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Sacré Peillon...Et si on posait les vraies questions à l'école ?

Le Peillon est un créature politique improbable : c'est déjà la m.... dans la réforme qu'il propose et il en ajoute une seconde couche.

Je suis fasciné de voir à quel point la question des rythmes scolaires brouille le paysage pédagogique au point d'effacer toute pensée construite.

L'unaninisme imbécile qui s'est emparée de tous nos corps intermédiaires n'est pas rassurant. Droite, gauche, centre, académie de médecine, syndicats enseignants, associations de parents, sur le fond, tous sont d'accord. Ils ne font que diverger sur la mise en oeuvre.

On  nous assure que les vacances d'été sont trop longues et que cela pèse sur les résultats scolaires de nos enfants : ah bon ? Pourquoi la Finlande prévoit deux mois et demi de vacances l'été dans ces conditions ?  Pourquoi à la fin des années 70, à une époque où une partie conséquente des enfants savaient encore lire et écrire, on comptait le même nombre de jours qu'en Finlande ? 

Cette réforme imbécile va bousculer non seulement l'organisation de l'école elle-même, et sans doute pas de la manière la plus heureuse, mais aussi celle de la vie des familles, des enfants et jeunes gens. 

Avec le zonage, comment feront les parents séparés, les cousins qui veulent se revoir, les lycéens qui veulent travailler l'été, l'économie du tourisme dont la baisse de revenus se traduira en réductions d'emplois, les entreprises qui devront réorganiser tous les congés sachant que le mois d'août n'est pas réputé une grande période d'activité ? Et les enfants qui devront se rendre dans des classes surchauffées, dans le sud de la France par des températures de 30 ° ? Que diront les enseignants : accepteront-ils de travailler deux semaines de plus pour aucune compensation alors que leur pouvoir d'achat régresse depuis 10 ans et que leur grille indiciaire est bloquée ?

SOS éducation que je n'ai guère vu inspirée sur la question des rythmes scolaires depuis le début de ce sujet se décide enfin à tirer la sonnette d'alarme et à dénoncer le leurre : plus que tout, c'est l'organisation et les méthodes pédagogiques qui peuvent renverser la vapeur dans notre école déclinante. L'association rend compte d'une expérience intéressante en Angleterre qui a consisté à appliquer strictement la méthode syllabique avec des groupes de niveau dans la langue maternelle au sein de chaque classe dans des quartiers défavorisés afin d'assurer à tous l'acquisition de la lecture et de l'écriture. Les résultats étonnants auxquels sont parvenus les Anglais battent en brèche nos idées reçues sur l'hétérogénéïté.

A ses débuts, j'ai entendu le MoDem et surtout Bayrou prendre en considération que c'étaient la lecture et l'écriture au début de la primaire qui étaient la clef de tout. Bayrou voulait axer son action dans ce domaine sur les premières classes, envisageant clairement de laisser toute lattitude pédagogique aux enseignants afin de sélectionner les méthodes qui marchaient.

Quelle déception de voir par la suite le MoDem emboîter le pas au pédagogisme unanimiste ambiant et s'imaginer que les rythmes scolaires étaient la nouvelle baguette magique qui allait résoudre nos difficultés et mettre fin à notre déclin.

Il existe en Europe autant de rythmes que de pays européens, et, ce qui apparaît très clairement, c'est qu'ils ne sont pas corrélés à la réussite scolaire. Peillon fait donc de l'esbrouffe pour rien.

Moi, ce qui m'effraie, c'est d'entendre des enseignants dire d'un enfant au collège qu'il n'existe plus d'issues positives pour son orientation dès la sixième : le redoublement n'étant pas souhaité sera un échec assuré et le passage sans restriction en classe supérieure l'enverra immanquablement dans les cordes. Le plus terrible, c'est de constater que les enseignants de primaire savent déjà quelles seront les victimes d'un système qui broie et oublie impitoyablement ceux qui ne s'y ajustent pas parfaitement.

Face à ce constat angoissant, partis, associations de parents et syndicats font assaut de pédagogolâtries aussi diverses que variées pour mieux noyer le poisson. Mention particulière à la FCPE qui remporte la palme de la nullité.

Une remarque à ce sujet : PEEP et FCPE verrouillent la représentation des parents dans les écoles et les collèges de manière odieuse. Si on vote, on ne peut faire autrement que de voter pour eux, et on ne peut se présenter comme délégué qu'au sein de ces deux organismes verrouillés. Leurs représentants ne tiennent aucun compte des préoccupations du parent ordinaire, ne songeant qu'à asseoir le futur de la progéniture de leurs délégués, et, pour le reste, servent de courroie de transmission aux partis dont ils sont membres. Plus encore que la PEEP, la FCPE est experte dans ce domaine.

