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Education - Page 24

  • Par delà Bien et Mal

    C'est volontairement que je reprends ce titre fameux du philosophe Friedrich Nietzsche. Non que j'adhère forcément à toutes ses vues, mais simplement parce que ce sont les mots qui me sont venus à l'esprit quand j'ai relu l'allocution de Nicolas Sarkozy au Vatican. Ces quelques paroles en particulier m'ont heurté :

    «Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur.»

    Je suis d'ailleurs doublement opposé à cette affirmation : d'une part, parce que je ne vois pas en quoi l'instituteur devrait figurer derrière le curé et le pasteur, et d'autre part parce que je me défie au moins autant de la morale d'état, (la fameuse éducation civique me porte sur le système, par exemple, surtout quand elle se mue en apologie de la bonne conscience dégoûlinante). De manière générale, je me défie de toute organisation, politique ou non, qui aspire à définir à ma place ce qu'est le bien et le mal. Ceci n'est pas pour autant contradictoire avec l'idée que le bien et le mal ne sont pas nécessairement relatifs et qu'il existe des valeurs communes. C'est, je crois, l'effort de nombreux philosophes que de tenter de l'établir. La lecture de ces philosophes peut certainement être une bonne source d'inspiration pour nous aider à nous forger nous-mêmes une ligne directrice en la matière.

    J'approuve dont François Bayrou de s'être opposé à une telle conception du bien et du mal. Ceux qui y voient une dérive gauchiste se trompent. C'est au contraire au nom de l'individu et de la liberté que François Bayrou a réagi. 

  • Une TVA contre l'obésité infantile ?

    L'idée est insolite, mais ingénieuse, et c'est Thierry Benoît, le député UDF d'île et vilaine, qui la met en débat sur son site.

    Obésité infantile
    Que pensez-vous de la possibilité d'augmenter la TVA pesant sur les produits hypercaloriques et de réduire celle des fruits et légumes afin de lutter contre l'obésité des jeunes ?

    En député soucieux de l'usage des fonds publics, Thierry Benoït observe aussi que «La collectivité pourait économiser à long terme plusieurs milliards d’euros sur les dépenses de santé occasionnées par le traitement des différentes pathologies provoquées par l’obésité adulte.

  • Obésité infantile : le sénateur Yves Détraigne (UDF-MoDem) tire la sonnette d'alarme

    M. Yves Détraigne attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la problématique de l’obésité infantile qui croît de manière exponentielle dans notre pays.

    fa12886196a0933e4d09781817f9fc71.jpgS'agissant de la santé publique, malgré les mesures actuelles de dépistage et de prise en charge, il convient de constater que les enfants qui sont déjà en situation de surpoids important, d’après des études menées par UFC-Que Choisir, le resteront à l’âge adulte entre 20 et 50 %, et la probabilité est encore plus forte après la puberté puisqu’elle est comprise alors entre 40 % et 70 %.

    En conséquence, il lui demande quelles mesures elle envisage de prendre pour lutter contre ce problème et si elle entend, notamment, engager des actions pour rendre à l’école son rôle éducatif pour une alimentation saine et équilibrée, et lutter contre le marketing et la communication publicitaire à destination des enfants.

    Question écrite n° 02361 publiée dans le JO Sénat du 01/11/2007 - page 1973
    En attente de réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports 

     On définit généralement l’obésité par un poids représentant plus de 20 % du poids santé, ce dernier étant calculé selon l’indice de masse corporelle (rapport poids / taille). Chez l’enfant de 0 à 36 mois, on utilise la courbe de croissance pour savoir si son poids est excessif ou trop faible.

    Un enfant qui a un poids excessif ne sera pas automatiquement obèse à l’âge adulte. Toutefois, plusieurs études tendent à démontrer qu’après l’âge de 8 ans, il existe bel et bien un lien entre le poids de l’enfant et son poids à l’âge adulte.

