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  • Si Macron gagne, il y aura un bouleversement politique sans précédent

    J'ai écouté plusieurs émissions politiques récemment et pas mal discuté en famille du premier tour qui s'annonce. On sait que quatre candidats peuvent désormais prétendre à la qualification pour le second tour : Emmanuel Macron, Marine Le pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Sauf séisme improbable, les autres sont désormais hors course.

    La réforme du non-cumul des mandats est effective dès les prochaines élections législatives et on en voit déjà les premières conséquences : des poids lourds importants de la politique renoncent à se présenter car ils donnent la priorité à leur mandat local.

    En Marche et Macron ont comme caractéristiques de ne devoir rien à personne. Ils ne dépendent ni d'un gros parti ni de forces occultes. Les adversaires de Macron ont désespérément cherché un moyen de le discréditer, ils n'y sont pas parvenus. Rien du côté de Médiapart, rien non plus au Canard Enchaîné. Circulez, ce gars est réglo sur tous les plans. Y'a rien à voir.

    S'il gagne, on va donc voir une toute nouvelle génération émerger à l'Assemblée nationale. Oh, il y aura bien quelques ralliés, mais ils ne sont pas si nombreux et ils n'excéderont à eux tous pas un tiers des candidatures. Du sang neuf partout, autrement dit.

    De toutes façons, tous les partis seront conduits à cause du non-cumul à mettre en avant au minimum des figures moins connues.

    Il y a un second point sur lequel je m'interroge : la cinquième république survivra-t-elle à cette élection ? Soit elle fonctionne comme elle a été conçue et a toujours fonctionné et elle donne une majorité suffisante au gagnant soit l'assemblée nationale se morcelle du fait de probables quadrangulaires entre quatre forces sensiblement égales en voix. Dans le second cas, si personne n'a la majorité, je me demande ce qu'il se passera. Est-ce qu'on en viendra à des majorités de projet plutôt qu'à une majorité politique sur tout le quinquennat ? Il faudrait alors que la classe politique gagne en maturité politique. En tout cas, si cela se produit, je crois qu'une force centrale aura plus de facilité à s'accorder avec divers partenaires qu'une force clivante de droite ou de gauche.

    Dernier point, enfin, dans l'hypothèse d'une victoire de Macron, de Marine Le pen ou de Jean-Luc Mélenchon, les partis de gouvernement seront battus sèchement et écartés du pouvoir car leur déroute suivra aux législatives qui suivront. Ce sera un fait sans précédent dans l'histoire de la Cinquième République. Je ne cache pas que je préfère qu'il se produise avec Emmanuel Macron plutôt qu'avec Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le pen, évidemment...Si l'un de ces deux-là venaient à gagner, cent contre un qu'il va y avoir de très violentes embardées sur les marchés boursiers. On peut s'en tamponner mais on doit penser que nos économies ordinaires sont souvent constituées d'actions et d'obligations derrière les noms abscons que portent les produits financiers des banques. 

    Je serai en tout cas sur les charbons ardents jusqu'à la dernière seconde. Au-delà des considérations partisanes, cette élection est un feuilleton passionnant pour le blogueur politique que je suis.

  • Le MoDem maintiendra son alliance avec Macron même si Juppé se présente

    Et voilà, Marielle de Sarnez a confirmé ce que je pressentais. C'est de toutes façons logique. Le MoDem ne lâchera pas Macron. Mais bon sang, que de rebondissements dans cette présidentielle ! Un vrai thriller. Il faudra écrire son histoire plus tard, d'autant que, je le suppose, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

    J'avais souligné la possibilité d'un accord Mélenchon-Hamon mais il y a d'autres options auxquelles je n'avais pas pensé jusqu'ici : les parrainages des maires sont publics, désormais, et de plus, pas mal d'entre eux sont passablement lassés des requêtes et jugent que l'on ne s'occupe pas d'eux, particulièrement pour les petites communes.

