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peillon - Page 2

  • Hollande et Ayrault ? A rebours des sondages...

    Je crois que je fais jamais les choses comme tout le monde. Le dernier sondage IFOP fait état d'une chute sans précédent des cotes du couple exécutif. Hollande a perdu 20 points dans l'opinion en 3 mois et Ayrault 15.

    Pour ma part, je suis passé de la catégorie "mécontent" à "plutôt satisfait". Je m'attendais à du socialisme et de l'idéologie de gauche pure de dure et, au final, je crois l'avoir déjà dit, c'est un gouvernement social-démocrate qui s'est installé en mai dernier.

    Compte-tenu du contexte difficile, toutefois, je pense que la gauche devrait se garder d'agiter le chiffon rouge : le vote des étrangers, par exemple. 

    Pour ma part, le seul vote des étrangers qui est acceptable, c'est celui qui est réciproque, et pour autant que l'on en reste à des élections municipales. Je rejette fermement toute autre solution, même si au fond, la mesure, une fois appliquée, ne concernerait que quelques milliers de personnes seulement.

    Le PS n'a pas intérêt à insister sur ce point et on peut espérer que le projet sera assez vite abandonné.

    Au fond, ce sont les reniements du candidat Hollande qui finissent par me rendre son action sympathique. 

    Le plus drôle, c'est évidemment l'éducation : Peillon a affirmé embaucher 40 000 enseignants à la rentrée prochaine. Trop drôle : en fait, il y en a 22 000 qui partent à la retraite, ce qui ne fait plus que 18 000. Le problème, c'est que les concours de recrutement se sont effondrés : personne ne veut consacrer 5 années d'études pour exercer un métier en voie de dévalorisation rapide, aux conditions dégradées et au salaire peu en rapport avec les efforts consentis.

    Si ce ministre avait pour un sou de bon sens il devrait commencer par revenir immédiatement sur la masterisation. Quel mot idiot, d'ailleurs, tout droit venu de la doxa européïste qui chercher à aligner tous les systèmes éducatifs. Bref, il faut revenir d'urgence à bac+3 pour espérer décongestionner le recrutement. Je ne suis pas sûr que cela suffise : dans l'ancien système, il fallait une licence, préparer une année le concours puis faire une année de stage pour devenir titulaire, soit...bac+5 au final ! S'il faut six années pour devenir médecin généraliste (on en manque d'ailleurs de plus en plus et le résultat des courses c'est que l'on va finir par se retrouver avec des praticiens roumains aux diplômes incertains en guise de toubibs...) quel est l'intérêt d'étudier 5 années pour devenir prof ? Comparons les salaires, c'est tout vu. Je me demande ce que cet incapable de Châtel aurait d'ailleurs fait si Sarkozy était resté au pouvoir face à une situation qui aurait été davantage dégradée encore...

    Côté justice on va voir comment les juges vont interpréter les déclarations laxistes de Taubira, mais je crains le pire. Le Syndicat de la Magistrature va pouvoir continuer à condamner lourdement les petits excès de vitesse et libérer les mineurs violeurs récidivistes au nom des grandes politiques généreuses de "réinsertion". Vivement qu'on puisse coller un procès aux juges pour leur décision : cela deviendrait drôle bien que juste.

    Côté économie, j'ai une proposition : renommons l'actuel Ministre de l'Économie et des finances Ministre des impôts. Je n'entends jamais Moscovici parler d'autre chose que d'impôts nouveaux... En fait, le seul cap qui est fixé, mais je l'agrée, c'est la réduction du déficit budgétaire. Pour le reste, contrairement à ce qu'affirme Mosco, le gouvernement cherche son chemin.

    Les autres ministres sont quasiment transparents sauf lorsqu'ils font des bourdes, spécialité de Duflot. Je propose d'ailleurs de supprimer le Ministère du Logement qui ne sert à rien et n'a jamais servi à rien. Ce sera toujours cela d'économisé. Malheureusement, aujourd'hui, nous n'avons plus le choix qu'entre l'étalement urbain et la concentration urbaine. Sans révolution dans l'organisation du travail, je ne vois pas comment les gens peuvent faire autre chose que d'affluer vers les grandes villes.

    S'il existait des transports ultra-rapides qui reliaient toutes les grandes et moyennes villes en France, avec des transports en commun non moins rapides au sein de chacune, maillant parfaitement leur territoire, on pourrait peut-être envisager un sérieux relâchement de la pression immobilière car les travailleurs pourraient passer très facilement d'une ville à une autre. On est loin du compte et c'est une politique de très longue haleine (au moins une décennie voire deux).

    Voilà, la représentation que je me faisais du gouvernement socialiste s'est améliorée par rapport au mois de juin dernier, mais cela ne m'empêche pas de conserver un oil critique...

  • Décrochage scolaire ? Tu ferais mieux de lire Bayrou, camarade Peillon !

    Allez, c'est reparti pour un nouveau concert d'incantations et de mantras à l'Éducation Nationale. Peillon appelle la communauté éducative à se mobiliser contre le décrochage scolaire. Archétype de la formule complètement creuse qui ne mange pas de pain. 

    On a le droit à la traditionnelle antienne sur le primaire. Concrètement, il fait quoi Docteur Peillon ? Parce que Mister Vincent  voudrait bien améliorer le lien entre le monde professionnel et l'élève décrocheur, mais le problème, c'est que Docteur Peillon, lui s'empresse de fermer les classes de préparation à l'apprentissage dans les collèges. 

    Cela dit, pour lutter contre l'échec scolaire Bayrou avait fait une proposition fûtée : créer des classes passerelles pour remettre à niveau les élèves en difficulté. Et si on commençait par cela ?

    De manière générale si on veut vraiment lutter contre l'échec scolaire il faut détecter dès le CP et peut-être même avant les enfants en difficulté et les prendre en charge quitte à individualiser leur instruction pour qu'ils parviennent à intégrer le groupe-classe sans trop de "douleur". Évidemment, cela peut coûter cher mais si l'on évite le redoublement et le décrochage ensuite, cela vaut peut-être le coup. Peut-être faut-il envisager un instituteur à disposition sur longue durée d'élèves en difficulté et, puisque Hollande songeait à d'autres postes que ceux d'enseignant, des psychologues et des orthophonistes en milieu scolaire. 

