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Mayotte, terre de désolation pour l'éducation !

Abdoulatifou Aly, député Modem de Mayotte, évoque la situation incroyable dans le domaine de l'éducation de Mayotte :

Il dresse un réqusitoire aussi impitoyable que désastreux : 

- des instituteurs dont la qualification est inférieure au niveau du bac

- un nombre insuffisant de collèges pour accueillir les élèves, au point qu'il faut organiser un concours d'entrée pour accéder en sixième, et ce, au coeur même de l'école républicaine.

- 10% de réussite au bacalauréat !

Une situation indigne, totalement inconnue des Français et de l'opinion. Manifestement, Mayotte est laissée à son sort, sans espoir de secours de la Métropole depuis de longues années désormais. 

Commentaires

  • quel démagogie!
    oui ce constat est consterant mais le député occulte volontairement que Mayotte (avec environ 5% l'an) detient le record du taux de croissance démographique de toute la République Française, croissance qui est comparable à certains pays d'Afrique ( Mayotte: taux natalité brut de 40 pour 1000 en comparaison avec la métropole 12 pour 1000, 19 pour 1000 pour La Réunion, source INSEE-Mayotte 2002). Conséquence de tout cela l'Etat est toujours en urgence dans les contructions scolaires tout en faisant des gros efforts. Il faut aussi savoir qu'à Mayotte dans les contructions des collèges la part de l'Etat monte à 90%, chose inedite ( repellons qu'il s'agit d'une compétence départementale donc du conseil général de Mayotte). Il est de même pour la construction des lycées. Il fait ajouter à cela le manque de foncier qui ralentie fortement les programmes de contruction. Et oui Mr Aly Mayotte n'est pas extensible! le Député occulte également le fait qu'en 1975 (date à laquelle Mayotte a chosit de rester dans le giron français). L'île est décrite comme étant la plus pauvre de toute l'archipel des Comores. A cet époque le taux scolarisation était alors de 45%, composée à une grande majorité de garçons (Réticences sociales et manque d'établissements). Je conçoit que la grande erreur de l'Etat est d'avoir recruté localement le personnel de l'enseignement primaire. Mais me dirait vous, si on devait recruter en Métropole, le personnel de l'enseignement primaire et secondaire. Où est la place des Mahorais dans l'économie locale d'une manière générale?. Dans l'urgence des années 1975-80, on a massivement recruté des instits de niveau très bas et qui maitrise très mal le français. L'Etat encourage les petits mahorais d'aller jusqu'à Bac +3 et audela et de passer les diplômes natinaux, d'être recrutés au même niveau de qualification comme leurs homologues de Métropole! mais il va falloir attendre très longtemps vu le nombre record d'échec en première année et d'abandons à l'université! L'Etat doit-il croisser les bras et attendre? Donc oui Mayotte a du retard, mais Paris ne sait pas fait en un jour. On est parti de très loin. Enfin une chose à rappeler, l'examen de sixième n'est pas du tout lié à l'insuffisance de construction scolaire mais il s'agit d'un contrôle de connaisseance des matières fondamentaux notammant la maitrise du français comme il en existait encore en métropole il y a quelques années (rapelons que les petits mahorais ont l'accasion de pratiquer la langue française qu'au sein des écoles et encore vu le niveau très bas des instits, une immense majorité des parents ne parlent n'écrivent et ne parlent le français). Mr Aly au lieu de taper sur L'Etat depuis votre élection, encourager les petits mahorais à travailler et a réussir afin d'occuper leur juste place qui leur mérite à Mayotte.
    Mon message étant relativiser tous cela, et non d'alarmer comme vous le faite à travers votre votre titre.
    PS: je suis un simple étudiant Mahorais en master de Géographie et non affilier à aucun parti politique donc mon message n'a aucun caractere politique.
    merci

  • @ Mayotte976,

    Je comprends bien ce que vous me dites, mais je ne partage pas votre diagnostic. Pour vous ce n'est pas alarmant, pour moi, cela l'est, et très manifestement, c'est le sentiment également de Monsieur Aly. S'il ne s'était exprimé au forum du MoDem à Seignosse, qui saurait que c'est là la situation à Mayotte ?

    Les Mahorais demandent, je le crois la départementalisation de Mayotte, notamment par la voix du sénateur Adrien Giraud. Mais ce malheureux sénateur s'époumone apparemment en vain, et je lis dans vos propos que c'est sans doute l'immigration à Mayotte dont les proportions sont gênantes pour un certain nombre d'individus à commencer par notre président...