    Imaginons un scénario de folie : 

    a) Macron n'obtient pas les 500 parrainages car le PS essaie de le bloquer tandis que l'UDI maintient son alliance avec les LR. C'est possible d'autant que, comme je l'ai fait observer, c'est une erreur de décréter unilatéralement la baisse de la taxe d'habitation. C'est aux administrés et à leurs maires de voir cela entre eux. Une décision venue de l'État sonne comme un gros déni de démocratie et prive ou donne le sentiment de priver les petites communes de leur principale source de revenus.

    b) Marine Le pen n'obtient pas ses parrainages. Cela me semble peu probable parce que le FN dispose désormais d'un solide réseau d'élus et je rappelle que potentiellement, il y a 47 000 parrains même si beaucoup sont tenus par leur majorité politique.

    c) Mélenchon n'obtient pas ses parrainages. Je suppose que c'est peu probable aussi. Le Front de gauche a des élus, mais, comme il ne s'est plus allié au PS depuis un moment, il en a beaucoup moins que ce dont disposait autrefois le PC. 

    Il n'y a pas de risques pour les deux partis de pouvoir.

    Dans les trois cas que j'ai cités, si jamais une candidature devenait impossible, ce serait quand même un sacré déni de démocratie. Gageons que de tels retournements ne se produiront pas.

    d) les sondages sont si incertains, qu'ils font erreur et que le score de Marine Le pen est bien supérieur à celui qu'annoncent les sondeurs et ce aux deux tours. C'est le risque le plus probable même si le FN est suffisamment normalisé, désormais, pour que les sondés ne cherchent plus à cacher leur vote. Je continue à ne pas exclure une victoire de Marine Le pen au second tour, que ce soit contre Macron, Juppé ou Fillon. 

    Il y a actuellement quatre blocs à peu près égaux en poids, mais avec une proportion dominante pour le FN. S'il doit y avoir pendant les législatives qui suivront des triangulaires, a fortiori des quadrangulaires, on peut dire que le FN gagnera à tous les coups. S'il y a un front républicain, on avalisera l'impression qu'il y a un establishment qui se ligue contre le FN et cela fait monter ce parti. Il n'y qu'à voir l'évolution des votes et des sondages au fil des élections. Autant dire qu'il y a là une martingale macabre...

    Bref, la France, comme tant d'autres pays depuis quelques années, est entrée dans un futur incertain.

     

  • Si Juppé revient dans la course...

    Chez Les Républicains on pense très fort à Alain Juppé ce que je peux comprendre d'autant que les sondages lui sont plus que favorables. Que feraient alors le MoDem et Bayrou ?

    J'ai une grande estime pour Alain Juppé, mais franchement, là, désolé, mais c'est vraiment trop tard. Je sais que cela n'est pas de sa faute, mais il faut bien voir qu'il n'y a pas qu'une question d'homme mais aussi ce que portent le parti et ses sympathisants. Juppé se trouvera tout de même avec une base militante qui ne l'a pas choisi et, au niveau programmatique, cela risque d'être difficile.

    Le MoDem s'est engagé envers Macron et Macron a intégré de nombreuses demandes de François Bayrou dans son projet. Ce n'est pas possible de lui faire faux bond maintenant, ce ne serait vraiment pas correct.

    Si Juppé devient le candidat des LR eh bien...on aura une campagne très digne, a fortiori si le second tour aboutissait à un affrontement Macron-Juppé.

    Si cette situation se produit, pour ma part, j'adopterai une ligne 100% objective en considérant les idées, les programmes, les projets et les alliances et en sélectionnant ce qu'il y a de meilleur et chez l'un et chez l'autre. Ça nous changerait d'avoir des débats respectueux, honnêtes et de fond.

    Mais, au final, je voterai pour Macron. Je ne reviendrai pas en arrière, ce n'est pas possible. 

    Pour l'après, il faudra réfléchir. Si deux partis très raisonnables voient le jour, on peut essayer de s'accorder sur certaines réformes clef et, en respectant les différences, choisir le mieux pour la France. 

    Le lot de consolation de cette histoire serait de ne pas voir Marine Le pen au second tour. Quelle claque (méritée !!!) pour le FN et quelle satisfaction intense pour moi !

  • Tout est bon dans le Macron

    Cela faisait trop longtemps que je voulais placer ce titre de billet, je suis content. Sérieusement, j'ai pris connaissance du programme définitif de Macron sur le site d'En Marche.

    Pas mal.

    Je ne vais pas tout décortiquer ici (z'avez qu'à aller le lire vous-mêmes, tas de fainéants) mais quand même relever quelques mesures qui me plaisent bien.

