devant Fillon. Il ne s'agit que d'une addition arithmétique, mais en réalité, une telle alliance générerait une dynamique probablement plus porteuse.

    François Fillon malgré son brillant succès pourrait donc être éliminé dès le premier tour au profit d'un affrontement gauche libérale-FN.

    On comprend donc beaucoup mieux sa main tendue à François Bayrou puisqu'il vient lui proposer de «travailler ensemble».

    François Fillon affirme ne pas vouloir affadir son programme. Grand bien lui fasse mais son programme actuel n'est pas compatible avec les propositions de François Bayrou. 

    Il y a des changements à faire, et pas négligeables, sur la solidarité, beaucoup, sur l'économie, pas mal, sur l'école, un peu.

    Quant à Macron, j'attends de voir exactement ce qu'il propose, mais on ne peut pas dire que ça part fort. Baisser le temps de travail pour les plus âgés, par exemple, dans la théorie, c'est beau, mais dans la pratique, en quoi cela intéresserait les entreprises de recruter des seniors qui travailleraient moins alors que c'est déjà si difficile pour eux de retrouver un emploi quand ils ont perdu le leur ?

    Je note que ses idées pour l'éducation sont à peu près les mêmes que celles de l'actuel gouvernement socialiste et notamment que celles de Najat Vallaud Belkacem. Un point supplémentaire pour le disqualifier. 

    Bref, comme sans doute pas mal de centristes, je suis dans la circonspection. 

    Je maintiens mon appel à construire un programme auprès de ceux qui soutiennent Bayrou et demeurer persuadé que c'est dans le champ de l'économie et de l'emploi que nous devons faire peser nos efforts pour dégager un programme original, innovant et performant. Sur le reste, nous avons des propositions qui tiennent globalement bien la route même s'il y en a quelques unes à aménager.

    François Bayrou a ouvert la voie avec ses circuits courts, ses relocalisations, son made in France, sa valeur ajoutée appuyée sur des services associés. Il faut faire le lien avec le formidable développement du numérique et de l'économie de personne à personne et avec de nouvelles organisations du travail, concevoir des emplois indélocalisables.

    C'est là-dessus qu'il faut mettre le paquet. Pas la peine de réaffirmer une énième fois nos valeurs, ça va, elles sont connues, ce n'est pas le problème ni là-dessus que nous percerons mais grâce à une compréhension fine du monde qui émerge sous nos yeux. 

    Il est grand temps d'embarquer !

  • Réaction de François Bayrou à la victoire de François Fillon

    La « primaire » organisée par le parti Les Républicains a donné un résultat sans ambigüité. François Fillon l’a emporté nettement en ayant su créer une dynamique forte.

    Nous voulons saluer avec gratitude l’engagement, le travail et la volonté de rassemblement qui a été celle d’Alain Juppé tout au long de ces deux dernières années. Cet engagement était servi par de précieuses qualités humaines, sensibilité, courage et sens de l’État.

    Pour nous, au-delà du résultat de cette compétition, le rassemblement demeure la condition même de l’alternance en 2017.

    Le projet qui a été annoncé par François Fillon a été au point de rencontre de la droite. La question est de savoir s’il est au point d’équilibre qu’exige l’avenir de notre pays.

    Ce programme pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens et à notre société, qui vont apparaître dans les semaines qui viennent. Ces questions devront trouver réponse.

    Nous croyons aussi que bien des sujets n’ont pas été traités : l’avenir de l’Union européenne, la sauvegarde d’une ambition sociale, la question de l’environnement et du durable, les nouvelles conditions du travail, la situation des jeunes et leur futur. Dans les semaines qui viennent, nous allons travailler à ces questions et à ces sujets pour tous ceux et avec tous ceux qui ont besoin que soient inventées des réponses nouvelles pour garantir et réussir l’alternance dont la France a besoin. 

     

    Étant donné que les médias tronquent systématiquement la réaction exacte de François Bayrou, je la donne dans son intégralité. Il y a une chose que les médias actuels, le star-système, les élites de toutes sortes feraient bien de comprendre, c'est qu'ils exaspèrent tout le monde. D'une certaine manière, Juppé s'est fait battre parce qu'il était perçu comme un candidat du système et François Fillon à l'inverse un candidat hors-système.

    Tous ces commentateurs sont devenus des boulets avec leurs émissions et leurs opinions ridicules qui ne reflètent plus que leur propre caste. S'ils pouvaient cesser de commenter la politique et laisser aux gens sérieux l'analyse de ce domaine, ils rendraient un grand service à la France et aux Français qui ne les supportent plus.