    Plusieurs risques médicaux sont liés à un poids excessif chez l’enfant dont, entre autres :

    1. L’hypertension artérielle;
    2. La hausse des triglycérides (graisse dans le sang), augmentant ainsi les risques de maladies cardiovasculaires;
    3. Le diabète;
    4. Des problèmes articulaires (les genoux, par exemple) qui limiteront éventuellement les activités sportives;
    5. Le syndrome d’apnée du sommeil (pour les enfants très obèses), se résumant à un mauvais sommeil et à la somnolence pendant la journée, ce qui peut mener à des troubles de la scolarité en réduisant les capacités de mémorisation et d’attention;
    6. Certaines études auraient démontré un lien entre l’obésité et certaines formes de cancer;

    En plus de ces problèmes physiques, les enfants obèses sont souvent rejetés des autres enfants et sont davantage susceptibles d’avoir une mauvaise estime de soi.

    (source : Maman pour la vie

     

     

  • Mayotte, terre de désolation pour l'éducation !

    Abdoulatifou Aly, député Modem de Mayotte, évoque la situation incroyable dans le domaine de l'éducation de Mayotte :

    Il dresse un réqusitoire aussi impitoyable que désastreux : 

    - des instituteurs dont la qualification est inférieure au niveau du bac

    - un nombre insuffisant de collèges pour accueillir les élèves, au point qu'il faut organiser un concours d'entrée pour accéder en sixième, et ce, au coeur même de l'école républicaine.

    - 10% de réussite au bacalauréat !

    Une situation indigne, totalement inconnue des Français et de l'opinion. Manifestement, Mayotte est laissée à son sort, sans espoir de secours de la Métropole depuis de longues années désormais. 

  • Un député UDF-MoDem s'alarme de la sous dotation d'un collège

    C'est tellement peu courant que l'on ne peut que se réjouir avec fierté de voir un député, en la circonstance UDF-MoDem, se pencher sur les questions éducatives locales, et notamment, interpeller le gouvernement parce qu'il voit un établissement scolaire de sa circonscription en danger.

    C'est ce que Thierry Benoît, député UDF-MoDem a fait, et, pour notre part, c'est exactement ainsi que nous concevons une vraie proximité entre le député et les citoyens de sa circonscription. Intervention d'autant plus remarquable qu'elle a débouché sur des résultats concrets.

    Thierry Benoit a alerté, le 24 septembre, l’Inspection Académique de la sous-dotation horaire dont souffre le collège Thérèse Pierre à l’occasion de la rentrée 2007.

    C’est en tant que membre du conseil d’administration du collège Thérèse Pierre que le député de Fougères s’est penché sur un problème organisationnel dans les derniers jours du mois de septembre. La direction des services départementaux de l’Education nationale a en effet tablé durant l’été sur une baisse des effectifs, sans commune mesure avec la réalité. Le collège s’est vu octroyer à la rentrée une dotation globale horaire (DGH), digne d’un établissement de 412 élèves, alors que ses murs en abritent 38 de plus. 

    Cette pénurie a entraîné des crispations au sein de l’équipe pédagogique et des parents d’élèves, qui ont perturbé un conseil d’administration, le 20 septembre, afin de dénoncer le sureffectif de certaines classes. La moyenne des sixièmes et des troisièmes a atteint le seuil de trente élèves, peu conciliable avec des travaux de groupes. 

    Thierry Benoit a alerté le 24 septembre l’Inspection Académique sur ses prévisions optimistes au regard de l’évolution des effectifs du collège Thérèse Pierre ces dernières années (462 élèves en 2004, 443 en 2005, 436 en 2006). Ces prévisions ont abouti à une saturation des classes de sixième et de troisième qui sont censées accueillir des élèves handicapés. Le député a sollicité tout naturellement « l’ouverture d’une division supplémentaire en sixième et troisième, qui tiendrait compte des réalités du terrain autant que du besoin d’insertion dans le collège des élèves de l’Unité pédagogique d’intégration (UPI) ». 

