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éducation - Page 3

  • Luc Châtel veut maintenir les délinquants DANS les collèges !

    Heureusement qu'il y a des blogues vigilants ; je n'avais pas pris garde précisément au discours exact de Luc Châtel, et je viens d'en apprendre une bonne via SOS éducation : Luc Châtel veut compliquer au possible les exclusions des établissements scolaires. C'est à dire qu'il va maintenir les délinquants les plus dangereux, les éléments les plus perturbateurs à l'intérieur des établissements scolaires. Le couvercle, en somme ! La politique du pire. L'exact inverse de ce qu'il faudrait faire ! L'exact inverse de ce que souhaitent les Français. Châtel, t'es vraiment minable ! Ces mecs-là nous parlent constamment de retours au fondamentaux, d'autorité, et ils ne cessent de l'affaiblir par leurs pédagogolâtries de toute sorte. Châtel, t'es vraiment nul.

  • Le bon prof...

    Tiens, Isabelle m'a taggué depuis un moment sans que je ne réponde. Je mets à profit un petit temps de tranquillité pour répondre.

    Je n'ai pas d'idée forcément claire et définie de ce qu'est le bon prof. Je pense qu'il en va de la profession d'enseignant comme de toutes les autres. Une majorité ordinaire, une minorité pas fameuse voire nulle, et une minorité encore moindre excellente.

    Quelles qualités doit avoir un enseignant ?

    La première d'entre elles, à mes yeux, c'est l'humanité, c'est à dire la bienveillance. A fortiori quand l'enseignant s'occupe d'enfants, et plus encore quand ces enfants sont vulnérables (les plus petits en particulier, les enfants «différents», ou encore handicapés.

    Être bienveillant, c'est une bonne chose, mais pour pouvoir exercer cette bienveillance, il faut aussi de l'empathie, c'est à dire pouvoir ressentir ce que l'autre ressent. Je pense que c'est très difficile, pour un adulte, de comprendre un enfant s'il ne se souvient pas de l'enfant qu'il a été. L'empathie est la forme la plus élémentaire et innée de la psychologie ; elle peut se travailler en étudiant la discipline ad hoc.

    Ensuite, idéalement, la patience est une qualité majeure : pour pouvoir répéter, reprendre, expliquer, accompagner chaque enfant à son rythme, oui, je le crois, il faut être patient.

    Tout comme Maria Montessori, je crois que les enfants aiment naturellement l'ordre, car l'ordre les rassure. Un enseignant ordonné ne sera pas forcément apprécié de ses étudiants, car il faut d'autres atouts pour cela, mais, très certainement, il leur offrira un cadre solide pour évoluer ; les terrains mouvants ne sont pas propices à ceux qui font leurs premiers pas, et, me semble-t-il, c'est le cas de chaque âge de l'enfance, à la mesure des découvertes qui lui sont propres.

    Au-delà des qualités morales, viennent ensuite celles qui sont de nature disciplinaire : il faut être maître en sa discipline pour pouvoir prendre des risques dans le choix de sa pédagogie. Donc, plus l'enseignant est formé et maîtrise les arcanes de son savoir, plus il peut de choses différentes, et l'aborder sous des angles multiples. Sacrifier le savoir disciplinaire dans les concours sous prétexte que la pédagogie serait première, opposer didactique et pédagogique, c'est une très grave erreur. Je pense donc qu'un agrégé a plus d'opportunités (même si ce n'est pas une fatalité) d'être meilleur enseignant qu'un certifié, a fortiori qu'un contractuel.

    Tout comme Isabelle, je crois à l'éducabilité universelle, mais pas à la caricature fumeuse qu'en a faite la gauche. Je crois que chaque enfant peut-être éduqué, mais, là encore, tout comme Maria Montessori, je tends à penser que la nature (Dieu si j'étais croyant) a son plan secret pour chaque enfant. Tous les enfants passent à un moment donné par des étapes qui leur sont communes, comme des balises, mais, le chemin qu'ils empruntent leur est propre.

    L'Éducation de masse s'oppose donc à ces parcours individuels, parcours diversifiés que le MoDem aborde dans son programme sans oser le développer jusqu'au bout, tant, s'il fallait poursuivre le raisonnement jusqu'à son terme, tout le système scolaire sur lequel notre éducation nationale repose viendrait à s'effondrer.

    Un enseignant qui n'imagine pas que chaque être puisse être éduqué ne peut pas, à mes yeux, être un enseignant. J'en profite, d'ailleurs, pour regretter le terme même d'éducation : éducation vient du verbe duco, en latin, qui signifie guide, conduire. L'étymologie même du mot sous-tend une nécessaire substitution d'une volonté extérieure à celle de celui que l'on éduque. C'est quelque chose qui me gêne et qui m'a toujours gêné. Je préfère de loin les vues de Maria Montessori, chargeant l'adulte de préparer l'ambiance, l'atmosphère bienveillante, qui permettra à chaque être de construire l'homme, la femme qu'il doit être un jour, de développer l'embryon spirituel qu'il est à sa genèse.

    A ce stade, je dois admettre que je ne suis plus dans la réalité, mais dans l'idéal ; un enseignant, nous, parents, adultes, ne devrions pas être des éducateurs, mais des accompagnateurs chargés de la plus noble mission qui soit : garantir à l'enfant dont nous avons la charge les conditions optimales pour que sa volonté secrète puisse réaliser ses propres desseins, absorber les connaissances comme l'éponge psychique qu'il est à l'état naturel.

