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emploi - Page 3

  • Que peut l'Europe pour les salariés de Caterpillar ?

    Caterpillar est une entreprise de production de moteurs et de turbines au diesel ou au gaz naturel. Face à la crise, elle a choisi de procéder à plus de 700 licenciements en France sur ses sites de Grenoble et d'Échirolles. Même en appliquant le récent accord sur la réduction du temps de travail (et donc des salaires avec) 600 salariés au moins vont rester sur le carreau. Ces travailleurs, j'aimerais bien qu'un candidat à l'euro-députation au moins, a fortriori un grand média, soit capable de leur dire : écoutez, voilà ce que l'Europe peut vous apporter, compte-tenu de la situation très difficile que vous vivez.

    Le groupe démocrate de la commune d'Échirolles, après les avoir assurés de son soutiena écrit à François Bayrou pour attirer son attention sur la situation très difficile que vivent ces hommes et ces femmes. J'ai vu d'ailleurs, que le MoDem d'Échirolles souhaite que les pouvoirs locaux agissent afin d'aider les salariés du site.

    Pas facile, d'autant que, malgré toute leur bonne volonté, Thierry Labelle et Fabienne Sarrat s'illusionnent en s'imaginant que Caterpillar va demeurer bénéficiaire. Ce n'est déjà plus le cas... Quant aux promesses de Nicolas Sarkozy en la matière, elles ont au moins fait rigoler Orange Sanguine...

    De mon côté, j'ai cherché, et j'ai trouvé des éléments de réponse dans la synthèse du groupe thématique "Politique sociale" pour l'Europe du MoDem. Ils évoquent en effet dans leur proposition une possible réforme du Fonds Social Européen.

    Je cite les extraits les plus significatifs :

    [commission MoDem on]
    Simplifier de façon pérenne les critères de soutien et les modalités de paiement du Fonds social européen

    Le Fonds social européen (FSE) intervient depuis de longues années pour cofinancer les aides d’adaptation des salariés à l’emploi, qu’il s’agisse de mesures portées par l’ANPE, par les régions (formation continue), les autres collectivités locales ou les associations (dans le cadre de la politique de la ville, de l’aide aux handicapés notamment). Malheureusement, cette action est souvent mal connue des Français, les gouvernants français étant trop souvent enclins à s’attribuer les actions positives de l’Europe. Il faut aujourd’hui exploiter toutes les possibilités offertes par le Fonds social européen (FSE) pour atténuer les conséquences sociales de la crise, en soutenant la réinsertion professionnelle rapide des chômeurs et en accordant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables (Rapport conjoint Commission-Conseil 2009 sur la protection sociale et l'inclusion sociale)

    Un accroissement des paiements préalables du Fonds social européen (FSE) et la simplification des critères peuvent contribuer à la lutte contre le chômage. Les critères du Fonds social européen doivent être durablement assouplis pour permettre par exemple de soutenir les travailleurs en chômage partiel par le financement d’actions de formation et la prise en charge d’une partie des coûts salariaux et non salariaux du travail. La procédure d’octroi des aides doit être simplifiée, notamment pour le secteur coopératif et associatif, qui doit pouvoir bénéficier des concours européens de façon plus aisée. Pour les projets de faible montant, le financement forfaitaire doit être généralisé. Pour les projets plus ambitieux ou de longue durée, une assistance technique financée par les fonds européens doit permettre à ces structures de bénéficier des ressources allouées, sans avoir à engager des frais de gestion.

    Le Fonds social européen (FSE) Créé en 1957 (Traité de Rome), le FSE répond à l'engagement européen de faire reculer le chômage en créant des emplois et en formant les travailleurs afin qu'ils soient en phase avec les exigences du marché de l'emploi. [...]

    Il faut en outre créer dans chaque État membre des structures relais pour aider les associations et les collectivités locales à bénéficier des fonds européens. Par exemple, en France, il est urgent d'améliorer considérablement la formation des agents publics en charge du FSE, et, soit de subventionner des associations relais d'aide au montage de projets, soit de créer une cellule dotée d'effectifs suffisants et bien formés auprès du Préfet, en appui du Secrétaire Général aux Affaires Régionales. En parallèle, les pouvoirs publics doivent soutenir la formation des associations bénéficiaires du FSE. Ce mécanisme s'inscrit dans le cadre de la proposition de confier aux régions la gestion des fonds européens Faire du Fonds d’ajustement à la mondialisation (FEM) un « outil social » plus ambitieux.  Le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) est un instrument de solidarité pour aider les travailleurs licenciés du fait de la mondialisation. Il finance des mesures actives en faveur du marché du travail (aide à la recherche d’emploi, orientation professionnelle, formation, certification de l’expérience acquise, allocations de mobilité, mesures visant à encourager les travailleurs défavorisés ou âgés à revenir sur le marché du travail…). Le Fonds d’ajustement à la mondialisation a finalement été la seule initiative prise par la Commission Barroso dans le domaine social. La pratique s’est révélée décevante : seulement 18,6 millions d’euros dépensés sur l’année, soit 3,7% de l’enveloppe. Le MoDem avait, dès la création du fonds, averti des risques de lourdeurs bureaucratiques et des critères trop stricts. Alors que les partis conservateurs étaient et demeurent hostiles à ce fonds et cherchent à l'affaiblir, le MoDem en défend l'existence, mais soutient au Parlement une révision sur trois points essentiels :