    On pourrait également imaginer des pratiques novatrices en prévoyant pour des orthophonistes et psychologues spécialisés dans l'enfance la possibilité d'exercer en semi-libéral dans les écoles (avec, pourquoi pas, un bureau et du matériel) pour les débutants, par exemple.

    Dans tous les cas de figure il serait temps de proposer un projet, et, chiffré de préférence que l'on sache ce que l'on peut faire ou non. Bref, de l'action, Mister Vincent, parce que la parlotte...

    Il paraît que Bayrou trouve du mérite à Mister Vincent ; ah ? Moi, je ne dois pas avoir de chance, je n'entends que Docteur Peillon.

  • La morale, elle commence dans les cours d'école...

    Après Châtel, Peillon : le retour de la morale à l'époque. En fait, plus on en discourt dans l'école, moins elle s'y applique. Sur le fond, j'agrée évidemment ce que dit Peillon sur la morale, mais sur la forme, c'est du pipeau, comme d'habitude, une spécialité socialiste.

    Plutôt que d'absoudre sa mauvaise conscience de gauche en assommant les enfants et les jeunes de discours aussi lénifiants et ennuyeux qu'inefficients mieux vaut, et de loin, engager le nombre d'assistants d'éducation suffisant pour assurer la protection des enfants victimes ou maltraités et prendre des dispositions pour qu'ils soient pris au sérieux par l'institution.

    Cela suppose aussi de punir avec énergie les écoliers ou collégiens auteurs de maltraitances sur leurs congénères. 

    En fait de morale, rien ne vaut la morale appliquée. Quand l'école montre qu'elle ne laisse pas tomber ceux qu'elle est censée accueillir, elle fait oeuvre morale. Bien plus qu'en faisant des leçons de morale.

    Quant aux enseignants, ils ont évidemment le plus grand intérêt à se montrer exemplaires si eux-mêmes veulent être crédibles. Cela suppose d'accueillir les enfants différents (handicapés, par exemple) sans rechigner ni gémir et de dénoncer en classe, devant les élèves, les comportements qu'ils ne tolèrent pas quand les élèves sont entre eux. Dans ce dernier cas, il va de soi que les administrations des établissements scolaires et plus en amont, inspections et rectorats soutiennent pleinement les enseignants dans cette détermination.

    Plus généralement, je n'aime pas trop quand l'État se mêle de décréter ce qu'il considère comme bien ou mal. L'idéologie n'est pas loin. Pour ma part, je lui demande juste d'assurer des conditions d'étude décentes dans ses écoles et de veiller à ce que les enfants n'y soient pas malheureux. C'est déjà très bien s'il s'en tient à ces modestes objectifs...

  • Rythmes scolaires et mensonges

    Il rue dans les brancards, Docteur Peillon : il frétille d'aise à la perspective de se livrer à toutes sortes de pédagogolâtries aussi diverses que variées.

    Quand Docteur Peillon se lance dans de grandes envolées lyriques sur le temps scolaire de sa jeunesse, il est prudent de vérifier ce qu'a en tête Mister Vincent. Ainsi, Peillon assure que de son temps, on étudiait les week-ends et que l'année scolaire était plus longue.

    Rien n'est plus faux et en voici la preuve : le Ministère de l'Éducation Nationale a eu la riche idée de donner accès à tous les calendriers scolaires depuis l'année 1960. Eh bien regardons donc l'année 1960 ! L'école finissait cette année-là le 28 juin. Pour l'année en cours, elle s'achève le 05 juillet. Les écoliers reprenaient le 16 septembre mais le 05 septembre pour l'année 2011-2012 (02 septembre pour les enseignants). Différentiel ? presque 3 semaines de vacances d'été en moins. Ce sont ces vacances-là toujours davantage rognées que Docteur Peillon veut abréger encore plus. Entre-temps, en revanche, les vacances intermédiaires ont enflé à mesure de l'amincissement des vacances d'été. 

    Je ne pense pas que Mister Vincent soit d'un âge canonique, on doit avoir une dizaine d'années de différence à peu de choses près : d'autant que je me souvienne de mon école, j'ai toujours connu le week-end. Docteur Peillon assure pourtant qu'on travaillait la samedi après-midi. Pour ma part, c'était repos le mercredi et école le samedi matin.

    Mais Mister Vincent parle peut-être d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître...

    Quoi qu'il en soit, les rythmes scolaires ont évolué considérablement depuis cette époque sans que jamais n'apparaissent significativement des gains en termes de perfomances à l'école.

    En revanche, ce qui a inflationné sous l'effet des prémices du pédagogisme, ce sont les disciplines d'éveil de toutes sortes et puis bien sûr, la masse apprenante . L'école s'est démocratisée : elle est devenue pour tous, mais elle est restée unique, ou presque. Aucun socialiste (et encore moins chez les Populaires) ne veut admettre de commencer à réfléchir sur cette donnée fondamentale : le principe marxiste immuable de l'éducabilité universelle continue de faire force de loi au mépris des développements de chaque individu.

    Rien ne semble venir à bout de la frénésie réformatrice de notre sémillant Docteur Peillon. Enfin...presque : je sens qu'Ayrault commence à s'agacer quelque peu. Il vient de le recadrer une fois de plus sur les vacances de la Toussaint que notre apprenti ministre entendait allonger unilatéralement (personne n'avait été consulté à l'exception d'un quarteron de chronobiologistes en mal de reconnaissance). Au passage, toute la presse a titré bêtement que Peillon allongeait les vacances de quatre jours. Encore une peillonerie : les cours devaient reprendre le jeudi 08 novembre. En réalité, ce sont les jeudi 08 et vendredi 09 que Mister Vincent s'apprêtait à donner généreusement aux écoliers de France et de Navarre (attendons le second round, au passage, car il est évident qu'il allait certainement les reprendre ailleurs par la suite...). Le 10 et le 11 étant un samedi et un dimanche, ils ne sont pas ouvrés. Comme j'ai étudié l'algèbre à l'école, je sais encore compter. Total, deux jours supplémentaires ni plus ni moins.

