Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Apprend-on mieux avec les ordinateurs ?

Exhumé grâce à une liste de lettres, cet article du Daily Telegraph de mars 2005 :

« Moins les élèves utilisent les ordinateurs à l'école et à la maison, mieux ils réussissent les tests internationaux de lecture, rédaction et mathématiques, indique aujourd’hui la plus grande étude réalisée sur ce sujet. Celle-ci soulève des interrogations quant à la décision du gouvernement, annoncée par Gordon Brown la semaine dernière, de dépenser encore £1.5 milliards pour des ordinateurs dans les écoles, en plus des £2.5 milliards déjà dépensés. M. Brown a dit : "L'enseignement et la révolution éducative ne peuvent se faire avec des tableaux noirs et de la craie, mais avec des ordinateurs et des cartables électroniques." Cependant, l'étude éditée par la Société Royale d’Economie indique : "En dépit des nombreuses réclamations de politiciens et de fournisseurs de logiciels, l'utilisation d'ordinateurs dans les écoles n’aide à l’évidence aucunement les élèves à acquérir les qualifications de base en mathématiques, en lecture ou en rédaction". Au c ontraire, plus les élèves utilisent l’ordinateur, plus leurs performances dans ces domaines sont mauvaises, ont indiqué Thomas Fuchs et Ludger Wossmann, de l'université de Munich. Les chercheurs ont analysé les comportements à l’école et à la maison de 100.000 adolescents de 15 ans dans 31 pays participant à l'étude Pisa. L'étude montre que plus les élèves ont accès à des ordinateurs à la maison, plus leurs résultats sont bas. De même, les élèves font moins bien dans les écoles généreusement équipées d’ordinateurs, où l'instruction automatisée a remplacé des formes plus efficaces d'enseignement. »

En fait, je suis partiellement en accord avec cet article, car la réalité est que le problème n'est pas l'ordinateur, mais bien la pédagogie, c'est à dire ce que l'on veut en faire et comment on compte l'utiliser.

La plupart des jeunes n'utilisent leur ordinateur que pour jouer ou chatter, ou, au mieux, copier-coller des informations sans aucun discernement. Il y a donc un apprentissage nécessaire derrière ainsi que la conception non moins nécessaires d'exercices ad hoc. Enfin, un ordinateur peut être utilisé par un enseignant comme un tableau, mais un tableau ultra-sophistiqué. A preuve que cette idée a désormais au moins atteint l'esprit des fabricants, c'est que l'on trouve de plus en plus de tableaux inter-actifs sur le marché.

Par ailleurs, on ne lit pas ou l'on étudie peu sur un ordinateur. Rien d'étonnant, donc, à ce que plus l'on y passe du temps, moins on étudie et moins on lise. La seule solution, c'est de bloquer la plupart des sites et des protocoles et ne laisser accessibles que quelques grands domaines de connaissance aux jeunes élèves.

On pourrait imaginer un label EN avec un logiciel de contrôle, délivré gratuitement aux parents, permettant de filtrer protocoles et sites afin de ne laisser que des sites utiles pour l'instruction des élèves de l'école primaire et du collège. La formation au tri d'information viendrait alors plus tard, une fois que l'élève aurait acquis suffisamment de maturité. 

Commentaires

  • Ou on peut tout simplement bloquer les accès internet aux enfants pendant qu'ils travaillent sur ordinateur. C'est possible si on leur met à disposition des CD qui contiennent le programme complet de l'année. Avec un bon dictionnaire, je ne vois pas pour quelle raison l'enfant voudra aller sur Internet.
    Comme vous parlez d'enfants qui sont en primaire et au collège, je les vois mal aller sur Wikipédia pour leurs études - et ce serait même dangereux puisque les informations ne sont pas toutes objectives.

  • Oui, vous avez tout à fait raison. C'est en fait ce qui serait le plus raisonnable.
    Toutefois, internet est l'un des canaux majeurs de communication et d'information aujourd'hui, et il ne faut pas l'ignorer.

    Wikipedia est en effet souvent incertain, même si globalement, on y trouve pas mal d'informations correctes.

  • "Toutefois, internet est l'un des canaux majeurs de communication et d'information aujourd'hui, et il ne faut pas l'ignorer."

    Bien sûr, mais un enfant en primaire ou au collège en a-t-il vraiment besoin ?

  • Si vous me le permettez, je ne pense pas qu'autoriser un enfant de cette classe d'âge à communiquer sur Internet soit vraiment bénéfique à son apprentissage de l'orthographe et de la grammaire. Ce serait même un élément destructeur pour cet apprentissage, vu la difficulté qu'ont les enfants à maîtriser la langue française.

  • Si vous me le permettez, je ne pense pas que ce soit vraiment bénéfique pour l'enfant. En effet, la communication sur Internet est plus destructrice pour l'apprentissage de l'orthographe et des règles de grammaire pour un enfant qu'elle ne pourrait être moteur.

