Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Liberation Day

    Si l'Angleterre a supporté seule et courageusement la lutte contre la barbarie nazie pendant un long moment cela reste dû aux exceptionnelles qualités des Britanniques. Seules les îles anglo-normandes ont été occupées, ce qui fait que l'on y fête le 9 mai le jour de la Libération. J'ai déjà assisté à une célèbration de ce jour : c'est un moment extraordinaire pendant lequel les habitants de ces îles font revivre l'atmosphère particulière de l'immédiat après-guerre. Les Anglais ont un sens très fort de l'histoire. Ce n'est pas étonnant que les meilleurs documentaires historiques viennent de ce pays. Comme j'aime ce peuple à nul autre équivalent ! Les Anglo-normands sont toutefois un peu différents des autres Britanniques : il leur reste un vague zeste français qui fait d'eux un mélange improbable d'Anglais, de Normand et d'une touche de Breton.

  • J'aime bien Cahuzac

    Il est formidable Cahuzac : pris en flagrant et éhonté délit de mensonge le voilà qui parle de se représenter à la législative partielle qu'il a lui-même généré. Fabuleux ! Au fond ce n'était pas un mauvais ministre et il n'en a jamais trop rajouté sur les riches et les impôts. Ce serait une sacrée claque pour tous les moralisateurs de tout poil s'il gagnait. Espérons dans un tel cas de figure qu'il choisirait enfin la voie de la vérité : sous couvert de redistribution l'État procède à une spoliation en bonne et dûe forme. Trêve de Révolution fiscale à la Piketty la sagesse serait d'associer enfin baisse de la fiscalité et baisse de la dépense publique. Je regarderai en tout cas avec intérêt la profession de foi du camarade Cahuzac.

  • Hollande un an après...

    Hollande achève sa première année de mandat présidentiel. S'il est vrai qui'il s'est mangé la crise de plein fouet, il n'en reste pas moins qu'il n'a pris aucune des mesures qui seraient nécessaires pour favoriser une relance de l'activité dans notre pays. Non seulement il a rendu l'environnement encore plus hostile pour la création de richesses et pour l'entreprise mais il s'est avéré de plus incapable de mettre en place un plan de compression de la dépense publique ; il n'a à vrai dire pas même engagé ne serait-ce qu'une réflexion sur les missions de l'État. La seule chose dont on peut lui faire crédit c'est d'avoir vraiment la volonté de rétablir les comptes publics même s'il s'y prend mal. Sur ce point c'est toujours mieux que Sarko...

  • Avant-première classement politique e-buzzing du mois de mai 2013

    Il y a décidément de plus en plus de blogues de droite, de droite extrême ou d'extrême-droite dans les hautes sphères du classement des blogues politiques. L'extrême-gauche est très bien représentée également. 

    J'observe également une raréfaction croissante des liens réciproques entre blogs depuis le départ des Left blogues, ce qui fait que les blogues politiques ont perdu de leur poids dans les classements généraux.

    Difficile de préciser si cela se traduit ou non en termes d'audience et de fréquentation. Les commentaires se font en tout cas plus rares.

    1 Le Blog de Jean-Luc Mélenchon
    2 Egalite et Réconciliation
    3 Hashtable
    4 Authueil
    5 Ivan Rioufol
    6 Politeeks
    7 François Desouche
    8 Arnaud Mouillard
    9 Démocratie & Socialisme
    10 A toi l'honneur !, la suite...
    11 L'Hérétique
    12 Jérôme Cahuzac
    13 MonPuteaux.com
    14 Le Blog d'Alain Juppé
    15 Chevenement.fr
    16 Le blog de François Fillon
    17 Ma perception de l'actu au gré de mes humeurs..
    18 Libertarien
    19 Françoise Fressoz
    20 Le blog de Canaille le Rouge
  • Ce n'est pas la violence scolaire mais l'homophobie que vise Indochine

    Tout comme Corto, j'ai eu une sensation assez curieuse en regardant le clip d'Indochine, College Boy.

    L'esthétisme lissé et violent qui s'en dégage nous emmène, me semble-t-il, bien loin d'une campagne de prévention contre le harcèlement à l'école.

    La victime, dans le clip, ne présente aucune des caractéristiques d'une victime ordinaire en milieu scolaire.

