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  • Simulacre de justice

    Si je vivais dans un pays où les lois étaient appliquées, où les jugements rendus étaient justes et où les délinquants étaient punis, la décision de condamner Anne-Sophie Leclère à 9 mois de prison fermes et 50 000 euros d'amende pour avoir comparé Christiane Taubira à une guenon pourrait ne pas me choquer.

    Mais ce n'est pas du tout le cas. Le Parisien Libéré (dont je ne partage toutefois pas les conclusions sur le droit d'exprimer des pensées racistes publiquement) dresse une liste bien loin d'être exhaustive de crimes récents autrement plus graves demeurés impunis.

    Taubira n'a de cesse que de faire l'éloge du laxisme et des délinquants (des victimes, voyons) avec ses copains du Syndicat de la Magistrature (une officine gauchiste). Voilà quelqu'un qui assure vouloir vider les prisons mais qui se réjouit d'un jugement qui outrepasse largement les réquisitions. 

    Voilà quelqu'un qui abuse de sa position et de la localisation géographique du tribunal (à Cayenne) pour faire condamner très lourdement son adversaire (une personne certes peu recommandable, toutefois !). L'association guyanaise qui a porté plainte contre la candidate FN n'est autre que le parti indépendantiste guyanais dont Taubira est la fondatrice.

    D'un côté, j'ai envie de penser que c'est bien fait pour le FN et ses séides, mais de l'autre je pense à tous les délinquants qui se pavanent et menacent leurs victimes avec la bénédiction des laxistes, et j'enrage. Quand je songe à la mansuétude dont bénéficient les pseudo-pro-palestiniens qui trouvent dans les récents événements en Israël l'occasion de hurler leur haine du Juif, je vois bien qu'il y a deux poids et deux mesures. On peut incendier sans risque une synagogue et hurler mort aux Juifs, en France, mais on doit bien se garder de se montrer insultant avec une ministre en raison de ses origines. Flonflons comme l'écrit Noix Vomique.

    Une chose est absolument certaine : bien loin de faire reculer le racisme et le FN en France, ce jugement va leur donner des ailes. Une justice d'exception, en somme, c'est Philippe Bilger qui l'écrit, et bien à raison.

  • Quelques réflexions sur le score du FN

    La soirée électorale a donné son verdict, et, pour ce qui me concerne, il est sans surprise. Il ne faisait pas de doute que le FN allait faire un gros score, et d'ailleurs, les sondeurs l'avaient très justement prédit.

    Ce qui demeure désolant, après coup, ce sont les commentaires de la classe politique évoquant un cataclysme, un tsunami et cetera...

    En termes de représentation, en effet, les résultats du FN sont fort fâcheux. De là à dire que la France vote à l'extrême-droite, relativisons. Les voix du FN représentent un peu plus de 10% du corps électoral. Les autres partis, encore moins, évidemment. Donc, titrer que la France est subitement devenue facho, c'est un raccourci imprudent.

    Cela dit, environ 55 à 65% des Français se foutent de ce que la représentation parlementaire française compte un tiers d'élus du FN. Le véritable avertissement, à mon avis, c'est surtout celui-là.

    En nombre de voix, le FN fait à peu près le même score qu'à la présidentielle. Environ 6.5 millions de votes, un peu moins. Avant de se préoccuper du vote de ce parti, les autres formations politiques feraient mieux de se préoccuper de la déperdition de leur propre électorat. Car c'est bien là où le bât blesse.

    Mais si on s'intéresse au vote FN, on peut toujours raconter les mêmes stupidités sur l'opportunité d'une autre politique, sur les méfaits du libéralisme, sur la moralisation de la vie publique et ce genre de c...eries, on se fourrera immanquablement le doigt dans l'oeil.

    L'électorat FN (mais pas que lui à mon avis, certainement aussi une bonne partie de celui de l'UMP) est très clair sur quelques points : il en a ras la casquette de l'immigration. Et ce qu'il attend, ce n'est pas un geste symbolique, du genre renvoi de Léonarda dans son pays, mais une véritable désactivation de la pompe aspirante. Fin complète du regroupement familial, des naturalisations automatiques (ou presque) à la majorité, limitation de l'immigration économique, renvoi systématique des délinquants étrangers dans leur pays. Cela fait 20 ans que 200 000 immigrés entrent en France chaque année. Réduire à 10 000 comme le veut le FN n'est évidemment pas réaliste, même en claquemurant les frontières, mais je pense qu'il existe un moyen-terme. 

