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  • Même sur l'école, la classe politique offre un boulevard au FN

    Je finis de lire l'un des derniers billets du Merle Moqueur analysant les causes du succès de Marine Le pen à gauche. Jegoun le citait dans son dernier billet, s'inquiétant de la stratégie de la gauche pour endiguer la montée du FN.

    Ben il n'y a pas qu'à gauche qu'on s'inquiète. Je suis atterré de constater que la seule à réagir de manière sensée sur la question des rythmes scolaires, c'est Marine Le pen. Et quand je dis atterré, c'est vraiment atterré. Évidemment, je n'avalise pas tout le discours de Marine Le pen sur la verticalité de la transmission. Je tends à penser qu'au contraire la connaissance se transmet d'autant mieux qu'elle se communique par empathie. Or, la verticalité ne permet en aucune manière une quelconque forme d'empathie et, sans empathie, on ne peut montrer à son interlocuteur que ce que l'on veut lui apprendre lui appartient en réalité autant à lui qu'à soi. Mais de renvoyer cette question à sa réalité, c'est à dire un leurre inutile, je ne peux lui donner tort.

    Mais qu'ils se réveillent, les hommes et les femmes de gauche, du centre et de droite, bon sang ! Suzanne est une Républicaine, Jegoun un Social-démocrate et moi, un libéral à sensibilité démocrate-chrétienne. Trois sensibilités politiques très différentes. Et pourtant, nous disons à peu près les mêmes choses sur le Front National, dressant les mêmes constats. Et je ne parle même pas des blogues de droite : j'ai connu un temps où Corto était juste un mec de droite, parfois même modéré. Mais ça, c'était avant. Corto, aujourd'hui, il fait partie de cet ancien électorat UMP qui a basculé du côté obscur, et depuis un moment déjà. EDIT : manifestement, j'ai pris au pied de la lettre ce qu'écrit Corto depuis plusieurs années. Il assure qu'il ne se reconnaît pas dans les valeurs du FN mais, en revanche, se désespère du vide abyssal qui caractérise les propositions des autres formations politiques.

    C'est affligeant de voir les différents partis politiques se copier les uns les autres, sur l'école, faisant semblant de polémiquer sur des mesures qu'ils partagent pourtant. Les rythmes scolaires en sont un exemple mais ce n'est pas le seul. Les principaux partis partagent sur le fond les mêmes vues dans le domaine de la pédagogie, divergeant à la marge sur l'apprentissage. Il n'y a pas non plus de différence sur le supérieur, tous visent les mêmes objectifs au nom de leur sacro-sainte démocratisation de l'école, dont le principe et le concept n'ont jamais été remis en question. Même rejet de l'excellence, et même hypocrisie de ces élites qui s'empressent d'en emprunter les chemins d'initiés.

    Comme l'observe finement Suzanne, ce n'est pas un hasard si Bayrou a réalisé un vrai carton auprès des enseignants en 2007. Le programme de l'UDF et les idées défendues par Bayrou détonaient alors dans le paysage éducatif. Quand 2012 est venu, il n'en est plus rien resté tant les commissions du MoDem et leurs "spécialistes ès éducation" avaient fait du MoDem une annexe de la pensée unique au même titre que l'UMP et le PS. Et les quelques saillies de Bayrou n'y ont rien changé.