    Il est beau, intelligent, musclé et son désir de revanche se manifeste dans les coups de poing rageurs qu'il assène dans le vide.

    L'environnement dans lequel il évolue est celui d'une high school anglaise très traditionnelle. Ce sont là des traits très caractéristiques de l'identité sexuelle des jeunes gays, car elle se constitue souvent dans un contexte de forte réaction, généralement associée au conservatisme, à la tradition et/ou à la religion.

    Enfin, la mise en croix finale du jeune homme l'assimile à une figure christique.

    Il n'y aucune raison pour qu'un groupe s'en prenne spécifiquement à un jeune homme d'apparence charismatique (un fort magnétisme se dégage de lui) et bien fait de sa personne, sauf à ce qu'il porte en lui une différence qui heurte la conviction ordinaire du conservatisme commun.

    Dans le clip, il y a un fort soupçon que cette différence ne soit pas autre chose que l'homosexualité.

    Ainsi, c'est sur un fond homophobe qui ne s'exprime pas, demeure dans le non-dit, que se dresse une violence croissante tout au long du clip.

    Ces images magnifiées, esthétisées, noires et violentes m'apparaissent davantage  des paysages intérieurs que les réalités très diverses que prend le harcèlement en milieu scolaire. Les jeunes filles violées qui se sont suicidées, les garçons fluets ou corpulents qui se sont pendus ou qui périssent battus, de jeunes homosexuels qui subissent des brimades continuelles sont sans doute bien plus symptômatiques du caractère le plus extrême de cette violence-là.

    A côté de cela, il existe une violence ordinaire, souvent verbale, qui frappe plus simplement les individus isolés. L'une des premières règles sociales à assimiler, pour contourner ou éviter un sort funeste, c'est d'apprendre à ne pas être seul dans une cour. Du côté des victimes, c'est fondamental.

    Du côté des harceleurs, c'est une grave erreur que de ne vouloir punir qu'une figure emblématique. Je l'ai dit plusieurs fois par le passé, quand il y a un phénomène de bande, c'est la bande toute entière qu'il faut frapper avec force, quoi qu'il en coûte, de manière à ce que nul coupable n'échappe à son châtiment.

    La justice passe son temps à relaxer des complices actifs ou passifs de délits ou de crimes en bande. La jour où elle admettra qu'être là et assister est constitutif du délit ou du crime, on commencera peut-être à avancer.

  • Das Kapital libéral ? Des fondations pour l'industrie.

    Attention, fermez les yeux et éloignez vos enfants de l'écran, je vais prononcer sept fois un TRÈS GROS MOT. Je le mets en petit pour que les coeurs sensibles ne succombent pas à un infarctus violent.

    libéral, libéral, libéral, libéral, libéral, libéral, libéral, attention, fermez les yeux, LIBÉRAL !

    Aaaah : ça fait du bien. Il se trouve que la FONDAPOL, think tank exploiteur du peuple et oppresseur du prolétariat s'il en est, vient d'éditer en ligne de très intéressantes propositions des économistes centristes et libéraux Christian Saint-Étienne et Robin Rivaton afin de relancer l'industrie.

    Ils proposent de mettre en place en France un système de fondations, comme il en existe dans le domaine culturel ou dans les paradis fiscaux,  mais entièrement dédiées à l'industrie.

     Il s’agit de créer un type nouveau de fondation : la « fondation productive » aurait pour objet de détenir des actions de sociétés industrielles et commerciales apportées par des personnes physiques qui n’en auraient plus la libre disponibilité pour des périodes très longues.

    Christian Saint-Étienne imagine ensuite une fiscalité amicale moyennant quelques contreparties. Les fonds investis dans la fondation ne seraient plus comptés pour l'ISF, les revenus soustraits à l'IR et, cerise sur le gâteau, décomptés de la succession pour en calculer les droits. Petit inconvénient, les fonds seraient immobilisés pour 15 ans.

    Moi, je trouve tout simplement cette idée lumineuse. Une très belle alternative à la pierre pour investir en toute sécurité et une belle manière de transmettre son patrimoine en investissant.

    J'ai toujours apprécié Christian Saint-Étienne. Brillant conseiller de Bayrou en 2007 il est malheureusement passé au Nouveau Centre puis à l'UDI par la suite. J'espère qu'il aura une influence sur ce parti.