J'aimerais que Jean-Jacques Hazan se taise. Cet individu prétend parler au nom de tous les parents d'élèves, mais je puis assurer qu'il ne parle en mon nom et encore moins d'une série de parents de toutes sortes que je connais.

En somme, ce que je vois, c'est que l'enjeu scolaire est verrouillé de partout et entre les mains d'une minorité incompétente, largement relayée par des médias à sa botte.

J'avoue que j'ai le coeur serré : notre école a longtemps été un modèle pour le monde entier. Aujourd'hui, j'en ai honte. J'ai honte de mon ministre et de la lâcheté de son administration, j'ai honte de notre recherche pédagogique, honte des associations de parents qui devraient en principe me représenter, honte de nos médias qui s'appliquent à rallumer constamment la guerre scolaire, et honte des syndicats enseignants dont la ligne ambigüe et l'adhésion au système augurent des lendemains inquiétants mâtinés de trahisons envers le corps enseignant.

J'ai honte pour mon pays, honte pour les enfants que nous abandonnons à leur sort le main dégoûlinante de bonne conscience sur le coeur.

Oui, j'ai vraiment honte et ne vois aucune raison d'espérer. J'ai juste l'ambition que mes propres enfants échappent au désastre, et c'est tout.

Commentaires

  • A mettre en parallèle avec ton billet (très bon d'ailleurs) sur la CGT et Goodyear: SNES, CGT, même combat...

  • Salut JF
    Le SNES ne me paraît pas le pire dans cette histoire mais je ne connais sans doute pas assez les syndicats enseignants

  • Tu ne connais pas les syndicats enseignants?! Ca m'étonne, parce qu'en matière d'éducation, tu as l'air en revanche de t'y connaître un max...

    Tu es visiblement l'un des minoritaires parents d'élèves (non enseignants) qui sont contre cette réforme. Pour l'avenir des gamins, hein...

    Ce projet ne date d'ailleurs pas d'hier. En 2011, Chatel a fait marche-arrière devant les grèves "préventives" des lycéens.

    http://www.lemonde.fr/education/article/2013/02/25/raccourcissement-des-conges-d-ete-le-spectre-de-la-colere-lyceenne_1838506_1473685.html

    Je préfère en rester là sur mes commentaires sur ce billet, sinon je risque de devenir désagréable.

  • Je ne vois pas comment un enseignant de CP peut être de nos jours en capacité de sélectionner une méthode d'apprentissage de la lecture qui marche.
    Je n'ai jamais entendu de leur part le moindre début de commencement d'une auto-critique sur la méthode globale malgré les statistiques à l'entrée en sixième.

  • Régis, la méthode globale n'est plus pratiquée à l'école depuis un moment!
    JF : les parents d'élèves contre cette réforme sont plus nombreux que vous le pensez. Ce sont même ceux qui sont le mieux renseignés qui s'y opposent le plus... Pour le bien-être de leurs enfants oui! Tout comme les enseignants, eux-aussi parents pour la plupart, qui savent très bien que les rythmes ne sont pas la priorité et qu'ils noient justement les autres soucis bien plus importants (programmes, rased, effectifs notamment).

  • @ Tom

    Alors, ce sont quoi les soucis de programme?

  • Et quel rapport avec les rythmes scolaires?

  • @ l'hérétique

    Désolé, mais je me crois obligé de "balancer" que suivant des rumeurs, tu sais ce que sont les rumeurs, tu es prof de lettres anciennes dans l'académie de Versailles.

    Je n'aime pas les rumeurs, et personnellement je préfère ne pas y croire.

    Confirmes-tu ou infirmes-tu, auxquel cas tu as droit à toutes mes excuses pour avoir cru ses rumeurs d'il y a plusieurs années?

    Quelle est ta profession réelle? Autant jouer cartes sur table, sinon les rumeurs continueront à avoir bon train.

  • Ah! je sens que ça va encore être une semaine fun =D
    Dès le lundi un truc aussi marrant que "le spectre de la colère étudiante" c'est de bon augure. Il ne va encore rien ce passer de la semaine, ça va ergoter sec à l'assemblée comme dab. De toute façon on ne peut pas s'en rendre compte puisque personne ne regarde LCP c'est trop chiant.

    Comme c'est trop long de dire à quel point j'en ai marre mais que, quand même, faut bien que ça sorte, je fais une liste :

    - Les ados depuis que ceux du baby boom sont plus près de la retraite que du lycée je vois mal la menace.