    Cette intervention a permis au principal du collège d’obtenir quatre heures de cours supplémentaires lors d’une entrevue avec l’Inspecteur Jean-Charles Huchet. Elle devrait permettre le dédoublement de certaines heures de cours, bien que le statut de l’UPI nécessite des aménagements à brève échéance. Il serait souhaitable, à cet égard, que l’Inspection d’Académie augmente l’année prochaine la DGH du collège en tenant compte de l’indissociabilité des heures de cours propres à l’UPI.

     

  • Gratuité de la culture ?

    Pierre Albertini, le maire de Rouen, a ouvert sur son blog un débat sur la gratuité des musées, à la suite d'une expérience initiée en ce sens par l'actuel Ministère de la Culture. J'ai exprimé là-bas mon avis, répondant notamment à l'un des contradicteurs favoris de Pierre Albertini répondant au doux nom d'Albertinon

     Je pense qu'il peut y avoir des temps de gratuité, mais que les musées doivent demeurer payants. Déclarer que la culture doit être gratuite est une idée en soi pernicieuse : si elle gratuite, l'art aussi, et par là, les artistes également. Les Musées ont besoin d'être entretenus, et les artistes de se nourrir. L'Etat a vocation à aider les musées, mais nullement à leur interdire de générer des recettes.
    On paye une redevance télé pour regarder des âneries, on achète des jeux vidéos des fortunes, mais il faudrait refuser d'acquitter un droit d'entrée très modéré pour accéder aux musées ?
    J'y suis radicalement hostile. J'ajoute qu'une culture entièrement financée par l'état finit par perdre sa liberté et on a très bien vu ce que cela a donné dans les pays communistes, voire dans certaines communes de gauche ou de droite en France...
    Par ailleurs, certains mots usés et abusés finissent par se galvauder. Ainsi en est-il de la démocratisation de la culture. C'est que bien souvent, ses thuréfiraires , en brandissant en apparence la démocratie et la culture masquent en réalité l'apauvrissement culturel généralisé.

     Je ne suis pas le promoteur d'un art exclusivement sponsorisé, mais je ne vois absolument pas le mal à ce que le privé fasse du mécénat et utilise l'image de la culture pour promouvoir ses activités. Les plus pauvres peuvent déjà rentrer dans les musées gratuitement. Nous sommes donc loin d'une culture réservée à une minorité vivant dans l'aisance.

    Nous vivonss dans une société marchande et il faut en prendre acte : ce qui est gratuit, dans une société marchande, est bien moins valorisé que ce qui est payant. L'état peut intervenir pour veiller à ce que l'accès à la culture ne soit pas hors de prix, mais, certainement pas pour donner la gratuité dans tous les musées.


    Quelques réalités sont d'ailleurs bonnes à rappeler :

    Une carte pass sur plusieurs musées à l'année coûte généralement moins cher que la redevance télé. Alors quand on voit les m... qui passent sur les chaînes, il est fort simple de balancer son téléviseur par la fenêtre, cesser tout abonnement, et acheter une carte pass.
    La moindre place d'un match de football coûte plus cher que la meilleure place à la Comédie Française. Et les matches de coupe du monde, même de rugby, infiniment plus cher que la place d'opéra la plus chère à l'Opéra Garnier ou l'Opéra Bastille.

    François Bayrou, lors du colloque sur la culture organisé par l'UDF le samedi 17 février 2007 a dit deux choses qui me paraissent essentielles :

    1.La culture ne doit pas être entièrement marchande, ne peut pas être entièrement soumise à l'Etat.

    2.Un des impératifs de la politique culturelle, c'est que la culture doit être une culture de peuple. Je dis bien de peuple et non de masse.

    Ce sont deux points qui me paraissent fondateurs. Et j'ai également beaucoup apprécié sa vision du rôle de l'Etat sur la culture :

    On a vécu avec l'idée qu'il n'y avait qu'un référent, l'Etat, ayant en face de lui des individus inorganisés. Depuis la loi Le Chapelier (1790), on a interdit l'organisation de la société pour que l'Etat reste seul. Il faut tourner la page. Un certain nombre d'actions de service public, d'actions publiques, peuvent être incitées par l'Etat, mais n'ont pas à être conduites par l'Etat.