    - la possibilité de mobiliser le Fonds pour aider la reconversion des salariés licenciés dans des restructurations liées à la crise (et non à la seule mondialisation) ; cette dérogation serait transitoire ;
    - l’abaissement des seuils d’intervention à 500 licenciements (contre 1000)
    - l’assouplissement d’un certain nombre de conditions : utilisation de la subvention sur une période de 24 mois au lieu de 12, la possibilité de cofinancement à 75% (contre 50% aujourd'hui)

    Ce fonds pourrait aussi intervenir dans le cadre de restructurations pour compenser temporairement les différences de revenu des salariés retrouvant un emploi moins bien rémunéré ou pour financer les frais de déplacement ou de déménagement pour ceux ayant trouvé un emploi éloigné de leur lieu de résidence. [commission MoDem off]

    Je ne dis pas que ces propositions sont la panacées, mais, elles ont le mérite d'exister et je les trouve de bon sens, d'autant qu'elles me paraissent tout à fait s'appliquer à Caterpillar. Notamment, la propositon du MoDem d'abaisser le seuil d'intervention de 1000 licenciements à 500 rendrait éligibles les salariés de Caterpillar à l'utilisation de ce fonds puisqu'ils sont 600 !  La commission MoDem qui a planché là-dessus s'occupe de toutes façons des aspects sociaux. Pour les aspects économiques, je vais y revenir dans un autre billet, mais cette fois, avec les travaux de la commission Économie et les propositions de Corine Lepage, qui a beaucoup réfléchi à ces questions.

    Je me suis demandé, hier, ce que l'Europe pouvait faire contre le chômage. Je suis convaincu qu'elle peut beaucoup, et je peux le démontrer notamment dans les choix que le MoDem a fait pour son programme aux élections européennes. J'aimerais d'ailleurs que les autres partis fassent des propositoons concrètes en ce sens (et non de vagues généralités) plutôt que déclarer ouverte la chasse au Bayrou.

     

     

  • Que peut l'Europe contre le chômage ?

    J'ai envie d'entamer un cycle plus pragmatique sur mon blog, et, notamment, de partir des travaux des commissions du MoDem, afin de préciser aux lecteurs ce que l'Europe peut apporter aux préoccupations des Français, et quelles propositions concrètes font les candidats du Mouvement Démocrate sur ces dernières. Il faut toutefois garder à l'esprit que le travail des commissions n'est pas le programme définitif du MoDem pour les élections européennes, mais les réflexions menées éclairent les axes directeurs de ce parti au Parlement européen. Il m'a semblé que l'emploi était un premier sujet de choix pour débuter. J'ai donc feuilleté le consistant rapport du groupe politique sociale du MoDem et sélectionné des extraits significatifs. La présentation de ce travail sera l'objet de trois à quatre notes sur ce blog, et peut-être quelques autres sur le Post.

    Je précise que les déclarations de François Bayrou et de Marielle de Sarnez, ainsi que le dictionnaire pour aimer l'Europe qu'elle a écrit, complètent et corroborent avantageusement les propositions qui figurent ci-dessous.

    La politique sociale est un corollaire du marché unique.

    Au cours des cinquante dernières années, l’Union européenne s’est efforcée de créer un marché unique européen des biens et des services, elle doit aujourd’hui créer un marché européen du travail. A présent, les travailleurs ont eux aussi besoin d’harmonisation, garantissant un traitement équitable et égal dans toute l’Europe. Mais, le travail précaire augmente dans l’Union européenne. La pression actuelle en faveur de la « flexicurité » sur le marché de l’emploi n’est acceptable que si elle améliore la qualité du travail. Comment garantir une concurrence saine entre les entreprises européennes si certaines d'entre elles peuvent s'affranchir du respect de règles minimales en termes de salaires, de temps de travail, de congés ou de licenciement ? De vives inquiétudes se sont exprimées quant à l’impact des récentes décisions de la Cour de justice européenne sur les conditions de travail et de vie des travailleurs en Europe, notamment au regard du droit des syndicats à exercer leur mission de défense des salariés.
    Il faut aujourd’hui :
    - réviser la Directive concernant le détachement de travailleurs pour garantir un traitement égal des travailleurs migrants et locaux. Le Parlement européen a traité de ces questions dans le rapport «Défis pour les conventions collectives dans l'UE » adopté à une large majorité en octobre 2008. Le MoDem partage l'avis des syndicats européens sur la nécessité d'un nouveau débat démocratique sur les éventuelles lacunes ou incertitudes quant à l'application de la directive. La directive ne s'applique pas, par exemple, dans le cas où les droits des salariés sont définis par des conventions collectives qui ne sont pas d'application générale ;
    - veiller à la bonne application de la directive « sanctions », qui définit des sanctions à l’encontre des employeurs d'immigrants illégaux.

