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santé - Page 3

  • Réduction du CO2, une rêve d'Empédocle

    Je découvre le livre "Faut-il être végétarien pour la santé et la planète" de Claude Aubert et Nicolas Le Berre. Le premier est agronome, le second est médecin. Cela peut paraître insolite d'associer cet ouvrage à Empédocle, l'un des premiers philosophes de la Grèce, mais, outre ses réflexions sur la corps et son fonctionnement, Empédocle a été l'un des premiers à dénoncer les sacrifices d'animaux et la consommation de viande, pour des motifs, il est vrai, anthropomorphiques (il pensait que les âmes se réincarnaient, y compris dans des formes animales).

    Voici ce qu'il écrit dans ses Purifications, évoquant un âge d'or :

    «Ceux-là n'avaient pour dieu ni Arès*, ni Cydoïmis, ni le royal Zeus, ni Cronos, ni Poséïdon mais la reine Cypris*. Ils se la conciliaient par de pieuses sculptures, de vivantes peintures, des essences parfumées aux senteurs savantes, des sacrifices de myrrhe pure et d'encens odorant, exposant sur le sol des libations de miels blonds. L'autel n'était pas arrosé par le meurtre violent des taureaux, mais parmi les êtres humains, le crime le plus important était d'avoir pris une vie pour se repaître de chairs

    *Arès est le dieu de la guerre, Cypris, autre nom d'Aphrodite est la déesse de l'amour.

    Ce n'est pas le cas de ces deux auteurs, mais, j'ai trouvé dans le livre (qui n'est pas un plaidoyer idéologique et dogmatique mais au contraire un traité scientifique et argumenté) quelques observations et comparaisons extrêmement judicieuses.

    Notamment, l'auteur a établi quelles émissions de CO2 correspondaient aux assiettes que nous mangions. Eh bien, entre une assiette à forte teneure en viande et une assiette de légumineuses le ratio est de 9 à 1. Neuf fois moins de CO2 pour la production de légumineuses. Mieux : selon que l'alimentation soit végétarienne ou carnée, le ratio est de 1 à 14 pour la surface terrestre utilisée. Voilà qui laisse songeur quant aux problèmes de crises alimentaires. Ne parlons pas de la production d'eau : les légumes consomment bien moins d'eau que tout le reste, à commencer par celle qu'utilise le bétail. Les chiffres que donnent les auteurs sont toutefois des estimations, car ils peuvent varier selon le mode de culture des végétaux et d'alimentation des animaux.

    Mais bon, c'est intéressant, parce qu'il y a là une clef à la fois de santé publique, et à la fois contre le réchauffement climatique. Le livre est en outre intéressant, parce qu'il abat un certain nombre d'idées reçues. Par exemple, sur les produits laitiers trop promus et nocifs à haute dose, sur les huiles souvent raffinées ce qui enlève leurs qualités nutritionnelles (il ne faut prendre que les huiles sur lesquelles il est précisé pression à froid) et sur le logo AB qui garantit certes une culture biologique des ingrédients, mais nullement leur transformation.

    Les auteurs proposent d'ailleurs la création d'un label santé à côté du label biologique. J'évoquais la question des labels environnementaux et sociaux, dans trois billets (1 , 2 et 3), il y a quelques temps, mais le fait est qu'il faudrait ajouter une pastille pour la santé...

    Au final, cela ne va pas m'empêcher d'aller bâffrer un bon carpaccio de boeuf, mais, le fait est que nous consommons trop de viande et que c'est non seulement mauvais pour notre santé mais en plus pour la planète. Je vais mettre tout le monde au régime légume, moi , chez moi :-) (une délicieuse salade, tomates, laitue, feuille de chêne, concombres, courgettes, brocolis, poivrons, j'en bave d'impatience rien que d'y penser, j'aime au moins autant les légumes sinon plus que le carpaccio !).

  • Philippe Arnaud inquiet pour la continuité des soins à Angoulême

    Arnaud.jpgOn n'a pas fini de reparler de la réforme des hôpitaux. Le 30 mai dernier, Philippe Arnaud, sénateur UDF-MoDem de Charente, interpelait le gouvernement sur la continuité du service des soins sur le territoire français. Il évoquait notamment la situation d'Angoulême, craignant que celle-ci puisse se reproduire à tous moments sur le territoire français :

    « Ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, et porte sur la permanence des soins de proximité dans certaines spécialités.

    Le 14 mai dernier, de nombreux malades, accompagnés de leurs proches, ont manifesté à Angoulême pour la défense d'une cancérologie ouverte, pluraliste et de qualité.

    Ils exprimaient ainsi leur profond désarroi après le dépôt de bilan de deux médecins libéraux du service de cancérologie d'une clinique. La convention qui liait ces médecins à l'hôpital départemental public pour l'utilisation de matériels de radiologie avait pris fin le 29 février dernier, sans être renouvelée, pour des raisons purement locales.

