Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Peu importent les chances de Bayrou pour 2017, Jean Lassalle

    J'ai pris connaissance de la prise de position de Jean Lassalle à propos de François Bayrou et de l'élection présidentielle de 2017. Je ne suis pas d'accord avec lui, ou du moins, que très partiellement.

    Comme Jean Lassalle, j'aurais souhaité que François Bayrou se présente, même si Alain Juppé est candidat.

    Je sais que François Bayrou se dit qu'Alain Juppé est un homme qui peut rassembler et que c'est un modéré. Sans doute. Mais en termes d'idées, cet homme-là ne me convainc pas, bien loin de là. Je ne lui pardonne toujours pas son quasi-satisfecit donné à la gauche pour les réformes menées à l'Éducation Nationale et son absence d'engagement à défaire tout ce que la gauche a fait. Et il n'y a pas que ça. Sa promesse de réaliser 100 milliards d'euros d'économie est ridicule. Il n'y parviendra évidemment pas. Ce qu'avait proposé Bayrou en 2007 et 2012, de stabiliser en dépense publique en euro courant, est clairement la seule solution viable. Les entreprises privées, elles-mêmes, ne parviennent jamais à réduire leurs dépenses. Elles les limitent, et, quand vraiment elles réduisent la voilure, c'est qu'elles vont mal parce qu'elles commencent à vendre leur patrimoine...

    Dans le cas où François Hollande et Nicolas Sarkozy représenteraient la droite et à la gauche, il faut absolument que Bayrou soit là. Je ne sais pas s'il a une chance d'être élu, mais il faudra tout faire pour que cela soit le cas, parce que la France, dans cette hypothèse, courra un danger mortel si Hollande ou Sarkozy sont au second tour. Ils sont tellement détestés que Marine Le pen aurait alors une véritable fenêtre de tir pour l'emporter. Et même si ce n'est pas le cas, qu'Hollande ou Sarkozy parviennent à la battre de justesse, comment pourront-ils gouverner, avec près des 3/4 des Français qui ne leur reconnaîtront aucune légitimité ? Le seul espoir, ce sera Bayrou. 

    Dans tous les cas de figure, les modérés doivent trouver une expression politique, il n'y a pas que la seule question de la modération ; il y aussi les idées qui sont véhiculées. 

    Personne d'autre que Bayrou ne porte les idées qu'il propose pour la France. Je peux en reprendre les lignes directrices ici :

    1. Le développement de la fabrication française et plus largement la relance de l'industrie en France. Pour ce faire, quelques axes : a) la consommation citoyenne b) l'accroissement des marges par réduction des charges c) le développement de services associés aux produits. Sur ce troisième axe, Bayrou a d'autant plus raison qu'un jour la robotisation pourrait mettre d'accord toutes les mains d'oeuvre ouvrières par obsolescence (de la main d'oeuvre, pas des robots !).

    2.Corollairement, le développement de circuits courts et propres, les uns allant souvent avec les autres. L'agriculture biologique est évidemment au premier rang pour intégrer cette nouvelle organisation économique, d'autant qu'elle favorise et respecte l'exploitation familiale et l'agriculture raisonnée.

    3. Un État facilitateur. A l'origine, c'est une idée de Marielle de Sarnez, son bras droit. Il s'agit de ne plus penser l'État comme un obstacle mais au contraire comme une institution qui aplanit les angles et facilite tant la vie quotidienne des citoyens que celle des entreprises. Cela suppose une simplification des strates administratives mais aussi juridiques.

    4.Une Éducation qui assure l'accès à l'excellence sur tout le territoire et ne verse dans aucune forme d'idéologie. Les idées intéressantes doivent remonter du terrain, pas descendre du ministère. Tout l'inverse de ce qu'ont fait Luc Châtel, Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem, les trois derniers ministres de cette institution. Cela suppose entre autres de rétablir la situation de l'allemand, du latin et du grec ancien.