    Une politique de l’emploi adaptée à la crise

    Depuis mars 2000, l’Union européenne définit ses politiques conformément aux objectifs de la stratégie dite « de Lisbonne », qui établit un cadre d’action jusqu’en 2010. La stratégie de Lisbonne visait spécifiquement à une relance économique, mais aussi sociale et environnementale. Elle cherche à renforcer la compétitivité européenne, non pas en misant sur le dumping social, mais en investissant dans une société basée sur le savoir et la productivité. L’Union « s’est fixée un nouvel objectif stratégique pour les dix prochaines années : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

    La Stratégie de Lisbonne définit des objectifs spécifiques : un taux d’emploi global de 70 % d’ici 2010 ; un taux d’emploi de plus de 60 % chez les femmes ; un taux d’emploi de 50 % chez les travailleurs seniors ; une croissance économique annuelle d’environ 3 %. Ces objectifs devaient être atteints par une série de politiques comprenant un dosage judicieux de politiques macroéconomiques favorables à une croissance élevée, à l’achèvement du marché intérieur, à l’investissement dans les personnes et à la lutte contre l’exclusion sociale. Les dirigeants de l’Union européenne se sont engagés à viser le plein-emploi en Europe, dans une société respectant les choix personnels des femmes et des hommes.

    Bien avant la crise actuelle, un rapport d’évaluation à mi parcours concluait, en 2005, que les résultats étaient décevants et qu’il était fort peu probable que l’Union européenne atteigne ses objectifs en 2010, principalement par manque de volontarisme politique. Il mettait en exergue un agenda surchargé, une mauvaise coordination et des priorités contradictoires. Il constatait aussi que la réforme structurelle était devenue une expression codée pour désigner la dérégulation et l’affaiblissement des droits des salariés, et notait que les politiques devraient plutôt aider les salariés à faire face aux changements structurels (en investissant dans les compétences et la productivité au lieu de déréguler les marchés du travail).

    Aujourd’hui, avec la crise mondiale et la récession européenne, il faut prendre acte de l’échec de la Stratégie de Lisbonne et lancer une nouvelle stratégie qui ne soit pas exclusivement orientée vers les réformes économiques, mais qui se donne pour priorités l'accès de tous à un emploi de qualité et de parvenir à garantir une croissance durable. La Stratégie de Lisbonne devrait être renommée "Stratégie pour l'emploi et une croissance durable" Au moment où le chômage repart partout en Europe, où la crise économique risque d’éroder tant les solidarités collectives que, faute de ressources, les solidarités de proximité, il faut également pousser les gouvernements européens à définir des objectifs chiffrés début 2010 au plus tard en termes de revenu minimal (et non de salaire). Ces objectifs respecteront les niveaux de vie dans chacun des États membres. Les États doivent intégrer ces objectifs dans une approche plus globale de la lutte contre la pauvreté, ce qui suppose de traiter la question des bas salaires et des actifs pauvres et d’d'améliorer les taux d'emploi totaux, en comblant le fossé entre le taux d'emploi chez les hommes et chez les femmes.

    L’Europe doit renforcer les garanties collectives des travailleurs

    La vocation première des institutions européennes est de définir une politique partagée, fondée sur des valeurs. Le développement d'un droit du travail cohérent, fruit de la recherche d'un équilibre entre la garantie d'une protection des salariés et le respect des contraintes des employeurs, doit ainsi constituer une des lignes de force de la construction européenne à l'avenir. L’Europe doit permettre aux acteurs de résister à la fragmentation excessive du marché du travail. De nouvelles formes de travail sont en train d'émerger en Europe de trois façons différentes : contrats atypiques (40% des contrats signés : temps partiel, CDD, travail intérimaire, apprentissages...), autoemploi et nouveaux modes d'organisation (travail de nuit, travail détaché, temps de travail discontinu...). Il en résulte une fragmentation excessive des marchés du travail et des inégalités de traitement en droit, notamment en matière de santé et de sécurité au travail, d'indemnités, ou de représentation dans le dialogue social. Il importe donc aujourd’hui de :
    - réviser le cadre législatif pour adapter la représentation des intérêts des travailleurs aux nouvelles formes de travail. La directive Information et consultation des travailleurs doit être revue ;
    - repenser l'organisation du dialogue social aux niveaux nationaux et européen pour intégrer les nouvelles formes de travail ;
    - prendre en considération la diversité des formes de travail dans les politiques sociales et assurer une égalité de traitement effective