    - Les "étudiants du Chesnay" lol, les même qu'en 2011 quand ils ont lancé un début d'émeute à 40 pour une rumeur ? Peut-être que s'ils ont une bonne raison on sera informé qu'ils crament des bagnoles pour une fois. Faut se dépêcher de voter la lois d'amnistie qu'ils soient couvert les petits chenapans. Enfin je suis pas sûr que même en leur supprimant tous les congés ça change grand chose ...

    - Notre dette ça devient quoi sinon ? C'est encore d'actualité de faire quelque chose ou juste on attend le mur ? Tiens depuis le temps que ça dure le mariage homosexuel je serai heureux s'ils se sentent coupable d'avoir servi de diversion au racket collectif.

    - Je crois que je vais écrire un livre : "la sécu : soigne le corps, tue le moral". J'attends des papiers dont j'ai besoin pour commencer à bosser, c'est le début de la quatrième semaine et rien le lundi. Si tu te rappels bien l'héré je te l'avais déjà dit : chez moi c'est systématique les emmerdements à la CPAM.

    Sinon pour soutenir un peu ta cause l'héré moi j'ai eu des profs proche de la retraite tout le primaire, ils n'ont jamais changé leurs méthodes de travail (cad pas de méthode globale entre autre).
    Le niveau en lecture moyen à la sortie du CP c'était de lire haché en butant sur les petites exceptions de prononciations. D'ailleurs quand je suis arrivé en sixième j'étais surpris de voir que la plupart de mes camarades n'avaient pas encore une lecture toute à fait fluide.

  • @ Skunker

    Pas de diversion STP.

    On a un type, l'Hérétique, qui nous fait croire depuis des années qu'il ne travaille pas pour l'E.N. Bien qu'il défende systématiquement depuis des années les corporatismes de l'E.N, mais "sans y être"...
    Personnellement, j'ai eu vent de rumeurs selon lesquels il était prof de lettres dans l'Académie de Versailles.

    Je lui demande juste confirmation ou infirmation. Rien de plus. Parce que forcément, toute interprétation changerait quand il parle de l'E.N.

    Et c'est tout.

  • @ JF :

    Je vois mal ce que ça changerait en fait, c'est l'idée de fond de la réforme qui est crétine. Et si les parents y sont majoritairement favorable c'est que ça les débarrasse de la garderie, suffit de lire quelques commentaires pour s'en rendre compte.

    En quoi faire revenir les élèves une demi-journée de plus dans l'école qui échoue à les former le restant de la semaine pourrait changer quoi que ce soit ?
    Multipliez par 0 et vous aurez toujours 0 à l'arrivée.

    C'est clairement sur les méthodes d'enseignements qu'on doit travailler ...

  • Tout à fait d'accord avec L'Hérétique et Skunker. Tout ça c'est de l'agitation inutile et dangereuse. Une fois de plus, on passe à côté de l'essentiel et du fond du problème. Venant de Peillon qui est pourtant philsosophe de formation, deux solutions:
    - soit il est tellement content de lui-même qu'il part en vrille dans une auto-satisfaction onaniste.
    - soit il participe sciemment au sabotage ambiant, ce qui serait plus grave.

    La vraie déception pour moi est du côté du MoDem et de Bayrou dont j'attendais beaucoup sur ce sujet et qui se révèlent incapables de penser l'éducation.

    J'attendrai la publication du bouquin de FB avant de renouveler mon adhésion au MoDem mais j'ai très peur d'une posture générale et de principe. Je n'accepterai plus le flou.

  • @JF
    Cette rumeur est fausse et je n'aime pas ta manière de procéder. Je ne suis pas prof.
    Je te rappelle juste que j'ai filtré Martine parce qu'elle se permettait de communiquer des informations personnelles sur des commentateurs de ce blog.
    Je n'aime pas faire deux poids deux mesures.
    Avertissement sans frais.

  • @JF
    Au passage, il y a autre chose dans tes remarques que je n'aime pas trop : tu sous-entends que des enseignants ne peuvent pas s'exprimer comme parents aussi ?
    Pour ta gouverne, je crois savoir qu'une partie assez conséquente des enseignants sont favorables à cette réforme alors...
    @Pierre67
    ça, pour une déception...Quand je pense au projet UDF de 20069, quelle chute...Bon heureusement, il n'y a pas que l'éducation.
    @skunker
    C'est à dire que deux semaines en plus et une demi-journée supplémentaire, cela peut avoir un sens si tu réorganises la totalité de l'année. Mais ce n'est à la portée d'aucun gouvernement à l'heure actuelle, primo, et, secundo, même si cela a un sens, je doute que ce soit cela qui modifie en bien ou en mal les résultats de notre école.