    5.Le principe de subsidiarité : il consiste à réserver à l’échelon supérieur uniquement ce que l’échelon inférieur ne pourrait effectuer que de manière moins efficace. La déclinaison nationale, c'est une décentralisation digne de ce nom (elle n'a jamais été faite) et sa version européenne, c'est un vrai fédéralisme. Le traité de Lisbonne, comme celui de Maastricht avaient consacré ce principe, mais avec une limitation trop importante puisqu'il ne valait que pour les compétences partagées. Je pense qu'il faudrait élargir le concept et revoir les compétences de l'Union européenne et des échelons inférieurs, la première donnant la fâcheuse impression de chercher à donner des ordres aux seconds...

    6.En parlant d'Europe, sa démocratisation est une revendication de Bayrou et Marielle de Sarnez. Pas d'Europe qui tienne sans l'assentiment des peuples, pas d'assentiment des peuples sans expression démocratique. Le Parlement européen doit devenir l'organe souverain de l'Europe et être élu au suffrage universel direct à la proportionnelle. Et l'Europe doit également élire au suffrage universel direct un Président.

    7.Il y a sous toutes ces lignes une pensée sous-jacente forte :  l'existence d'une intelligence collective (celle des citoyens) spontanément capable de s'organiser, en corps intermédiaires façon Montesquieu, ou en réseaux libres, et, ce, sans l'État ou autorité coordinatrice. Les associations de consommateurs, wikipedia, les SCOP, certains labels (Max Haavelar en sont les témoins. De ce point de vue, il y a une certaine forme de convergence entre les Bayrou et les libéraux (pas tous). On trouve bien la pensée qu'il y a une primauté de l'individu sur l'État, mais cette primauté n'aboutit pas nécessairement à l'individualisme ou à l'égoïsme. Et l'intelligence collective est possible parce que  chaque individu répond de ses actes. Elle est également possible parce que dans l'optique de Bayrou, le spirituel commande au politique et pas l'inverse. Ce n'est pas un hasard s'il considère la culture comme l'arc-boutant de son édifice politique. Tous ceux qui ont quelques notions de ce qu'est le personnalisme ne manqueront pas de constater une parenté  entre la pensée de Bayrou et les fondamentaux de cette doctrine politico-philosophique. 

     

  • Le pire du socialisme combiné avec le pire du libéralisme ? le social-libéralisme.

    J'ai beau être libéral (le suis-je tant que ça, d'ailleurs ?), j'ai toujours eu du mal avec le social-libéralisme moderne. Je ne parle pas du libéralisme social (c'est autre chose) mais de l'évolution du socialisme dans beaucoup de pays d'Europe. Schröder en Allemagne, Blair en Angleterre, Valls en France.

    Pendant longtemps, les sociaux-démocrates s'accommodèrent du capitalisme et d'une forme limitée de libéralisme parce qu'ils pensaient en "corriger" les effet par des redistributions massives, mais la mondialisation rendit caduques toutes leurs mesures. Comme ils ne pouvaient plus apparaître comme les protecteurs du prolétariat, ils trouvèrent une nouvelle marotte : les minorités.

    L'État social-démocrate devenu incapable de gérer une économie nationale laissa les marchés mondiaux (mais pas nationaux !!!) décider de son sort et soulagea sa conscience en distribuant des droits inapplicables ou financièrement indolores aux minorités, jetant ainsi l'os à ronger indispensable que réclamait son nouvel électorat. Il suffit alors d'enrober de quelques mythes les dites mesures en appelant les mânes des Grands anciens de la gauche et le tour fut joué. La parole remplaça ainsi l'action.

    Comme l'État social-démocrate ne pouvait plus contrôler l'économie, pour se consoler de son impuissance, il développa une véritable pouvoir de nuisance : il créa des normes et des lois obstructives de toutes sortes. Ce fut là sa nouvelle régulation. 

    L'État social-démocrate n'était plus socialiste mais il était incapable d'être libéral. Il devint social-libéral et combina le pire des deux idéologies.

    Par exemple, en France, faute de pouvoir créer l'homme nouveau, vieux rêve marxiste, il massacra l'éducation et fit en sorte que les réseaux et la connivence remplacent l'égalité des chances. Pour cela, il éradiqua toute forme d'excellence au nom de l'équité dans chaque école.