    Je crois, et là encore, je rejoins Maria Montessori, que dans sa petite enfance, l'enfant détient des pouvoirs et des aptitudes extraordinaires qu'il n'aura plus jamais par la suite, dans son existence. Loin de contrarier ces aptitudes, nous devons prendre conscience des périodes sensibles où elles se manifestent, et ne rien faire pour les contrarier.

    Je m'égare, finalement, mais je conclurai en ajoutant une dernière qualité, à propos du bon prof : il ne doit pas juger  son élève sur ce qu'il est, mais sur ce qu'il fait, car seuls les actes peuvent être jugés. Pour la même raison, il doit respecter son intimité, parce que cette intimité participe de son être (dire des notes à voix haute, sans l'accord de l'enfant, par exemple, cela peut être humiliant ou occasionner un gêne). Pour moi, cette dernière condition a un nom : cela s'appelle le respect.

    J'aurai un dernier mot sur l'école inclusive qui est chère à Isabelle : oui, et mille fois oui. Sans être la panacée, voilà un concept qui interroge  et examine les apprentissages non sous l'angle de la faisabilité mais sous celui de leur accessibilité à chaque enfant. Non pas pour écarter tel ou tel apprentissage, mais bien pour trouver le chemin particulier qu'un enfant empruntera pour se l'approprier.

  • Un seul homme politique pour se soucier des enseignants de Vitry...

    Je note, une fois de plus, qu'un seul responsable politique majeur est venu voir les enseignants de Vitry pour leur parler et a proposé une solution claire et crédible : François Bayrou.

    De toutes façons, la plupart des responsables politiques ne s'intéressent plus à l'éducation, aujourd'hui, sauf quand il s'agit de faire passer une de leur lubie dans les programmes scolaires ou de faire des économies dans le domaine éducatif.

    Je le rappelais il y a peu : il y a des élèves qui n'ont pas leur place dans un établissement scolaire ordinaire, ce sont les mots mêmes de Bayrou et il a parfaitement raison. On ne peut pas continuer à les passer de collège en collège et/ou de lycée en lycée.

    Il leur faut une scolarité particulière, comme le dit justement Bayrou. Qu'on le fasse, m... quoi ! c'est une question de volonté politique, car techniquement, cela ne pose aucune difficulté à mettre en place.

  • Violences scolaires, Châtel ferait mieux d'écouter Bayrou !

    Ce qui m'énerve, c'est la manière dont le gouvernement et particulièrement Châtel jouent l'étonnement chaque fois que des actes de violence graves se produisent dans les établissements scolaires. Les voilà à bomber le torse et à nous promettre force présences policières dans les collèges et les lycées, alors même qu'ils réduisent les effectifs de police.

    La solution, elle est simple, et Bayrou la prône depuis longtemps, il vient de la réitérer aujourd'hui :

    La violence s’aggrave à l’école comme dans l’ensemble de la société. Je pense qu’il faut dire des choses simples. Les élèves violents n’ont pas leur place dans les établissements scolaires. On ne peut pas se contenter, comme c’est le cas actuellement, de les réinscrire dans d’autres établissements. Toute violence doit être fermement sanctionnée par une exclusion. Il faut mettre en place une scolarisation particulière pour les élèves violents, qui représentent à peine entre 1 et 3 % des effectifs. Une scolarisation qui implique non seulement des enseignants, mais aussi des éducateurs. J’ai toujours plaidé pour une sanctuarisation de l’école. Cela passe par des décisions qui protègent les élèves contre toute forme de violence et qui les protège parfois contre eux-mêmes. Je souhaite que l’on cesse de faire tourner les élèves les plus déstabilisés de collège en collège comme si cela résolvait le problème.

    Voilà c'est très simple, mais aucun gouvernement n'a les c..... de le faire, c'est tout. Tiens  je vais souffler une idée au MoDem île de France, sur la partie éducation de son programme : et s'il reprenait tout simplement cette idée de Bayrou en s'engageant à dégager des fonds pour  établir quelques centres fermés dans chaque département ? Ça ne figure dans aucun programme, et ça aurait de la gueule, au moins !

  • Rythmes scolaires et chronobiologie

    Je constate que l'opinion, après avoir ignoré les compte-rendus des journées de l'Éducation organisées conjointement par le courant socialiste Espoir à gauche et le MoDem, se réveille et s'empare subitement de la question des rythmes à l'école. Le sujet est sensible et mérite une discussion de fond, et certainement pas les élucubrations d'iédologues ou d'individus qui ont une revanche à prendre envers l'école et les enseignants, généralement pour des raisons très diverses.

    Il s'agit également de ne pas faire de la chronobiologie le nouvel eldorado pédagogique qui ouvrirait la voie au champ des possibles. Par-delà les rythmes de l'enfant, que l'on met aujourd'hui en exergue, la principale variable de la réussite scolaire, c'est d'abord et avant tout l'éducation que les parents donnent à leurs enfants. Ceci une fois posé et établi, on peut commencer à discuter.