    Il y a chez Macron un vrai souci des femmes. Je l'avais noté déjà dans plusieurs de ses interventions, et c'est un bon point pour lui ; ce souci se manifeste sous toutes ses formes : parité dans les entreprises, parité dans les candidatures politiques, lutte contre le harcèlement et les insultes avec tolérance zéro dans la sécurité. Ça, j'aime bien.

    Dans le domaine de la santé, quelques bons points aussi : les maisons médicales dans les espaces désertés, la lutte noir sur blanc contre les pesticides et les perturbateurs endocriniens, lien étant fait avec la multiplication des cancers pédiatriques.  Ce que je regrette, en revanche, c'est le faible lien entre sécurité sanitaire et agriculture. C'est bien joli d'accroître la part du bio dans les cantines, mais, primo, 50%, ce n'est pas suffisant, je voudrais 100% pour ce qui me concerne, et secundo, je ne trouve rien comme initiative pour favoriser la conversion des exploitations. Les agriculteurs bio s'en sortent mieux que les propriétaires de grosses fermes. Il faut aller dans ce sens, small is beautiful pour pasticher François Bayrou qui critiquait un jour le Big is beautiful symptomatique du productivisme débridé.

    Je suis un peu déçu par sa fiscalité que j'espérais plus libérale. Dommage de ne pas avoir fait sauter complètement l'ISF, impôt idiot et spoliatoire, mais il l'avait annoncé. Je me doute bien que son impôt sur la rente immobilière va être un ISF-bis. Quid du patrimoine liquide, ce n'est pas clair à mes yeux dans son programme. Je suis également sceptique sur le gain engendré par la baisse des cotisations puisque la CSG va être remontée.

    Les emplois francs dans les quartiers déshérités, très bonne idée. J'espère que cela marchera et que cela permettra d'y réduire le chômage. Il faut évidemment que s'y installer n'y soit pas dangereux ce qui suppose d'avoir maté en amont la racaille. Sur la sécurité, ses projets sont parfaitement à l'équilibre : ni réactionnaires, ni laxistes, cela me convient bien. Création de places de prison, recrutement de 10 000 policiers, tolérance zéro, ça me convient très bien, y a plus qu'à...

    Sur l'école, pas beaucoup de mesures, mais celles qui sont annoncées vont dans le bon sens : 12 élèves par classe en ZEP pour les CP et les CE1, c'est bien, mais Macron ne doit pas oublier qu'il n'y a pas que les ZEP en France. Ce devrait être un objectif pour l'ensemble des CP et des CE1. Très bonne idée de payer 3000 euros nets de plus les Instits qui y iront, ça va motiver les troupes. Très bien de laisser aux communes le soin de déterminer les rythmes scolaires, c'est ce qu'il fallait faire. Très bien également de rétablir les classes bilangues, le latin et le grec dans les collèges. Bien aussi l'alternance dans les lycées professionnels. Après, sur tous ces points, faut voir à la pratique...

    Du côté du travail, le projet a l'air assez équilibré : l'assurance chômage pour tous, y compris en cas de démission, me paraît un bon compromis puisqu'il comporte en contrepartie un resserrement des conditions de l'indemnisation (recherche active, ne pas refuser une offre acceptable). Dommage ne pas défiscaliser les heures sup. Il y aura bien un abaissement de charges, mais ce seront les entreprises qui en profiteront. Bonne idée de faire rentrer les syndicats dans les Conseils d'administration. Ok pour les référendums d'entreprise, mais pour le reste, j'espère bien ne pas voir une resucée de la loi El Khomri. Très malheureuse formule de sa part que d'avoir dit qu'il allait faire une loi El Khomri puissance dix, au demeurant.

    Sur l'Europe, Macron a acté le fait qu'on ne peut avancer qu'avec les pays qui veulent faire de même. Projet d'une Europe à plusieurs cercles, là encore, il faut voir à la pratique.

    Pour la vie publique, je ne vois pas trop l'intérêt de réduire d'un quart le nombre de députés à l'Assemblée. J'attends de voir quelle dose de proportionnelle il y aura vraiment. Je regrette qu'il n'y ait pas grand chose sur l'optimisation du mille-feuille territorial. Proposer de fusionner les conseils généraux et régionaux afin de faire disparaître les départements, une très bonne idée que François Bayrou avait exprimée par le passé.