    Fort avec les faibles, mais faible avec les forts, il détricota le droit du travail afin de rendre vulnérables les salariés et laissa aux petites entreprises les lourdes charges qui entravaient leur croissance. 

    Il s'employa à régenter les individus, encadrant par des mesures administratives et des décrets variés leur droit à élever leurs enfants comme ils l'entendaient, à s'installer où ils le voulaient, à fréquenter qui bon leur semblait ou encore à circuler comme ils le souhaitaient. Il prit toutefois grand soin de ne pas indisposer les puissants, avec lesquels il copinait. Le "Vivre-ensemble" devint un hymne universel bien que l'État social-démocrate omît de préciser qu'il ne s'adressait qu'à ceux auxquels il ne laissait pas le bonheur tout socialiste d'en faire le choix.

    L'État social-libéral naquit alors sur les cendres de l'État social-démocrate.

     

  • Loi El Khomri : je ne vois pas l'intérêt du salarié.

    Je regarde les compte-rendus de la presse sur la loi El Khomri et j'avoue ne pas y voir d'intérêt pour les salariés, bien au contraire. Si on modifie le droit du travail, il faut que ce soit gagnant-gagnant comme aimait à le dire Ségolène Royal en 2007. Ce n'est pas du tout ce que je constate.

    - La possibilité pour les entreprises de réduire la majoration des heures supplémentaires revient ni plus ni moins à baisser les revenus de ceux qui vivent grâce à leur salaire et des heures supplémentaires. Bref, travailler plus pour gagner moins. Bravo les Socialistes.

    - Cela fait un bon moment que je pense que les 35 heures ne sont pas un problème et que les cadres débordés qui leur doivent de pouvoir se reposer de temps à autre les méritent bien. J'ai l'impression que ce projet précarise davantage encore les employés des petites entreprises.

    - J'admets qu'une entreprise puisse se trouver contrainte de licencier pour des motifs économiques mais beaucoup moins qu'on déroule un tapis rouge aux licenciements abusifs.

    Je retiens en revanche un aspect plutôt positif : le contrat de professionnalisation. Pour des personnes qui sont sans diplômes ni qualifications, en chômage de longue durée, cela peut être intéressant de se voir reconnu des qualifications "pratiques", pas forcément identifiées au répertoire national des certifications professionnelles mais utilisables sur le marché de l'emploi.

    J'ai du mal à bien circonscrire le reste et ne le commenterai donc pas. Manifestement, à gauche, elle passe vraiment de travers...

  • La réforme de l'école selon les jeunes forces démocrates

    Je sors de plusieurs jours d'échanges avec Maxime Cluzel, personnalité éminente des Jeunes Forces Démocrates. En deux à trois mots, les Jeunes Forces Démocrates, ce sont les jeunes de l'UDI. Ne les confondez pas avec les Jeunes Démocrates qui sont ceux du MoDem.

    A vrai dire, cela a commencé par un commentaire assez vif et peu courtois de ma part à la suite d'un compte-rendu d'une convention des jeunes de l'UDI sur l'Éducation. Mais Maxime Cluzel a réagi avec beaucoup de courtoisie et de calme (ça n'avait pas été mon cas, j'en conviens) et finalement nous avons discuté.

    C'est un peu particulier, l'Éducation en France, comme sujet : c'est un des rares thèmes sur lequel à peu près tout le monde peut discuter sans devoir maîtriser des connaissances pointues, comme dans la fiscalité, le droit, l'entreprise ou l'économie, par exemple. On a tous ou presque, un avis, à commencer par ceux qui ont ou ont eu des enfants.

    Au sein des partis politiques, c'est un peu une facilité que je reproche, la discussion sur l'Éducation, parce que c'est la plus facile (et c'est bien là le danger car l'apparence est trompeuse...). Pour ma part, je suis bien plus attiré par l'économie, l'industrie et de possibles liens avec la fiscalité, l'environnement et les circuits courts. Mais sur ces sujets, je ne connais pas de dossiers politiques complets bien qu'on puisse consulter des rapports du Sénat ou de l'Assemblée.