    Si je n'ai pas lu dans le détail les études du Professeur Montagner, j'ai néanmoins pris connaissance de ses travaux par des pages de vulgarisation scientifique. Le Professeur Montagner est le directeur de recherche à l'INSERM, spécialiste de la psychophysiologie et de la psychopathologie du développement. De la même manière, je me suis rendu directement sur le site de l'Académie de Médecine afin de prendre connaissance des termes exacts du rapport et nnon exclusivement des extraits relevés dans la presse.

    Je donne ici copie des conclusions de l'étude :

    Si on met l’enfant au centre de la réflexion sur le temps scolaire il faut prendre en considération l’apport des rythmes biologiques en attirant l’attention sur les éléments suivants :

    - le sommeil : de sa durée et de sa qualité dépendent le comportement à l'école, le niveau de vigilance et de performances. Il serait à cet égard important de retarder l'entrée des enfants en classe en créant une période intermédiaire d’activités calmes en début de matinée, car l’enfant arrive fatigué à l’école, surtout lorsque son temps de sommeil n’est pas respecté. De plus, un coucher tardif n’est pas totalement compensé par un lever tardif.
    - les variations quotidiennes de l'activité intellectuelle et de la vigilance : elles progressent du début jusqu'à la fin de la matinée, s'abaissent après le déjeuner puis progressent à nouveau au cours de l'après-midi. Deux débuts sont difficiles pour l'enfant : début de matinée et début d'après-midi. A cet égard la semaine de 4 jours(lundi, mardi, jeudi, vendredi) s'accompagne d'une désynchronisation avec diminution de la vigilance de l'enfant les lundi et mardi
    - les variations annuelles de la résistance à l'environnement : les périodes difficiles pour l’enfant sont l’automne, la période de la Toussaint (dont les vacances devraient être étendues à 2 semaines), et l’hiver vers fin février ou début mars.
    - le bruit :les grandes salles des cantines très bruyantes devraient être transforméesen plusieurs petites unités pour amortir le bruit.
    - la vie à l’école : il faudrait tenter dediminuer le stress de l'enfant et le surmenage scolaire par des programmes adaptés et non pléthoriques ; éviter le transport de cartables lourds grâce, par exemple, à l’utilisation de casiers à l’école ; instituer une heure d’étude surveillée en fin d’enseignement.

    On voit donc bien que les conclusions générales de la commission ne sont pas ce que la presse a mis en avant, à l'exception du retour de la semaine de quatre jours à quatre jours et demi ou cinq jours.

    Je note également que les recommandations de l'Académie de Médecine comportaient deux points principaux : le premier pour les décideurs, le second pour les parents. Le second semble être passé à la trappe dans les médias. Le voilà :

    2- Recommandations destinées aux parents
    ·        Informer sur le rôle fondamental du sommeil pour la bonne santé de l’enfant et veiller à une quantité de sommeil suffisante et à des horaires de lever et de coucher réguliers.
    ·        Restreindre le temps passé par les enfants devant un écran à moins de 2 heures par jour (recommandation de l'Association américaine de pédiatrie) et éviter la télévision avant le coucher.
    ·        Supprimer télévision et consoles de jeu de la chambre de l’enfant.
    ·        Aménager le temps périscolaire et favoriser les activités structurées sportives et culturelles.

    Marielle de Sarnez s'est exprimée récemment sur l'école primaire, jugeant que, compte-tenu des moyens limités de l'État, c'est là, et particulièrement sur les deux premières années , qu'il convenait de mettre le paquet.

    Il faut procéder, dans ce domaine, avec la plus grande prudence, le mieux étant souvent l'ennemi du bien. J'ai pour ma part toujours considéré comme une erreur la semaine de quatre jours, et il me semble que la première mesure à prendre serait de revenir à une semaine de quatre jours et demi. Toutefois, comme le souligne le rapport rendu par l'Académie de Médecine, ce n'est pas seulement la journée scolaire qui est en cause, mais tout ce qui suit avec. Quand bien même l'école finirait deux heures plus tôt, si les enfants poursuivent leur journée via des ateliers divers et variés, de la pratique sportive et des études, le nombre d'heures actives n'est pas diminué. Il y a à cet égard une contradiction entre la recommandation finale de l'Académie et ce qu''écrivent les deux membres de la commission, puisqu'ils engagent justement les parents à se défier du surcroît d'activités après l'école.

    La lecture de ce rapport met aussi le doigt sur un problème qui va être difficilement soluble : la fatigue et les rythmes des enfants à l'école primaire et au collège ne suivent pas les mêmes sinuosités. Au sein même du collège, l'enfant de 6ème et l'adolescent de 3ème ne sont pas comparables non plus. Réorganiser l'école autour de la chronobiologie des enfants suppose donc un bouleversement général difficile à mettre en place : des heures et des périodes de vacances différentes selon les âges, des débuts de cours également différents, et, des aménagements au sein même des établissements scolaires. Ainsi, ce n'est pas parce que l''école ou le collège feront débuter des cours à 9h00 ou 9h30 que les enfants pourront se lever plus tard : généralement, les parents accompagnent les enfants à l'école au moment où ils se rendent vers leur lieu de travail, et il faudra donc bien un endroit pour accueillir ces enfants, sauf à les laisser patienter dehors...Même s'ils sont accueillis, les permanences bondées et très bruyantes des collèges augureront certainement mal de la suite de la journée en termes de fatigue.

    Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que des préconisations ne sont que des préconisations ; le yaka faukon, et les lois ad hoc, cela fait un moment qu'on le pratique, en France, et je n'ai pas le sentiment que les choses soient allées ainsi en s'améliorant. Il s'agit donc de réformer non en considérant de vaseux idéaux mais bien le champ du possible, et même plus, celui du faisable. Cette manière de considérer l'action politique m'avait attiré spécifiquement vers l'UDF, dont c'était la marque de fabrique.

    Le MoDem formule ainsi dans son livret orange, au chapitre 2.1, qui concerne l'éducation, les remarques suivantes :

    La société française doit résoudre le problème des rythmes scolaire. L'année scolaire en France n'est plus que de 144 jours alors que la moyenne européenne est de 185 jours. La journée des écoliers français est la plus longue du monde, mais nos écoles sont fermées la moitié de l’année. Il faut alléger la journée de travail scolaire par un réaménagement de la semaine et de la durée des congés.

    On s'en fout de la moyenne européenne. On s'en fout du nombre de jours de fermeture de l'école. On s'en fout aussi que la journée des écoliers français soit la plus longue du monde et que les écoles soient fermées la moitié de l'année. Et on s'en fout enfin d'alléger la journée de travail scolaire. Ce qui compte, à mes yeux, c'est que nos enfants sont fatigués, qu'il y a une diversité de rythmes liés tant à la génétique qu'à l'âge ou à l'environnement. Ce qui compte, c'est de considérer comment l'école peut gagner en efficience de manière à permettre aux enfants un développement et un vigilance les plus optimaux possible. La formulation du MoDem ne prononce même pas le mot "enfant". Non, on comprend que le souci principal, c'est d'ouvrir plus les écoles. C'est tout ce que l'on retient du paragraphe concerné. Or, ouvrir plus les écoles, ce n'est pas un but en soi. Il eût mieux valu poser clairement le problème de la fatigue pour les enfants et envisager alors des solutions faisables à court-terme. Quitte à engager une réflexion sur le reste ensuite. D'autant que le MoDem dans son programme s'est bien gardé de poser la question qui fâche (Mais Marielle a mis les deux pieds dans le plat plus tard chez Peillon) qui est celle du temps de travail des enseignants. On trouve évidemment de nombreux esprits chagrins et maladifs pour proposer de faire une réforme contre les enseignants. Léser les seconds pour aider les premiers est évidemment à rebours-même de la manière dont il convient de procéder. C'est pourtant d'autant plus stupide d'agir ainsi, que contrairement à une idée reçue, les syndicats enseignants ne sont nullement hostiles à une recomposition du temps d'étude des élèves sur l'année (Position du SNES, du SGEN).

    On va me dire que je suis dur avec mon parti, mais le fait est qu'il m'énerve pas mal depuis un moment, et que je n'aime pas trop le virage qu'il a pris depuis quelque temps au niveau des idées. J'aimerais qu'on en revienne aux fondamentaux et que l'on mette en avant dialogue et pragmatisme. Heureusement, comme l'a indiqué Robert Rochefort, le programme actuel du MoDem est une ébauche, et les contributions pour l'améliorer sont les bienvenues. In fine, j'apprécie que le MoDem ou Marielle de Sarnez se soient penchés sur la question des rythmes scolaires, en avance, d'ailleurs, sur l'opinion médiatique, mais j'attends, dans la démarche, une autre méthode.

  • Les vacances de Gabriel Cohn-Bendit

    Je dois à Usbek qui a commenté mon billet (n°19) chez Marianne cette intéressantze biographie sur Gaby Cohn-Bendit, le donneur de leçons. Tous les faits incriminés se trouvent confirmés sur la page de Wikipedia. Il faut bien comprendre que l'individu qui trouve que les profs ont trop de vacances, est le même à avoir obtenu plus de dix années de détachement à voyager en Afrique...Le même à avoir pris parti pour le négationniste Faurisson et à avoir mis en doute les gazages à Auschwitz. Voilà quel est l'encombrant allié des Verts, à l'heure actuelle. Il y a eu de nombreux contacts entre lui et quelques militants MoDem de bonne foi, mais naïfs ; je crois qu'ils devraient surveiller leurs fréquentations...


    «[...] Ancien de la « Vieille Taupe », comme son ami Pierre Guillaume, il a publiquement, à la fin des années 70, soutenu Faurisson, qui aurait bien dû s’en tenir à Rimbaud et à Lautréamont.. Gaby défend les positions négationnistes de Faurisson dans Libération et, plus tard, au cours du procès que la LICRA a intenté à ce même individu. Citation d’époque et de style de notre Gaby : « Ce que je me refuse à faire, y compris aux néo-nazis, je ne suis pas prêt à accepter qu'on le fasse à des hommes comme Rassinier ou Faurisson dont je sais qu'ils n'ont rien à voir avec eux, et le procès intenté à ce dernier me rappelle plus l'Inquisition qu'une lutte contre le retour du pire. » Air bien connu dont la paternité revient à Voltaire ! 