  • Je suis d'accord avec vos dernières remarques. Toutefois, on peut faire un usage utile de l'ordinateur pour de jeunes adolescents à condition que cet usage ne soit pas exclusif et vienne en complément de la lecture et de l'écriture traditionnelles.

  • Nous manquons toujours de temps à l'école. Pourquoi aller faire perdre leur temps aux élèves sur le Net ? La lecture hypertextuelle est une lecture d'expert mais mise entre les mains des enfants, ils zappent comme à la télé. D'ailleurs j'ai lu il n'y a pas longtemps (probablement dans Télérama) qu'un enfant n'est plus capable que de 4 minutes de concentration consécutives contre 20 autrefois (je n'ai plus les dates mais c'était avant la massification du Net). Mais est-ce étonnant ? Je ne sais pas combien un internaute passe de temps sur une page mais ça doit être très faible, nous zappons en permanence, y compris moi. Mais j'ai eu la chance d'avoir appris à réfléchir et ne pas avoir le réflexe Google, j'ai 25 ans mais j'ai découvert le Net à la fac, et ça m'a surtout servi à envoyer des mails, réserver des billets de trains et localiser des livres rares dont j'avais besoin pour mon mémoire de maîtrise... On peut avoir des menntions très bien sans le Net.
    Enfin le niveau des élèves n'est pas si lamentable que ça en informatique, croyez moi qu'ils savent bien trouver des subterfuges pour utiliser MSN sans messenger et même sans webmessenger ! Ils savent donc faire des recherches. En revanche pour ce qui est de comprendre un article du Monde, vous pouvez vous brosser, qu'il soit sur papier ou sur écran ! (je suis prof dans un lycée professionnel du 93)

  • Plutôt d'accord : en fait, je trouve internet et l'ordinateur utiles surtout en tant qu'outils, mais quand je dis outils, c'est au même niveau que le tableau et les craies.

    De mon point de vue, il s'agit d'un hyper-tableau avec des hyper-craies, en somme. Ce qui n'est pas non plus négligeable mais a un impact assez limité sur la pédagogie stricto sensu.

  • C'est tout de même curieux d'évaluer l'intérêt de l'ordinateur en étudiant le niveau dans les matières qui ont le moins besoin d'un ordinateur. Il serait plus intéressant de rechercher si des compétences nouvelles sont apparues.
    Le net contient des erreurs et des mensonges ? il est à l'image de notre société. pourquoi vouloir le cacher ? Il vaut mieux développer l'esprit critique que de propager nos peurs chez nos enfants. Wikipedia n'est pas pire que les manuels scolaires et c'est beaucoup plus complet. Le net permettra toujours de vérifier une information douteuse.
    Qu'on le veuille ou pas, la société est déjà mondialisée par Internet. Doit on faire de nos enfants des conquérants ou des esclaves de ce monde ?

  • Et s'il s'agissait de l'échec de la voie choisie depuis des années par la plupart des pays développés à savoir l'approche exclusive de l'informatique et des TIC par le biais des disciplines existantes (math, physique, lettres, .).
    C'est certes important mais très superficiel tant que les enseignants des différentes disciplines ne sont pas mieux formés. Cette démarche ne réussit pas à convaincre les élèves de l'intérêt d'une véritable maîtrise de l'informatique et des TIC dans la mesure où les enseignants n'en sont pas eux-mêmes convaincus.

    À quoi sert l'École si elle abandonne le terrain qui est le sien, celui de la transmission rigoureuse, structurée, progressive, de savoirs et de savoir-faire sous la responsabilité d'enseignants correctement formés ? On hésite à proférer un pareil truisme et pourtant,
    c'est le contraire que l'on s'acharne à faire depuis des années : laisser les élèves acquérir des « compétences » (qu'ils ont déjà en grande partie acquises hors de l'Ecole), sous la direction d'enseignants qui, dans leur grande majorité, ne les ont pas ..

    Cf. l'article "Le développement de l'informatique et des TIC dans l'enseignement. Et si la voie suivie n'était pas la bonne ? http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a0705a.htm

    Cordialement. JB. Président d'honneur de l'EPI. 15 sept. 2007. associationepi@free.fr

  • Bienvenue sur ce blog !

    Je connais l'EPI de longue date, qui est une vénérable institution dans le domaine des nouvelles technologies à l'école.
    Je suis d'accord avec vous sur la 1ère partie de votre analyse , à condition d'en renverser les prédicats. L'utilisation des TICE (et non leur enseignement !) n'a d'intérêt que dans la mesure où on les maîtrise pleinement.

    En revanche, je ne suis pas du tout d'accord avec vous pour faire de l'informatique un enseignement à part entière.

Les commentaires sont fermés.