    Pour les malades du cancer du département de la Charente, l'inquiétude fut grande et légitime. Cette rupture de soins brutale, sans préavis, risquait de concerner plus de trois cents patients !

    Certes, fort heureusement, grâce au sens des responsabilités des acteurs locaux, tant du secteur hospitalier que du secteur privé, une réponse adaptée à la situation a été trouvée, avec la création d'un groupement de coopération sanitaire, qui est actuellement en cours de constitution.

    Cet exemple est significatif et révélateur, car il peut se reproduire n'importe où en France.

    Madame la ministre, ma question, si elle comporte trois volets, est simple.

    Premièrement, pouvez-vous m'assurer que l'État, au travers des services de votre ministère et de l'assurance maladie, favorisera la mise en place de ce groupement de coopération sanitaire et ne sera pas source de complications ou de retards, ce qui est parfois le cas ?

    Deuxièmement, de quels moyens disposez-vous pour répondre à ce genre de situation et assurer la permanence des soins dans l'hypothèse où les acteurs locaux, publics et privés, ne sont pas en situation de s'entendre ?


    M. Philippe Arnaud. Troisièmement, on ne peut exclure le cas où, même dans le cadre d'un groupement de coopération sanitaire, il y ait carence d'un praticien spécialisé. De quels moyens disposez-vous alors pour pourvoir à son remplacement, ne serait-ce que de façon temporaire ? »

     Et le gouvernement a répondu :

    Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative.

    Monsieur Arnaud, vous m'interrogez sur la question de la permanence des soins en cancérologie dans la région d'Angoulême.

    En effet, à la suite de la fermeture d'un site privé, les tensions qui sont apparues – je parle en termes pudiques ! – entre la clinique Sainte-Marie et le centre hospitalier d'Angoulême ont pu faire naître des craintes quant à la prise en charge des patients suivant une chimiothérapie ou une radiothérapie.

    Saisie de cette affaire, j'ai immédiatement demandé à la directrice de l'Agence régionale de l'hospitalisation de prendre un certain nombre de mesures.

    Il s'agissait d'abord de réunir les partenaires publics et privés et de leur enjoindre de créer un groupe de coopération sanitaire, notamment pour la chimiothérapie et la radiothérapie.

    J'ai également demandé que soit élaboré un protocole transitoire de traitement, en particulier en chimiothérapie. Les quatre-vingt-huit malades traités par chimiothérapie dans la clinique privée ont été pris en charge par le centre hospitalier d'Angoulême. Il n'y a eu aucune rupture dans le traitement des malades cancéreux qui étaient soignés par chimiothérapie.

    Aujourd'hui, les choses avancent bien ! Le groupement de coopération sanitaire est en cours de constitution, grâce au sens des responsabilités des médecins et à l'action tout à fait remarquable de la directrice de l'Agence régionale de l'hospitalisation, et le protocole transitoire est en phase d'élaboration. Je salue cette démarche qui préfigure les processus prévus dans le projet de loi « santé, patients et territoires » que je vous présenterai à l'automne.

    Vous me demandez, monsieur Arnaud, ce qui se passera si, tout d'un coup, un spécialiste exerçant au sein d'un établissement privé est absent.

    Il est tout à fait possible qu'un établissement public, par convention et de façon temporaire, mette à disposition d'un établissement privé du personnel. C'est le directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation, dans le cadre du schéma régional de l'organisation sanitaire, qui est garant de la permanence des soins.

  • Médicaments : solution d'économie

    Il y a tout de même une chose qui m'a toujours étonné : on parle d'économies nécessaires sur le budget de la santé, et, pendant ce temps, des monceaux de médicaments non utilisés dorment chez la plupart des particuliers.

    Pourquoi ? Parce que l'on est contraint d'acheter des boîtes et des boîtes et encore des boîtes de comprimés, au lieu de pouvoir commander la quantité nécessaire exacte à la suite de la prescription des médecins.

    Pourquoi n'est- il pas possible d'acheter son médicament au comprimé près, au lieu de devoir prendre une boîte entière ?

    Il me semble qu'il y a là pourtant un gisement d'économies tout à fait évident ! 

  • Hôpitaux : quelles réformes ?

    Le gouvernement, à l'évidence avec l'intention de réaliser des économies, s'est lancé dans une réforme des hôpitaux. Le blog du PRG des Landes en détaille assez clairement la teneur. Rappelons que  le sénateur UMP Gérard Larcher s'est vu confier une mission sur l'hôpital et qu'il a rendu son rapport à Nicolas Sarkozy le 10 avril dernier.
    Pour ce que j'en ai lu, cela m'a l'air plutôt pas mal, mais j'attends surtout de voir ce que Nicolas Sarkozy va en faire le 17 avril. 

     Pour mémoire, voici ce que propose actuellement le MoDem (sur la base du programme présidentiel de François Bayrou) sur les hôpitaux.