    Un des sujets importants dans le débat européen actuel concerne la place respective de la négociation collective et des accords de gré à gré entre le salarié et l’employeur. Pour que l’Europe soit perçue comme protectrice pour les populations, elle doit privilégier les garanties collectives, en matière de durée maximale hebdomadaire de travail par exemple, et donc limiter les dérogations ouvrant la voie aux « accords » salariés – entreprises. L’Union européenne doit promouvoir un cadre commun protecteur pour l’organisation du temps de travail. Au niveau européen, l’encadrement du temps de travail est un puissant signal quant au modèle social que nous souhaitons promouvoir à l'avenir. Il est impératif que la recherche de la compétitivité ne se fasse pas au détriment des populations les plus fragiles ou des droits sociaux. S’il est utile que les entreprises puissent bénéficier d'une dose de souplesse dans la gestion du temps de travail, une plus grande flexibilité n'est pas incompatible avec un niveau élevé de protection de la santé et de la sécurité des salariés. L'équilibre nécessaire impose la définition de normes minimales, de normes de sauvegarde, ainsi que des contrôles adéquats.

    Le débat sur la directive temps de travail et la position du Modem

    Le débat entre le Parlement et le Conseil en ce qui concerne la révision de la directive sur le temps de travail de 1993 est caractéristique à bien des égards :

    • il marque les progrès de l’intégration européenne au niveau des acteurs sociaux : les partenaires sociaux des différents pays mettent à profit la confrontation des expériences nationales ;
    • il révèle aussi les protections offertes par l’Europe : même si le débat est délicat, la révision de la directive est rendue nécessaire par le fait que, dès l’origine, on avait prévu le caractère provisoire des dérogations ;
    • le compromis envisageable souligne les contraintes d’un système de codécision. En même temps, il faut en permanence garder à l’esprit le chemin parcouru et la relativité des positions des acteurs européens sur la scène de l’Europe sociale : ce ne sont pas les mêmes pays qui sont en pointe sur tous les sujets.


    Et pourtant, on a volontiers confondu, en France, les avancées réelles de la Directive européenne Temps de Travail avec de fallacieux arguments visant à justifier les évolutions internes de la législation française. La durée maximale hebdomadaire fixée à 48 heures au niveau européen sert aujourd’hui de prétexte à un effacement progressif de la norme nationale en matière de temps de travail. On confond ainsi, pour des motifs politiques internes, la définition de maxima et la réalité de ce qui est proposé. En adoptant par 34 voix pour, et 13 contre, le rapport de l'Espagnol Alejandro Cercas, les députés de la commission de l'Emploi et des Affaires sociales ont rejeté les tentatives des États membres d'autoriser un employeur à déroger à la limite légale des 48 heures de travail hebdomadaire avec l'accord individuel du salarié. Ils ont rétabli la position initiale du Parlement.

    279500663.2.jpgPour Bernard Lehideux, «l'opt-out va totalement à l'encontre d'un droit européen du travail, protecteur des salariés, que nous construisons pas à pas depuis des années. Il faut être bien naïf pour croire que le salarié est dans une relation d'égal à égal avec son employeur. Dans la très grande majorité des cas, lorsque l'employeur demande au salarié d'envisager une dérogation à la limite légale du travail, ce dernier n'a pas la possibilité de refuser. Cette situation est devenue inacceptable, et il faut en sortir, même si une période de transition est envisageable.» Bernard Lehideux a également voté pour que l'ensemble du temps de garde, notamment dans le cas des professions médicales, soit considéré comme du temps de travail.

    La prochaine note portera sur la flexisécurité.

  • Créer deux millions d'emplois !

    J'ai lu avec attention l'appel du 02 mai, dont j'ai pris connaissance via la lecture du blog de Marc Vasseur. J'ai vu qu'y figuraient des propositions de Corine Lepage que je soutiens de longue date ici, et que Marielle de Sarnez (euro-députée MoDem) avait aussi signé cet appel.

    Cet appel propose d'organiser un Grenelle de l'emploi afin d'examiner les propositions faites par des collectifs, des associations, des syndicats et des mouvements politiques afin de parvenir à créer deux millions d'emploi. Cette approche à la fois coopérative et en même temps "concurentielle" est la bonne de mon point de vue.

    Dans les temps troublés que nous vivons, voilà une initiative constructive et conforme à l'idée que je me fais de la responsabilité politique en temps de crise. Soutenir l'appel, cela ne signifie pas soutenir toutes les propositions qui figurent dans l'appel. Cela signifie soutenir simplement le fait qu'elles soient débattues.

    Ce sont les propositions de Cap21 et de Corine Lepage (donc du MoDem aussi) qui ont ma préférence. En effet, j'estime que ce sont les seules propositions qui allient créations d'emploi et inovation au sens schumpeterien de ce  mot. Le seul, à mes yeux, parmi toutes les propositions faites, à amorcer une véritable et nécessaire révolution industrielle.