    Je me demande parfois à quoi sert mon blog, mais quand je considère la superficialité absolue de la plupart des analyses dans nombre de quotidiens, sur les sites des chaînes télévisées, dans les entretiens radiophoniques, dans les émissions, politiques ou non, j'avoue que je n'en peux plus et que je me dis que je vais reprendre du service. 

    Je ne dirais pas que les médias mentent, mais plutôt qu'ils ne font plus le travail d'investigation, de vérification et d'analyse que l'on serait en droit d'attendre. 

    C'est un peu hors-sujet dans ce contexte, mais ils ont servi tellement d'imbécillités et de contre-vérités en leur temps contre François Bayrou que je n'ai pu m'empêcher d'ajouter ce commentaire.

  • Bon, Fillon a gagné la primaire, que fait-on, nous autres centristes ?

    Les centristes ont soutenu Juppé depuis toujours, on peut dire qu'on est marrons, ce soir, mais, depuis la percée de François Fillon au premier tour, c'était assez prévisible.

    Je suis partisan de ne pas se précipiter. Comme je l'ai déjà écrit, les relations personnelles entre François Fillon et François Bayrou sont bonnes. Ils ont de l'estime l'un pour l'autre et ont parfois partagé des diagnostics.

    Cela dit, à l'heure actuelle, les propositions de François Fillon ne sont pas compatibles avec celles des centristes, tout du moins, de François Bayrou.

    Ceci ne signifie pas que des rapprochements ne sont pas possibles. 

    Il nous faut un projet plus clairement défini que ce qui existe actuellement au MoDem, a fortiori à l'UDI.

    Je maintiens dur comme fer que l'économie doit en être le fer de lance. Économie, nouvelle économie, industrie, services à la personne, circuits courts, relocalisations et made in France, tout cela va ensemble. 

    Le reste ne doit pas être oublié : la place de la santé, l'école, la sécurité, la diplomatie, le principe de précaution, la sécurité sanitaire à laquelle j'associe l'écologie et l'agriculture.

    La difficulté, c'est que nous n'étions pas partis vers une campagne présidentielle même si je suis convaincu que François Bayrou a un certain nombre d'idées sous le coude.

    Ce n'est pas non plus la fin du monde, il faut juste passer de l'incantation à la réflexion puis de la réflexion à l'action. Cela me semble possible.

  • Juppé vs Fillon : pas le choix, c'est Juppé.

    Dans la primaire Juppé contre Fillon, il n'y a pas de problème d'hommes pour moi. L'un et l'autre sont des gens droits. On n'est pas du tout dans la problématique d'une primaire où il y aurait Sarkozy.

    Le débat, dans cette histoire, il est programmatique. 

    Il ne s'agit pas de voter parce qu'on est de gauche, du centre ou de droite modéré, mais de bien considérer le programme présenté.

    Je crois Fillon honnête, mais je maintiens que son programme économique ne tient pas la route face à celui de Juppé. 

    Je ne fais pas de faux procès à Fillon : non, il n'est pas homophobe, pas anti-IVG non plus (il dit qu'il aurait voté la loi Veil), pas du tout thatchérien (accusation débile, comme Juppé, il souhaite maintenir le modèle social français). Il n'a jamais cherché à jouer de la fibre identitaire pour diviser ni dragué le FN. Bref, c'est pas ça les problèmes.

    Le problème, c'est l'économie, le pouvoir d'achat, l'emploi, la méthode. Il se plante. Il se trompe sur son raisonnement. Il va mettre notre pays en panne. Il s'apprête à piloter notre pays à l'aveugle.

    Il promet aux Français des larmes et du sang seulement : plus de travail, moins de revenus et pas que dans la fonction publique. Supprimer 500 000 emplois va mécaniquement provoquer du chômage et ce d'autant plus qu'il n'a pas une seule mesure pour relocaliser l'emploi dans son programme. Pas une, contrairement à Juppé.

    On va travailler plus et s'appauvrir. C'est son programme. Je lui concède que reconstituer les marges des entreprises est un bon calcul, mais pas comme il le fait.

    Pas de réflexion non plus sur les nouveaux tournants économiques : des services, et, avec les imprimantes 3-D, bientôt de l'industrie, peer-to-peer. Fillon ne voit pas les évolutions sociales, sociétales et économiques : il est obsédé par sa réduction de fonctionnaires et le temps de travail.

    Pire, l'homme qui a déclaré par le passé la France en faillite s'apprête à laisser filer un déficit budgétaire de 4.2% !