    • Réformer la gouvernance de l’hôpital, créer un continuum entre les soins de ville et l’hôpital
    - La dichotomie ville-hôpital est pernicieuse. Il faut recréer une continuité : Il n'y a toujours pas de fongibilité des enveloppes entre ville et hôpital, et cela doit impérativement évoluer.
    - Rationaliser l'organisation du système hospitalier (statut des personnels, 35 heures, fonctionnement des urgences).
    - Désengorger les urgences en favorisant la complémentarité entre urgentistes et libéraux, la prise en charge de la régulation par les médecins libéraux.
    - Réformer le long séjour, développer la complémentarité entre le sanitaire et le social.
    - Instaurer une réelle autonomie des conseils d’administration avec une responsabilisation financière.
    - Créer 3 niveaux d’hôpitaux:

    •  Le C.H.U. : de la compétence de la Région.
    • Le centre hospitalier départemental : de la compétence du Conseil Général.
    •  Le centre hospitalier de proximité de compétence municipale.

    J'éplucherai avec plus d'acuité ce rapport pour le commenter ici, mais à vrai dire, après une première lecture, j'ai  le sentiment qu'il peut être accomodé à plusieurs sauces.

    Il y a tout de même un truc qui me frappe, dans le rapport Larcher : il y est tout le temps question d'une nouvelle organisation territoriale, et de maillages régionaux ou départementaux ad hoc, avec des agences, mais très peu du rôle des régions ou des départements, et à peine plus de celui des municipalités. En dépit de la volonté affirmée de donner de l'autonomie aux établissements, j'ai pour l'instant l'impression que toute la gestion hospitalière demeure très centralisée. A voir et à relire, donc...

  • Une charte contre l'anorexie

    Quand on fait un premier pas dans le bon sens, il faut savoir le saluer. Je vais suivre avec beaucoup d'attention la discussion des députés autour de la proposition de loi  de Valérie Boyer, une jeune parlementaire et  Secrétaire nationale de l’UMP en charge de la Santé. J'aimerais bien que l'on s'empare aussi de la question, au MoDem, et que l'on prenne position. A l'heure actuelle, c'est le silence radio sur le sujet, et rien n'évoque cette question dans le programme présidentiel de Bayrou. Je sais en revanche que le sénateur UDF-MoDem Yves Détraigne s'est intéressé à l'éducation alimentaire puisqu'il avait posé il y a peu une question au gouvernement à propos de l'obésité infantile. Il faudrait attaquer maintenant le mal jumeau de l'obésité : l'anorexie. En tout cas, je pense qu'il faut soutenir Valérie Boyer, car elle me semble très bien cette jeune femme, sur ce sujet.

    Les professionnels de la mode, de la publicité et des médias ont signé une "charte de bonne conduite" sur l'image du corps et contre l'anorexie. Le 9 avril 2008, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot s'était jointe aux signataires dans cette première étape et a rappelé que la France compterait entre 30 000 et 40 000 anorexiques. La Ministre a souligné que son but n'était pas "de tendre un doigt accusateur vers des responsables supposés mais d'ouvrir la voie d'une approche globale de la prévention de cette maladie du psychisme mortelle".

    Cette charte est donc le fruit de plus d'un an de discussion d'un groupe de travail mis en place sous l'égide du Ministère de la santé. Son but n'est pas de sanctionner ou d'imposer des mesures contraignantes à ses signataires mais plutôt de promouvoir "des engagements partagés et concertés" entre les professionnels. Un objectif essentiellement de sensibilisation et de d'information donc, notamment auprès du Bureau de vérification de la publicité, de la Fédération française du prêt-à-porter féminin et de celle de la couture, l'Union des annonceurs ainsi que celle des agences de mannequins, ou encore des industries de l'habillement.

    Le 08 avril, une proposition de loi de Valérie Boyer était également présentée en Commission à l'Assemblée Nationale. Le texte visant à faire de "l'incitation à l'anorexie et à la maigreur extrême" un délit, sera examiné la semaine prochaine par les députés.

    Pour l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l'indice de masse corporelle (poids /taille * taille) idéal se situe entre 20 et 25. En-dessous de 18.5 vous êtes considéré comme trop maigre. A Madrid, lors de la dernière Fashion Week, trois top-modèles ont été exclues d'un défilé parce qu'elles étaient trop maigres : leur IMC était inférieur à 16 (moins de 50 kg pour 1m75).

    Cette décision de bannir les tops trop maigres des défilés a été prise après la mort de plusieurs mannequins anorexiques au Brésil et en Uruguay. L'Espagne a même dénoncé l'existence de la taille 0 et interdit aux grandes enseignes d'utiliser des tailles beaucoup trop petites.

    Depuis, Milan a copié la capitale Espagnole, mais le London Fashion Show lui, n'a pas encore suivi. Plusieurs leaders de l'industrie de la mode britannique craignent que leurs mannequins n'aillent voir une autre agence s'ils sont obligés de grossir. Le comité de la mode britannique a seulement émis l'interdiction de défiler aux moins de 16 ans et l'obligation pour les mannequins de présenter un certificat médical.