    Pour ceux qui doutaient du retour des années Jospin et de toutes ses dérives démagogiques il suffit de voir les pédagogols de tout ordre se pâmer de satisfaction : on met l'enfant au centre. Si c'était pour voter Bayrou, why not, mais là, en fait, c'est juste pour servir de faire-valoir à nos experts ès pédagogolâtrie patentés.

     

  • Rythmes scolaires, ça commence...

    Et voilà. Quelques jours déjà, et une première mesure que j'ai longuement combattue. Tout le ban et l'arrière ban de la gauche, mais aussi une bonne partie de la droite et, bien sûr, les différentes courroies de transmission habituelles du PS braille à l'évidence : il faut créer des semaines plus longues, des vacances plus courtes. Le sieur Peillon a tout de même commis une petite gaffe : il a oublié le mot "concertation" dans son langage. En réalité, la concertation sera un pipeau total : le PS se contentera de consulter ses officines (associations de parents d'élèves et syndicats "amis") pour faire avaliser par les gens qui siègent à la fois dans les commissions du parti et dans celles des associations les choix qui seront effectués uniformément par les unes et les autres. Il n'y aura plus qu'à relayer tout cela dans les "médias" amis, et le tour sera joué...

    La réalité, elle va leur sauter au visage à toute vitesse :

    - les petites communes ou les communes pauvres n'auront pas les moyens de prendre en charge les frais occasionnés par des fins de journée à 15h00 ou 15h30. 

    - les parents les plus modestes n'auront pas les moyens de payer activités et/ou babysitters

    - les journées des enfants ne seront pas moins longues : ils enchaîneront des activités qui feront que les journées dureront toujours autant. En revanche, plus de coupure hebdomadaire pour pouvoir les reposer, et/ou alors, finis les week-end en famille.

    - les temps de vacances ont déjà été réduits : en école primaire, on finit à l'issue de la première semaine de juillet, on recommence au début du mois de septembre, généralement entre le 1 et le 2. Les enfants sont généralement déjà à bout bien avant la fin du mois de juin et n'en peuvent plus. Allonger l'année scolaire va aggraver les choses. Si à l'inverse, ils reprennent en août nettement plus tôt, ils seront carbonisés à la toussaint.

    - la voix de son maître de la FCPE, le sieur Hazan, veut aussi revoir les rythmes du collège et du lycée. Quid, alors, de toutes les procédures d'affectation et des divers examens ? Quant aux lycéens, certains finissent parfois à la mi-juillet, l'année du baccalauréat en raison des examens.

    La fureur pédagogolâtrisante à la sauce chronobiologisante n'aura plus de limites.

    - les dégâts sur l'industrie touristique (l'une des dernières à peu près performante en France) seront évidemment considérables : perte de chiffre d'affaire, pertes d'emplois.

    Bien entendu, les dégoûlinants de toute sorte balaient d'un revers de main hautain ces considérations bassement "matérielles", évoquant des "lobbies", comme ils disent.

    Le problème, c'est qu'au fond, il n'y a pas le moinde début d'un commencement de preuve sur les conséquences de ces changements de rythme sur les enfants. En revanche, le fait de ne pas coucher suffisamment tôt de jeunes enfants, de veiller avec quand il ne le faudrait pas, et j'en passe, ça, surtout pas d'études là-dessus : pas politiquement correct, cela renvoie à la responsabilité des familles.

    Dernier petit détail : j'imagine que les enseignants (à juste titre) vont demander une rallonge s'ils se voient imposés deux semaines de plus de travail et autant de déplacements. Or, la France n'a pas le premier des euros à dépenser en plus pour payer de telles charges. Dans le même temps, le recrutement enseignant s'est complètement effondré, je le rappelle.

    A vrai dire, c'est quelque chose que je comprends : moi-même, je n'ai qu'une hantise, c'est qu'il traverse l'esprit d'un de mes enfants de devenir un jour enseignant. Je ferai tout pour que cela ne soit pas le cas.

    In fine, comme d'habitude, on passe à côté de ce qui importe vraiment : concentrer les efforts sur l'école primaire en améliorant l'encadrement des jeunes enfants (classes trop chargées), améliorer la formation des enseignants dans le domaine de la psychologie, celui qui est clairement le plus utile pour gérer des enfants, cesser de faire de l'école un creuset unique et diversifier les voies.

    Mettre en place, enfin, une vraie remédiation avec des classes ad hoc disposant d'une totale liberté pédagogique y compris dans l'organisation des enseignements pour pouvoir arriver à ses fins, c'est à dire remettre à flot des enfants en difficulté.

    Mettre en place des structures comparables pour lesd pré-caïds en les extirpant de la scolarité ordinaire et en leur donnant un encadrement disciplinaire très ferme.

    Libérer les initiatives en mettant en place un observatoire des bonnes pratiques, ce qui suppose de juger non plus sur l'obéissance aux hiérarchies et aux circulaires mais sur les résultats. Ce dernier point, toutefois, ne doit pas non pous être biaisé : il est si facile de mettre en place l'évaluation qui conviendra aux résultats que l'on voudrait obtenir.

    Il faut ajouter à cela que l'impact d'un enseignant sur un enfant peut se faire ressentir à très long terme. Bien des années après. Prudence, donc, quant à l'immédiateté des évaluations.

  • Et m...Docteur Vincent et Monsieur Peillon à l'Éducation...

    Ben tiens, Le Mosco, il a parfois de l'humour. J'aime bien, moi, son Docteur Vincent et Monsieur Peilllon. J'espérais encore que Martine Aubry accepterait de chapeauter un grand ministère de l'Éducation. Pas de pot, la France a hérité du Serpent.

    Encore un p....ain d'agrégé de philosophie au Ministère. Le précédent, c'était Luc Ferry, et il a battu le record absolu de nullité rue de Grenelle. Même Nonos Châtel était meilleur.

    Avec Peillon, je fais le pari que les enseignants ne tarderont pas à regretter Sarkozy. L'ami des rythmes scolaires, le grand copain des profs qui les aime au point qu'il pense qu'ils doivent travailler gratis (véridique !) puisque l'appât du gain ne les motive pas.

    Son grand dada, c'est de réduire les vacances scolaires d'été. J'attends avec gourmandise ses premières annonces effectives en ce sens.