    Cela dit, les Jeunes Forces Démocrates ont abattu un travail considérable, la preuve en est qu'ils ont mis en ligne un document élaboré de projet de réforme, allant de l'école primaire (mais pas la maternelle, et c'est dommage) jusqu'au supérieur.

    Il y a du fond, certes, mais c'est un peu le film d'horreur(s)...En fait, je ne suis d'accord avec presque rien...

    Le document se concentre sur le collège, très peu sur l'école primaire et ignore purement et simplement la maternelle. Je me dis d'ailleurs parfois qu'on devrait aussi penser aux crèches, aux halte-garderie, aux assistantes maternelles, aux gardes partagées via des auxiliaires parentales quand on parle d'éducation. A mon avis, la chaîne commence à la naissance. Peut-être même avant avec l'haptonomie. 

    Le collège, malheureux collégiens, se voit amputé d'une partie de ses heures en français, en histoire et en mathématiques, la musique et les arts plastiques disparaissent, au profit d'activités interdisciplinaires laissées à la libre inspiration de chaque établissement. En fait, même si mon jeune interlocuteur s'en défend avec véhémence, le projet des jeunes forces démocrates converge fortement avec l'actuelle réforme socialiste du collège.

    Au lycée, c'est un jeu de massacre : imaginez un instant, des classes de seconde spécialisées mais dans lesquelles il n'y a que deux heures de français par semaine. Des classes scientifiques avec 2 à 3 heures de physique-chimie. C'est le projet des jeunes forces démocrates.

    Dans leur document, ce qui se taille la part du lion, ce sont les langues vivantes. Tout le reste est amputé, et salement. Jusqu'à la gangrène.

    Si une telle calamité venait à s'abattre sur l'école, il y a fort à parier qu'il y aurait des émeutes   dans les collèges et les lycées.

    Je regrette d'être aussi lapidaire car, objectivement, il y a eu un gros travail d'élaboration dans le document que j'ai lu, mais je m'y retrouve si peu que je ne lui trouve que très peu d'attraits. Oh, bien sûr, il y a quelques principes qui ne me déplaisent pas (une relative autonomie dans les établissements, le rétablissement partiel des humanités, une réflexion très pertinente sur le numérique à l'école) mais le reste...horresco referens...

    Je retiens la volonté de créer des filières professionnelles d'excellence. Malheureusement, cette vue de l'esprit se heurte, dans la réalité, aux stratégies des familles, et, disons-le, à un conservatisme évident du corps professoral dans son ensemble. Ce n'est à mon avis par pour demain et si cela devait être le cas, que deviendrait les élèves qui ne pourraient pas intégrer ces filières d'excellence ?

    Dernier point, les jeunes forces démocrates proposent d'accroître la part du PIB dans l'éducation : c'est un avis qui les honore, mais en ces temps de disette budgétaire, cela ne me paraît pas une bonne idée. Commençons déjà par récupérer l'argent gaspillé en âneries au sein de l'Éducation Nationale : il pourra être réinvesti avec bonheur dans les choses utiles.

  • La Turquie ne peut pas rester membre de l'OTAN.

    Je sais que ce n'est pas la moment d'ajouter une crise à une autre et qu'on a certainement besoin de la Turquie pour accueillir les réfugiés de Syrie, mais Erdogan passe les bornes.

    Cela fait un moment qu'il laisse l'État islamique et le Front Al Nosra organiser à leur guise le passage de volontaires qui après avoir fait le "jihad" reviendront poser des bombes en Occident, mais voilà, désormais, qu'il bombarde nos meilleurs alliés en Syrie, les YPG.

    Comme Français, je suis lié par l'accord passé entre toutes les nations qui adhèrent à l'OTAN. En fait, dès le départ, il y a un vice : on n'aurait jamais dû accepter un pays qui n'était pas une démocratie.

    Mais là, c'est grave : cet imbécile d'Erdogan pourrait nous entraîner dans une guerre avec les Russes simplement parce qu'il soutient ce que l'humanité comporte de plus malfaisant.

    Oh, ne soyons pas naïfs : ni Bachar ni les Russes ne sont des démocrates et le premier a commis une somme effroyable d'atrocités. Mais, eux, au moins, n'exportent pas des Bataclan et des 11 septembre partout dans le monde.