    Même chose pour l'insécurité. Plus de sanctions, plus immédiates, plus lourdes. Il suffit de mettre des moyens dans la police, dans la justice et de réformer cette dernière. Cela ne risque pas de se produire avec la laxiste Taubira. Un bon signe serait déjà de la dégager de son poste et de nommer quelqu'un de déterminé comme Garde des Sceaux. Je doute malheureusement qu'une telle figure existe à gauche.

    Reste l'Europe stricto sensu. Là, ça va être encore plus difficile pour la classe politique française. Elle doit perdre l'habitude de parler des directives européennes et de supplications auprès de la Commission. Désormais, elle doit dire la vérité et préciser que ce qu'elle renvoie à l'Europe provient bien de France et pas de l'Europe. Dans le cas contraire, une large partie de la population finit par penser qu'une bureaucratie bruxelloise gouverne leur quotidien alors que l'Union emploie moins de fonctionnaires que la Ville de Paris !

  • Au FN, on croit à la danse de la pluie

    Je sais que ce n'est pas une bonne pratique de s'occuper de ses adversaires quand on mène une campagne politique. Je le sais. D'ailleurs, je recommande à tous mes lecteurs un programme pour l'Europe digne de ce nom, celui des Européens (UDI-MoDem). Mais quand je vois des énormités, c'est plus fort que moi, je me sens obligé de réagir.

    Je viens de lire le dossier du FN sur l'euro.

    Lors d’une dévaluation, la valeur de la monnaie ne baisse que pour les importations. Or, les biens et services importés ne représentent que 14,5 % en moyenne de la dépense de consommation des ménages. La grande majorité de ce que nous consommons est produite sur le territoire français. De plus, certains pays comme l’Espagne ou l’Italie dévalueraient plus que la France, les biens importés de ces pays seront donc relativement moins chers. Globalement, l’effet inflationniste, du fait des réévaluations (du Mark notamment), des dévaluations, sera très limité

    J'ai compris comment le FN a concocté son programme économique. Il est allé voir Élizabeth Tessier. Vous savez, celle qui fait des prévisions astrologiques. Enfin, je dis ça...peut-être que c'était un voyant à bas prix, genre marabout de banlieue, finalement. C'est picaresque leur histoire. Ce que feraient Italie ou Espagne, qui peut le dire ? Qui peut dire que le Mark serait réévalué ? Cette dernière affirmation est particulièrement ridicule. Le franc était quasi-arrimé au mark bien avant l'émergence de l'euro. Le FN aime la politique-fiction, en somme.

    C'est ça le problème de l'argumentation  du FN. Même pas de l'approximation. Des incantations autour d'un totem en espérant que ça marche. Dans leur raisonnement sur les effets de l'une dévaluation, rien ne tient ou presque. Quant à affirmer que 14% de notre consommation seulement, comme ils le font plus haut, est importée, je me demande d'où les rebouteux du FN tirent ce chiffre, et, en supposant qu'il ait une origine, sur quelle base il est calculé.

    Si on veut que l'euro soit une force, il faut faire une bonne fois pour toutes ce que préconisent le MoDem et l'UDI :

    CRÉER UN VÉRITABLE GOUVERNEMENT DE LA ZONE EURO. Afin de rendre plus efficace les politiques, en particulier dans le domaine économique, nous voulons créer un véritable gouvernement de la zone euro pour mener des politiques nouvelles et engager l’indispensable convergence de nos systèmes sociaux et fiscaux. Les parlementaires européens de la zone euro, avec les Parlements nationaux, seront amenés à contrôler ce nouvel exécutif.

    DOTER LA ZONE EURO D'UN BUDGET AUTONOME ALIMENTÉ PAR DES RESSOURCES PROPRES. Cette autonomie budgétaire facilitera la mise en oeuvre de politiques communes en faveur de l’emploi et d’un programme ambitieux d’investissement d’avenir permettant, en particulier, de favoriser les relocalisations d’entreprises.

    UNE REPRÉSENTATION EXTÉRIEURE UNIFIÉE DE LA ZONE EURO. Le gouvernement de la zone euro doit être représenté en tant que tel au FMI, à la Banque mondiale, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et dans les organisations internationales spécialisées.

    C'est quand même plus crédible...

  • Marielle de Sarnez, l'anti Marine Le pen

    Je sais que Marielle de Sarnez et Marine Le pen ne se présentent pas dans la même circonscription européenne mais j'ai choisi de les comparer parce qu'elles représentent, me semble-t-il, deux figures radicalement opposées en politique. 

