Je n'ai cessé de dénoncer la bêtise crasse que sous-tendait dans notre pays la réforme des rythmes scolaires. A Paris, cela vire à la catastrophe et le MoDem s'en aperçoit enfin. Ce n'est pas faute d'avoir alerté ici sur ce blogue en amont.
Dans ce pays, de toutes façons, il y a une tradition moutonnière inquiétante avec une certaine forme de buzz médiatico-intellectuel. Les Roms en font les frais actuellement, mais, dans le domaine de l'éducation, il a suffi que l'Académie de médecine rende un rapport particulièrement mal pensé et renseigné sur la fatigue des enfants à l'école pour que la machine s'emballe avec une absence de réflexion et de remise en question TOTALE.
J'ai une confidence à faire : j'ai deux enfants en maternelle et primaire à Paris et ils ne sont pas fatigués par ces nouveaux rythmes à la con. Savez-vous pourquoi ? Parce que j'investis un max d'argent dans leur bien-être. Tout d'abord, ils ont à cinq minutes de leur école à pied et ensuite, une baby-sitter va les chercher deux midis par semaine pour qu'ils puissent déjeuner, jouer et se reposer tranquillement puis, quand ils finissent l'école à 15 heures, même chose.
Tout cela me coûte évidemment bonbon. Grâce à Delanoë et Hidalgo qui ont voulu faire du zèle, mes frais de garde ont connu une hausse vertigineuse.
Vous voyez, c'est ce que je dis souvent : Hidalgo peut bien promettre de ne pas accroître les impôts, oh, ça oui. Mais vous dépenserez quand même plus à cause de tous les frais annexes que généreront les mesures socialistes.
Quant à l'UMP, elle a une autre idée débile, qu'elle partage avec l'UDI et hélas le MoDem : réduire les vacances d'été (qui ont perdu déjà trois semaines en trente ans). Encore une crétinerie qui va carboniser nos enfants et empêcher les lycéens de trouver des petits boulots d'été puis de goûter un repos mérité.
Pour ces putains de rythmes à la con, j'espère un aggiornamento du MoDem, mais le chemin sera long. J'ai eu plusieurs fois la discussion avec Jean-François, pas moyen de la convaincre du bien-fondé de mon argumentation et il a finalement soutenu cette réforme idiote. Je vais être un peu sec avec Jean-François pour lequel pourtant j'ai beaucoup d'estime, mais je n'en reviens pas qu'il ne se soit pas un seul instant posé la question de la fatigue des enfants. Cela m' semblé évident. Est-ce que vous pouvez croire une seule seconde que des enfants vont être moins fatigués sous prétexte que le temps d'école supplémentaire se fait sous la forme d'ateliers dits "ludiques" ? Évidemment non, cela coule sous le sens. La seule question que Jean-François a soulevé, c'est celle de la gratuité des ateliers...
Il ne faut rien espérer de l'UDI, ils ont marché des deux pieds avec un bel ensemble dedans. Finalement, une position relativement sensée, c'était celle d'Hervé Morin suggérant de s'en remettre à chaque communauté scolaire pour fixer son organisation, en demeurant bien sûr dans un cadre national. Bayrou avait (un peu seulement) commencé à comprendre que cette problématique était une fumisterie il y a six mois, mais il y a encore du chemin avant qu'il fasse marche arrière toutes sur le sujet.
Aujourd'hui, ce n'est pas d'une nouvelle concertation pour informer dont on a besoin, comme le réclame Marielle, mais d'un rejet massif et d'un engagement à ne pas reproduire les mêmes bêtises l'année prochaine. Évidemment, pour dézinguer cette réforme, il faudra l'attaquer au plan national. Vaste programme qui demandera de l'énergie et de sérieuses remises en question.
Pendant ce temps-là, évidemment, plus personne n'aborde les vrais problèmes de l'école : le fait que les enfants en sortent sans savoir lire ni écrire, par exemple, ce qui interpelle tout de même.