    On ne pourra à nouveau discuter avec la Turquie qu'une fois l'opposition laïque revenue au pouvoir et, malheureusement, ça n'en prend pas le chemin.

  • Réforme de l'orthographe, Bayrou, le mot juste, comme d'habitude

    J'ai suivi d'un oeil amusé l'application de la réforme orthographique. On a vraiment des imbéciles heureux à la tête de la technocratie de l'Éducation Nationale, et, le plus grave, c'est que notre fort charmante ministre écoute régulièrement leurs avis...

    Bayrou a fait une excellente analyse de cette réforme, et, à vrai dire, je m'apprêtais à tenir un discours de même teneur avant de le lire.

    Lisez les journaux, désormais truffés de fautes, les courriels de vos collaborateurs ou même les messages et écrits de vos enfants et observez : ce n'est pas l'orthographe lexicale qui souffre, en France, mais bien l'orthographe grammaticale. L'erreur la plus fréquente, c'est la confusion participe passé/infinitif pour les verbes du premier groupe. Il y a ensuite toute une série d'homophones grammaticaux qui induisent les Français en erreur parce que ces derniers ne les identifient pas clairement.

    C'est en substance ce qu'a observé avec beaucoup de finesse Bayrou. A vrai dire, sa différence d'appréciation avec les technocrates de la gauche provient peut-être de ce que lui, au moins, a été vraiment sur le terrain, avec des vrais élèves, contrairement aux idéologues de la rue de Grenelle. Il sait de quoi il parle, ça fait une différence...

    Bref, une réforme à la c.. supplémentaire, propre à semer la confusion et à ne rien résoudre...

  • Sarkozy, du sang et des larmes, vraiment ?

    Melclalex (A perdre la raison) a eu la très bonne initiative de faire la liste des mesures économiques que propose Sarkozy en concluant qu'il n'y avait là que du sang et des larmes. Je ne suis pas de son avis. Il y a des mesures contestables mais d'autres qui me paraissent de bon sens. Reprenons donc sa liste en faisant un vulgaire copier-coller, je fais mes annotations en bleu.