    Une tentative de ce type dans l'Académie de Lille a mis littéralement le feu dans les lycées il y a un peu plus d'un an. Au point que le recteur, (le grand manitou local) a dû faire une annonce pour assurer qu'il n'était aucunement question de toucher aux vacances des élèves (hou, le gros menteur!).

    Même Hollande, sur la fin de sa campagne, en a rabattu un coup, du Peillon, en assurant dans le Parisien qu'il ne toucherait pas aux vacances des élèves.

    A vrai dire il était devenu plus prudent, récemment, le Peillon : il mettait l'accent sur le primaire et sur la semaine de 4 jours de la droite.

    En dehors de vouloir "redéfinir" les tâches des enseignants, comme il le dit pudiquement, Peillon n'a aucune forme d'idée dans le domaine pédagogique autre que celles que lui soufflent les commissions pétries d'idélogie du Parti Socialiste ou encore quelques gens du sérail aux incisives affûtées...

    Son blabla sur le respect dû aux enseignants, mouaarff : ils le sortent tous. Avec un effet très exactement nul.

    Bon. Attendons de voir. Je n'ai pas une bonne opinion a priori de Vincent Peillon mais je peux être amené à changer d'avis à la pratique si je vois qu'il amende le projet socialiste et s'il parvient à rassembler la communauté éducative alors qu'elle est en proie aux dissensions et aux conflits depuis près de 15 ans, maintenant, en grande partie à cause de l'ex gros pécari de Grenelle, j'ai nommé Claude Allègre.

  • Peillon/Descoings, même combat !

    Tiens, Brighelli va pouvoir écrire la suite de la Fabrique du Crétin. Je dénonce, ici,  depuis un moment la collusion entre la droite moderniste et la gauche réformiste sur les questions d'éducation. A preuve la dernière tribune de Peillon qui veut déglinguer les grandes écoles. Quand je lis ça, je suis exaspéré : c'est la gauche, avec la complicité de la droite, qui a foutu en l'air l'école républicaine. Et maintenant, avec leurs réformes égalitaristes de merde, ils s'en prennent à ce qui fait le sel de notre enseignement. La reproduction sociale, ce n'est pas la faute des grandes écoles. C'est l'école, les collèges et les lycées qui ne parviennent plus à offrir des alternatives de qualité aux enfants des classes populaires.

    Et je n'entends pas une voix, pas une seule au MoDem, pour condamner ces attaques ridicules contre l'excellence. On participe à des colloques avec cette gauche réformiste - soit ! - et on ne fait entendre aucun son de cloche différent ?! Non,  on opine du chef aux déclarations des Cohn-Bendit et Peillon, bien d'accord, sur le fond, avec le sieur Descoings.

    Oui, Monsieur Peillon, il y a eu trahison, comme vous dites, mais elle est le fait de vos amis politiques. Dire que beaucoup sont allés faire fortune dans le privé pour évoquer cette trahison, c'est se moquer du monde. Le seul dévoiement, c'est celui de vos bataillons qui ont gangrené l'Éducation Nationale à tous les étages de sa technostructure et ont contaminé de longue date la droite.

    En réalité, en France, l'unique différence qui existe entre gauche et droite est celle des moyens qu'il convient d'allouer ou non à l'école. Pour le reste, il n'y a même plus l'épaisseur d'une feuille de papier entre idéologues de droite (Ferry, Descoings et compagnie) et idéologues de gauche.

    Et les rodomontades d'un Sarkozy ou d'un Ferry contre mai 68 ne font en aucun cas illusion. Je viens d'une famille de paysans, et dans cette famille, un des enfants de mon grand-père qui était un petit exploitant agricole (deux vaches, un vieux canasson, un poulailler, quelques hectares, trois clapiers et une étable à cochons - j'oubliais le jardin potager) a fait science-po. Il était boursier et a du marner et se priver de tout, faire tous les petits boulots pour y arriver. Il a échoué à l'oral de l'ENA parce qu'on lui a posé une question à l'oral sur les Impressionnistes et qu'il n'avait jamais eu le temps ni les moyens de se rendre dans un musée.

    Et regardez notre école de merde et ses baskets citoyennes à la con, ses préventions sida, obésité, ratp, incivilité, connerie, marche sur la crotte des chiens, éternuements, son éducation civique à la noix et ses droits à la connerie. De la merde en barre. Tout le monde il est égal. Tout le monde il est content maintenant. Et comme tout le monde il va rater les concours des Grandes écoles, eh ben on va supprimer les grandes écoles, comme ça, tout le monde il va être content et encore plus égal. Giga, non ?

    Putain, jamais je ne voterai plus à gauche. Mais, en fait, sans doute pas à droite non plus. Et au centre ? Ben s'ils continuent à faire risette à la gauche réformiste, jamais plus je ne voterai tout court.

  • Bayrou, Royal et Peillon débattront de la VIème république

    Je ne sais pas dans quelle mesure la source est crédible, mais, en la circonstance, comme il s'agit d'un journaliste spécialisé dans la vie politique, on doit doit pouvoir le croire : Espoir à Gauche, le courant de Vincent Peillon, organisera une nouvelle rencontre en janvier 2010. Cette fois, non seulement Ségolène Royal sera conviée officiellement, mais François Bayrou aussi. Ils débattront de la VIème république.Un sujet fort intéressant, au moment où les institutions de la Vème république montrent leurs limites et se présidentialisent de plus en plus. Cela m'intéresse : la VIème république était une proposition forte de François Bayrou pendant la campagne présidentielle de 2007.

    Bayrou a promis la séparation des pouvoirs, et je crois qu'il tiendra cette promesse s'il est un jour élu : nous vivons une époque de telles collusions, toujours plus fortes et inéquitables au plus haut sommet de notre société qu'il faut un nécessaire retour de balancier. A mon avis, il n'y a pas besoin d'ergoter indéfiniment sur la VIème République : ce qui compte, c'est que les pouvoirs soient bien indépendants les uns des autres et que le peuple soit représenté. Ce dernier point suppose l'introduction d'une dose conséquente de proportionnelle dans les scrutins.