  • @ l'hérétique :

    Non désolé c'est bête par essence pour un paquet de raisons.

    Regardes les lycéens puisque tu en parles : à quoi ça servirait de leur enlever deux semaines de vacances alors qu'à partir de début juin ça glande et qu'en général les deux dernières semaines ils sèchent ou vont en cours pour regarder des films ...

  • Les horaires pouvaient être réformés, mais franchement il y avait beaucoup plus important et urgent à faire...

    http://cjoint.com/13fe/CBdt6NWvMey.htm

  • Au fait, pour la méthode syllabique, je confirme cette vérité par ce que nous enseignent les neurosciences.

    MAIS ce qui est vrai pour l'enfant "neurotypique" ne le sera pas forcément pour les autres enfants. Selon le type de handicap (ex. les Troubles du Spectre Autistique) la méthode globale peut se révéler bien plus efficace. (Mémoire visuelle plus développée, voire photographique). Mon fils en est un des exemples criants.

    à lire : http://www.lire-ecrire.org/conseils-pratiques/lectures-commentees/livres/apprendre-a-lire-des-sciences-cognitives-a-la-salle-de-classe.html

  • @skunker
    Pour les lycéens, de toutes façons, avec le bac, une part d'entre eux est déjà au 15 juillet et après ils doivent s'occuper de trouver des appartements, des jobs et cetera. Pour eux, ce n'est pas tenable.
    Enfin, pas pour les 1ère et les terminales.
    Pour les secondes, en revanche, ça pourrait se discuter si tu remodèles toute la semaine en dégageant les après-midi.
    Mais je suis sûr que cela ne se fera pas comme ça et, de toutes façons, ça provoquerait tellement de perturbations pour tout le monde que ce n'est pas tenable tout court.
    Pour ma part, je suis surtout concerné par le primaire et le collège, c'est là où j'ai mes enfants.
    C'est vrai que je les vois souvent fatigués après une journée de classe et que je trouve que le temps est trop court pour à la fois qu'il se repose et à la fois qu'ils fassent leurs devoirs.
    Si on réduisait le temps de vacances mais qu'on augmentait le temps de repos considérablement pour les enfants, la réforme ne serait pas idiote, pas du point de vue des apprentissages mais de celui du bien-être des enfants.
    Le problème, c'est que 90% des familles n'auront d'autres choix que de les laisser dans les écoles et que les gamins finiront donc épuisés, cours ou pas cours. C'est chez soi qu'on se repose, pas dans une école.

  • @luciole
    SOS éducation insiste sur la méthode mais dans ce que l'association propose, il n'y a pas que cela.
    De toutes façons, la méthode globale aurait un sens si on apprenait de l'égyptien ancien mais pas avec une écriture alphabétique.

  • Il me semble que Robien s'était risqué à ce genre de réforme et finalement a fait chou blanc.

    Dans les années 50 les grandes vacances commençaient le 14 juilet jusqu'à mi-septembre. Avec les C.P. de plus en plus de parents n'envoyaient plus leurs enfants à l'école à partir du 1er juillet. C'est ainsi qu'en 1960 les vacances scolaires ont été fixées au 1er juillet. Mais aussi, si les congés scolaires étaient rythmés par les fêtes religieuses il n'y avait comme vacances intermédiaires que Noël et Pâques. Il me semble que les connaissances acquises n'étaient pas plus mauvaises que maintenant...

    Au lieu d'arrondir à 15 jours les vacances de la Toussaint, à mon sens, il vaudrait mieux les raccourcir tout comme celles de mardi-gras (février) et laisser les grandes vacances en l'état puisque de toute façon du fait des examens il n'y aura plus de cours au-delà du 30 juin sinon avant.

  • @ airlane :

    "plus de cours au-delà du 30 juin sinon avant."

    A partir du moment de l'arrêt des notes l'école/collège/lycée n'est ni plus ni moins qu'un centre aéré (ou pas).


    @ l'hérétique :

    Comme tu le décris ce serait sensé effectivement. Moins de bourrage de crânes, plus de temps pour assimiler. Ça parait logique pourtant ...

  • @skunker
    Je te parie 1 million contre 1 que cela ne se fera pas comme ça.

  • @airlane
    Si on devait raccourcir des vacances, ce serait plutôt celles de février, et, perso, je serais partant non pour une diminution d'une semaine, mais pour 10 jours en février et 10 jours en avril ou alors des vacances d'avril qui incluent systématiquement le 1er et le 08 mai.

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