    • "Effort" de 100 milliards en 5 ans pour réduire "les dépenses" en faisant voter des mesures concernant les dépenses de l’Etat, des collectivités territoriales et des régimes sociaux, notamment de retraite et d’assurance-maladie.
    • Difficile de dire grand chose : c'est typiquement ce que j'appelle un voeu pieux. J'attends le détail et me méfie de ce qui n'est pas calibré avec intelligence. Plutôt que de réduire les dépenses, commencer par simplement les stabiliser serait un bel exploit.
    • Suppression de l'ISF
    • 100% d'accord. Cette mesure est une authentique spoliation en plus d'être idiote. Je ne serais en revanche pas opposé à un très petit taux d'imposition (0.05%) sur le patrimoine dans son ensemble.
    • Modification, pour la diminuer, de l'imposition des revenus du capital actuellement imposés comme ceux du travail
    • Pas clair pour moi. Le capital, cela ne signifie pas grand chose : lequel ? Pour celui qui s'investit, cela ne me semble pas idiot, mais il faut voir précisément les mesures proposées.
    • Suppression des conditions de ressources dans l'attribution des allocations familiales
    • 100% d'accord. Les allocations familiales ne devraient pas être une politique de classe.
    • Suppression de l'abaissement du quotient familial (cette limitation du quotient familial ne concerne que 10% des ménages les plus aisés selon l'Insee)
    • 100% d'accord pour exactement les mêmes raisons que précédemment. La politique familiale n'a pas vocation à être autre chose que la politique familiale.
    • Diminution des charges pour l'emploi à domicile
    • Pourquoi pas, mais je pense que c'est déjà le cas, primo et secundo, on devrait avoir comme objectif de créer en France des emplois à haute valeur économique ajoutée. Ce n'est généralement pas le cas des emplois à domicile même s'ils ont en revanche une grande valeur sociale.
    • Non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite qui serait aussi imposé aux collectivité territoriales
    • L'état a stabilisé voire réduit sa fonction publique. C'est en effet aux collectivités de faire un effort, mais il ne faut pas procéder par décision autoritaire de l'État. Il faut laisser chaque région se débrouiller avec ses propres ressources et sa fiscalité. Une vraie décentralisation. On peut penser à une redistribution des régions riches aux régions pauvres, mais cela ne doit pas être excessif et, en tout cas, pas servir à se payer des fonctionnaires territoriaux supplémentaires.
    • Suppression des 35h pour les fonctionnaires, remplacées par 37h payées 37h
    • Je ne vois pas l'intérêt de cette mesure. Mieux vaudrait déjà commencer par assouplir les heures supplémentaires, d'autant que cela coûterait moins cher à l'État.
    • Suppression des 35h dans le secteur privé à renégocier dans chaque entreprise
    • Ça, c'est franchement débile. Mieux vaudrait ne plus toucher à rien. Assouplir les heures sup suffit, là encore, quand c'est nécessaire.
    • Création d'une allocation sociale unique, qui remplacerait la prime d’activité, l’allocation logement et le RSA
    • Ça sent l'entourloupe à plein nez : si le but c'est de les réduire, il faut avoir au moins le courage de le dire plutôt que d'avancer masqué...Je préférerais pour ma part qu'on réfléchisse sur leurs conditions d'attribution.
    • Rétablissement du jour de carence dans la fonction publique
    • Ça oui, cela me paraît le minimum. Sacrée démagogie de Hollande que d'être revenu dessus.
    • Création de contrats de 5 ans dans la fonction publique (CDD ?)
    • Amener de plus en plus de précarité, cela ne me semble pas intelligent. Mieux vaut plutôt externaliser certaines missions : les sociétés et entreprises qui répondront ne seront pas obligées de mettre à la porte leur salarié, ce dernier passera simplement d'une administration à une autre. On peut même imaginer des sociétés privées qui soient spécialisées dans la mission publique. 
    • Réforme du contrat de travail pour "mettre fin à l’insécurité juridique qui pèse aujourd’hui sur les entreprises"
    • Je ne suis pas expert du sujet. Qu'il annonce ce qu'il veut faire exactement, on jugera sur pièces. Là, c'est du bla-bla et cela ressemble à vrai dire à un faux nez. Si vraiment il a changé, qu'il ait le courage de ses opinions et dise ce qu'il veut faire.
    • Instauration de la dégressivité des allocations chômage (réduction de 20% au bout d'un an puis encore de 20% au bout de 18 mois
    • Je ne sais pas trop quoi en penser. Dans un marché de l'emploi dynamique, cela aurait un sens, dans une situation grippée comme la nôtre, c'est un peu pousse au crime...
    • Dès l'été 2017 projet de loi pour repousser l'âge de la retraite à 63 ans dès 2020 et 64 ans en 2025, projet qui s'appliquera aussi aux régimes spéciaux.
    • Malheureusement, je crois que c'est inévitable pour sauver les systèmes de retraites. Il faudrait tout de même essayer (vite !!!) le principe de comptes notionnels pour voir si cela pourrait marcher dans notre pays. Le principe en est que plus vous travaillez au-delà de la limite d'âge légale plus votre retraite est élevée ensuite.
    • Suppression du compte pénibilité pour la retraite
    • Non, pas juste. Réforme, peut-être, mais pas suppression. Avoir travaillé toute sa vie de nuit, par exemple, ou sur un chantier, ce n'est pas la même chose que d'être resté dans un bureau de 9h00 à 17h00.
    • Alignement du calcul des retraites des fonctionnaires sur celui du privé
    • C'est un des avantages de la fonction publique. Mais il y a une différence entre le privé et le public : les caisses de retraite du public sont provisionnées contrairement à celles du privé. Pourquoi mettre fin à un système qui marche pour l'instant ?
    • Suppression de l'aide médical d'Etat
    • A voir. A réformer plutôt parce que ce n'est pas très fûté : cela pourrait nous valoir de dangereuses épidémies si les étrangers ne se soignent plus. On ne devrait pas prendre de risques avec ces choses-là.
    • reprise du programme des privatisations
    • Il n'y a plus grand chose à privatiser et ce n'est pas une source de revenus pérenne.
    • Baisse de 10% de l'impôt sur le revenu
    • Financée comment ? 
    • Transformer les 17 à 20 milliards de CICE par an en baisse de charges patronales
    • Oui, sans doute. Plusieurs économistes ont observé que les entreprises françaises avaient les marges les plus faibles d'Europe.
    • Zéro charge sociales patronales pour les salaires au niveau du Smic.
    • Mais qui paye les droits auxquels peuvent prétendre les salariés au Smic, dans ces conditions ?