  • Pédagogies alternatives

    Je réfléchissais récemment sur les pédagogies alternatives, du type Freinet ou Montessori, et à leur application à l'école. Ces pédagogies font l'objet d'attaques féroces du courant dit "républicain" (comprendre la tendance Jules Ferry) au sein de l'école. Pourtant, elles ne sont pas inintéressantes. le problème, c'est l'application bureaucratique, le fanatisme forcené des pédagogistes et l'instrumentalisation de ces pédagogies par des gestionnaires soucieux non d'avancées pédagogiques mais d'économies qui ont finalement plombé ce qu'elles auraient pu apporter.

    En outre, ces pédagogies sont certainement adéquates pour des publics restreints, mais ne peuvent s'applquer à toute une génération. Il eût fallu des projets pilotes avec des enseignants volontaires et spécifiquement formés, afin de déterminer l'efficience réelle de ces pédagogies.

    En outre, elles sont intéressantes non pour les élèves qui s'adaptent à l'école telle qu'elle est, mais pour ceux qui ne s'y adaptent pas parce qu'ils ne rentrent pas dans le moule. 

    Quand je lis l'exposé de la méthode Montessori, il est vrai que c'est enthousiasmant :

    Le Dr. Maria Montessori pensait qu’aucun être humain ne pouvait être éduqué par une autre personne. L’individu doit agir lui-même ou il ne le fera jamais. Un individu vraiment éduqué continue à apprendre longtemps après les heures et les années qu’il a passées dans une classe parce qu’il est motivé par une curiosité naturelle et l’amour de la connaissance. C’est ainsi que le Dr. Montessori sentit, que le but d’une éducation de la prime enfance n’était pas d’emplir l’enfant de faits tirés d’études préétablies mais plutôt de cultiver son propre désir d’apprendre.

    L'esprit absorbant, magnifiquement bien vu aussi :

    Le Dr. Montessori identifie l’enfant comme "l’esprit absorbant". Dans ses livres elle compare fréquemment le jeune esprit à une éponge. Il absorbe complètement l’information de l’environnement. Le procédé est particulièrement évident dans la façon dont un jeune enfant de deux ans apprend sa langue maternelle, sans instruction formelle et sans l’effort conscient et fastidieux dont fait preuve un adulte pour maîtriser une langue étrangère.

    http://www.montessori.fr/article.php3?id_article=29 

    Moi j'aime, mais le problème, c'est l'adaptabilité de notre école à cette méthode. Et le passage en force, comme le fait le courant pédagogiste au sein de l'Education Nationale, ne peut que nuire à la qualité et à l'humanisme profond de la démarche Montessori.

     

    Je suis en revanche bien plus réservé sur la pédagogie Freinet. Je cite un extrait de sa grammaire française en quatre pages.

     « Devoirs et leçons sont aussi à la base de tout le système de coercition imaginé par les règlements ou les pédagogues. Il est impossible de travailler avec les enfants dans l'atmosphère de confiance et de collaboration indispensable à toute œuvre d'éducation quand tout au long du jour le maître, livre en mains (car il n'a pas besoin, lui, de savoir par cœur, et ce n'est pas là la moins criante des injustices), contrôle leçons et devoirs. Les punitions sont le complément nécessaire de cette méthode de travail. Ah ! si nous pouvions supprimer dans nos classes toutes les leçons faites ex-cathédra par l'éducateur ; si nous pouvions supprimer toutes les leçons à apprendre, tous les devoirs à faire ! Comme l'école paraîtrait alors, aux enfants et aux adultes, lumineuse et claire ; comme on y travaillerait avec joie, sans aucune hypocrisie, comme la collaboration y serait agréable et combien changerait le rôle de l'éducateur qui vivrait enfin, au milieu d'enfants vivants, au sein de la vraie vie !