    Augmenter la TVA de deux points quand on pays s'enrichit, ce n'est pas idiot, mais au moment où il va appauvrir une sévère partie de la population, c'est juste désastreux.

    Comme centriste de centre-droit, je le dis, si Fillon gagne, à moins de changer en profondeur son programme, mais autant voter directement pour celui de Juppé, dans ces conditions, ce sera impossible de négocier un accord de gouvernement avec lui.

    On verra dimanche, de toutes façons : je suis stupéfait de voir autour de moi des personnes venus de tout horizon politique qui déclarent désormais vouloir voter contre Fillon dimanche prochain, pas contre l'homme, mais contre ses mesures.

    Peut-être que je rêve les yeux ouverts, mais il se peut que le prochain dimanche nous réserve un rebondissement tout à fait inattendu.

  • Fillon/Macron même combat : baisse des salaires

    Je ne peux d'aucune manière cautionner les projets de François Fillon sur la durée du temps de travail. Il veut faire baisser le pouvoir d'achat des Français et il s'en vante en plus ! 

    Je le cite :

    «Tout le  monde doit faire un effort, travailler plus et gagner un peu moins»

    Alors ça, je ne suis pas prêt de l'oublier. Les Français sont de plus en plus précarisés, ils s'appauvrissent et Fillon veut aggraver leur cas ?

    Le dernier à avoir fait ce genre de calcul, c'était Macron, et avec lui Hollande, puisque l'un et l'autre voulaient baisser l'obligation de rémunération des heures supplémentaires à un niveau plus élevé.

    Fillon se vante d'avoir le courage de dire la vérité à la France, moi j'aimerais qu'on ait tous le courage de dire à Monsieur Fillon ses quatre vérités dimanche prochain.

    Juppé est juste dix fois plus raisonnables et sensé dans ses observations, toutes de bon sens.

    En ce qui concerne le pouvoir d'achat, je reçois à 200% l'analyse que François Bayrou a fait de longue date : les Français ne gagnent pas assez d'argent. Il faut envisager un programme économique qui leur permette de gagner plus et d'améliorer leur pouvoir d'achat.

    Fillon va complètement à rebours de cette perspective. Si Juppé perd, cela ne sera absolument pas possible de mettre en place une alliance ou un accord de gouvernement. 

    On est trop opposés. Fillon nous envoie dans le mur, avec son projet économique. Je ne vais pas l'accompagner en chantant en prime, non plus.

     

  • Cher Alain Juppé, je regrette de ne pas vous avoir plus soutenu.

    Si j'avais pu deviner un instant la tournure qu'a pris la primaire de la droite, je n'aurais pas fait la fine bouche. Pour moi, je songeais que Sarkozy serait battu sans trop de difficultés mais je n'avais pas vu venir François Fillon. Ce n'est pas l'individu qui me dérange, comme François Bayrou, je juge l'homme droit, mais son programme me hérisse et je sais aussi qu'il est très conservateur.

    Je suis bien content que François Bayrou ait en tête un projet alternatif. A moins que François Fillon ne fasse un très grand pas, je ne vois pas comment on peut construire un projet commun avec lui à l'heure actuelle, bien que sur quelques points, il existe tout de même une base de convergences (la dette, les déficits, la fiscalité excessive, la lourdeur juridique).

    De ses 15 mesures, il n'y en a qu'une seule à laquelle j'adhère à 100% c'est celle qui touche la famille (allocations familiales et quotient familial). Mais c'est bien la seule et, de toutes façons, Juppé en propose autant.

    On a avec Alain Juppé un projet qui s'est bonifié avec les mois et les ajustements, à la façon d'un bon vin qui gagne en saveur et en finesse avec le temps. Tout n'était pas parfait, bien sûr, mais les principaux fondamentaux étaient là, et puis on savait que Juppé ne serait pas brutal. Fillon ne parle que d'électro-choc, lui.

    Juppé a une vision équilibrée de la transition entre l'ancienne et la nouvelle économie. On le voit dans sa vision de l'entreprise où il comprend qu'il y aurait une malhonnêteté à faciliter des nouveaux entrants dans un secteur sans offrir une contrepartie aux acteurs établis qui ont dû supporter charges, impôts surnuméraires, achats de licences et de fonds de commerce et contraintes administratives de toutes sortes.

    Je ne crois pas que Fillon ait ce souci d'équité et je pense que les indépendants actuels et leurs centrales vont souffrir avec lui, tout comme avec Macron, au demeurant, auquel je fais exactement le même reproche.