    Mais, trêve d'école (j'en parle trop souvent sur ce blogue) le prochain sujet, c'est l'Europe et là encore, je suis très inquiet. Je ne vois pas comment des gens qui ont eu l'hypocrisie de voter la nuit ce qu'ils dénonçaient le jour pourraient avoir une quelconque crédibilité auprès du peuple français. La campagne européenne va être très dure parce que le FN va mener la danse et aura beau jeu de renvoyer les autres partis dans leurs cordes s'ils en viennent à critiquer l'Europe. Or, cette critique de l'Europe, je suis persuadé qu'elle sera un passage obligé, même pour les fédéralistes, s'ils veulent défendre cette très grande idée. Ce n'est pas l'Europe qui cause tant de maux, mais l'absence de transparence et, il faudra le faire admettre, ce sera difficile, son absence de pouvoir face aux nations et à leurs représentants. Il faudra avouer sur la place publique ce que de nombreux pro-européens se sont gardés de dire depuis fort longtemps : les pays européens n'ont pas tous le même projet économique et social, et cela, il faut en parler. Mais il faudra aussi défendre l'esprit de négociation qui a toujours permis de surmonter les blocages. Seulement, ces négociations, elles ne peuvent plus se dérouler dans un couloir, mais elles doivent apparaître sur la place publique et faire l'objet d'un débat démocratique. 

    Je vais égratigner mes amis du MoDem, mais franchement, ils m'énervent tellement que c'est bien fait : je suis exaspéré de les lire disserter sur le centre, l'UDI, le MoDem, les valeurs du centre, la compatibilité UDI/MoDem, les états d'âme des uns et des autres qui ont tout de suite de grands mots pour parler de trahison de l'esprit de 2007 (ah oui ? Lequel ?) au moment où notre pays est divisé et a grand besoin que l'on se penche sur ses souffrances. Franchement, on a peut-être autre chose à faire qu'à se regarder le nombril ou à débattre de théories fumeuses, non ? 

  • Interdire les concours de mini-miss, c'est du constructivisme ???

    J'ai été un peu scié par la charge de Baptiste Créteur sur Contrepoints, dénonçant l'excellente initiative de Chantal Jouanno et le vote du Sénat qui s'est ensuivi.

    Je crois l'avoir déjà écrit ici, les enfants ne sont pas la propriété exclusive des familles. On ne peut pas les ramener à la propriété individuelle. Pas plus que leur éducation. Les inscrire ou non dans un concours de beauté ne relève donc pas d'une expression de la liberté. Non, cela relève plutôt d'une merchandisation précoce des corps dont on peut discuter quand il s'agit d'adultes mais en aucun cas pour les enfants.

    Quoi qu'en pense Baptiste Créteur, il existe une morale publique et les individus n'en sont pas les seuls garants. Parce que sinon, on peut aussi décréter qu'il relève de la responsabilité des familles de décréter que leurs enfants intègreront des mouvements sectaires ou deviendront les jouets sexuels d'adultes libidineux (bon, ok, j'ai mérité un point Godwin).

    Personnellement, je reçois très bien les observations de Chantal Jouanno qui juge qu'il ne faut pas laisser croire à nos très jeunes filles que l'apparence est le seul critère de leur valeur en société. Je pense que c'est psychologiquement dévastateur. Mais c'est en même temps le cheval de Troie de la critique qu'adresse astucieusement Baptiste Créteur en renvoyant la loi à une tentative de régir la morale privée.

    Je pense qu'il n'existe pas de morale entièrement privée ou entièrement publique. Les sociétés se constituent autour de valeurs communes qui leur permettent de vivre harmonieusement. La protection des enfants appartient à ces valeurs fondatrices.

    L'enjeu du débat juridique est donc de démontrer que les concours des mini-miss vont bien contre l'intérêt des enfants, pas de dire que d'accorder ou non de l'importance à la beauté est immoral ou non.

    Ce qui est immoral, c'est de se servir de sentiments chez les enfants pour en faire commerce, dans un monde d'adultes de surcroît.

    Je me demande d'ailleurs ce qu'il peut bien y avoir dans la tête de gens qui classent des petites filles selon leurs courbes (naissantes ou non), leur taille et l'aspect de leur visage. Au mieux, une incroyable absence de scrupules, au pire, des choses tellement sales que le seul fait de les évoquer me répugne.

    Mon camarade libéral mérite bien son point godwin lui aussi en associant le refus de ces concours à un jugement de valeur sur la pornographie (mais, au fait...il admet donc qu'il y a une relation ?...) et en proposant la réécriture des contes qui évoquent des princes charmants.