    J'ai achevé la lecture de l'Urgence européenne, et je crois que Marielle de Sarnez y énonce un principe très fort qui est aux antipodes des convictions des Le pen, père et fille. Un jour, Jean-Marie Le pen a déclaré « je préfère mon frère à mon cousin », « mon cousin à mon voisin » et « mon voisin à un étranger »… C'est la vision des Le pen. Des identités exclusives les unes des autres, ou, tout du moins, qui s'affrontent. Quelle meilleure réponse que celle de Marielle déclarant à la page 17 de son livre :

    On vit dans un monde où l’on peut additionner les appartenances, les citoyennetés. Ainsi, je me sens citoyenne de ma ville, de mon pays, de l’ensemble européen mais aussi du monde.

    Nous sommes avec cette déclaration au coeur même du principal affrontement de cette campagne. Le FN, ses électeurs, les Le pen, pensent que l'Europe est mauvaise, qu'elle est une nuisance pour la France parce qu'ils n'imaginent pas la France dans l'Europe. Ils se perçoivent comme Français et exclusivement Français et non comme Français au même titre qu'ils sont Européens. Et pourtant, ces deux identités existent, coexistent, même sans qu'elles soient d'une quelconque manière une menace l'une pour l'autre. 

    L'Europe est forte de ses nations et les nations européennes sont fortes de l'Europe.

    Marine Le pen essaie de constamment maintenir les Français dans la peur de l'Europe, de nos plus proches alliés et nos plus anciens amis. Ne trouve de grâce à ses yeux que Poutine dont on voit l'exercice du sentiment démocratique tous les jours dans son propre pays...

    Qui préfère vivre dans la Russie de Poutine qu'en France ?

    Mais Marielle de Sarnez, c'est aussi l'anti-européisme. L'européisme, ce sont les Bolkenstein, les Barroso, les technocrates qui sont constamment dans le déni du fait national et se méfient des peuples.

    A cela, Marielle de Sarnez oppose le principe le plus fondateur de la démocratie sociale à laquelle aspirent les centristes et les libéraux en général : la subsidiarité.

    La subsidiarité c'est quoi ? La subsidiarité, c'est de vouloir que ce ne soit pas l'échelon supérieur qui décide systématiquement ce qui est bon pour l'échelon local. En réalité, c'est le local qui sait ce qui est bon pour lui, et c'est donc à lui que revient la première décision. Et une démocratie qui fonctionne bien donne les pouvoirs nécessaires à chacun des échelons dans son rayon d'action.

    Ainsi, Marielle de Sarnez est à équidistance de deux menaces : le repli identitaire d'un côté, et son effacement de l'autre.

    Ce que je dis de Marielle parce que j'ai lu son livre (et les précédents, d'ailleurs) vaut pour l'UDI-MoDem dans son ensemble. Tout le projet est imprégné de ces deux principes fondateurs.

  • Philippe Martel, ta g...

    Ça doit être le naturel du FN qui revient au grand galop. Oui, je pense que c'est ça. Il va fermer sa gueule, le c....ard de Philippe Martel. Il se croit autorisé à décréter les noms que l'on a le droit de donner ou non à un enfant en France. Mais ta g.... mon gars, mêle-toi de tes affaires. Chacun sa merde, occupe-toi de la tienne.

    Ce poussah prétentieux se croit autorisé à donner un brevet de francité aux gens selon le nom qu'ils donnent à leurs enfants. Il ferait mieux de commencer par laver son linge sale. Comme le souligne à raison Metronews, c'est quand même un des sept types qui a vécu sur le dos de la bête en bénéficiant d'un emploi fictif à Paris.

    Il y a des choses qui relèvent du rôle de l'État et d'autres du libre choix des individus et des familles. Rachida Dati a choisi d'appeler sa fille Zohra, ce qui signifie la Lumineuse en arabe. Très joli prénom. J'ai connue une Zohra. Une brune magnifique. Et l'autre c.. qui vient cracher sa bave purulente en se permettant de donner son avis sur des choses qui ne le regardent pas.

    Mais la crapule en rajoute une couche avec la fille de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni parce qu'elle s'appelle Giulia, ce qui, je présume, a une consonance trop italienne à ses yeux. Adolf, Benito, ça fait quoi ? Trop étranger aussi ou ça lui convient comme prénoms ?

  • Khatchik est loin d'être un martyr, hélas !

    Dénoncer les amalgames et rejeter les a priori douteux et nauséabonds c'est aussi défendre à propos ceux que l'on veut protéger. Après avoir hésité faute d'éléments pour se faire un avis et dénoncé une campagne souvent haineuse, dans l'affaire Leonarda j'avais conclu en jugeant que la famille et la jeune fille n'étaient défendables ni l'une ni l'autre.

