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  • Attentat à Charlie-Hebdo : le problème n'est pas l'Islam mais les cités

    Je pense qu'on va encore se tromper de cible après l'affreux massacre qui a visé Charlie Hebdo. L'Islam va être pointé du doigt et on va demander des comptes aux Musulmans dans leur ensemble. On sait, maintenant, que le crime a été accompli par deux racailles des cités revenus de Syrie pour commettre leur forfait.

    Le crime est épouvantable, mais le pire n'est pas là. Le pire, ce sont les réactions sur twitter ou sur facebook des jeunes des cités, originaires d'Afrique sub-saharienne ou du Maghreb. En fait, un nombre conséquent d'entre eux approuvent ou trouvent des circonstances atténuantes au crime. 

    Le djihadisme se nourrit de la rencontre des facteurs suivants :

    a) concentrations ethniques et sociales dans des zones d'habitation de type cités

    b) impunité à peu près totale pour la racaille, et ce, jusque dans les prisons (il n'y a qu'à voir aux Baumettes). Merci le laxisme inouï de de la justice et des médias depuis plus de trente ans.

    c) talibanisation des banlieues depuis 15 ans qui vise particulièrement les filles. La racaille se convertit à l'Islam pour redorer son blason, et entraîne dans son sillage tout son environnement, y compris des Catholiques ou laïcs, Africains ou Européens, qui finissent par adopter le discours et les opinions de la racaille. L'Islam sert de véhicule à cette talibanisation parce que de nombreux pays musulmans ont adopté une interprétation du Coran hystérique et intégriste. Mais cela aurait tout aussi bien pu être une autre religion si les circonstances avaient été différentes.

    Les djihadistes viennent donc de notre pays et pas d'ailleurs. On peut souligner si l'on veut le rôle déstabilisateur du Qatar ou de l'Arabie Saoudite au sein de l'Islam, mais l'honnêteté commanderait de reconnaître que nous payons surtout nos errements depuis 40 ans : immigration incontrôlée, regroupements ethniques et sociaux, laxisme, absence de fermeté.

    Les attentats en France ne sont pas une fatalité. En rétablissant la loi, la justice, en protégeant très fermement les filles dans les banlieues (et je ne parle pas de déclarations d'indignation sur les réseaux), en réformant les prisons (il faut les doter de moyens considérables), en réformant la justice tant du point de vue des lois (refondation du code pénal en associant les plus fortes peines aux crimes) que des magistrats (il faut peut-être affecter à la "circulation" les juges gauchistes qui se permettent des murs des cons où ils épinglent les pères de jeunes filles violées et tuées), on peut renverser la vapeur. Et, pour que toutes ces réformes aient un sens auprès de ceux qui les vivent, il faut aussi leur donner des perspectives.

    C'est une politique de longue haleine, très éloignée de ce qu'ont fait droite et gauche, la première surfant sur les événements, la seconde bêlant à perdre haleine, depuis de nombreuses années.

    On va me dire que j'instrumentalise ce qu'il vient de se produire. Eh bien non ! Ce que je dis, je le dis depuis longtemps. Je suis convaincu que le sort affreux de nos journalistes n'est pas un accident. C'est un enchaînement dont on aurait pu stopper la logique avec une véritable volonté. Aujourd'hui, tout le monde va s'indigner, mais qui va s'attaquer aux racines du mal ?

  • Un élu PS lyonnais a raison de refuser la gratuité des transports

    Une fois n'est pas coutume, je vais prendre la défense d'un Socialiste. Il s'agit de Bernard Rivalta, président du Sytral, le syndicat de transport de l'agglomération lyonnaise. On lui reproche de ne pas verser de larmes de crocodiles sur la fraude et de suggérer aux plus démunis de limiter leurs déplacements plutôt que de frauder

    Eh bien il a parfaitement raison. Et il fait l'objet d'une campagne de presse minable, comme d'habitude, avec les mêmes poncifs hypocrites et bêlants.

    Accessoirement, ce n'est pas nécessairement les plus démunis qui fraudent, encore une vue de l'esprit et un a priori bêlant de la boboitude libertaire dégoulinante de bonne conscience qui squatte médias et réseaux sociaux.

    Voilà ce que dit Monsieur Rivalta et je l'approuve : 

    « Le fraudeur manque de culture collective, il oublie que ne pas payer va impacter ceux qui payent (…) Il faudrait apprendre aux gens à maîtriser leurs déplacements : quand ils n’ont pas beaucoup de moyens il faut qu’ils ne se déplacent que dans la mesure où ils en ont besoin et non pas uniquement parce qu’ils en ont envie. »

    et encore « Tout ce qui est gratuit n’a plus de valeur, c’est d’ailleurs comme ça que l’URSS a coulé (…). Non je ne suis pas favorable à la gratuité. Pourquoi ferait-on des transports en commun gratuits, pourquoi ne ferait-on pas le litre d’essence gratuit ? Le vélo gratuit ? Pourquoi ne ferait-on pas tout le reste gratuit ? »

    Franchement, pas mieux, pas un mot à ajouter.

  • Faut-il refuser de serrer la main à un militant/une militante du FN ?

    Je dirai que toute la question que je me pose est dans mon titre. Je sais que le réveillon commun de jeunes de l'UMP et du FN a fait polémique, comme le titre le Parisien.

    C'est toujours difficile de bien calibrer la relation que l'on doit entretenir avec le Front National. Pour les Socialistes, c'est la diabolisation à outrance, et, on doit leur en donner quitus, ils sont sincères. Ils considèrent vraiment que le Front National est le mal absolu.

    Je me suis demandé moi-même comment je réagirais si dans mon métier, je devais serrer la main à un militant, un élu FN ou même un cadre majeur comme Philippot pour ne pas évoquer Marine Le pen elle-même.