    [...] Notre technique est justement le triomphe de l'activité libre de l'enfant, mais d'une activité à laquelle on a donné un aliment et des possibilités d'expression avec un matériel nouveau, par des formules de travail mieux adaptées aux nécessités de l'heure. »

    Ce sont les errements issus de la doctrine Freinet qui ont fait penser à certains que c'était l'enfant qui construisait son savoir ex cathedra pour paraphraser à ma manière Freinet. Freinet jette l'anathème sur les apprentissages au lieu de se demander comment l'enfant peut lesintégrer au mieux. Quelle différence d'approche avec Montessori, en dépit d'apparentes similitudes ! Bien sûr, Freinet était de bonne foi, et l'école de son époque était autrement plus rigide que la nôtre. Mais, son raisonnement est historiquement daté et ne s'appuie pas sur une réflexion sur la nature de la connaissance et de la relation que nous établissons avec elle. C'est là toute la différence avec la pédagogie de Montessori.

    En outre, il suffit de considérer le passé politique de Freinet, pour comprendre que ses motivations sont d'abord idéologiques : c'est la vision libertaire et sa haine de l'autorité qui le motivent avant l'intérêt pour l'enfant. 

    En tout cas, je trouve que la méthode Montessori s'accorde bien avec la vision humaniste de l'UDF-MoDem. 

    Pour info, quelques adresses d'école sur les sites suivants :

    http://www.montessori-france.asso.fr/amf_ecoles_adresses.htm 

    Au fait, c'est en 1907 que Maria Montessori a fondé sa première Casa di Bambini à Rome. Aujourd'hui même, un colloque à propos de la méthode Montessori a eu lieu à la Sorbonne. 

  • Universités : Michel Mercier et l'Union centriste défendent les prérogatives du Conseil d'Administration

    J'adore décidément Michel Mercier (Sénateur UDF-MoDem). Cet homme-là a un extraordinaire sens de l'humour. Son groupeau Sénat, a finalement voté la loi de Valérie Pécresse sur les Universités, mais après unc ertain nombre de modifications, dont l'une qui essayait d'empêcher tous les représentants d'avoir le mêm droit de vote pour élire le Président dans une université.

     L'extrait  que je cite est du Michel Mercier dans le texte, et  c'est excellent :-D

     

    Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je voudrais tout d'abord remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis le bon déroulement de ce débat.

    Je commencerai par vous, madame la présidente, et par vos collègues qui vous ont précédée à ce fauteuil. Je n'oublierai pas, bien sûr, le président et le rapporteur de la commission des affaires culturelles, ainsi que le rapporteur pour avis de la commission des finances.

    Mais c'est à vous, madame la ministre, que je souhaite tout particulièrement rendre hommage, car vous avez su, grâce à votre charme et à une parfaite maîtrise du dossier, nous délivrer vos convictions, avec passion et raison. Ce faisant, vous avez beaucoup fait pour la qualité de nos débats.

    Au demeurant, notre groupe, ne vous ayant rien demandé, n'a rien obtenu ! (Rires.) Cela nous évite toute déception, au contraire de nos collègues socialistes qui, se trouvant tout à coup dans la position de l'interlocuteur privilégié, à la suite de la politique d'ouverture,...

    M. Daniel Raoul. Jaloux !

    M. Michel Mercier. ...ont quelque peine à s'y habituer ! Mais je leur fais confiance, ils apprendront très vite ! Cette culture de l'ouverture va sûrement se développer. Je suis d'ailleurs, pour ma part, plutôt favorable à l'élargissement. Vous l'aurez tous compris, ce soir, je ne suis pas porté à la critique. Peut-être un jour viendra-t-il où nous aurons des choses à demander au Gouvernement ; nous ne manquerons pas alors de lui faire savoir, et nous verrons bien ce qu'il adviendra alors.