    Il y a un point que j'aurais aimé voir aborder, mais là, je suis peut-être dans l'utopie (certainement même). Pendant l'élection présidentielle de 2007, quelqu'un (dont je ne parviens plus à retrouver la trace) avait proposé une manière de voter astucieuse : au lieu d'utiliser le vote très clivant qui est le nôtre actuellement (une voix un homme et élimination par compartimentation de l'électorat), il (ou elle) proposait d'affecter une somme de points aux divers candidats. Et, ce qui comptait, c'était finalement de recuellir la somme de points la plus élevée possible. Une idée paas idiote et obligeant les candidats à ne pas se faire détester d'une partie des Français. Une idée qui amènerait certainement les candidats à davantage considérer les préoccupations de TOUS les Français, y compris ceux des autres bords politiques. Une idée qui casserait la logique des partis en ne faisant plus du rassemblement de son propre camp une priorité préalable. Bref, une idée à mon avis à creuser...

  • Éducation : le discours de Marielle de Sarnez à Dijon

    581821186.6.jpgMarielle de Sarnez, députée européenne et première vice-présidente du Mouvement Démocrate, est intervenu samedi 14 novembre aux rencontres politiques qui avaient lieu à Dijon.

    (Seul le prononcé fait foi)

    "Chers amis,

    Au mois d'août, nous avons eu une première rencontre à Marseille, qui a fait quelque bruit, parce qu'elle bousculait. Elle bousculait des habitudes, des routines, des a priori, des conservatismes. Nous en étions conscients lorsque nous avons accepté de parler ensemble, de dire : si nous voulons que ça change, si nous trouvons que notre pays ne va pas dans le bon sens, alors quelque chose nous rassemble. Et si nous sommes républicains et démocrates, épris de justice, alors ce qui nous rassemble doit être plus fort que ce qui nous sépare. Et ce rassemblement ne s'arrêtera pas.

    Nous avons une vérité à l’esprit, de plus en plus évidente : aucun d’entre nous ne gagnera tout seul. Nous avons pu croire le contraire par le passé. Certains d’entre nous ont même pu réaliser ce rêve. Certains n’en ont pas été loin. Mais désormais, cela est derrière nous. L’étude publiée par Libération cette semaine le dit de la manière la plus criante : le clivage droite/gauche, même si, évidemment, je ne confonds pas les deux, n’est plus pertinent pour les deux tiers des Français ! Et à l’intérieur même de ceux qui croient toujours à ce clivage, les préférences partisanes sont elles-mêmes complètement éclatées.

    En tout cas, pour moi, ceci est une certitude : personne ne gagnera tout seul.

    J’ai une deuxième certitude : pour gagner, il faudra mobiliser toutes les forces disponibles. Tous les républicains, tous les démocrates, quelle que soit leur préférence de parti, leur histoire, doivent peu à peu être rendus compatibles les uns avec les autres.

    Ce ne sera pas difficile : en fait, ce ne sont pas les idées qui séparent, ce sont les préjugés. Ce ne sera pas difficile, à une condition : c’est qu’on apprenne à se respecter et à se parler. Autrement, les forces d’alternance apparaîtront comme éclatées, explosées, incapables de tracer un chemin convaincant pour le pays.

    Et c’est pourquoi nous sommes là.

    J’ajoute une dernière condition. Il faut accepter la différence. Il faut accepter que tout le monde ne pense pas la même chose. Il faut accepter de parler, de réfléchir, y compris avec des gens qui pensent tout à fait différemment. Pourvu qu’ils acceptent le but commun. La différence n’est pas à craindre, si elle conduit au dialogue, à l’échange des idées ! Ce qui est à craindre, ce qui est à redouter, c’est le sectarisme, le préjugé qui fait proclamer : « je ne vais tout de même pas discuter avec celui-là, ou avec celle-là ! »

    Notre conviction à nous, c’est qu’il y a beaucoup à apprendre dans le dialogue des différences et même des divergences. Car nous avons la charge de reconstruire ensemble un pays qui ne va pas bien et de ce pays nous sommes tous citoyens, coresponsables de l’alternance.

    C’est particulièrement vrai en matière d’école.

    Pouvons-nous accepter que la situation de l’École continue sans changement ? Pour moi la réponse est certainement non.

    Je laisse à d’autres le procès en responsabilité. Les ministres de l’éducation des deux dernières décennies s’appellent Lionel Jospin, Jack Lang, François Bayrou, Claude Allègre, Luc Ferry, François Fillon, Gilles de Robien, Xavier Darcos, aujourd’hui Luc Chatel. J’étais moi-même la directrice de cabinet de François Bayrou rue de Grenelle. Si c’était facile de changer les choses dans le bon sens à l’Éducation nationale, ça se saurait.

    Mais nous ne pouvons accepter d’en rester là. Nous ne pouvons accepter d’en rester à la situation d’aujourd’hui ! C’est, à juste titre, le premier budget de la nation. Mais les résultats sont purement et simplement impossibles à accepter pour des Républicains, pour le peuple français.

    Il est impossible d’accepter que nous ayons chaque année 40 % des enfants, c’est à dire près de 300.000 élèves, qui ne maîtrisent pas la lecture à l’issue de l’école primaire !  25 % qui déchiffrent, mais ne comprennent pas la substance d’un texte et 15 % qui n’arrivent même pas à déchiffrer. Et si vous projetez ces 40 % cinq ou six ans après, vous les retrouvez tous ou presque dans la galère : 15 % en échec total qui sortent du système éducatif, à la fin de la 3 ème, sans diplôme ; 25 % à la peine, sans qualification réelle… Comme si le destin scolaire était fixé dès le plus jeune âge.

    Ce n’est pas cela l’école de la République !

    Et regardons à quel point la situation des enseignants s’est dégradée. En quelques années, on est passé de 15 % seulement  des enseignants qui souhaitaient changer de métier,  à 65 % aujourd’hui. Et un concours - le CAPES de Lettres, pour ne prendre qu’un exemple -  qui attirait, il y a 10 ans, 12.000 candidats, en compte moins du tiers aujourd’hui.

    Ce n’est pas cela non plus, l’école de la République !

    J’ai pris ces deux exemples, mais nous pourrions tous les multiplier.

    Or je crois, même si je suis condamnée pour optimisme outrancier, que cette situation n’est en rien irréversible, à condition de faire des choix nécessaires et simples.

    Choix nécessaires et simples. Il faut arrêter de triturer constamment l’organisation scolaire, d’empiler réformes sur réformes, dont tout le monde sait qu’elles ne seront pas mises en place et, le seraient-elles, qu’elles ne changeraient rien.