    La proposition de loi a pourtant été signée par toute l'Union centriste au sein du Sénat :
    http://www.malango-mayotte.com/societe_politique-projet_referendum_departemenalisation_adrien_giraud.htm

  • quel partie de mon diagnostique vous ne partagez pas! J'espere que ne voyez pas dans le terme "croissance démographique" le terme "immigration"? Si c'est le cas, autant pour moi mon mesage est sans doute mal passé

  • Quel jugement à l'emporte-pièce et en parfaite méconnaissance du sujet !
    - le niveau des insituteurs : recrutés il y a une trentaine d'année, au lendemain de la décolonisation des Comores, et alors qu'il était impensable, impossible et irresponsable de faire venir plus de métropolitains formés, on a dû recruter des instituteurs sur place. Sans formation, cela va de soi, puisque l'enseignement était embryonnaire à Mayotte et qu'aucun enseignemetn sérieux n'avait été mis en place du temps de la colonisation. Une Mayotte non francophone, faut-il le rappeler? Quelle place alors pour des enseignants ne maitrisant pas le shimaoré? Certes, ces enseignants non formés font "tache" aujourd'hui. Mais que faire? Les remercier? Imaginez le tollé général !
    - depuis deux ans, l'IFM de Mayotte recrute selon les mêmes critères qu'en métropole. résultat : 90% de métropolitains. Est-ce bien raisonnable alors que la tension monte entre mahorais de souche et métropolitains? Des mahorais qui se sentent forcément exclus.
    - le concours d'entrée en sixième : il n'avait (car il n'existe plus depuis plusieurs années) et n'a jamais servi à désengorger les collèges. En revanche, il était à la fois un stimulant pour des élèves peu motivés et servait à évaluer le niveau des élèves, justement. Même encore aujourd'hui, de nombreux élèves entrent en sixième sans avoir le niveau : échec scolaire assuré!
    - 10% de réussite au bac : la première école maternelle a été construite en 1993 à Mayotte. Les écoles maternelles sont les fondations sur lesquelles on contruit une éducation. Sans fondations on ne peut pas monter bien haut. Ce ne sont ni l'Etat, ni les enseignants qui peuvent combler ce vide, regrettable, certes, mais bien présent.
    Cessons donc d'analyser la situation à Mayotte avec les mêmes critères qu'en métropole : non, Mayotte n'est pas la France. Oui, Mayotte a des retards à rattraper. cela ne peut se faire en un jour, ni même une année, ni même une décennie. Le véritable travail sur l'enseignement a commencé dans les années 90, soit moins de VINGT ANS! En France Jules ferry a oeuvré au dix-neuvième siècle.
    La véritable question est : comment concilier une nécessaire amélioration du système éducatif en ménageant des mentalités qui ne peuvent changer ni par décret, ni par injection de budgets, aussi colossaux soient-ils? Seul le temps, compté en génération, peut faire entrer au XXIème siècle, non pas un système d'enseignement, mais toute une société. Cette évolution de la société doit accompagner l'enseignement sous peine d'un clash social déjà considéré comme inéluctable par nombre d'observateurs. J'en veux pour preuve les grandes difficultés rencontrées par les mahorais ayant suivi des études supérieures. On pourrait penser qu'ils sont accuillis à bras ouverts "chez eux" : que nenni! Les gens en place, mons formés, font blocage! On a connu ça en France dans les années 60-70. Ces gens formés, compétents se retrouvent à des postes sulbalternes avec cette étiquette : "tu n'es plus mahorais, toi, tu es devenu m'zungu!" C'est ce qu'on appelle "le serpent qui se mord la queue" : à Mayotte, on manque de formation, mais quand on a cette formation on est rejeté par une société profondément imprégnée d'Islam qui ne se reconnait pas dans cette formation "judéo-chrétienne".
    En final, on en arrive à la question : la départementalisation est-elle judicieuse? Ne faudrait-il pas préférer le statut de TOM (Territoire d'Outremer) qui permet aux sociétés de conserver leur culture, comme à Wallis et Futuna, par exemple? Espérer concilier le statut de département avec respect de la culture locale est un leurre. La France a toujours fonctionné par assimilation et il n'y a aucune raison pour que cela change.

  • Bonjour Eric, bonjour Mayotte 976

    J'ai pris en compte vos remarques, mais à vrai dire, je n'avais pas non plus esquivé les problèmes, comme vous pourrez le constater dans ma note suivante sur Mayotte :

    http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/11/14/et-si-mayotte-devenait-un-departement.html

    On ne peut tout de même pas accuser M.Aly, un Mahorais de méconnaissance de son lieu natal. Nonobstant cette remarque, je trouve vos observations frappées du bon sens ; cela n'empêche pas malgré tout, qu'en chiffres absolus, pas en chiffres relatifs, il y a matière à s'alarmer.

  • Bonjour,

    Je suis enseignant en technologie (collège) et pense demander ma mutation à Mayotte. Est-ce si difficile que ça, sur le terrain, d'enseigner à Mayotte ?
    Merci pour vos réponses.

  • Bonjour Sam,

    Ce que je crois comprendre, c'est que le niveau est très faible, mais, comme je ne suis pas un ressortissant de Mayotte, je n'ai pas qualité pour vous renseigner.
    Si vous le voulez, je peux essayer de vous mettre en contact avec le député de Mayotte, Monsieur Aly, ou encore avec le sénateur de Mayotte, Monsieur Giraud ?

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