    Pour en revenir au présent projet de loi, madame la ministre, chacun doit bien avoir conscience qu'il s'agit d'abord d'un texte de compromis. Entre la version initiale et celle qui nous a été soumise, des discussions ont en effet été engagées avec les universitaires et les étudiants. Dès lors que vous avez obtenu leur accord, plus ou moins formalisé il est vrai, la marge de manoeuvre du législateur devenait relativement étroite, et nous ne pouvions pas apporter de trop grandes modifications.

    Le groupe de l'UC-UDF votera ce texte, non seulement pour tout ce qu'il comporte, mais aussi pour tout ce qu'il ne contient pas. (Exclamations amusées sur l'ensemble des travées.) Rassurez-vous, mes chers collègues, je vais m'en expliquer !

    Nous sommes clairement favorables à l'autonomie. Bien entendu, comme tout ce qui est inconnu, cela fait d'abord peur. Vous avez donc décidé, madame la ministre, d'encadrer cette autonomie en mettant en place une gouvernance rassurante pour les différents acteurs de l'université.

    Une telle prudence nous a paru quelque peu inquiétante. À cet égard, nous vous remercions d'avoir finalement accepté d'évoluer sur cette question et d'ouvrir à l'ensemble du conseil d'administration le droit d'élire le président.

    Cette disposition est, à mes yeux, essentielle, car il ne peut y avoir autonomie sans ouverture ni prise de risque, laquelle est d'ailleurs très largement circonscrite par l'adoption de l'amendement de la commission relatif au mode de désignation des personnalités extérieures.

    Cela étant, l'ouverture est bien réelle et mérite d'être soulignée, car c'est notamment ce qui nous conduit à soutenir le texte.

    En outre, le projet de loi présente un autre avantage, celui d'être relativement court. Il pose un certain nombre de règles de base et met en place des rouages institutionnels. En fin de compte, à bien y regarder, il fait confiance aux universitaires et aux étudiants.

    Le Sénat confie aux universitaires et aux étudiants le soin de mener à bien cette réforme, de la faire vivre et de lui faire produire tous ses effets. Ce sont eux, en effet, qui seront les acteurs et les responsables de demain, grâce à ce texte qui leur ouvre des portes, en ferme peu, et leur offre de nombreuses perspectives. S'ils ont en eux suffisamment d'envie, d'audace et de désir de réussir ensemble, ce projet de loi sera pour eux un bon outil. C'est la raison pour laquelle nous le voterons.

     Mais, mais, j'ai rêvé ou j'ai bien lu : il drague ouvertement la Ministre en plus ! (Objectivement, c'est vrai qu'elle est bien jolie, mais ce n'est pas une raison ! Il a tout de même mis le charme avant la maîtrise du dossier pour la délivrance des convictions... :-)

     

  • Universités : Catherine Morin Desailly défend en vain les prérogatives du Conseil Scientifique

    Il est intéressant de lire les synthèses des débats sur les textes proposés apr le gouvernement. Je lisais notamment celui qui portait sur les libertés des Universités, proposé par Valérie Pécresse, actuelle Ministre de le la Recherche le 11 juillet dernier.

    Catherine Morin-Dessailly, sénatrice UDF-MoDem proposait un amendement intéressant. Je la cite :

    « La loi actuellement en vigueur prévoit que l'administration de l'université est assurée par ses diverses instances au travers de leurs missions respectives. Dans ce cadre, le conseil scientifique a un rôle de proposition et d'avis.
    Il nous semble indispensable de confier à ce dernier des prérogatives substantielles dans les domaines qui relèvent de sa compétence.
    Le présent amendement vise donc à conserver la capacité de proposition de ce conseil, afin de ne pas limiter son rôle à la seule émission d'avis.»

      Réponse de Valérie Pécresse : avis défavorable, et sans autre explication. Le Sénat a voté comme un seul homme contre l'amendement 88 puisque la majorité sénatoriale est à peine moins aux ordres du Gouvernement que l'assemblée nationale...