    Je ne vais pas me lancer dans une longue démonstration, mais je crois clair pour à peu près tout le monde dès que l'on use de son sens commun, que l'attrait pour les contes des enfants n'a strictement rien à voir avec le goût douteux d'individus peu scrupuleux pour ces concours de très jeunes filles. Et j'ajoute que chez l'enfant lui-même, les deux moteurs n'ont rien de comparables : quand une petite fille  lit un conte, ce sont ses représentations qui la construisent, pas les désirs malsains de ceux qui la regardent.

  • L'électorat centriste valide à plus de 95% le rapprochement MoDem/UDI

    Cela me fait très plaisir d'entendre Jean Dionis ou Hervé Morin évoquer Bayrou avec l'accent de 2007. Je crois que les centristes sont satisfaits de se retrouver.

    Lisant la dernière note de Dionis, j'ai eu le contentement d'apprendre que les sympathisants de l'UDI et du MoDem validaient à plus de 95% le rapprochement entre les deux formations.

    Et ce n'est pas tout : les Français sont près de 80% à approuver cette union, 84% au PS, 76% à l'UMP.

    Il n'y a pas un seul sympathisant du MoDem ou de l'UDI pour juger que l'association de leurs partis favoris soit une très mauvaise chose. Le sondage réalisé par l'IFOP est limpide.

    J'ai observé depuis fort longtemps le décalage entre l'électorat du MoDem et sa base militante. J'entends et je lis ceux qui hurlent au loup, jurant leurs grands dieux que Bayrou trahit l'esprit de 2007 et j'en passe des vertes et des pas mûres.

    Ceux qui tiennent ce discours et sont d'ailleurs souvent en délicatesse avec le MoDem depuis un moment déjà ne sont pas ultra-minoritaires. Ils n'existent pas électoralement parlant et ne représentent donc qu'eux. Pour les aficionados de twitter ou de facebook, les réseaux sociaux leur donnent l'impression d'être de formidables caisses de résonance. Il n'en est rien. Leur haine, leurs amertumes, leurs déceptions, ne rencontrent pas l'opinion des Français et il ne suffit pas de 10 "like" (toujours les mêmes au demeurant) pour incarner un courant d'opinion.

    Je pense que tout le monde, au MoDem et à l'UDI, doit prendre acte des avis exprimés à une majorité écrasante (parlons même d'unanimité) par nos électorats respectifs. C'est au fond une bonne nouvelle car je ne pensais pas que nous puissions nous additionner aussi aisément.

    Évidemment, un sondage ne fait pas le printemps, mais j'espère que nous allons avancer à grand pas vers la fusion et recréer enfin un grand parti centriste capable de rivaliser avec les grandes forces politiques.

  • Le dimanche, Dieu aussi se reposa...

    C'est un serpent de mer, le travail du dimanche. On le voit réapparaître régulièrement. Les choses me paraissent pourtant très claires et suffisantes avec la loi actuelle. Une telle possibilité devrait être réservée aux commerces de proximité, ne pas pouvoir être imposée aux salariés et faire l'objet d'un salaire horaire nettement supérieur au salaire de la semaine (de +50% à +100%).

    Je me méfie des grandes enseignes qui affirment que leurs salariés veulent travailler le dimanche. Je vois venir très vite les pressions qui vont s'ensuivre. Restons-en à la loi actuelle. Je suis d'avis de faire payer à Castorama et Leroy-Merlin l'astreinte que la loi prévoit jusqu'à que l'un et l'autre renoncent à leur projet. Sans surprise, les blogueurs de gauche partagent le même avis que moi sur la question.

    Je ne me polarise pas sur le dimanche, du moins quand les salariés n'ont pas d'enfants, mais le principe d'un jour de repos par semaine doit être incontournable.

    En semaine, en revanche, on doit pouvoir travailler comme on le veut, comme l'observe avec justesse Bayrou. Mais, je précise que le "on" doit d'abord être celui des salariés, et, que là encore, le travail du soir doit faire l'objet de rémunérations supplémentaires.