    Bilan des courses, je ne suis pas aussi lapidaire que mon collègue blogueur de gauche. Je partage en revanche sa conclusion. Moi aussi je juge illusoire de réduire de 100 milliards la dépense publique, surtout dans un pays centralisé comme le nôtre. Il faut d'abord réfléchir aux missions de l'État et des collectivités, de toutes façons, et Sarkozy n'en parle jamais. Personne n'en parle vraiment, ou, tout du moins, ne fait de propositions précises sur ce sujet.

    Je viens de voir le billet du Parisien Libéral, sur le même sujet. A consulter aussi.

  • La France, c'est la République ou pas ?

    Tariq Ramadan s'apprête à demander la nationalité française. Les valeurs qu'il affiche lui valent une réaction cinglante d'Abdallah Soidri, l'un des chroniqueurs de l'Hebdomadaire Marianne.

    Je n'apprécie guère Monsieur Ramadan et ne partage pas l'essentiel de ses valeurs. Mais lui reprocher de demander un moratoire sur la lapidation des femmes au monde musulman me semble assez injuste. Quand l'Occident proteste au nom de ses valeurs contre ce crime, cela a un effet très modeste. En revanche, demander un arrêt de ces peines en faisant valoir qu'il ne fait pas consensus et que le monde musulman devrait en discuter, cela me semble bien plus astucieux et efficace. Cela revient aussi à ressusciter le débat théologique au sein de l'Islam et c'est précisément ce dont les religions ont besoin en général pour se revivifier. En outre, l'appel de Tariq Ramadan est très clair et on voit qu'il n'est pas du tout favorable à cette pratique.

    Abdallah Soidri conclut son récapitulatif des prises de position de Tariq Ramadan en constatant que pas une de ses valeurs n'appartient à ce que défend la République. Je pense que c'est pour l'essentiel vrai. Mais la question que je me pose est de savoir si la France est réductible à sa République. La République n'existe que depuis la Révolution, et encore. Elle ne s'est installée dans notre pays qu'après le Second Empire.

    A ma connaissance, Tariq Ramadan respecte la loi française, n'a jamais été condamné pour délinquance et manie extrêmement bien la langue française. Je dirais même que son goût prononcé pour les circonvolutions et la sophistication dénote un esprit bien français. 

    De reconnaître ses mérites ne m'empêche pas de le considérer comme un dangereux adversaire politique, capable de manipuler perversement la vérité, comme ont pu le montrer les Inglorious Basterds, mais cela ne justifie pas pour autant de lui refuser la nationalité française.

  • La France, un État incapable de protéger un témoin

    Je suis consterné par la pusillanimité de l'État français. Dans les affaires de terrorisme, menaces parmi les plus graves pour la France, les pouvoirs politiques se montrent incapables de mettre à l'abri un témoin-clef.

    Ce n'est pourtant pas compliqué, quand on la puissance d'un État, que de permettre à un individu de se reconstruire une identité ailleurs. Plutôt que de passer un temps de folie sur un projet aussi idiot et inutile que la déchéance de nationalité, voilà une mesure majeure à mettre en place. 

    Mais au fond, cela va plus loin que cela : depuis de longues années, tous ceux qui vivent au milieu de la délinquance, petite ou grande, qui essaient de lutter contre les omertas de toutes sortes se mettent en danger parce que la protection offerte par l'État est proche du néant. 

    Mon pays est minable et ses dirigeants, actuels ou passés, sont minables.