    Toutefois, tout vaut le coup d'être examiné de près, et je suis le premier à penser que les bonnes idées existent partout. Le tout est d'en faire la synthèse la plus efficiente possible.

  • Que faire pour nos ouvriers et notre industrie ?

    Il ne se passe pas un jour ou presque sans que j'entende parler de licenciements. L'industrie plus que tous les autres secteurs est touchée. Ce sont des milliers d'ouvriers et d'employés qui passent ainsi à la trappe. Et quand je pense à eux, je suis pâle. Comment les aider ? Que faire ? J'imagine ceux qui viennent d'acquérir leur maison sur emprunt et qui vont devoir la revendre dans l'actuel marasme immobilier. Et ceux qui viennent de mettre au monde un enfant. Et ceux qui ont une personne à charge, père, mère, et cetera...ou qui voudraient payer les études de leurs enfants. Bref, il y a un drame humain qui se joue à chaque fois et auquel je ne sais qu'apporter comme réponse en dehors des bonnes paroles convenues. Les séquestrations ? j'y vois surtout l'énergie du désespoir de ceux qui ont tout perdu. Imaginez-vous un instant : vous aviez une situation, un emploi sûr, qui ne payait pas si mal, vous aviez 26 ans de boutique, et du jour au lendemain, vous voilà débarqué parce que votre entreprise perd de l'argent, ne vend plus ou a besoin de reconstituer ses marges.

    Mais qu'est-ce qu'ils vont faire tous ces gens-là, sans emploi ? La seule perspective, me semble-t-il, c'est de relancer globalement la machine, d'où l'idée du MoDem d'un grand emprunt européen de 3% du budget de l'Union pour soutenir l'activité économique. Je pense que le plan de Sarkozy et Fillon essaie de sauver les meubles en tentant de conserver vivante l'industrie automobile et en colmatant le navire qui fait eau de toutes parts avec ce qu'il y a sous la main (c'est à dire pas grand chose).

    Le chômage qui va exploser aggravera dans des proportions délirantes les déficits des comptes sociaux. Balladur et Séguin, qui sont désormais relativement dégagés de la politique politicienne, l'ont compris et n'hésitent désormais plus à annoncer sans fard qu'il faudra accroître les impôts. Oui, mais sur qui ? Sur les bénéfices des entreprises déjà fragilisées ? le gouvernement s'y refuse. A raison. Ce serait briser le moindre espoir de reprise via leur compétitivité ! sur les particuliers ? Baisse de la demande intérieure assurée. Or, la demande intérieur soutient l'activité autant que les exportations.

    Réorienter toutes les aides publiques et la fiscalité vers les nouvelles industries et énergies, comme le suggère Corine Lepage ? Certes, bonne idée, mais en combien de temps ? Une telle mutation ne peut se produire que sur plusieurs années, et les dommages collatéraux sont inévitables ! Et que deviendront les ouvriers qui produisaient des moteurs diesel si du jour au lendemain on leur demande de fabriquer un moteur à hydrogène et qu'ils ne savent pas le faire ? Que se passera-t-il si l'amorce d'une nouvelle consommation durable ne prend pas ?

    Pour ma part, quitte à taxer quelque chose, autant que ce soient les services, et de préférence ceux qui ne peuvent être délocalisés (pas de risque de concurrence ainsi). Jean Peyrelevade, conseiller économique de François Bayrou, observe dans son livre, l'échec historique de Nicolas Sarkozy, que c'est l'industrie qui apporte la plus forte valeur ajoutée. C'est donc elle qui peut le plus sûrement financer notre croissance économique.

    Pour développer les nouvelles énergies et la croissance verte, idéalement, il nous faudrait une sorte de MITI vert, à l'instar de ce qu'a fait le Japon dans les années 70 et 80 pour le développement de son industrie de pointe. Une sorte de super-ministère qui rachète de manière systématique tous les brevets innovants et les met à disposition moyennant des coûts abordables et flexibles à un tissu de PME oeuvrant dans les secteurs ad hoc.

    Et pour nos ouvriers, il faudrait que nos Pôle-emploi centralisent les demandes de l'industrie et s'adressent au CNAM ou à des CFA pour des formations courtes accélérées. On pourrait imaginer un système où dans un bassin industriel, les entreprises feraient remonter des demandes de formation au pôle-emploi qui répercuteraient alors sur les CFA et les CNAM les besoins. Tout ceci pourrait être organisé au niveau de la Région, comme le suggérait Christian Blanc dans la Croissance ou le Chaos.

    J'ai lu enfin la tribune de Dominique de Villepin dans le Figaro, dont je partage pas mal de points de vue (pas tous) mais, je me suis arrêté sur sa proposition de lancer une politique industrielle commune. Cela m'intéresse, parce que je me demande si ce n'est pas le prochain défi de l'Europe. Je ne pense pas que la PAC pourrait exactement servir de modèle pour une telle initiative, mais, elle a montré la voie puisque les Européens ont su s'unir pour la maintenir des origines jusqu'à nos jours.