    J'ai bien vu qu'il n'y aurait pas d'allongement de la durée de cotisation sur les retraites mais qu'à la place, Macron prévoit de mettre fin aux régimes dits spéciaux. Cela signifie que d'une manière ou d'une autre, les fonctionnaires vont morfler. Je ne vois pas comment il peut en être autrement. 

    Il était indispensable de prévoir une très nette revalorisation du budget de la Défense. 2%, ce n'est pas si mal. A charge pour les militaires d'établir nos besoins et au futur Président et à son parlement de déterminer le spectre de nos interventions.

     

  • Familles, école, ce que Macron devrait ajouter à son programme

    Je rejoins entièrement François Bayrou à propos des familles : le quotient familial pour les familles nombreuses doit être rétabli à son niveau initial. Il n'y a eu que l'imbécillité égalitariste socialiste pour penser à s'attaquer à ce pilier de la politique familiale depuis l'après-guerre.

    Concernant l'école, les réformes socialistes doivent être abolies dans leur intégralité. Les rythmes scolaires, bien sûr, qui sont une stupidité malhonnête sans nom, mais aussi la réforme du collège, beau morceau d'idéologie bêtasse à l'état pur. J'ai bien noté que le programme de Macron comportait quelques éléments pour le primaire mais que pour le collège et le lycée, c'était le vide intégral. Il faut rétablir les classes européennes partout où elles ont été supprimées, ou, à défaut, des horaires corrects d'allemand, faire de nouveau du latin et du grec des disciplines et les offrir avec des horaires décents partout où ils étaient proposés jusqu'ici.

    Si vraiment les établissements scolaires se voient offrir une vraie autonomie, que cela soit sans contraintes et obligations de toutes sortes derrière. Il faut aussi une vraie liberté pédagogique pour les enseignants en jugeant leurs pratiques sur les résultats et non sur des a priori idéologiques.

    Pour cela, il faudra faire un sacré nettoyage dans la technostructure : une expérience récente indique que les pédagogolâtres ne sont bien qu'entre eux mais qu'ils abhorrent qu'on vienne marcher sur leurs plate-bandes, fût-ce de la part d'une école de pensée "amie". 

    J'ai déjà eu l'occasion d'écrire ici sur une femme italienne, médecin de son état, de la première moitié du XXème siècle : j'avais écrit un billet à son sujet en 2009 sur le fameux pouvoir absorbant de l'enfant. J'ai donc suivi avec intérêt les expériences de la délicieuse Céline Alvarez, une jeune institutrice qui a lu Maria Montessori, l'a modernisée, et l'a adaptée à la réalité française, dans une école déshéritée de la banlieue parisienne. Je ne suis pas un expert en éducation et le mot sciences de l'éducation résonne très désagréablement à mon oreille libérale. Cela sonne marxiste. Mais j'ai écouté tout de même une conférence sur vidéo de Céline Alvarez et je me suis pâmé d'aise. J'y ai retrouvé les fondamentaux aristotéliciens de la pensée de Maria Montessori, mis à jour puis en application avec une intelligence et une efficacité qui forcent l'admiration. Mais ce que j'ai compris de son exposé, c'est aussi que la technostructure a tout fait pour lui mettre les bâtons dans les roues, allant même jusqu'à lui interdire de poursuivre son expérimentation, en dépit de résultats saisissants, si bien qu'elle a dû l'achever dans la clandestinité.

    Quand on l'écoute, on voit bien qu'il n'y a pas d'esprit systémique chez Céline Alvarez. Elle n'enseigne pas une méthode mais diffuse plutôt un esprit. J'y reconnais quant à moi la version pédagogique de la thèse politique que j'ai  souvent entendu Marielle de Sarnez formuler : l'instituteur, l'enseignant, est un facilitateur qui dégage le passage aux enfants. Leur pouvoir inné d'absorption fait le reste. En politique, Marielle de Sarnez exprime la même vision de l'État dans sa relation avec les individus et les associations.