    Serrer la main, c'est évidemment accepter de voir rentrer son adversaire dans la normalité. C'est donc un risque, de fait, parce que pour ma part, je ne considère pas le Front National comme un parti normal. 

    En même temps, le combat se mène sur les valeurs et les idées. Je ne partage rien des convictions du Front National, et, comme François Bayrou, je pense que ce parti cherche à diviser notre pays et tirer parti du désarroi qu'il induit. J'ajoute que son discours violemment anti-libéral et populiste me déplaît profondément d'autant que je pense que son programme économique nous conduirait droit dans le mur. 

    Je m'imagine difficilement passer un réveillon avec des jeunes (ou pas, d'ailleurs) du FN : quoi leur dire ? Nous pourrions évoquer sans doute la pluie et le beau temps sur lesquels nous pourrions tomber d'accord, encore que...je les crois capables d'envisager un complot de France Météo...

    Au fond, ce n'est pas tant que la seule étiquette m'empêcherait de discuter ou de trinquer ; c'est plutôt que cela risque de coincer assez vite quand on va évoquer nos idées respectives ou même quand les valeurs que nous portons respectivement vont nous échapper malgré nous, aussi bien dans le feu d'une discussion qu'à l'occasion d'une remarque anodine.

    Je ne cherche pas à stigmatiser un jeune FNJ pour son étiquette, mais son choix, évidemment, m'interpelle. 

    Une bise, une poignée de mains, ont une portée symbolique évidente. Elles supposent une certaine forme de reconnaissance sinon de complicité. 

    Il me semble que l'on peut rester poli et courtois avec les adhérents et militants du Front National. On peut même prendre un verre avec eux, pourquoi pas. Mais on doit rester roide sur ce que l'on veut pour soi et pour la France, roide sur ce que l'on ressent, roide, enfin, sur son éthique personnelle.

    Une chose est sûre : je peux être amené à serrer la main d'un militant FN si les circonstances ne prêtent pas à confusion, mais je ne pourrai m'empêcher, en mon for intérieur, de continuer à éprouver une gêne. Et même si cette gêne n'est pas formulée, elle vient de l'intérieur de moi-même, je peux même la nommer en l'analysant : je sais que c'est de la culpabilité. Je ne dis pas que l'on a forcément raison de se sentir coupable, car la culpabilité nous ronge dans bien des circonstances de bien fâcheuse manière, mais si elle est là, c'est bien qu'elle correspond à une situation moralement insatisfaisante.

     

  • Guerres impossibles ?

    Quelle est l'efficacité des armes et engins de guerre aujourd'hui dans les conflits ? On peut légitimement se poser la question en constatant les effets des frappes aériennes des forces qui luttent contre Daech en Syrie et en Irak.

    Un avion de chasse coûte des dizaines de millions de dollars et chaque obus ou bombe des centaines de milliers de dollars. Or, quand l'on considère le bilan des frappes contre les terroristes on obtient quelques dizaines de cibles atteintes. Il faudrait ajouter aux coûts évoqués la logistique et le carburant nécessaire pour opérer les sorties. 

    Ce n'est plus un gouffre, c'est un trou noir financier. Et j'ai l'impression que le bilan serait inférieur encore sans l'efficience très forte des technologies les plus avancées.

    Est-ce que, à ce stade-là, ce ne serait pas bien plus rentable d'engager des tueurs à gage et de promettre un million de dollars par têtes de djihadistes identifiées ? Bien que cette proposition soit moralement affreuse, elle a le mérite de ne pas faire plus de victimes civiles que nos frappes chirurgicales et d'être financièrement abordable. Il reste à savoir s'il existe qui que ce soit dans le monde capable d'accomplir une mission aussi dangereuse...

    Si la progression contre Daech semble très lente, il y a malgré tout un point dont il faut se féliciter absolument : les frappes alliées sont si calibrées et précises qu'elles ne semblent avoir guère fait de victimes civiles (il n'y en a pas eu d'échos, en tout cas). Ce bilan-là est impressionnant.

    A l'exception de la France au Mali qui semble à peu près contenir son ennemi, toutes les autres interventions occidentales se sont soldées sinon par des échecs du moins par des retraits sans que les buts annoncés soient atteints.

    On peut mettre en exergue l'absence de finalité politique commune dans ces interventions, comme le fait Jean-Marc Lafon sur le blog Theatrum Belli, bien sûr, mais cela n'explique pas les difficultés militaires. 

    Les guérillas, je le sais, ont toujours été difficiles à réduire. La volonté occidentale de ne pas faire de victimes dans ses propres rangs ajoute une contrainte, et, celle de ne pas blesser de civils dans les opérations militaires rend très délicates toutes les opérations. Cela suffit-il à expliquer pour autant la disproportion entre les moyens engagés et les résultats obtenus ? Je ne le sais pas.

     Je note que des progrès sont enregistrés quand les forces occidentales disposent d'un appui terrestre assuré par des alliés très engagés et impliqués.

    Les YPG kurdes à Kobané, les forces tchadiennes au Mali en sont des bons exemples. En Afghanistan, tant que les Américains ont pu compter sur des tribus sunnites alliées et sur l'Alliance du Nord, la grande force militaire de feu le commandant Massoud, ils ont progressé. Mais après, les choses se sont délitées, les Talibans regagnant petit à petit du terrain.

    Peut-être est-ce aussi une question de temps. Daech s'est préparé de longue date à la guerre. Il faudra du temps pour que les alliés kurdes soient opérationnels avec du matériel moderne, et, sans doute est-ce à l'usure, paradoxalement, que les djihadistes tomberont. En Afghanistan, l'issue semble bien plus compromise faute d'alliés fiables et motivés.