    Cela dit, pour revenir au plus près des préoccupations de nos concitoyens, je citerai ce que disait très justement Robert Rochefort, directeur du CREDOC et tête de liste MoDem aux élections européennes lors de la convention du MoDem "la France et l'Europe face à la crise"

    Finalement, pour beaucoup de Français des classes moyennes, l'image qu'ils ont aujourd'hui de notre société, c'est celle d'un train tiré par une locomotive poussive, qui n'a pas l'énergie que l'on aimerait qu'elle ait et, dans ce train il y a des wagons et ces wagons représentent la structuration économico-sociale.  La structuration sociale de notre société dans le premier wagon qui est juste derrière la locomotive, c'est le wagon "première classe". C'est un wagon dans lequel cela ne se passe pas trop mal. Les plats servis sont encore tout à fait succulents. C'est évidemment, dans le contexte actuel, le wagon de ceux qui, grâce au bouclier fiscal, se sont faits rembourser plus de 360 000 €. Dans tout le reste du train, il y a les wagons des classes moyennes, des classes intermédiaires et, enfin, il y a les wagons des pauvres. [...] Finalement, la question qui préoccupe beaucoup de nos concitoyens, c'est de savoir si le train va lâcher progressivement les wagons qui sont ceux, d'abord en queue du train, puis un peu moins en queue et, selon la position où l'on est, que l'on occupe dans ces catégories moyennes, est-ce que l'on va être dans un wagon qui va être lâché avec le train qui va continuer sans ce wagon-là ?

    Robert Rochefort a je crois très exactement résumé le questionnement de fond des Français. Ce devrait être à mon avis la priorité absolue de tous les partis que de répondre en priorité à ce questionnement à l'occasion des élections européennes.

  • Total a AUSSI une responsabilité citoyenne et éthique (réponse à LOmiG)

    J'ai lu avec attention la note de LOmIG (Expression Libre) dans laquelle il reproche à Laurent Wauquiez sa réaction quand ce dernier a appris la suppression de 550 postes par Total. Il estime que le propos de Laurent Wauquiez est totalement démagogique et que cela ne le regarde pas. Évidemment, en tant que libéral, je n'aime pas trop les empiètements du pouvoir politique sur les firmes, par principe, parce que les entreprises n'ont pas vocation à être subordonnées aux pouvoirs politiques, mais mon point d'accord avec lui s'arrête là.

    Bien sûr, in fine, les entreprises font ce qu’elles veulent, mais dégraisser 550 emplois avec des milliards d’euros de bénéfices, ça fait un peu tâche par les temps qui courent.

    L’image que je me fais d’une entreprise, à titre personnel, ne se limite pas au seul aspect économique et comptable : sa valeur humaine au sens humaniste de la chose compte.

    Pour ma part, je ne m’arrête plus actuellement dans les stations Total. c’est ma manière de faire valoir mon mécontentement de consommateur.

    Les entreprises ont une responsabilité citoyenne au même titre que les individus dans un pays. Autant je ne demande pas à une entreprise lourdement déficitaire ou aux perspectives très sombres de se suicider, autant, en temps de crise tout au moins, une entreprise florissante peut-elle faire quelques efforts.
    Il s’agit là d’une question éthique : ceci ne change rien à tout le bien que je pense de l’économie de marché. L'éthique n'est pas le privilège dde l'individu citoyen. L'entreprise aussi a une responsabilité sociale. Libre à elle de l'exercer bien sûr, et je dénoncerais toute forme de pression politique qui viserait à ce qu'elle agisse ainsi, mais il ne me paraît pas inutile de leur rappeler l'existence de cette responsabilité. Ce qu'a dit Laurent Wauquiez, très précisément, c'est ceci :

    «Qu’un groupe comme Total, qui fait plusieurs milliards de bénéfices, ne soit pas capable dans cette période d’avoir un comportement exemplaire en termes d’emploi me reste en travers de la gorge”, a lancé Laurent Wauquiez. Pour le secrétaire d’État à l’emploi, “Total ferait mieux pour son image d’essayer d’avoir un comportement exemplaire en disant : En cette période de crise, on garde tout le monde, on ne fait pas de suppressions d’emplois. Ils feraient mieux de corriger leur comportement rapidement.»

    Cela dit, il ne tient qu'à la majorité politique de Laurent Wauquiez de promouvoir une autre politique énergétique favorisant d'autres énergies, moins polluantes et aux sources stratégiquement plus sûres. Corine Lepage  trace régulièrement les grands principes d'une relance verte. C'est ce que proposent aussi François Bayrou et le MoDem...