    C'est exactement le genre de liberté que je voudrais pour l'école française. Pas le lourd harnais marxiste et constructiviste mais l'idée que chaque individu porte son destin comme une cause finale et que nous n'avons pas vocation à le contrarier, nous adultes qui sommes l'environnement de nos enfants. Et ceci n'a rien à voir avec le laxisme, je le dis pour les esprits-chagrins nostalgiques de la réaction et du martinet.

    Mais Céline Alvarez le dit avec beaucoup de justesse : ce n'est pas une démarche que l'on peut imposer. Il faut simplement le faire connaître et se contenter de la proposer à ceux qui se montrent intéressés. Au fond, comme les plus grandes idées, elle prendra spontanément son essor en s'appuyant sur la liberté des individus et non sur l'autorité de l'État.

    Il reste tout de même à voir ce que cela donnerait dans le secondaire, mais je suppose que cela serait transposable puisque Maria Montessori a conçu aussi une approche éducative pour les adolescents.

     

  • Taxe d'habitation : idée généreuse mais c'est aux maires de décider

    Mes lecteurs l'ont compris, je soutiens Emmanuel Macron, désormais, mais, je n'ai pas pour autant perdu mon sens critique.

    J'ai trouvé son programme économique pertinent et modéré, s'appuyant sur des conjectures très raisonnables mais il y a un point qui me chiffonne dedans : Emmanuel Macron annonce que 80% des Français ne régleront plus la taxe d'habitation. Je suis pour une diminution de la fiscalité mais contre la manière de faire à trois titres :

    1.Tous les Français doivent participer à l'impôt. Progresser vers un système ou une petite minorité supporte les dépenses des 80% restants, c'est une très mauvaise direction et, pour le compte, une mesure typiquement socialiste. Regardons Paris ou le 16ème arrondissement, tout en étant conchié régulièrement par la majorité municipale, paie à lui seul 50% des impôts locaux de la ville, je trouve que ce n'est pas sain, quand bien même c'est l'un des plus riches. Cela revient petit à petit à donner le droit à une majorité de s'arroger le pouvoir de décider comment doit dépenser ou non l'argent que possède une minorité. Ce n'est pas la même chose qu'une participation à l'effort commun.

    2.La taxe d'habitation est une taxe locale. C'est aux habitants de chaque ville de définir ce qu'ils veulent ou non comme fiscalité, et in fine au maire de chaque ville. Un système ou l'État décide revient à recentraliser le pouvoir ce à quoi je suis très opposé. Je pense que l'État ne doit pas imposer aux collectivités locales leurs obligations et leur fiscalité.

    3.Si l'État compense le manque à gagner, car je ne vois pas d'autres options que de le compenser, ce ne sera pas une véritable baisse d'impôts. D'une manière ou d'une autre quelqu'un paiera à moins que l'effort soit financé sur la base d'économies cas dans lequel, par curiosité, j'aimerais bien savoir lesquelles...

    Conclusion : bonne tendance mais il faut trouver un autre biais, qui concerne tous les Français sans exception, et préserve les libertés des collectivités.

  • Pénélope Fillon, élégance de Macron

    Dans cette campagne, cela fait un moment que je me dis que Pénélope Fillon doit vivre un véritable Enfer. Difficile d'établir sa responsabilité dans les circonstances qui la touchent. Je suppose qu'elle n'en a jamais mesuré les conséquences probablement parce qu'il s'agissait d'une pratique commune dans la sphère politique et qu'elle n'avait jamais été dénoncée jusque là. François Fillon n'a pas mesuré l'ampleur des changements qui se sont produits dans l'opinion au fil des ans et surtout très mal calculé l'angle d'attaque de sa campagne à l'aune d'un tel lot de casseroles.

    Il n'en reste pas moins que les allusions dégueulasses et graveleuses ont rapidement proliféré contre Pénélope Fillon alors qu'il ne s'agit pas d'une personnalité publique et que jusqu'à nouvel ordre, la justice n'a pas tranché sur l'illégalité des fonds reçus.

    Macron n'a jamais versé dans l'hystérie ce dont je lui donne quitus et surtout, lors d'un tout récent entretien télévisé j'ai trouvé ses propos d'une rare élégance.


    Macron considère que "ce qui se passe pour... par BFMTV

    J'ai senti dans les commentaires et les caricatures parfois répugnantes comme des relents fétides d'égout bien caractéristiques d'une misogynie toujours prompte à s'exprimer. Macron a l'élégance de ne pas s'en prendre à la famille d'un concurrent et de circonscrire ses observations à son seul adversaire, de manière très mesurée d'ailleurs.