    Il faut partir des fondations. La question la plus importante est la réussite de l’école maternelle et primaire. Je ne sépare pas l’école maternelle de l’école primaire. Je ne suis pas de ceux qui voient dans l’école maternelle une garderie, et dans les maîtres des puériculteurs ou puéricultrices dont l’essentiel du travail est de changer les couches. C’est vrai que l’école maternelle est une originalité française et je la trouve juste. La vocation de l’école maternelle, qui est une école, et maternelle au sens de la compréhension, de la protection de l’enfant, c’est de répondre aux inégalités culturelles et sociales. C’est d’amener les enfants, par une maîtrise précoce de la langue, à vivre ensemble, tout en éveillant leurs capacités.

    Je suis désolée de le dire : il ne peut pas y avoir de débat sur l’objectif de l’école primaire. Il ne doit pas y en avoir. L’objectif de l’école primaire, en-dehors des très rares enfants en situation de grande difficulté, ce doit être de donner les bagages nécessaires à tous, 100 %, pour la vie et la suite des études. L’objectif, c’est 100 % de lecture, plus que jamais. Car contrairement à ce que l’on pouvait penser il y a quelques années, on en aura toujours besoin : pensez au monde internet. 100 % d’écriture. 100 % de connaissance des nombres. Et je veux ajouter 100 % de sport et 100 % d’une activité artistique, en mettant l’accent en particulier sur la musique, trop absente de la France.

    Ceci doit conduire à modifier l’organisation de l’année scolaire. Elle n’est en France que de 144 jours par an (4 jours pendant 36 semaines) alors qu’elle est en Europe, en moyenne, de 185 jours. La journée des écoliers français est la plus longue du monde, mais nos écoles sont fermées la moitié de l’année. L’objectif que nous devons nous fixer est de parvenir en quelques années à rejoindre la moyenne européenne. Alors, je sais bien que nombreux seront les acteurs économiques qui interviendront pour que rien ne change, des stations de sports d’hiver aux gîtes ruraux. Mais cette réforme doit être conduite. La journée de travail scolaire doit être allégée pour l’enfant, et pour les professeurs afin qu’ils puissent enseigner, à un meilleur rythme.

    Voyez-vous, j’observe les débats éducatifs depuis quinze ans. Et je vois qu’il y a de larges débats, passionnés, brûlants entre, pour simplifier, ceux qui disent "l’enseignement valide repose sur des contenus solides et maîtrisés", et ceux qui disent "l’enseignement valide c’est celui qui épanouit la personnalité".

    Je ne suis pas du sérail. Et voir ce débat qui n’en finit jamais m’a toujours laissée rêveuse. Mais j’ai une opinion sur ce sujet : l’enseignement valide c’est celui qui unit les deux ! " Connaissance solide et compréhension" chaleureuse.

    Il faut des connaissances solides pour construire un jugement, une compétence, une conscience (et pour moi c’est le dernier mot qui est le plus important : je devrais même dire une conscience civique). Et il faut que s’épanouisse, cela manque trop en France, la créativité de chaque fille, de chaque femme, de chaque garçon, de chaque homme. La créativité artistique, la créativité de recherche, la créativité économique, la créativité du savoir, tout cela en réalité est lié. C’est dans la création, l’inventivité, que l’être humain trouve son plein épanouissement, et le pays qui les rassemble aussi.

    Dans ce que la République doit à ses jeunes enfants pour qu’ils accèdent à l’autonomie, je veux insister devant vous sur la langue. La langue, c’est le pouvoir et c’est la vie. L’expression des émotions, la présentation de soi-même, l’empathie, l’autorité, la reconnaissance, le rire, l’analyse, tout cela, c’est la langue. La langue, c’est le nécessaire et presque le suffisant. Elle doit donc être au sens propre la priorité, puisqu’elle concentre en une seule démarche connaissance et création.

    Et il me semble que ceux qui exercent le pouvoir ne l’ont pas vraiment compris puisqu’ils nous expliquent que pour redorer la filière littéraire, on va en faire une filière internationale ! C’est-à-dire une filière qui vaudra non pas par la maîtrise de notre langue mais par la maîtrise des langues étrangères… Or le droit, la psychologie, la réflexion, la philosophie, tout cela est langue et devrait servir de facteur commun à toutes les formations.

    Nous voulons une École où plus un seul enfant ne soit en situation de fragilité ou d’échec en face de la langue. Nous voulons une École où plus un seul élève ne sorte du CE1 sans savoir lire. Pour parvenir à cet objectif, il faudra concentrer les efforts sur le cycle des apprentissages fondamentaux (Grande section de maternelle, CP et CE1). Mettre le paquet sur le repérage et la remédiation dès le pré-élémentaire. Pratiquer le dédoublement de la classe et la gestion par petits groupes en cours préparatoire. Expérimenter des formes nouvelles d’organisation : par exemple, un enseignant pourrait garder la même classe pendant deux ou trois ans. Fixer clairement des obligations de résultats à atteindre à la fin du CE1. Généraliser les évaluations comparatives. Les mettre au service des enseignants. Publier et répandre les bonnes pratiques.

    Bref, il faudra une mobilisation de tous contre l’échec scolaire pour éviter à l’avenir que ne rentrent chaque année au collège des milliers de jeunes qu’on envoie dans le mur, dont on sait par avance que la scolarité sera plombée, et qui se retrouveront quelques années plus tard durablement au chômage. S’il y a un défi que nous devons relever ensemble, c’est bien celui-là. Et c’est pour moi de loin le plus essentiel. Si nous parvenons à inverser cette tendance, alors nous aurons fait œuvre utile pour le pays.

    Cette mobilisation, il nous faudra la poursuivre au collège : un collège où l’on refuse la sélection précoce, que nous avons connu en France jusqu’aux années 70, et cependant où l’on reconnaisse la diversité des élèves face à l’enseignement scolaire.

    Je pense toujours que la proposition que nous avions faite au milieu des années 90 d’un "collège hors les murs", qui proposerait tout autre type de formation que le cours qu’on subit pour ceux des élèves qui subissent, est toujours d’actualité. Je rappelle la règle que nous avions proposée : que cet "enseignement actif", par la passion et les vraies aptitudes de l’élève, par le geste, par l’art, par la mécanique, par le sport, par le théâtre, puisse à des carrefours clairement balisés permettre à ces élèves de retrouver la scolarisation classique.