     François Bayrou avait pourtant invité à se défier d'une Université où le Président allait cumuler tous les pouvoirs. Il est vrai que la délégation et el partage des pouvoirs, ce n'est pas une idée très à la mode, par les temps qui courent, en France...

     

    Pour bien comprendre comment les avis de Madame Pécresse se font sur des critères uniquement partisans, on peut aussi lire le compte-rendu d'un échange entre Michel Mercier, Sénateur UDF-MoDem et président du groupe Union Centriste du Sénat, avec le rapporteur. C'est édifiant.

    http://www.senat.fr/seances/s200707/s20070712/s20070712002.html#R9 

    En somme, si c'est proposé par la commission, c'est bien, si c'est proposé par Michel Mercier, c'est mal, même si cela dit la même chose... 

  • Apprend-on mieux avec les ordinateurs ?

    Exhumé grâce à une liste de lettres, cet article du Daily Telegraph de mars 2005 :

    « Moins les élèves utilisent les ordinateurs à l'école et à la maison, mieux ils réussissent les tests internationaux de lecture, rédaction et mathématiques, indique aujourd’hui la plus grande étude réalisée sur ce sujet. Celle-ci soulève des interrogations quant à la décision du gouvernement, annoncée par Gordon Brown la semaine dernière, de dépenser encore £1.5 milliards pour des ordinateurs dans les écoles, en plus des £2.5 milliards déjà dépensés. M. Brown a dit : "L'enseignement et la révolution éducative ne peuvent se faire avec des tableaux noirs et de la craie, mais avec des ordinateurs et des cartables électroniques." Cependant, l'étude éditée par la Société Royale d’Economie indique : "En dépit des nombreuses réclamations de politiciens et de fournisseurs de logiciels, l'utilisation d'ordinateurs dans les écoles n’aide à l’évidence aucunement les élèves à acquérir les qualifications de base en mathématiques, en lecture ou en rédaction". Au c ontraire, plus les élèves utilisent l’ordinateur, plus leurs performances dans ces domaines sont mauvaises, ont indiqué Thomas Fuchs et Ludger Wossmann, de l'université de Munich. Les chercheurs ont analysé les comportements à l’école et à la maison de 100.000 adolescents de 15 ans dans 31 pays participant à l'étude Pisa. L'étude montre que plus les élèves ont accès à des ordinateurs à la maison, plus leurs résultats sont bas. De même, les élèves font moins bien dans les écoles généreusement équipées d’ordinateurs, où l'instruction automatisée a remplacé des formes plus efficaces d'enseignement. »

    En fait, je suis partiellement en accord avec cet article, car la réalité est que le problème n'est pas l'ordinateur, mais bien la pédagogie, c'est à dire ce que l'on veut en faire et comment on compte l'utiliser.

    La plupart des jeunes n'utilisent leur ordinateur que pour jouer ou chatter, ou, au mieux, copier-coller des informations sans aucun discernement. Il y a donc un apprentissage nécessaire derrière ainsi que la conception non moins nécessaires d'exercices ad hoc. Enfin, un ordinateur peut être utilisé par un enseignant comme un tableau, mais un tableau ultra-sophistiqué. A preuve que cette idée a désormais au moins atteint l'esprit des fabricants, c'est que l'on trouve de plus en plus de tableaux inter-actifs sur le marché.

    Par ailleurs, on ne lit pas ou l'on étudie peu sur un ordinateur. Rien d'étonnant, donc, à ce que plus l'on y passe du temps, moins on étudie et moins on lise. La seule solution, c'est de bloquer la plupart des sites et des protocoles et ne laisser accessibles que quelques grands domaines de connaissance aux jeunes élèves.

    On pourrait imaginer un label EN avec un logiciel de contrôle, délivré gratuitement aux parents, permettant de filtrer protocoles et sites afin de ne laisser que des sites utiles pour l'instruction des élèves de l'école primaire et du collège. La formation au tri d'information viendrait alors plus tard, une fois que l'élève aurait acquis suffisamment de maturité.