    C'est tout à son honneur et montre qu'il détone vis-à-vis des femmes, chose rare par les temps qui courent.

    Je parcours à l'heure actuelle son programme et je ne le trouve ni génial ni non plus catastrophique. Neutre, en fait, à deux trois mesures près. Mais j'apprécie le geste rare qu'il a eu aujourd'hui envers une femme trop accablée. Les lecteurs de ce blog le savent, le respect des femmes et l'égalité des conditions sont l'une de mes préoccupations principales.

  • Mon cher Emmanuel (Macron)...

    Mon cher Emmanuel,

    Je vois qu'avec l'alliance que vous venez de passer avec François Bayrou l'axe central est en marche, c'est le cas de le dire.

    Je dois vous l'avouer, mon cher Emmanuel, j'ai eu la dent dure contre vous sur mon blog, et plus d'une fois. Si je vous rejoins aujourd'hui, c'est uniquement parce que François Bayrou le fait et que j'ai une confiance inébranlable en ce dernier. Je dois toutefois vous concéder que j'avais décelé des inflexions qui n'étaient pas pour me déplaire dans le programme que vous vous êtes enfin décidé à dérouler, depuis deux semaines.

    Je me permets toutefois quelques amicales suggestions :

    Premièrement, quand un thème ne fait pas sens mais est très clivant dans la sphère politique, c'est absolument inutile d'aller chercher les embrouilles pour des clopinettes. Les deux monumentales bourdes que vous avez faites la semaine dernière en sont des illustrations éclairantes.

    Deuxièmement, vous l'avez noté, les médias se sont longtemps intéressés à vous mais depuis dix jours ils se sont carrément retournés contre vous. Maintenant, tout le monde va vouloir votre peau et celle de François (Bayrou) et il va vous falloir naviguer vent debout par gros temps. Ce n'est pas tout : fachosphère, réacosphère, gauchistes archéo-révolutionnaires, ils rêvent du goulag et de la schlague pour vous. Tous en embuscade parce qu'ils sentent bien que le jeune premier que vous êtes va les priver d'une victoire qu'ils étaient convaincus de conquérir aisément. Méfiez-vous, Emmanuel Macron : dans une campagne comme celle-là, tous les coups sont permis, y compris les plus vils, calomnies, diffamations et la liste peut être longue, ils ne vous rateront pas s'ils le peuvent.

    Troisièmement, démarquez-vous sur les choses qui en valent la peine : on ne parle pas assez de santé dans cette campagne, mais considérez qu'un Français sur trois sera susceptible d'être touché par le cancer, par exemple, qu'il existe une série d'autres affections qui nous affligent et que même dans les villes obtenir un rendez-vous avec un spécialiste tient de la gageure. Vous voulez faire un coup d'éclat ? Au lieu d'évoquer la colonisation, aspect de notre histoire qui concerne les historiens, désormais, annoncez un plan d'envergure pour repeupler de cabinets médicaux les provinces si déshéritées que l'absence de médecins y est désormais une cause de mortalité ou de dégradation brutale de la santé ! Je ne sais pas moi, annoncez que vous multipliez par deux le numerus clausus aux concours de médecine, que vous autorisez aux pharmaciens certains actes de santé, des choses de ce genre, ensemble, qui créeraient un choc sanitaire positif. Bref, employez intelligemment votre énergie.

    Quatrièmement, prenez en considération les Français qui travaillent. Mais je crois que François en a fait un pilier de son alliance avec vous...Non non, le dimanche n'est pas un jour comme les autres et il doit être payé en heures supplémentaires et grassement. Même chose pour le travail de nuit. Bref, abstenez-vous de toute velléité dérégulatrice dans ce domaine sans vous interdire une certaine flexibilité naturellement. Plus généralement, ne faites pas du pouvoir d'achat des Français une marge d'amortissement des coûts.