  • Seniors, le label de qualité

    L'histoire se déroule dans une petite commune de la manche. Le maire local recherche un employé municipal pour de menues tâches. Tout aussi sec, il contacte l'ANPE. Parmi les différents candidats auditionnés, il y a un ancien indépendant, âgé de plus de 50 ans. Seulement, l'ANPE fait de la résistance et tente de placer en force des "jeunes". Ben oui, l'indépendant ne touche pas d'indemnités pour son chômage, et en plus, c'est un "vieux". Mauvaise opération financière pour l'ANPE, et puis placer des jeunes, ça fait bien. Mais voilà, le maire est un dur à cuire, et il se fâche tout rouge. Il obtient enfin gain de cause, après s'être déplacé en personne là-bas et arrosé députés et conseillers généraux de courriers outrés.

    L'histoire ne s'arrête pas là. Le bonhomme est un ancien restaurateur. Il a le goût de la propreté, des bons plats et des choses bien faites. Devenu employé communal, les locaux municipaux retrouvent une seconde jeunesse, briqués et nettoyés qu'ils sont chaque jour. Enfin, à chaque festivité, l'homme prépare des petits toasts, avec tout le talent qui est le sien.

    Dans le village, on n'a de cesse de se louer d'un recrutement d'une telle qualité.

    Ceci n'est pas une fable, mais une histoire vécue et récente.

    Je sais que le gouvernement tente de légiférer sur l'emploi des seniors. Ce n'est pas nouveau, c'est un serpent de mer de la plupart de nos derniers gouvernements. C'est un problème de mentalité, dans lequel les médias jouent un rôle extrêmement néfaste depuis fort longtemps. C'est à mon avis une conséquence, entre autres, du jeunisme ambiant. IL faut noter que les différents gouvernements n'ont considéré ce problème que sous l'angle économique et budgétaire, jamais sous l'angle sociétal. En ce sens, les dernières mesures prises ne visent qu'à ne plus payer d'allocations aux seniors chômeurs, non à véritablement les remettre en selle.

    Nos sociétés obsédées d'efficacité s'imaginent les seniors comme des vieilles machines toussotantes et cahotantes. Pourtant, qui n'a pas expérimenté, dans le domaine de l'artisanat, par exemple, le savoir-faire du vieil artisan rompu à son métier ? Et dans les tâches administratives, celui qui connaît les rouages des maison dans lesquelles il évolue sait généralement bien mieux que le jeunot ou le quadra arrogant où trouver l'information.

    Alors, certes, ils coûtent plus cher : mais il vaut mieux payer une seule fois plus cher que deux fois ce qui a été mal fait. De surcroît, le surcoût n'a pas de caractère systématique. Il faudrait, en France, que l'on apprenne à juer sur les qualités réelles et non sur les apparences, comme trop souvent on tend à le faire. Il faut imaginer qu'il y encore peu, les concours de la fonction publique étaient fermés au plus de 45 ans. On pourrait leur proposer peut-être une euthanasie gratuite, tant qu'on y est...!

  • Industrie : on recrute !

    En dépit de la crise, l'emploi résiste dans l'industrie, et même bien ! 100 000 emplois en attente dans ce secteur, particulièrement dans la métallurgie. L'UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) a ouvert un portail de recrutement. Les emplois recherchés vont de l'ouvrier qualifié à l'ingénieur. On trouve, au passage, beaucoup d'offres d'emploi sur ce même portail. A lire, l'instructif article du Figaro sur ce sujet.

    Cela dit, je suis très inquiet tout de même pour l'industrie en France. J'ai le sentiment que c'est un secteur mal-aimé et victime de préjugés alors qu'il regorge d'opportunités.

    Dans le livre de Jean Peyrelevade, Sarkozy, l'erreur historique, il y a de nombreuses réflexions sur l'état de l'industrie en France, particulièrement à partir de la page 183 dans le chapitre les voies du redressement. Il y relève que l'industrie est le secteur décisif pour la compétitivité de la France et dénonce le discours "post-industriel" qui vante les mérites de l'économie immatérielle et des services au détriment de l'industrie, bien évidemment.

    On aurait pu s'attendre à ce que les pouvoirs publics accordent une attention particulière à l'industrie : absolument pas ! c'est le secteur le plus taxé, celui sur lequel les pélèvements fiscaux et sociaux sont les plus lourds ! Les prélèvements totaux sont de 35% sur l'industrie quand ils n'atteignent que 27% sur les services.

    François Bayrou a fait valoir, lors des présidentielles, combien il convenait de faciliter la vie des PME. Mais, je crois qu'il faut affiner ce discours, et viser spécifiquement les PMI. L'industrie ne représente plus que 20% de notre PIB (29% en Allemagne, et 22% en Grande-Bretagne, dont on dit pourtant qu'elle est en voie de désindustrialisation !!!).

    Il y a donc un véritable effort à faire en faveur de l'industrie, et, tant qu'à faire, en particulier pour le développement de l'industrie verte, quasi-inexistante en France.