    Au début, j'étais contrarié par les projets d'Alain Juppé sur l'école car je trouvais qu'il ne se positionnait pas assez en rupture avec les Socialistes. Mea culpa. Je l'ai relu, et en fait, son projet a beaucoup de qualités, entre autres d'offrir la liberté à ceux qui veulent s'en saisir.

    C'est au fond ce que j'aime bien chez cet homme, outre sa droiture et son éthique, c'est qu'il n'impose pas (enfin, n'exagérons quand même pas), il propose. On le perçoit dans un grand nombre de ses propositions. 

    Je mets en garde la droite : si vous ne mettez pas d'eau dans votre vin, nous centristes de droite et de gauche, nous ne nous allierons pas avec vous et nous présenterons notre propre candidat. Par les temps qui courent, gens de droite, je vous conseille de rassembler. N'imaginez pas votre actuel candidat fétiche élu sans coup férir sous prétexte qu'il aurait en face de lui nécessairement Marine Le pen. Pour cela, il faudra passer le premier tour.

    Si Macron se présente, bien que pour le compte, je n'aime pas sa manière d'agir, je serai pragmatique et pourrais voter pour lui (dans l'hypothèse où Baurou ne serait pas candidat, évidemment) contre Fillon s'il devenait le candidat de la droite, d'autant que j'ai écouté ses premières propositions et qu'elles ne sont pas toutes à jeter, loin de là.

    Allez, Alain Juppé, les modérés vous soutiendront jusqu'à la dernière minute. A Dieu vat, comme disait le capitaine du navire au milieu de la tempête autrefois.

  • Fillon et son État centralisateur : pénible.

    J'ai regardé d'un peu plus près le programme de Fillon pour réduire le nombre de fonctionnaires et j'ai fini par comprendre comment il compte s'y prendre. Je n'aime pas du tout la méthode.

    Il me semble que les collectivités territoriales, à condition qu'elles fassent l'objet d'une représentation au suffrage universel direct et proportionnel (ce qui n'est en aucun cas valable pour l'intercommunalité, cette usine à dépenser du gaz), devraient pouvoir choisir si elles recrutent ou non, lèvent des impôts ou pas. Aux électeurs ensuite de virer les dépensiers et les dispendieux.

    Or, ce que veut faire Fillon, c'est décider à la place du peuple en d'un côté, réduisant les dotations de l'État aux collectivités (soit, admettons, jusque là, c'est logique) mais en même temps, en limitant par la loi leur possibilité de lever des impôts et faire des dépenses.

    C'est juste un déni de démocratie inacceptable de la part de Fillon. De quoi l'État version Fillon se mêle-t-il ? Si j'ai envie d'avoir zéro impôt dans ma ville, je voterai en conséquence. C'est mon problème et celui des gens de ma commune. On fera un choix entre services et ponction fiscale.

    Bref, que les Français comprennent qu'ils ne peuvent avoir le beurre et l'argent du beurre, je trouve cela assez sain, mais c'est à deux de décider lequel des deux ils auront, pas à une super-autorité.

    Fillon a des qualités que je n'ai jamais déniées, mais c'est aussi un psycho-rigide, un copain des pouvoirs forts et foncièrement anti-démocratiques comme celui de Poutine, par exemple.

    Moi, je suis partisan de la liberté jusqu'au bout et fervent défenseur de la subsidiarité.

    Que Fillon décide de mettre en panne la fonction d'État, c'est certainement une bêtise, mais au moins, ce sera le job de son gouvernement. Qu'il impose aux mairies et aux régions ses diktats, en revanche, c'est insupportable.

  • Sécurité, autorité de l'État, l'imposture de Fillon

    Je ne vais pas disserter longtemps : Fillon joue la carte du rétablissement de l'ordre mais je rappelle qu'il a l'intention de ne pas augmenter les effectifs des forces de l'ordre, pas plus que ceux des prisons et pas davantage ceux de la justice. En revanche, il a été le premier ministre d'un gouvernement qui leur a rogné les ailes. Bravo pour ses riches idées en temps de terrorisme...

    On croit Juppé mou, mais sur tous ces points, il a un projet de rétablissement de l'autorité de l'État qui tient la route, contrairement à Fillon. 

    De toutes façons, Fillon peut bien dire ce qu'il veut, avec 500 000 suppressions de fonctionnaires, il va créer mécaniquement du chômage et mettre en panne plusieurs services de l'État.

    Quant à augmenter le temps de travail des fonctionnaires avec le même salaire, c'est à peu près aussi infect et minable que la baisse de rémunération des heures supplémentaires de Macron dans la loi-travail.