    Certes, vingt ans plus part, Gaby fera une petite amende aussi peu honorable que peu convaincante. Cela dit, Gaby n’a pas mal mené sa barque "professionnelle", réussissant surtout, dans ses fumeux projets d’« éducation altenative », à ne pas faire grand chose, tout en gagnant, de façon assez inattendue, les faveurs successives de nombre de ministres de l’éducation nationale pourtant fort différents, de gauche comme de droite,ce qui tend à prouver une souplesse d’échine idéologique qui lui permettait de se montrer à eux sous des jours propres à leur plaire. Cela ne laisse pas d’étonner quand on sait que ce furent successivement Monory, Lang, Ferry et pour finir Darcos ! Quel talent ce Gaby ! 

    Toujours est-il que, dans les vingt dernières années de sa vie plus ou moins professionnelle, (surtout de 1987 à 1996, année où il a atteint l’âge officiel de la retraite, puisqu’il était, en principe du moins, professeur d’allemand), il fut toujours de ces enseignants qui ne sont pas devant des élèves, comme disait naguère Claude Allègre! 

    Il se fait détacher, en effet, de ci de là, par les ministères successifs, de gauche comme de droite! En 1987-1998, le voilà au Burkina Faso où, comme chacun le sait, l’enseignement de l’allemand est la priorité absolue ; il est ensuite, et tour à tour, « détaché » ( ou « mis à disposition », car je ne connais naturellement pas le détail précis d’une vie administrative fort mouvante) dans l’une ou l’autre des diverses associations qu’il imagine à cette fin ; il se fait également confier des missions, aussi vagues que diverses, toujours dans le style UNESCO du genre : l’éducation pour tous, instituteurs aux pieds nus ou éducation pour tous en Afrique. N’y manque que la contruction des villes à la campagne chère à Alphonse Allais ! 

    Gaby déclare depuis lors à qui veut l’entendre, à propos de l’Afrique, qu’il « est tombé amoureux du pays» (en fait, je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit de l’Afrique elle-même mais passons…). Tout cela ne mange pas de pain, en tout cas pas le sien, puisque cela lui permet au contraire de le gagner, sans trop de mal et à sa fantaisie ! [...]

    La bonne nouvelle est que Gaby a enfin trouvé sa voie, puisque, à l’occasion de sa mission officielle auprès de Blaise Compaoré (NDLR, un grand démocrate, c'est connu) , en décembre 2009, il a pu présenter à ce chef d'Etat sa demande de naturalisation comme citoyen burkinabé (Burkina Faso, faut-il le préciser pour ceux et celles qui ne le sauraient pas ou qui l’auraient oublié, veut dire « pays des hommes intègres »). 

    Par le plus grand des hasards, juste avant de soumettre cette demande officielle, Gaby a démontré, une fois de plus, son attachement à la cause de l'enfance et du Burkina Faso, en offrant des béquilles à un jeune garçon burkinabé handicapé. Quand on pense qu’il y a eu, dans l’histoire, un roi qui a proposé son royaume pour un cheval, se procurer à la fois un brevet d’intégrité et la citoyenneté burkinabé pour une paire de béquilles, c’est une vraie affaire ! »

  • Ah, ces feignasses d'enseignants ! (enseignants, voulez-vous encore voter écolo ?)

    J'espère que mes lecteurs qui exerceraient dans l'enseignement vont apprécier à leur juste mesure ces saillies de Gabriel Cohn-Bendit en juillet 2006, à propos des vacances :

    Les enseignants sont des gros fainéants, et d'ailleurs, leur métier ne génère aucune fatigue. Allez, au boulot, ce tas de bons à rien incapables :

    Les professeurs qui se plaignent de la fatigue, c’est scandaleux ! On n’entend pas un routier ou un type du bâtiment se plaindre avec seulement quatre semaines de vacances. Mais alors pour nous autres les professeurs ce serait l’épuisement total ? Les gosses sont fatigués ? C’est scandaleux ! Qui fatigue les gosses ? Qui leur donne du travail au point qu’au bout de 7 semaines ils ont besoin de souffler ? Il suffirait de leur donner moins de devoirs. L’école devrait comprendre qu’un enfant de 6 ans n’a pas le même rythme qu’un ado, qu’un pré-ado, etc. L’école ne réfléchit pas aux demandes des enfants. Ils doivent se soumettre au monde des adultes qui définit à quel rythme on doit apprendre. On leur impose un rythme fou contre nature.

    Les enseignants, fatigués ? Mais ils ont trop de vacances, voyons !

    Si les enseignants ont des vacances en été, c’est parce qu’à la fin du XIXe siècle, la France était à plus de 60% une société paysanne. Or jamais les paysans n’auraient accepté de laisser leurs enfants à l’école pendant les travaux des champs. Il fallait qu’ils les aident. Les enseignants étaient donc, durant cette période, au chômage technique. En 2006, 5% de la population est paysanne, 95% vit dans les villes. Il n' y a plus de travaux des champs mais les enseignants partent toujours en vacances ! Et l’été, les gosses restent dans les quartiers. Il y a un divorce complet entre les congés des enseignants et ce qui se passe pour les enfants. Les professeurs devraient se préoccuper un peu plus de ce que deviennent les enfants pendant ces deux mois.