    Savez-vous ce qui me frappe ? C'est que lorsqu'on visite le site du Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, on y trouve qu'une seule fois le mot "industrie" et très peu d'informations sur ce sujet. L'industrie est le parent pauvre des priorités politiques, et c'est pourtant un secteur-clef pour nous. Éspérons que les pouvoirs publics finiront par le comprendre et lui prêter l'attention qu'il mérite !

     

  • Mesures pour l'emploi : un sentiment de déjà vu pour Bayrou

    François Bayrou estime que les mesures sur l'emploi annoncées par Nicolas Sarkozy donnaient l'impression d'avoir été entendues 10 fois sous les gouvernements précédents et qu'on allait refaire ce qu'on avait défait. "Ce sont les mêmes recettes. Elles peuvent être, ici ou là, pas inutiles. Mais ce qui reste au bout du compte, c'est qu'on va refaire ce qu'on avait défait, en attendant j'imagine de défaire ce qu'on aura refait. C'est l'éternel retour des solutions classiques dont l'ampleur est d'ailleurs assez faible par rapport à la crise qui arrive. Car 100.000 emplois aidés, à supposer que ces chiffres soient réels, ça n'est pas davantage que l'augmentation des demandeurs d'emplois sur deux mois". Il a également relevé "le contraste entre les moyens que devrait exiger le suivi personnalisé des personnes qui cherchent un emploi, et la baisse annoncée des moyens" qui lui sera accordé. En revanche, François Bayrou porte un jugement plus favorable sur le contrat de transition professionnelle, qui peut, selon lui, "ne pas être inutile lorsqu'il sera généralisé", tout en demandant: "Dans combien de temps? On retombe sur la question des moyens".

  • L'art de ne pas trouver un emploi

    Stressés, nerveux, déprimés, ce matin ? Je vous offre une franche tranche de rire signalée par le sympathique et pittoresque blog Oui et Non : cela se passe ici, et même très précisément, . Il s'agit d'un jeune artiste quelque peu original, Julien Prévieux. Il a cherché pendant pas mal de temps un emploi en vain. Alors il a eu une idée excellentissime (même si très peu efficace pour trouver un emploi) : au lieu de répondre aux annonces par des lettres de motivation, il a envoyé des lettres de non-motivation ! Pour donner un avant-goût du genre, la première annonce est celle d'un Intermarché qui recherche un responsable de secteur alimentaire ; commentaires de Julien Prévieux dans sa réponse : il signale une coquille dans l'annonce initiale, informant l'auteur de l'annonce qu'il doit y avoir une coquille. En effet, il ne comprend pas le rapport de cause à effet entre l'envie de réussir et un salaire à 65% du SMIC durant 6 à 9 mois. Et il suggère à l'auteur d'éviter à l'avenir ce genre de bévues. Hilarant, surtout quand on lit, juste à côté, la réponse de la directrice adjointe de la grande surface. Plus loin, à une annonce d'agent administratif, il répond qu'il ne dispose pas d'assez de temps libre pour assumer la fonction. Pour un métier de coupeur de verre, il renvoie une lettre indignée invitant l'entreprise à se moderniser et énumérant tous les métiers disparus, au nombre desquels il estime que le coupeur de verre devrait figurer. Tout est de ce tonneau, et ceux qui vont lire le recueil vont bien rigoler. Le recueil est publié aux éditions de la découverte. Il ne coûte que 9.90 euros seulement. J'ai été tellement enthousiasmé que je viens de le commander à l'instant à mon libraire. Je pense que j'aurai l'occasion de parler à nouveau de ce livre dans la catégorie "lectures" de ce blog très prochainement :-D

  • Que se passe-t-il au Relais du bois de Boulogne ?

    Tiens...je me promenais tranquillement du côté du pré Catalan dans le Bois de Boulogne cet après-midi, et, en passant près du Relais du Bois de Boulogne (il s'agit d'un restaurant), j'ai constaté que l'établissement était fermé, et que des banderoles avaient été accrochées sur les fenêtres : on y lisait notamment que le personnel du Relais était en grève et très en colère, non contre la direction, mais contre la mairie de Paris : en effet, la municipalité a apparemment décidé la fermeture de ce restaurant, d'où l'inscription "personnel au chômage" sur l'une des banderoles.

    Sur le coup, cela m'a étonné, parce que je ne vois pas comment une municipalité peut faire fermer un restaurant. Du coup, un petit tour sur la Toile, et je suis tombé sur le site du Relais

    C'est là que j'ai appris que le lieu est en fait une concession (sans doute de la mairie). Cela sent le coup de Traflagar à plein nez, cette histoire. Hélas, je n'ai pas plus d'informations sur le sujet, et il semble bien que je vais être le premier à  signaler cet évènement sur la Toile.

    C'est sans doute la nouvelle manière de Delanoë de lutter contre le chômage à Paris. Toujours est-il que j'aimerais bien connaître le fin mot de l'histoire, et que j'espère que les intéressés vont se manifester...