    Le cas de l'étudiant arménien Khatchik Kachartyan est encore plus clair : voilà un menteur sans scrupules qui réclame la nationalité française les larmes aux yeux et vole dans les étalages en bande de surcroît. C'est d'ailleurs de cette manière qu'il s'est fait interpeller. Pris sur le fait, la police a contrôlé ses papiers et s'est aperçu qu'il n'était pas en règle.

    Les organisations étudiantes perdent toute crédibilité en faisant de l'agit-prop pour défendre des individus qui n'ont en aucune manière prouvé leur attachement à notre pays. On ne leur demande pas non plus d'en faire des cent et des mille mais simplement de vivre en honnêtes citoyens.

    Le problème, c'est que ces organisations décrédibilisent ensuite les luttes que d'autres mèneront pour ceux qui souhaitent s'intégrer. 

    Au fond, quand j'observe les réactions des Français, ils ne s'émeuvent pas quand une famille étrangère qui souhaite s'intégrer fait l'unanimité autour d'elle. 

    Le malheur c'est que leur exaspération se traduit en vote pour des forces politiques qui n'auront cure des efforts de familles étrangères qui auront voulu s'intégrer mais qui vireront tout le monde sans vergogne.

    Pour bien considérer ce que le FN pense du droit, il suffit de regarder les alliés qu'il veut se choisir : il veut briser notre alliance démocratique avec nos amis européens et américains pour la remplacer par une amitié avec des pays orientaux qui s'assoient allègrement sur les droits les plus élémentaires des êtres humains. Les grands démocrates que sont les Syriens, les Chinois et les Russes ne pourraient évidemment que se réjouir de l'arrivée de Marine Le pen au pouvoir. Les camps de concentration existent toujours en Russie et en Chine et les conditions d'existence y sont terribles. On pourrait se consoler en pensant que l'on n'y trouve que des délinquants : pas de chance, ils sont truffés de prisonniers d'opinion précisément livrés à leur vindicte. Les camps nazis, les goulags de Staline fonctionnaient de la même manière. Les droits communs y faisaient régner la terreur. Pour les Français qui ne comprennent pas, imaginez que vous soyez suspecté et placé dans une de nos prisons avec la racaille ordinaire qui y traîne : là-bas, dans ces pays, c'est tout simplement cent fois pire. Pas de droit, pas de protection, vous y deviendrez les souffre-douleurs de la racaille, cent fois battu, tourmenté et violé. Vous croyez que je verse dans l'hyperbole ou l'extrapolation ? Pas du tout. Lisez les témoignages. Ils sont affreux.

    Pourquoi cette aparté ? Dis-moi quels sont tes amis je te dirai qui tu es. Marine Le pen n'a pas craint de se rendre à un bal d'une organisation autrichienne réputée pour ses sympathies néo-nazies, à Vienne. J'ai déjà parlé de Frédéric Chatillon, éditeur négationniste et responsable de la communication du FN.

    Quand on parle de l'immigration, il faut bien considérer notre environnement personnel.

    On connaît tous des immigrés. Il est certain que le débarquement de la racaille dans les gares, les halls d'immeubles ou les rames de RER n'incite à aucune forme de fraternité. Pas de chance, ce ne sont généralement pas ceux-là qu'on renvoie. Ils ont obtenu sans rien faire la nationalité française et crachent maintenant sur la France et les Français. 

    Mais il y a aussi le commerçant arabe ou kabyle du coin, souriant, sympathique, amène et amical ou encore le vendeur de pizza ou la nounou à laquelle on a confié ses enfants. Et ceux-là vous avez envie de les renvoyer, vous ? Pas moi. En fait je signerai les yeux fermés une pétition s'ils étaient en danger d'expulsion.

    Le drame, c'est que les réalités se télescopent parfois en une crase improbable : à côté de chez moi, un petit commerce tenu par des Arabes vend des pizzas. Ce sont des gens adorables. La pizza est toujours amenée dans les délais prévus. Ils savent que j'ai des enfants, et, une fois sur deux, prévoient des douceurs pour mes petits (desserts, friandises) toujours à titre gratuit. Et pourtant, dans leur boutique, toutes les femmes portent le voile et eux-mêmes sont barbus. Et voilà. Ils sont sympas, mais ce sont des fondamentalistes. Ce sont des fondamentalistes mais ils sont aussi sympas.