    Je suis en verve, en ce moment, mais il est difficile de ne pas faire de relations avec les déclarations de Dominique Strauss-Khan, au mois de septembre de la même année, estimant que le métier d'enseignant n'était pas un métier difficile ni fatigant, ou encore de Ségolène Royal, toujours la même année, proposant de flanquer les enseignants 35 heures dans les établissements et conspuant ce tas d'incapables se contentant de faire leurs dix-sept heures (sic!) !

    Le problème, c'est que la gauche et les verts n'ont nullement renoncé à leur antienne. La preuve, lors du colloque organisé par Vincent Peillon, il était mis en avant de revoir les rythmes scolaires et le temps de travail des enseignants (temps d'ouverture des écoles).

    Plusieurs partis politiques sont désormais prêts à monter sans scrupules la population française contre ses enseignants, comme au temps de Claude Allègre. A côté, l'UMP, qui n'a jamais évoqué ces sujets, va passer pour modérée (à raison ?).

    Il est, une nouvelle fois, très regrettable de voir le MoDem joindre sa voix à ces balivernes. Je veux bien que le MoDem participe aux rencontres sur l'éducation organisées par l'Espoir à Gauche, mais si c'est pour se fondre dans la doxa ambiante sans faire entendre une voix originale, ce n'est pas la peine d'y aller.

    Je ne conçois pas que l'on puisse donner la moindre légitimité, dans de tels débats, à un individu comme Gabriel Cohn-Bendit, qui passe son temps à insulter les enseignants, quand, dans le même temps, Vincent Peillon renonce à offrir un ticket d'entrée à Brighelli. Gaby Cohn-Bendit ne semble pas gêner les huiles pédagogos invitées à ces colloques, et les protestations du MoDem, au colloque précédent, ont été bien molles, là où il eût fallu déclarer le casus belli.

    A la décharge de la gauche, il demeure toutefois quelques voix originales pour penser autrement : il n'est pas de mon camp, mais je rends ce satisfecit à Mélenchon pour s'être toujours abstenu de casser du prof, tout en prônant une éducation d'excellence. Espérons qu'il soit suivi sur ce point par le Front de Gauche.

    J'appelle une nouvelle fois le MoDem à clarifier ses positions.

  • Un prof a voulu faire le malin avec Castaldi

    J'ai réussi à peu près à visualiser la vidéo qui fait le tour de la Toile à propos de l'altercation de Benjamin Castaldi avec un professeur de philosophie. On en fait un peu trop sur cette histoire. Je ne comprends pas très bien l'attitude du professeur de philosophie : s'il ne voulait pas que Castaldi intervienne, pourquoi l'a-t-il fait venir dans sa classe ? Ensuite, c'est tout de même normal que Castaldi renseigne les élèves qui veulent s'informer sur les dessous des émissions s'il s'agit d'une éducation à l'orientation. Le prof a voulu faire son intello de gauche en beuglant contre  TF1, la télé fric, pognon et compagnie. Il a voulu faire de l'idéologie et se payer un animateur, en somme, en bon idéologue bien-pensant qu'il était. L'Éducation Nationale n'a pas à être pour ou contre TF1. Elle instruit et point à la ligne, c'est tout. Le prof de philo en voulait à l'émission Secret Story. Bah, elle ne m'a pas l'air bien méchante cette émission. Cela me paraît un jeu plutôt amusant, ni meilleur ni pire qu'un autre. Peu importe, c'était peut-être une erreur d'inviter Castaldi, mais il fallait l'assumer ensuite : il était là pour présenter son métier, et il était donc logique qu'il parle de son émission. Il n'a évidemment pas à se lever et à menacer le prof de philo, mais ce dernier n'a pas non plus à l'appeler Monsieur Machin et à critiquer son émission dans ces circonstances. Le prof a voulu faire le malin et se la jouer donneur de leçons parce que c'est tendance de se payer la tête d'un animateur. Cela permet de se donner de l'importance.

    En tout cas, moi, je n'adhère pas. Il y a des manières autrement plus intelligentes de lutter contre les chaînes que l'on juge décervelantes.

  • Marielle et les profs

    Le billet que j'ai écrit à propos des propositions du MoDem et d'Espoir à gauche sur le temps de travail scolaire a suscité de nombreuses réactions, y compris chez Marianne qui vient de reprendre l'article aujourd'hui.

    Tout d'abord, je voudrais redire la confiance que j'ai en Marielle de Sarnez sur les questions d'éducation. Je pense que ce sujet l'intéresse beaucoup (elle a piloté une commission de l'ADLE pendant son précédent mandat européen), ensuite, je pense que c'est aussi quelqu'un qui apprécie sincèrement les enseignants et leur travail.

    Je n'ai pas de parti pris définitif sur le temps scolaire, mais je pense, en revanche, qu'il faut avancer avec prudence et bien décanter les problèmes avant de leur proposer des solutions.

    Nous pouvons avoir des convergences avec la gauche réformiste : je pense surtout à l'économie de marché et à la solidarité pour lesquelles nous pouvons trouver des points communs. Mais sur l'éducation, les Lamy, Strauss-Khan,Royal, Rocard et Peillon pensent à peu près tous la même chose, avec quelques variantes. C'est le domaine dans lequel je souhaite que nous ayons le moins de convergences. C'est celui pour lequel je me sens le plus éloigné de ce courant politique : j'ai bien plus de convergences avec certains communistes, mais aussi certains UMP, sur la culture et l'éducation qu'avec la gauche réformiste.