    On me dira : mais pourquoi ne pas proposer ce type de scolarisation à tous. Pour deux raisons : parce que je sais que, dans un pays en grave difficulté financière, et où l’enseignement secondaire est déjà un des plus chers du monde, nous n’aurons pas les moyens, et parce que je ne trouve pas stupide de donner plus à ceux qui ont le plus besoin.

    Le collège doit donc être différencié au profit de ceux qui s’y trouvent actuellement en situation de blocage et donc des enseignants qui eux aussi sont à cours de réponses.

    De même l’enseignement professionnel doit être revalorisé pour que l’orientation vers cette filière ne soit plus vécue comme une forme de déclassement pour l’élève et sa famille. Ce qui est pour le moins paradoxal quand on sait que des qualifications de plus en plus élevées sont exigées aujourd’hui pour exercer nombre de métiers. Désormais, il faut maîtriser  l’informatique, la technologie, avoir en même temps de solides acquis en matière de culture générale. Ces nouvelles exigences sont autant d’opportunités nouvelles pour la voie professionnelle, dont il faut tout faire pour qu’elle devienne la filière du plein emploi, notamment en adaptant mieux l’offre de formation aux débouchés professionnels.

    J’en viens au lycée qui a seulement moi deux fonctions : construire une architecture de connaissances et de capacités, dans ses voies générales, techniques, professionnelles qui soit déjà consistante et reconnue. Donc armer pour la vie. Et préparer aux enseignements supérieurs, universités, recherche, écoles, mais aussi BTS ou IUT dont il faut augmenter le nombre de places pour que davantage de jeunes en bénéficient, en particulier ceux de l’enseignement  professionnel et technologique. Il est en effet inacceptable que les places en IUT soient trustées par les bacheliers de la série S,  contraignant les bacheliers professionnels ou technologiques à faire un choix par défaut en s’inscrivant en universités où ils se retrouvent le plus souvent en situation d’échec.

    Le lycée, ce n’est pas seulement un lieu de passage. C’est un niveau de formation qui doit trouver sa reconnaissance en tant que tel. Je crois même que ce niveau devrait être plus exigeant.

    La double finalité du baccalauréat mérite d’être ainsi repensée, même si je m’avancerai avec beaucoup de prudence sur ce terrain, symboliquement dangereux. Mais permettez moi de dire simplement que 86 % de reçus à l’examen, cela ne me paraît pas très cohérent avec plus de 50 % d’échec par la suite… Et une épreuve aussi lourde sanctionnée par 15 % de candidats ajournés, cela me paraît assez peu raisonnable.

    Ce débat nous le reprendrons quand nous aborderons la question de l’enseignement supérieur et de la recherche. Question pour moi essentielle, tant je crois que la recherche doit être centrale dans tout parcours universitaire, et que tout le monde gagnerait à ce que soient pris en compte les parcours de recherche dans le recrutement des cadres de la nation ou de l’entreprise.

    En parcourant le système éducatif de la maternelle à la terminale, je ne vois que des défis accessibles.

    On me dira que je n’ai qu’effleuré la question des moyens.

    Je la traite devant vous. L’état des finances publiques est tel que quiconque vous promettra pléthore de moyens supplémentaires vous racontera des histoires. Et cependant je crois que le meilleur investissement pour la nation, c’est la sécurité morale et matérielle d’une école, d’un collège, d’un lycée général, technique ou professionnel. Je crois à l’amélioration, quand on le pourra de la situation des enseignants, à la création de parcours qui leur permettent de bouger, professionnellement, s’ils le souhaitent. Je crois qu’il faut leur faire confiance, les aider en leur fixant des objectifs clairs,en  mutualisant les bonnes pratiques, en donnant plus de liberté au terrain, en favorisant la créativité. Je crois à la place de musiciens, de plasticiens, de sportifs qui se joindront à eux. Je crois que ce fonctionnement, c’est le meilleur investissement. Il faut le protéger et résister à Bercy qui veut, toujours, couper dans l’éducation pour équilibrer ses comptes, comme on le voit depuis des années. Notre école a besoin de sérénité, de stabilité, et de la garantie qu’elle aura les moyens de sa mission. C’est  l’engagement que nous prenons aujourd’hui devant vous.

    Pardonnez-moi d’avoir livré devant vous une vision personnelle. C’est celle d’une femme que la vie a conduite rue de Grenelle, où elle a été très heureuse, en même temps qu’elle était parente d’élèves, et qui est fascinée par l’attente justifiée que la société investit dans son école.

    J’ai conscience que cette vision n’est pas unanimement partagée. C’est très bien. Je plaide pour la diversité. Je plaide pour le pluralisme de la pensée. C’est ainsi qu’on progresse, par le débat et le respect mutuels. Je disais en commençant que ce qui nous rassemble existe, aussi différents que nous soyons. J’ai une autre certitude : ce que nous avons à faire est plus grand que nous, que nos intérêts, d’idéologie ou de parti ou de carrière. C’est peut-être la dernière chance de retrouver la vocation et la reconnaissance de l’école de la République, qui est pour moi, formatrice de liberté, vrai moyen de l’égalité, vrai lieu de fraternité.

    Autrement dit, l’École c’est le visage de l’identité républicaine, qui est pour moi, et je crois pour nous, le vrai nom, non déformable, non instrumentalisable de l’identité nationale."

    Marielle de Sarnez

  • Sarkozy and Cie déterminés à flinguer le lycée !

    Je viens de lire une analyse édifiante d'Agnès Joste, une des têtes de file de l'association Sauver les lettres. Derrière les propos lénifiants des Sarkozy, Descoings, Châtel et compagnie, il n'y a qu'un et unique objectif : économiser le plus d'argent possible sur le dos du lycée. La réforme de Sarkozy va se traduire par un apauvrissement culturel et une raréfaction  de la diversité disciplinaire sans précédent. Toutes les options vont disparaître tandis que les horaires des matières principales seront réduits.