    Le programme de Fillon n'est pas crédible. Je suis un électeur de centre-droit, je ne suis pas un électeur de gauche. Tous mes derniers votes sont à droite ou au centre. Je crois quand même être crédible quand je dis à mes lecteurs que Fillon vous enfume avec son programme préparé depuis trois ans mais toujours pas viable.

  • François Bayrou, vite, vite, une mise à jour de votre programme économique !

    Cher François,

    Vous êtes passé sur mon blog récemment et je vous en remercie. J'aimerais croire qu'Alain Juppé a encore une chance, mais quand vous considérez l'avance de François Fillon, les ralliements de Sarkozy et Bruno Lemaire, c'est franchement mal barré. Il paraît que 15% des électeurs étaient de gauche. Je ne pense pas qu'ils ont voté pour Fillon, et, maintenant que Sarkozy est éliminé, ils ne se déplaceront probablement pas au second tour.

    Bref, Alain Juppé est dans une sale situation. Nous autres, centristes, on va évidemment voter pour lui, mais je crains vraiment que cela ne soit pas suffisant. Je connais le programme de François Fillon dans la plupart des domaines. Il est vraiment éloigné de nos idées, même si, évidemment, en théorie, sur certains points, on pourrait s'entendre.

    Bref, François, vous allez avoir du boulot, parce qu'il va falloir travailler sur un programme complet un peu en catastrophe. Je ne vois pas une entente de premier tour possible entre François Fillon et vous. 

    J'ai toujours dit que votre programme de 2012 avait du bon, mais maintenant, il faut le mettre à jour. Et, dans les taches à accomplir, il faut qu'on démonte l'imposture Macron aussi, tant qu'à faire.

    Il y a quand même quelques esprits qui réfléchissent au futur. Parfois, ce sont plutôt des gens de gauche, comme chez Numerama, parfois plutôt gens de droite, comme Hashtable (j'ai beaucoup de divergences avec lui, mais ce qu'il dit sur l'économie est toujours intéressant).

    On parle beaucoup d'identité et de sécurité, mais mon intuition me dit qu'il ne faut pas trop se laisser entraîner sur ce terrain là. Quelques propositions fermes et nettes et passons à autre chose. L'autre chose, c'est l'emploi et l'économie.

    Et dans ce domaine, vous avez dit déjà pas mal de choses intelligentes. Il y a vos circuits courts et votre Made in France de 2012. Votre constat que les Français ne gagnent pas assez d'argent et que la baisse de leurs revenus n'est pas la bonne variable d'ajustement de la compétitivité des entreprises. Votre insurrection contre les injustices de la loi El-Khomri, riante idée de Macron, contre la baisse de la rémunération des heures supplémentaires.

    Votre grande idée, au fond, en 2012, c'était de relocaliser l'emploi. Donner une valeur ajoutée forte aux produits industriels grâce aux services associés et à leur garantie, par exemple.

    A mon avis, c'est là-dessus qu'il faut travailler : les emplois impossibles à délocaliser à forte valeur ajoutée. C'est possible dans de très nombreux domaines. Le pouvoir d'achat est une question centrale et au coeur de la misère et du sentiment d'abandon de nombreux Français, précarisés en nombre toujours plus important.

    Vous n'aurez pas le temps de travailler sur tous les sujets en si peu de temps. Creusez celui-là à fond : l'économie, l'emploi, le pouvoir d'achat. Sur l'éducation, vous aviez un bon programme, il n'y a rien à changer et ce n'est pas un sujet majeur pour cette élection. L'écologie doit être intégrée à l'économie et à la santé. C'est un sujet dont vous pouvez vous saisir car la sécurité sanitaire inquiète de plus en plus les Français. Raison supplémentaire pour évoquer l'agriculture biologique et la médecine. Bref, vous pouvez faire quelques liens.

    Peut-être que dans une semaine, je vous dirais à cette heure-là que je m'étais fait du mauvais sang pour rien, mais franchement, je crains bien être prophète à peu de frais cette fois-ci.

    Proposons ensemble, proposez un programme économique en béton armé aux Français. Voyez les chefs d'entreprise, les comités de salariés et discutez avec ceux qui ont des idées nouvelles. 

    La droite actuelle a une grosse faiblesse : elle ne propose que des recettes éculées. La gauche ment et n'a pas d'idées, et de tous ses avatars, Macron et sa bonne conscience de DRH prêt à socialement licencier les pauvres gens sont les pires.

    Engouffrons-nous dans la brèche et essayons de sauver notre pauvre pays et ses habitants de l'abîme vers laquelle nous mène la vague populiste et/ou réactionnaire qui la submerge à l'heure actuelle.