    Cinquièmement, ne vous en déplaise, il n'y a pas des cultures françaises mais UNE culture française, et vous feriez bien de vous en rappeler si vous aspirez à devenir le président des Français. Nous avons un modèle, nous avons une langue, nous avons une culture, et nous ne voulons pas les sacrifier aux idéologies dominantes. Et quand nous aimons l'Europe, nous continuons d'aimer la France et ne les jouons jamais l'une contre l'autre, qu'on se le dise.

    Mesurez, enfin, à quel point la caution morale de François Bayrou vous est précieuse. Jamais je n'envisagerais de voter pour vous sans lui. Aujourd'hui, à mon lieu de travail, j'ai entendu plusieurs personnes envisager de décaler leur vote vers vous uniquement parce que François Bayrou s'associe à vous. Plus surprenant, des électeurs venus du camp Hamon pourraient aussi vous accorder leur voix pour la même raison.

    Nous, les centristes historiques, qui nous sommes battus pour conserver notre indépendance, ne nous décevez pas. Nous sommes conscients qu'il existe une occasion historique d'envoyer paître d'un coup les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis plusieurs décennies tout en bloquant la route aux populismes de gauche et de droite. Nous pouvons gagner mais il faudra pour cela un projet qui soit doté d'une âme, un programme dont les appuis soient plus que solides : enraciné dans notre terroir tout en étant tourné vers l'horizon.

    Bien cordialement à vous, mon cher Emmanuel, 

    Rodrigo Borgia alias l'Hérétique, blogueur centriste et démocrate canal-historique

  • Bayrou et Macron font alliance

    Je mettrai à jour au fur et à mesure mais François Bayrou et Emmanuel Macron s'allient.

    François Bayrou pose ses conditions

    1.Que le travail soit rémunéré justement et qu'on cesse de le payer de moins en moins. Macron sait ce qu'il a à faire : il faudra revenir sur le travail du dimanche et le règlement correct des heures sup.

    2.Moralisation de la vie  publique : ne pas dépendre d'intérêts financiers et ne rien devoir à des puissances extérieures

    3.La France est une vision du monde, une résistance : faire de cette âme le moteur de l'alliance.

    Nota Bene : tous ceux qui ont passé leur temps à conchier Bayrou sont vraiment des connards, je le dis : ça fait deux fois pendant ces présidentielles qu'il est prêt à s'effacer pour un intérêt supérieur (Juppé puis Macron, ce qui marque bien les deux tenants de l'arc central). Je le dis parce que je l'ai sur le coeur depuis un moment.

  • Évitons les très mauvais procès à Macron

    Il y a des choses qui m'agacent chez Macron mais davantage encore certains procès qui lui sont faits. Tout particulièrement, on l'accuse d'avoir travaillé pour une grosse banque. C'est le genre de procès que je trouve minable. C'est interdit d'être banquier ? Je déteste cette habitude de pointer une profession d'autant que Macron n'a jamais utilisé ses fonctions politiques ou privées pour interférer dans l'une des deux sphères. Je ne tiens pas à me solidariser, pour ma part, aux procès de Moscou orchestrés et par l'extrême-droite et par l'extrême-gauche et je pense que nous, centristes, nous nous déshonorerions en nous joignant au choeur des pourris complotistes et calomniateurs.

    Macron a fait une double erreur de communication, et sur l'Algérie et sur la Manif pour Tous. C'était doublement stupide et je pense que cette séquence lui aura coûté cher. Rouvrir des vieilles fractures au sein de la société française n'apporte rien de bon. Il est grand temps de laisser l'Algérie à son destin, qu'elle a choisi désormais depuis plus d'un demi-siècle, et pour le mariage pour tous, une loi a été votée, ce n'est pas la peine d'y revenir.

    Cela dit, sur le fond de ses interventions récentes sur la délinquance et le terrorisme je n'ai rien à redire. Je les ai trouvées solides.

    Macron va devoir apprendre à se défier des médias. Ce n'est pas pour rien que j'ai glissé sous l'intitulé de ce blog "Brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé". A la moindre baisse, une horde de hyènes médiatiques va se jeter sur cadavre avec délectation.

     Si François Bayrou ne se présente pas, et sous réserve qu'il aménage certains aspects de son programme, je pense que je finirai au minimum par voter Macron (les autres sont rédhibitoires). S'il parvient à vraiment intégrer le projet de François Bayrou et qu'il obtient l'alliance de ce dernier, là, évidemment, je le soutiendrai.