    C'est un peu ça le problème, au fond : on ne peut jamais réduire les individus à une seule caractéristique. On est content quand elles sont cohérentes entre elles, mais c'est rarement le cas. Pareil au FN, du coup : ce serait cool si c'étaient tous des salauds. Mais ça ne marche pas comme ça. Marine Le pen, elle-même, est une femme droite, sans doute courageuse. Ce qui ne l'empêche pas de s'asseoir tranquillement sur nombre de valeurs humanistes. La réduction ne marche pas, là encore. Il reste tout de même heureusement de presque parfaits salauds pour nous aider à conserver nos catégories, mais il se trouve qu'ils ne constituent pas la majorité, hors, pour qu'une catégorie soit un tantinet plausible, il faut justement qu'elle repose sur une majorité.

    J'ai déjà écrit je ne sais plus quand un billet sur l'article défini. Dans les déterminants, je crois que c'est l'un des plus dangereux à employer car il a vite fait de cataloguer ce dont on parle. Je ne dénie pas que le catalogue existe, quand bien même on parlerait de réalités humaines, mais il n'est pas exhaustif, donc pas suffisant.

    Même Khatchik, au fond, je l'imagine, doit être un bon copain. Peut-être. Il n'en reste pas moins qu'il a piqué quelque chose en bande organisée.

    Alors quoi ? Cela veut-il dire qu'il ne faut pas placer de curseur ? Je pense le contraire. Mais quand on le fait, on doit avoir toujours présent à l'esprit la complexité des réalités humaines et se défier des simplifications de toute nature, à droite comme à gauche.

  • Marine, ça urge ?

    Je discute pas mal avec les fachos, en ce moment, sur twitter. C'est marrant de voir à quel point, quand on chasse le naturel, il revient au galop.

    Lancez des sympathisants du Fn sur les Juifs, et, une minorité mise à part, vous n'allez pas rigoler les amis. Entre ceux qui ont un joli sigle SS sur leur compte twitter et ceux qui se réclament de l'antisionisme pour balancer tous ce qu'ils peuvent comme saloperies diverses et variées, y'a de quoi tirer la chasse.

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    Il n'y a que les Roms qu'ils détestent encore plus. Sur les immigrés, c'est plus partagé parce qu'il y a une convergence entre les islamistes et leurs sympathisants et les plus radicaux antisémites du FN. Du coup, tout en ne pouvant pas se saquer, par moment, ça sympathise. C'est comme ça qu'on retrouve des types comme Dieudonné et Soral,  copains comme cochons ou encore Tariq Ramadan invité par des Révisionnistes.

    Marine Le pen veut rendre son parti recommandable, mais je crains pour elle que sa tache soit insurmontable. Seul Héraklès a pu venir à bout des écuries d'Augias. Faudrait déjà pas commencer par s'entourer d'un facho patenté (je n'ai plus son nom en tête, c'est un jeune, mais je sais qu'il a fricoté avec la mouvance néo-nazie)=>EDIT : trouvé ! C'est Frédéric Chatillon, son responsable en communication, véritable gallimard de la littérature antisémite : un ancien du GUD, petit nazillon en son temps.

    Ouais, ça urge...de tirer la chasse surtout et zou, à la fosse septique les fachos.

  • Seul un projet politique alternatif peut venir à bout du FN

    Il s'est passé à Brignoles ce que je craignais en mon for intérieur : cela fait un moment que j'ai constaté que l'abstention, bien loin de présenter un recours pour la gauche ou la droite est en fait un réservoir de voix pour l'extrême-droite.

    On ne peut pas réduire le FN sans un projet politique et surtout économique crédible. Tant que l'on demeurera impuissant à enrayer le chômage et la désindustrialisation dans notre pays ou encore le déclassement social, ce parti demeurera puissant. Et peu importe que les solutions qu'il propose soient mortifères, ses électeurs ne peuvent en prendre conscience tant qu'elles n'ont pas été appliquées.

    Nous devons faire face à un double défi : on ne peut faire autrement que de réduire les dépenses de l'État et revenir à l'équilibre car les dettes publiques vont se stabiliser dans la zone euro, France incluse, à un niveau tellement élevé qu'elles requerraient des taux de croissance impossible à atteindre pour éponger les montants des remboursements. Et dans le même temps, nous devons répondre à la demande de plus en plus forte de protection sociale et parvenir à relancer l'emploi et la création de richesses.