    Si le gouvernement, qui ne sait plus à quel saint se vouer, pouvait avoir l'intelligence de reprendre et d'appliquer cette proposition, je crois vraiment que nous aurions là un bel instrument pour relancer notre industrie.

    En ajoutant à cela la proposition de Bayrou sur la capital-risque (possibilité de déduire des pertes de l'impôt quand il y a investissement dans l'industrie) et, évidemment, en améliorant l'environnement fiscal et administratif, on pourrait peut-être faire repartir la machine.

    Je dois toutefois préciser que Christian Saint-Étienne assortit son projet de propositions qui ne feront pas forcément l'unanimité. Elles figurent dans l'un de ses derniers billets : +3 points de TVA, +1 point de CSG (mais -5.4% sur les cotisations salariales), 44 années de cotisations et départ à 64 ans pour la retraite, obligation pour les collectivités de voter des budgets en équilibres (c'est précisément ce que je suggère au MoDem d'insérer dans son programme à Paris) et taux de remboursement de santé fonction de l'équilibre global des comptes sociaux avec ajustement trimestriel.

    Plutôt des bonnes mesures, me semble-t-il, mais difficiles à admettre par l'opinion (encore que...un récent sondage sur les retraites montrent que 2/3 des Français ont compris qu'ils doivent travailler plus pour toucher moins désormais).

    Il ya  encore des gens qui réfléchissent en France. Récupérons ces bonnes idées et intégrons-les dans le projet économique du MoDem.

  • Euthanasie pour les mineurs ?

    Il y a à l'heure actuelle en Belgique un débat fondamental qui fait rage, même s'il ne risque pas de faire irruption tout de suite en France, pays bien trop occupé à panser les plaies du débat précédent...

    Des parlementaires ont proposé d'étendre le droit à l'euthanasie aux mineurs. L'association de deux mots aux portées sémantiques aussi antithétiques ne manque évidemment pas de nous heurter. L'enfance devrait avoir avec la vie, pas avec la mort.

    Dans le principe, je tends à penser que les enfants devraient pouvoir disposer des mêmes possibilités que les adultes quand leur vie et leurs souffrances deviennent intolérables.

    Mais ce qui est très problématique, ce sont plusieurs intitulés de la loi en discussion. Notamment, le texte considère possible l'euthanasie de bébés prématurés après 24 à 26 semaines en invoquant des complications graves.

    Or, rien dans le projet ne vient définir ce que l'on appelle des complications graves. Un certain nombre de handicaps pourraient être considérés comme des complications graves. Ce que je vois, tout comme les médecins, c'est que le texte rend possible la mise à mort de bébés à termes, tout comme les médecins qui ont écrit une tribune dans le quotidien belge lalibre.

    Nous ne sommes pas loin de l'eugénisme. Très dangereusement proche en fait. Je suis étonné de l'absence de réactions d'Isabelle sur un tel débat, car, pour ce que j'en comprends, ce texte permet l'élimination d'enfants en raison de leur handicap. Décider de mener une grossesse à son terme quand on sait que son enfant souffrira d'un handicap assez lourd, c'est quelque chose de difficile. Je ne jetterai certainement pas la pierre à ceux et celles qui renoncent. Mais je ne saurai pour autant évacuer d'un revers de la main les objections de Corto à ce sujet. J'ai lu le court commentaire de Jegoun sur l'un de ses blogues sur ce sujet. Il a tort de renvoyer à un délire le propos de Corto. Je ne sais pas si "éradication" est le terme qui convient, mais le fait est bien qu'en proposant un dépistage génétique, il y a une volonté, en effet, de neutraliser à la source un handicap. Entre le texte belge actuel et le dépistage de la trisomie avec ses conséquences, la distance n'est pas si longue. 

    Comprenons-nous : je ne considère pas ce dépistage comme une régression, mais j'invite à la plus grande prudence en s'engageant sur un telle voie, facilement pavée de bonnes intentions. Or, la sagesse populaire sait où conduisent de tels chemins...

    Je me demande quelle direction prend ce pays. Si ce sont les mineurs qui font l'objet d'intenses débats à l'heure actuelle, la prochaine commission devrait aborder le cas  des personnes démentes.

    L'euthanasie est une pente glissante : elle doit demeurer un choix. Il y a un texte désormais en discussion en France sur ce sujet. Veillons à ce qu'elle soit une liberté, pas un meurtre.