Voilà une nouvelle pour le moins stupéfiante : on aurait retrouvé au 50 rue de Vaugirard, dissimulé derrière un panneau coulissant, un manuscrit inédit de la Princesse de Clèves. Il ne comporte pas de notables différences avec le texte fameux tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais des passages, peut-être apocryphes, ont surpris les spécialistes de Madame de la Fayette. Les circonstances de la découvertes sont à vrai dire assez insolites : c'est une employée de la poste, guichetière de son état, et admiratrice de la divine Marquise, qui aurait fait pivoter le panneau en examinant un détail de l'Hôtel illustre où vécut cette femme célèbre.
Nous reproduisons sur ce blog deux extraits qui n'ont pas échappé à l'oeil acéré des experts. Les passages en rouge ne figurent pas dans les éditions dont on disposait jusqu'alors.
Mais ce qui rendait cette cour belle et majestueuse était le nombre infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite extraordinaire. Toutefois, un être vil et disgrâcieux troublait ce bel ordonnancement : un hongre venu du Banat de Sarkoz, petit, râblé et teigneux, perclus de tics et de mimiques, au point que les damoiselles de la cour l'appelait avec effroi l'Ogre de Sarkoz. Niklos le Magyar était un être envieux, peu enclin au tendre, si ce n'est qu'il s'était épris d'une courtisane piémontaise. Ses moeurs débridées avaient fait de lui un objet d'opprobre à la cour. Ceux que je vais nommer étaient, tout à l'inverse, en des manières différentes, l'ornement et l'admiration de leur siècle.
[...]
Enfin, elle était aimée et admirée de toute la cour, excepté de madame de Valentinois. Ce n'est pas que cette beauté lui donnât de l'ombrage : une trop longue expérience lui avait appris qu'elle n'avait rien à craindre auprès du roi ; mais elle avait tant de haine pour le vidame de Chartres, qu'elle avait souhaité d'attacher à elle par le mariage d'une de ses filles, et qui s'était attaché à la reine, qu'elle ne pouvait regarder favorablement une personne qui portait son nom, et pour qui il faisait paraître une grande amitié. Elle trouva donc dans cette occasion un allié en la personne de Niklos le Magyar. L'Ogre de Sarkoz s'était trouvé fort jaloux de l'attention que lui avait prêté le joailler florentin. Féru de pierreries et métaux précieux, il avait mal supporté que l'Italien se fît plus attentif aux volontés de Mademoiselle de Chartres qu'aux siennes. Toutefois, ses vilaines manières ne supportaient pas la comparaison avec l'élégance raffinée du Prince de Clèves, et il se retrouva bientôt évincé de la compagnie des gens honnêtes. Le prince de Clèves devint passionnément amoureux de mademoiselle de Chartres, et souhaitait ardemment de l'épouser [...].
Annexes
Acte I, Nicolas Sarkozy le 23 février 2006 en congrès face à l'UMP
« L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur laPrincesse de Clèves. »
Acte II, Nicolas Sarkozy 16 avril 2007 à propos de la charmante princesse :
«Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle ! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen ! »
Acte III, Nicolas Sarkozy le 04 avril dernier lors d'un discours sur la réforme de l'Etat...
C'est tout ce que nous engageons avec Eric et André sur la mobilité, sur la reconnaissance du mérite, sur la valorisation de l'expérience, sur la possibilité pour quelqu'un d'assumer sa promotion professionnelle sans passer un concours ou faire réciter par coeur la Princesse de Clèves ! Ca compte aussi dans la qualité de vie d'un fonctionnaire.
Errare humanum est, sed persevare diabolicum...CQFD...