    Et bien évidemment, tout le monde cherche la baguette magique sans la trouver. Les Socialistes croient venir à bout de nos dépenses en augmentant toujours plus les impôts. La droite croit qu'on peut réduire les dépenses (mais dans les faits, elle ne l'a jamais fait, opérant au demeurant des coupes au hasard). Le FN s'imagine qu'on peut établir des barrières douanières et la gauche de la gauche finit par croire que les profits virtuels du grand capital ont une existence réelle suffisante pour pouvoir être taxés sans dommages collatéraux considérables. Aucune de ces solutions ne tient la route mais celle du Front de Gauche n'a pas été expérimenté depuis les régimes soviétiques et ce que propose le FN (sortie de l'euro et autarcie) n'a pas encore été essayée (le cas de figure ne s'est pas produit en Europe).

    Au sein de la classe politique, seul Bayrou me semble avoir essayé d'apporter une réponse, mais son programme est demeuré embryonnaire. Comme la fonction fait l'homme, Arnaud Montebourg semble avoir compris lui aussi que reconstruire la production en France était l'unique issue, mais, face à la mondialisation et l'inter-connexion des économies, il ne sait pas quoi faire et ne sait plus à quel saint se vouer. Le volontarisme ne parvient pas plus que les autres approches à enrayer notre déclin : le récent échec de Ségolène Royal avec Heuliez en est un témoignage manifeste. Sarkozy, à sa manière, qui se vivait en super-président capable de sauver l'industrie française par ses connexions avec les puissants et quelques hochements de menton aura sans doute essayé lui aussi de redresser notre pays.

    Toutefois, aucune de ces initiatives n'a abouti. Montebourg est impuissant, Sarkozy et Royal ont échoué et on ne sait pas ce qu'aurait obtenu Bayrou puisqu'il n'est pas parvenu à conquérir le pouvoir.

    Je note toutefois que Sarkozy a fait reculer le FN pendant un certain temps, que Royal était populaire auprès des gens modestes et que Bayrou a constitué l'espoir d'une voie tierce pendant longtemps.

    Par un étonnant paradoxe, c'est au moment même de son échec politique, 2012, que son projet économique a comporté peut-être un chemin inédit dans la sphère politique : d'une certaine manière, son made in France nourri d'échanges internationaux et de localisme réconciliait une certaine forme de protectionnisme et le libéralisme. Curieuse synthèse que Bayrou n'a pas achevée et je le regrette.

    C'est pourtant là qu'il faudrait reprendre le flambeau avec les personnalités de bonne volonté. Il en existe. Yves Jégo à l'UDI a créé une association délivrant un label qui a fait son chemin. Je crois Montebourg suffisamment aux abois pour revenir sur tout préjugé idéologique dès lors qu'on lui trouve un moyen de relocaliser ou créer de nouvelles industries sur notre sol. Mais mon camarade blogueur de gauche Melclalex doit en savoir plus que moi sur ce dernier point.

    Une chose me paraît en tout cas claire : impossible de riposter aux sirènes nationalistes sans parvenir à réaliser la quadrature du cercle. J'avoue que je n'ai pas d'idées, ou, tout du moins, qu'elles restent dans le brouillard. Une fois toutes les utopies "citoyennes" évacuées, celles dont on disserte sur la Toile mais qui heurteraient le mur de la réalité avec d'autant plus de violence que leurs auteurs planent en apesanteur au-dessus du déconomètre, il ne reste à vrai dire plus grand chose. C'est bien là où le bât blesse. La force du FN, c'est d'avoir réussi à faire croire qu'il l'avait, lui, le projet alternatif.

    Si une synthèse intelligente pouvait se produire entre le monde parallèle du MoDem et la vision à ras du sol de l'UDI on pourrait peut-être poser les jalons d'une voie inédite. L'alliance Borloo-Bayrou n'aura de ce point de vue un sens que si elle devient une alliance des idées emblématique, capable de subvertir l'ensemble des autres projets politiques pour enfin s'imposer par son évidence aux Français.

    Je reconnais qu'en disant cela, je n'ai rien dit, car pour l'instant, nous n'en sommes pas même aux fondations. Mais enfin, tous les explorateurs ont observé un point lointain sur l'horizon pour atteindre un jour leur Eden. Comme le disait un jour Denis Badré, aujourd'hui sénateur honoraire, grand Européen devant l'Éternel, «si tu veux que ton sillon soit droit, oriente ta charrue vers une étoile». 

  • Il va falloir défendre chèrement la peau de l'Europe

    Le dernier sondage de l'IFOP est sans appel : il donne 24% au FN, 2% à Dupont-Aignan, 2% au NPA et 10 à Mélenchon et à son Front de Gauche. On n'est pas loin de 40% d'intentions de vote franchement hostiles à l'Europe, avec toutefois des nuances : Mélenchon ne remet pas en cause le principe général du projet européen contrairement à Marine Le pen et son FN qui rêvent de faire éclater l'Union Européenne en morceaux.