    J'ai pris connaissance récemment du livret orange sur la jeunesse du MoDem. Je l'avais..."zappé". Retrouver mot pour mot la terminologie socialiste des années Jospin à propos de l'enfant et de l'école m'a fait faire un bond sur mon clavier d'ordinateur. J'y ai lu des c......eries que je n'avais encore jamais entendues jusqu'alors. Des choses comme ça, par exemple :

    Nous appelons à une évolution progressive de l’Education nationale. Trop d’importance est aujourd'hui attachée aux contenus, trop peu à l’élève destiné à les recevoir. La pédagogie doit être renforcée et non pas de plus en plus absente de la formation des enseignants. Nous estimons que nous ne pouvons plus concevoir l’enseignement comme la rencontre d’un professeur avec une classe recevant un cours magistral. Nous considérons l’apprentissage comme une relation nécessaire entre l’éducateur et l’élève. Une vision des choses, non pas nouvelle, mais à laquelle il nous semble important de redonner sens. C’est ainsi que nous pourrons espérer une éducation qui n’instille pas la concurrence, le classement et la division entre bons et mauvais, mais une éducation de la coopération, de la solidarité, une édu-cation à la paix. Une fille sur trois est déprimée (13 % tentent de se suicider), un garçon sur dix est violent au point d’avoir frappé ou blessé physiquement quelqu’un dans l’année écoulée. Or, le principal facteur de bien être ou de troubles semble être l'épanouissement scolaire. D’une part, dans les milieux les moins favorisés, l’École concentre en son sein les frustrations de la société qu’elle reflète. D’autre part, dans les milieux aisés, le surinvestissement des parents dans un parcours scolaire de compétition, de sélection et d’évitement de l’échec ou de ce qui y ressemble, fait peser sur les jeunes une pression importante qui influe sur le comportement. Le système de notation systématique et le classement qui l’accompagne ont démontré qu'ils ne parvenaient ni à éviter les cas d’illettrisme, ni à pal-lier l’effondrement du niveau de langue.

    C'est grave dans être là : le poncif bisounours le dispute à la démogagie rose jospinienne pure de dure. Ce n'est pas ce que j'ai compris du Bayrou 2007 quand je relis ses propositions sur l'éducation. Le problème, c'est que les trois quarts du livret sont de ce tonneau...

    Je voudrais rendre cette justice à Marielle que, dans son discours, c'est l'une des rares personnalités politique qui s'inquiètent de la baisse sévère d'enthousiasme des enseignants. Elle notait ainsi :

    Et regardons à quel point la situation des enseignants s’est dégradée. En quelques années, on est passé de 15 % seulement  des enseignants qui souhaitaient changer de métier,  à 65 % aujourd’hui. Et un concours - le CAPES de Lettres, pour ne prendre qu’un exemple -  qui attirait, il y a 10 ans, 12.000 candidats, en compte moins du tiers aujourd’hui.

    Ce n’est pas cela non plus, l’école de la République !

    Même sur le temps scolaire, j'observe que sa proposition s'énonce sur un tout autre ton que les condamnations que j'ai pu lire, çà et là, sur l'égoïsme ou la paresse supposés des enseignants. Par ailleurs, je comprends de ce qu'elle dit que ce projet ne s'appliquerait pour elle qu'à l'école primaire.

    La journée de travail scolaire doit être allégée pour l’enfant, et pour les professeurs afin qu’ils puissent enseigner, à un meilleur rythme.

    Là encore, Marielle a évité la démagogie qui serait de monter enseignants et parents d'élèves au nom de "l'intérêt supérieur des enfants", air connu entonné généralement par les idéologues de tout poil. En réalité, fatigue des élèves et fatigue des enseignants sont intimement liés.

    Sur l'épanouissement, heureusement, ce qu'elle a dit est d'un tout autre niveau que les bisounourseries rosissantes du livret orange :

    Voyez-vous, j’observe les débats éducatifs depuis quinze ans. Et je vois qu’il y a de larges débats, passionnés, brûlants entre, pour simplifier, ceux qui disent "l’enseignement valide repose sur des contenus solides et maîtrisés", et ceux qui disent "l’enseignement valide c’est celui qui épanouit la personnalité".

    Je ne suis pas du sérail. Et voir ce débat qui n’en finit jamais m’a toujours laissée rêveuse. Mais j’ai une opinion sur ce sujet : l’enseignement valide c’est celui qui unit les deux ! " Connaissance solide et compréhension" chaleureuse.

    Il faut des connaissances solides pour construire un jugement, une compétence, une conscience (et pour moi c’est le dernier mot qui est le plus important : je devrais même dire une conscience civique). Et il faut que s’épanouisse, cela manque trop en France, la créativité de chaque fille, de chaque femme, de chaque garçon, de chaque homme. La créativité artistique, la créativité de recherche, la créativité économique, la créativité du savoir, tout cela en réalité est lié.