    Le privilégié s'étonnait, il y a peu, du silence assourdissant de le classe politique sur l'école. Le pauvre : il est professeur de lycée, il va en prendre plein la gueule. Voilà pourquoi je l'avais critiqué d'être allé discuter avec Descoings. Cela ne sert à rien de discuter avec quelqu'un dont les idées sont arrêtées, et qui n'a absolument aucune bienveillance à votre égard. Descoings est de la même veine que Sarkozy, et plus généralement, ceux que Natacha Polony, journaliste du Figaro, appelle les libéraux modernistes. Je ne sais pas s'ils sont vraiment libéraux ; en revanche, c'est une engeance pire encore que les pédagogols, bien qu'ils en soit l'aboutissement gestionnaire. A force d'évoquer la pédagogie par objectifs, le modèle managerial des compétences, les projets et compagnie, on a fini par attirer l'attention des plus crétins d'entre eux. Pour moi, je trouve que leurs discours lénifiants entâchés de pédagogolâtrie bêlante sont à rapprocher franchement du blairisme britannique. C'est peut-être du libéralisme, mais pas le mien, en tout cas.

    A vrai dire, lors de ces deux dernières années, j'ai eu le sentiment que seul le MoDem et Bayrou se préoccupaient encore de ce qu'il se passe dans les écoles, les collèges et les lycées. Il y avait bien une saillie à gauche de temps à autre, mais dont l'objectif était exclusivement politique afin de mettre la droite en difficulté. Quant à cette même droite, elle a confié les rênes de l'éducation à la technostructure, et, in fine, rien ne change si ce n'est qu'il faut faire avaler à l'opinion et surtout aux enseignants la cure d'austérité qu'elle compte administrer à l'Éducation Nationale.

    Vincent Peillon organisait une convention sur l'école, aujourd'hui : la presse qui est toujours prête à s'intéresser aux conneries plutôt qu'aux choses intéressantes a préféré titrer sur la venue de Ségolène Royal à Dijon plutôt que sur ce qui s'est dit pendant cette convention. Sur le site de France 3, on trouve bien trois vidéos, mais celle qui pourrait être intéressante, les réactions des représentants des autres partis est complètement faisandée et inaudible (problème de traitement de la bande son, apparemment).

    Coup de pot, au MoDem, au moins, on bosse et le boulot a été fait : toute l'intervention de Marielle de Sarnez est disponible en ligne ce soir-même !

    Du coup, pas moyen de savoir si Brighelli était là ou non, et surtout, ce qu'il s'est dit pendant cette convention. Nada sur le blog de Vincent Peillon. Il y a quelqu'un qui a lu son livre d'entretiens avec Darcos. Je suis d'accord pour juger que tout n'est pas à jeter dans ce qu'a fait Darcos, mais que la logique qui a commandé les réformes en a anéanti la substance.

    Pour revenir à Marielle, il y a des choses que j'ai aimées, par exemple, celle-ci, qui porte clairement la marque du MoDem :

    Dans ce que la République doit à ses jeunes enfants pour qu’ils accèdent à l’autonomie, je veux insister devant vous sur la langue. La langue, c’est le pouvoir et c’est la vie. L’expression des émotions, la présentation de soi-même, l’empathie, l’autorité, la reconnaissance, le rire, l’analyse, tout cela, c’est la langue. La langue, c’est le nécessaire et presque le suffisant. Elle doit donc être au sens propre la priorité, puisqu’elle concentre en une seule démarche connaissance et création.

    Et il me semble que ceux qui exercent le pouvoir ne l’ont pas vraiment compris puisqu’ils nous expliquent que pour redorer la filière littéraire, on va en faire une filière internationale ! C’est-à-dire une filière qui vaudra non pas par la maîtrise de notre langue mais par la maîtrise des langues étrangères… Or le droit, la psychologie, la réflexion, la philosophie, tout cela est langue et devrait servir de facteur commun à toutes les formations.

    Ça, cela m'a beaucoup plu : cela correspond tout à fait à ce que je me dis. Les projets de Sarkozy vont très exactement à rebours. J'ai vu aussi que Marielle semblait en accord avec Peillon sur une réorganisation de l'année scolaire : des journées moins chargées, mais deux semaines de cours en plus. Personnellement, je ne suis pas contre, mais je demande à voir ce que donne une expérimentation avant d'en généraliser le principe. Marielle veut rejoindre la moyenne européenne : très bien, mais, à ce qu'il me semble, en Allemagne où l'on applique cette organisation dans le primaire et le secondaire, le niveau moyen est franchement faible... Cela peut néanmoins être intéressant de travailler avec des chronobiologistes (sérieux, pas militants) afin de savoir ce qu'ils en pensent.

    Sur les moyens, Marielle a exprimé sa position, qui est celle, traditionnelle, du MoDem : l'Éducation est le meilleur investissement.

    On me dira que je n’ai qu’effleuré la question des moyens.

    Je la traite devant vous. L’état des finances publiques est tel que quiconque vous promettra pléthore de moyens supplémentaires vous racontera des histoires. Et cependant je crois que le meilleur investissement pour la nation, c’est la sécurité morale et matérielle d’une école, d’un collège, d’un lycée général, technique ou professionnel. Je crois à l’amélioration, quand on le pourra de la situation des enseignants, à la création de parcours qui leur permettent de bouger, professionnellement, s’ils le souhaitent. Je crois qu’il faut leur faire confiance, les aider en leur fixant des objectifs clairs,en  mutualisant les bonnes pratiques, en donnant plus de liberté au terrain, en favorisant la créativité. Je crois à la place de musiciens, de plasticiens, de sportifs qui se joindront à eux. Je crois que ce fonctionnement, c’est le meilleur investissement. Il faut le protéger et résister à Bercy qui veut, toujours, couper dans l’éducation pour équilibrer ses comptes, comme on le voit depuis des années. Notre école a besoin de sérénité, de stabilité, et de la garantie qu’elle aura les moyens de sa mission. C’est  l’engagement que nous prenons aujourd’hui devant vous.

    J'ai trouvé forte sa conclusion, qui répond en écho aux Chatel & cie qui voudraient instrumentaliser l'école au profit de leur identité nationale :

    l’École c’est le visage de l’identité républicaine, qui est pour moi, et je crois pour nous, le vrai nom, non déformable, non instrumentalisable de l’identité nationale.

    Bien répliqué, Marielle.