    Qu'est-ce que concrétisent ces intentions de vote ? Les conséquences des mensonges incessants sur la construction européenne de la classe politique française depuis 20 ans. 

    Je les dénonce avec insistance sur ce blogue depuis fort longtemps et me réjouis de voir Sylvie Goulard, eurodéputée MoDem taper également du point sur la table.

    Les partis de gouvernement ont pris l'habitude de se défausser sur l'Europe de lois et de directives qu'ils votent et négocient eux-mêmes en catimini. Et, depuis 20 ans, ils n'assument pas leurs votes, n'en débattent d'ailleurs même pas. En agissant ainsi, ils ont laissé prise à l'euro-scepticisme et ont déroulé un tapis rouge au Front National.

    Le mal étant fait, il faut se préparer à défendre la peau de notre Europe contre d'autres mensonges : ceux du FN, en particulier, qui essaient de faire croire que nous pouvons interdire à nos partenaires ce que nous tolérerons pour nous-mêmes (des barrières douanières) et qui usent de la Commission comme d'un bouc-émissaire pratique pour en faire la cause universelle de tous nos maux.

    En réalité, François Bayrou l'a  brillamment et justement démontré, il n'y a pas de crise. L'Europe n'est comptable d'aucune de nos peines. Tout ce qui se produit en France vient de la France. Nous sommes à l'origine de tout ce qui nous frappe. C'est bien pour cela qu'un programme de redressement national était nécessaire et qu'il l'a proposé en 2012.

    Il faudra d'une part promouvoir nos propositions à commencer par la nécessaire transparence qui devrait animer la construction européenne. Mais il faudra aussi rendre coup pour coup aux nationalistes car ce sont des menteurs aussi malhonnêtes que ceux qui n'ont pas assumé leurs décisions.

    Il suffit de lire le programme du FN pour constater les énormités des affirmations de ce parti : selon le Front National, les résultats de la construction européenne seraient les suivants : ouverture des frontières induisant délocalisations, chômage, dictature des marchés, destruction des services publics, précarité, pauvreté, immigration massive

    Mensonges éhontés ! l'immigration massive est le fruit de décisions locales (par exemple le regroupement familial décrété par Giscard en 1974) et n'a rien à voir avec l'Europe. 60% de notre commerce extérieur se fait avec l'Europe et 34% avec l'Amérique, c'est à dire avec des pays qui ont les mêmes standards sociaux que nous. L'ouverture des frontières avec eux ne crée donc aucune délocalisation. Encore un mensonge ! dictature des marchés ? Ridicule ! ils n'ont pas besoin de l'Europe et au contraire, l'Union européenne essaie de les réguler. Elle est un obstacle. Encore un mensonge ! La précarité et la pauvreté sont liées à notre incapacité à créer des emplois. L'Europe qui absorbe 60% de notre commerce extérieur est au contraire l'entité politique à laquelle nous devons le plus de créations d'emplois. Encore un mensonge ! J'aimerais savoir comment les services publics pourraient avoir été détruits par l'Europe alors qu'ils n'ont jamais absorbé une part aussi importante de nos richesses nationales qu'aujourd'hui !!! Mensonge supplémentaire. Le problème, au Front National, c'est que l'on n'en est pas à une approximation près et encore, je suis bien bon de parler d'approximation quand il s'agit d'une réécriture pure et simple de l'histoire (marque du totalitarisme, au demeurant...). La campagne sera longue, mais il faudra croiser le fer avec ce parti. J'espère que la sphère médiatique ne fera surtout pas la bêtise de prendre parti dans ces duels mais qu'elle fera en sorte, au contraire, de faciliter les espaces de confrontation afin que les Français puissent se faire un avis définitif en toute connaissance de cause.

  • Même sur l'école, la classe politique offre un boulevard au FN

    Je finis de lire l'un des derniers billets du Merle Moqueur analysant les causes du succès de Marine Le pen à gauche. Jegoun le citait dans son dernier billet, s'inquiétant de la stratégie de la gauche pour endiguer la montée du FN.