    Chez mes camarades libéraux, c'est un autre son de cloche, évidemment, mais on ne répond jamais à la question qui fâche : moi, je suis d'accord que les gens fassent comme ils le veulent, mais, le dimanche, ce sont les gens ou les patrons qui le veulent ?

    Je me définis souvent comme libéral, mais au fond, je me demande si je ne suis pas plutôt démocrate-chrétien. Il y a évidemment quelques convergences entre libéralisme et démocratie-chrétienne, mais aussi de sacrée divergences : par exemple, le refus, pour nous autres, démocrate-chrétiens, de tout mesurer à l'aune de la merchandisation. C'est une tendance lourde du libéralisme et c'est un tantinet agaçant.

    Je ne peux en aucun cas faire mienne la conclusion de Vincent qui écrit chez Contrepoints

    Le seul moyen efficace de lutter contre les inévitables "patrons abusifs" qui n'ont pas beaucoup de respect pour leurs salariés est de rendre facile, pour un employé mal traité, de changer d'emploi. Pour cela, il faut une économie dynamique, où des opportunités d'affaires se créent constamment, où le chômage est bas et de courte durée, "frictionnel". Or, l’ouverture nocturne ou dominicale des commerces participe de cette dynamique. Ce n'est pas en tuant toute possibilité de faire du commerce au-delà d'une norme étroite établie par la CGT que l'on créera cette société d'opportunités. Au contraire, dans une économie où la peur du chômage est forte, le "petit chef" autoritaire et anxiogène est roi. Les syndicalistes qui réduisent l’enveloppe globale de travail ne rendent absolument pas service aux salariés dont ils prétendent pourtant défendre la condition.

    Alors, il va y avoir une main invisible qui va amener le plein emploi parce qu'on aura ouvert le dimanche ? Je n'en crois rien. Bayrou a fort justement démonté ce raisonnement : ce que les gens achèteront le dimanche, ils ne l'achèteront pas en semaine. Il n'y aura donc pas de surcroît de croissance mais une concurrence impitoyable entre grandes enseignes et des conditions de travail dégradées. Je n'ai pas le sentiment que c'est en détériorant l'environnement de travail que la France progressera. Ce raisonnement est donc nul et non-avenu. 

    Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant. (Genèse II,4)

  • Fini de se pavaner pour les néo-nazis grecs

    La coalition au pouvoir en Grèce s'est enfin résolue à faire ce qu'il fallait contre les néo-nazis d'Aube Dorée, et, je le vois, a découvert avec stupéfaction leur forte infiltration au sein de l'État.

    Cela fait plaisir de voir leur chef menottes aux mains. Pour le reste, tout le monde ici connaît mon goût prononcé pour la matraque : au gnouf à coups de matraque, c'est un langage que comprennent bien les néo-nazis en raison de leur culte de la violence et de la force.

    En fait, tant qu'ils ne tapaient que des immigrés,  tout le monde s'en foutait. Seulement, voilà, ils se sont enhardis : allons donc, pourquoi ne pas égorger du gauchiste, puisqu'on ne leur disait rien ? Ils se sont crus tout-puissants et ils ont liquidé un rappeur de gauche.

    Ce qui me fait plaisir, ce n'est pas seulement leur arrestation (on aurait dû en Grèce interdire leur parti depuis longtemps, au demeurant) mais leur chute dans les sondages. Intentions de vote divisées par deux. Les Grecs commencent à comprendre qui ils sont vraiment.

    Il y a tout de même une mesure que je préconise et que les juges grecs devraient appliquer : faire lire et apprendre par coeur aux imbéciles d'aube dorée les considérations d'Hitler sur la "race" grecque dans Mein Kampf. Cela leur ferait passer le goût (même pas sûr, d'ailleurs)  de jouer au Furherprinzip, à ces crétins congénitaux.