    Je ne vais pas passer en revue à nouveau tout le discours de Marielle, mais il y avait à l'évidence des bonnes choses. Mais pour revenir sur le temps scolaire, je crois qu'il faut y réfléchir à deux fois plutôt que de risquer de subir la loi de l'emmerdement maximum. On ne peut évacuer d'un trait de plume l'industrie touristique qui rapporte à la France des milliards d'euros chaque année. Or, ce sont des euros qui paient entre autres l'éducation, ne l'oublions pas. On ne peut pas davantage évacuer d'un trait de plume l'organisation de la société, le rythme des parents, et cetera. J'ajoute que la plupart des activités fatiguent autant les enfants que les cours de l'école, que les parents, la plupart du temps, ne pourront pas venir chercher leurs enfants plus tôt et qu'au final, on risque d'arriver à une gigantesque usine à gaz dans laquelle les enfants ne se seront pas reposés plus pendant la journée, mais auront, de surcroît, trois semaines de fatigue en plus. Le mieux est souvent l'ennemi du bien. Méfiance, méfiance, et surtout, prudence.

    J'ajoute, au vu des premières réactions, que des déclarations de ce type sont propres à rallumer une guerre scolaire toujours mal éteinte et à favoriser les contempteurs des enseignants, toujours prompts à dénoncer l'Ennemi comme les chevaliers du Graal pouvaient traquer le Diable...

  • Le MoDem ne doit pas se mettre à dos les enseignants

    J'ai évoqué le discours de Marielle de Sarnez et les propositions d'Espoir à gauche, tout récemment, à la suite des rencontres de Dijon. Il y a un point sur lequel j'ai tiqué, c'est celui du temps scolaire, pour lequel MoDem et Espoir à gauche se retrouvent sur la même ligne. Voici ce que dit Marielle de Sarnez :

    Ceci doit conduire à modifier l’organisation de l’année scolaire. Elle n’est en France que de 144 jours par an (4 jours pendant 36 semaines) alors qu’elle est en Europe, en moyenne, de 185 jours. La journée des écoliers français est la plus longue du monde, mais nos écoles sont fermées la moitié de l’année. L’objectif que nous devons nous fixer est de parvenir en quelques années à rejoindre la moyenne européenne. Alors, je sais bien que nombreux seront les acteurs économiques qui interviendront pour que rien ne change, des stations de sports d’hiver aux gîtes ruraux. Mais cette réforme doit être conduite. La journée de travail scolaire doit être allégée pour l’enfant, et pour les professeurs afin qu’ils puissent enseigner, à un meilleur rythme.

    Et voici ce que propose Espoir à Gauche :

    Elèves stressés, ayant perdu le goût d'apprendre et de découvrir, temps scolaire mal réparti avec des journées trop longues et trop peu de jours et de semaines d’enseignement sur l’année... Voilà des problèmes que nous connaissons tous et que nous ne pouvons plus ignorer, sauf à renoncer à notre idéal commun d'une école qui "élève" ses "élèves". Il est temps de prendre à bras-le-corps ces défis en défendant une refonte de l'organisation du temps scolaire. Nous proposons donc :

    • des semaines mieux aménagées avec une réduction de 20% des horaires d'enseignements hebdomadaires pour les élèves...
    • ...ainsi que des journées de cours réduites et réorganisées pour ouvrir l'école à d'autres activités...
    • ... permises par 3 semaines d'allongement de l'année scolaire.

     

    Et moi, je mets très sévèrement en garde le MoDem : François Bayrou a réalisé une percée au sein de l'électorat enseignant, parce qu'il a été le seul candidat à ne pas lui faire porter le chapeau des difficultés de l'école. Ce qui est patent et commun, dans les propositions de Marielle de Sarnez et d'Espoir à gauche, c'est que les deux veulent augmenter le temps de travail des enseignants, tout comme Royal en 2007 avec ses 35 heures, manifestement sans aucune contrepartie.  Si le nombre d'heures de cours diminuent pendant la semaine, qui s'occupera alors des enfants laissés à eux-mêmes ? Soit des animateurs, et cela coûtera très cher, soit les enseignants eux-mêmes, instrumentalisés une fois de plus. De plus, cette organisation du temps scolaire ne correspond pas à notre organisation économique. Quant à l'argument de Marielle qui consiste à dire que la moyenne des pays européens est organisée ainsi, donc qu'il faut que nous fassions pareil, il n'est pas recevable. Ce n'est pas une garantie de qualité.

    J'ai entendu les premières réactions de quelques amis enseignants, et je puis d'ores et déjà dire qu'elles sont très mauvaises. Ils sont furieux. A vrai dire, pour ma part, j'estime que tout travail mérite salaire. S'il y a trois semaines de cours en plus, elles doivent être payées. Les 20% d'heures en moins, c'est un peu se moquer du monde : cela fera un argument supplémentaire pour ceux qui disent que les enseignants ne travaillent pas beaucoup d'heures, et ce sera un prétexte pour réaugmenter tôt ou tard la semaine de travail des enseignants.

    J'ai le souvenir d'avoir entendu Bayrou dire qu'il fallait cesser de réformer sans cesse l'Éducation nationale. Je crois que le MoDem serait bien inspiré de tenir compte de ce sage avertissement.

    Le MoDem, sur ce point, a raté une occasion de se démarquer de la doxa socialiste (reprise désormais avec astuce par la droite). La population enseignante, est, depuis des années, quelque peu "écorchée vive". Par les temps qui courent, c'est une erreur que de lui jeter de l'huile sur le feu.