    Ben il n'y a pas qu'à gauche qu'on s'inquiète. Je suis atterré de constater que la seule à réagir de manière sensée sur la question des rythmes scolaires, c'est Marine Le pen. Et quand je dis atterré, c'est vraiment atterré. Évidemment, je n'avalise pas tout le discours de Marine Le pen sur la verticalité de la transmission. Je tends à penser qu'au contraire la connaissance se transmet d'autant mieux qu'elle se communique par empathie. Or, la verticalité ne permet en aucune manière une quelconque forme d'empathie et, sans empathie, on ne peut montrer à son interlocuteur que ce que l'on veut lui apprendre lui appartient en réalité autant à lui qu'à soi. Mais de renvoyer cette question à sa réalité, c'est à dire un leurre inutile, je ne peux lui donner tort.

    Mais qu'ils se réveillent, les hommes et les femmes de gauche, du centre et de droite, bon sang ! Suzanne est une Républicaine, Jegoun un Social-démocrate et moi, un libéral à sensibilité démocrate-chrétienne. Trois sensibilités politiques très différentes. Et pourtant, nous disons à peu près les mêmes choses sur le Front National, dressant les mêmes constats. Et je ne parle même pas des blogues de droite : j'ai connu un temps où Corto était juste un mec de droite, parfois même modéré. Mais ça, c'était avant. Corto, aujourd'hui, il fait partie de cet ancien électorat UMP qui a basculé du côté obscur, et depuis un moment déjà. EDIT : manifestement, j'ai pris au pied de la lettre ce qu'écrit Corto depuis plusieurs années. Il assure qu'il ne se reconnaît pas dans les valeurs du FN mais, en revanche, se désespère du vide abyssal qui caractérise les propositions des autres formations politiques.

    C'est affligeant de voir les différents partis politiques se copier les uns les autres, sur l'école, faisant semblant de polémiquer sur des mesures qu'ils partagent pourtant. Les rythmes scolaires en sont un exemple mais ce n'est pas le seul. Les principaux partis partagent sur le fond les mêmes vues dans le domaine de la pédagogie, divergeant à la marge sur l'apprentissage. Il n'y a pas non plus de différence sur le supérieur, tous visent les mêmes objectifs au nom de leur sacro-sainte démocratisation de l'école, dont le principe et le concept n'ont jamais été remis en question. Même rejet de l'excellence, et même hypocrisie de ces élites qui s'empressent d'en emprunter les chemins d'initiés.

    Comme l'observe finement Suzanne, ce n'est pas un hasard si Bayrou a réalisé un vrai carton auprès des enseignants en 2007. Le programme de l'UDF et les idées défendues par Bayrou détonaient alors dans le paysage éducatif. Quand 2012 est venu, il n'en est plus rien resté tant les commissions du MoDem et leurs "spécialistes ès éducation" avaient fait du MoDem une annexe de la pensée unique au même titre que l'UMP et le PS. Et les quelques saillies de Bayrou n'y ont rien changé.

    Mais, trêve d'école (j'en parle trop souvent sur ce blogue) le prochain sujet, c'est l'Europe et là encore, je suis très inquiet. Je ne vois pas comment des gens qui ont eu l'hypocrisie de voter la nuit ce qu'ils dénonçaient le jour pourraient avoir une quelconque crédibilité auprès du peuple français. La campagne européenne va être très dure parce que le FN va mener la danse et aura beau jeu de renvoyer les autres partis dans leurs cordes s'ils en viennent à critiquer l'Europe. Or, cette critique de l'Europe, je suis persuadé qu'elle sera un passage obligé, même pour les fédéralistes, s'ils veulent défendre cette très grande idée. Ce n'est pas l'Europe qui cause tant de maux, mais l'absence de transparence et, il faudra le faire admettre, ce sera difficile, son absence de pouvoir face aux nations et à leurs représentants. Il faudra avouer sur la place publique ce que de nombreux pro-européens se sont gardés de dire depuis fort longtemps : les pays européens n'ont pas tous le même projet économique et social, et cela, il faut en parler. Mais il faudra aussi défendre l'esprit de négociation qui a toujours permis de surmonter les blocages. Seulement, ces négociations, elles ne peuvent plus se dérouler dans un couloir, mais elles doivent apparaître sur la place publique et faire l'objet d'un débat démocratique. 

    Je vais égratigner mes amis du MoDem, mais franchement, ils m'énervent tellement que c'est bien fait : je suis exaspéré de les lire disserter sur le centre, l'UDI, le MoDem, les valeurs du centre, la compatibilité UDI/MoDem, les états d'âme des uns et des autres qui ont tout de suite de grands mots pour parler de trahison de l'esprit de 2007 (ah oui ? Lequel ?) au moment où notre pays est divisé et a grand besoin que l'on se penche sur ses souffrances. Franchement, on a peut-être autre chose à faire qu'à se regarder le nombril ou à débattre de théories fumeuses, non ?