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  • Ni-ni, Front républicain, tout ça ne sert à rien

    Je ne vais pas être très long. Les consignes de vote, cela ne sert à rien du tout et ce, pour une raison très simple : les électeurs font bien ce qu'ils veulent. C'est bien pour cela que les additions arithmétiques d'électorat ne marchent jamais non plus, d'ailleurs. Évidemment, des leaders politiques peuvent prendre à titre personnel des positions ou des postures morales qui indiquent leur propre éthique, ou encore leurs calculs électoraux mais il faut bien comprendre que cela n'a aucune incidence ou presque sur les votes. Je pense qu'il est bon de renvoyer chaque électeur à sa liberté de conscience, voire à sa conscience tout court. Les électeurs sont bien assez grands pour juger tout seul, après tout.

    J'ai vu que Philippe Vigier, le chef de file des députés UDI, adoptait ce point de vue au second tour des cantonales, et cela me semble pertinent. On sait que l'UDI est opposé au FN, Jean-Christophe Lagarde l'a clairement fait savoir, et tôt, et ce député suit tout à fait la ligne générale de son parti pour ce qui concerne son expression personnelle, mais pour le reste, c'est aux électeurs de voir ce qu'ils feront.

  • L'excellence socialiste : virer le grec et le latin...

    S'ils n'existaient pas, faudrait les inventer, les Socialos. Cela fait des années et des années qu'ils inondent l'Éducation Nationale de leurs réformes, avec l'aide de leurs courroies de transmission, FCPE, SGEN, techno-structure, recherche pédagogique, et cetera, et peu importe, au demeurant que la droite ait gouverné entre temps, puisqu'elle applique généralement la politique de la gauche dans ce domaine.

    Les bourses au mérite avaient déjà été supprimées, en gage d'école pour tous. Maintenant, c'est le tour du latin et du grec : faire d'une pierre deux coups. Satisfaire à l'obsessions égalitariste et s'assurer quelques économies à bon compte.

    Pour une fois, la presse et les médias ont réagi en prenant fait et cause pour ces deux disciplines. Ce n'est pas si fréquent. La Najat s'est plantée en beauté. 

    J'ai à peu près compris son projet de réforme, pompeusement baptisé Enseignements Pratiques Interdisciplinaires. Il s'agit ni plus ni moins que de mettre en place le zapping pour tous. Trois mois de ceci, trois mois de cela, c'est pas beau la vie ? Le zapping institutionnalisé.

    Évidemment, comme elle commence à sentir le vent du boulet, vu la levée du boucliers, la voilà à évoquer un statut dérogatoire pour le latin et le grec afin de pouvoir en poursuivre l'étude pendant trois ans.

    C'est bien le foutage de gueule. Je croyais que zapper, c'était mieux ? Trop forte, au passage, l'hypocrisie, qui consiste à déclarer offrir ainsi plus d'autonomie aux établissements scolaires. On sait comment les Socialistes et sa technostructure à l'école font : coups de pression, menaces, récompenses pour contraindre les établissements réticents à appliquer les réformes tordues que leurs esprits malades inventent à tour de bras.

    J'ai tant de fois exposé mon point de vue ici que je me lasse. Je fatigue. Cela me rend malade de voir qu'au sein de la sphère politique, il n'y a que le Front National qui réagit. Cela n'enlève rien évidemment au mérite d'individus isolés issus des diverses forces politiques qui ont réagi mais pour ce qui est des autres partis, comme le dit le vieil adage,  qui ne dit mot consent...

    Je dédouane par avance Bayrou de toute critique, bien évidemment : je connais son projet éducatif, et j'y adhère dans la plupart des grandes lignes (le latin et le grec y ont une place confortable, au passage). Pour mémoire, le voilà. Je suppose que, comme moi, il finit par se lasser de redire les choses...

  • Encéphalogramme plat au centre...

    François Bayrou a fait observer à plusieurs reprises qu'à brandir sans cesse le FN on le plaçait au centre du jeu politique aux prochaines échéances électorales. Il dit également souvent que l'on ne gagne pas contre le programme d'une force politique mais sur le sien. Je le suis sur ces deux analyses, mais, là où le bât blesse, c'est que je n'entends absolument plus rien en provenance du centre, en tout cas, du MoDem, ma formation politique. Le problème n'est pas qu'il est inaudible, j'ai de grandes oreilles, mais bien qu'il ne dit plus rien. J'écoutais Marine Le pen défendre avec vigueur la persistance des départements ce matin sur France info. Je suis contre ce maintien et je le dirai après pourquoi, mais cela me frappait de constater qu'elle avait été la seule, jusqu'ici, à présenter un programme spécifique aux cantonales alors que les autres forces politiques se perdent en banalités ou en spéculations sur les échecs probables ou non de leurs adversaires.

    J'aurais aimé que le MoDem développât une réponse électorale sur la question du département. Marine Le pen faisait observer ce matin qu'elle était hostile à la disparition du département parce que ce serait des intercommunalités et des très grosses collectivités municipales ou territoriales qui en feraient leur beurre, laissant une fois de plus pour compte les "petits".

    Je me méfie du "Big is beautiful" contre lequel Bayrou mettait déjà en garde aux prémisses de la réforme actuelle. Je conchie l'intercommunalité, monstre bureaucratique sans aucune légitimé démocratique et machine à dépenser des sous alors qu'elle avait vocation à mutualiser pour faire des économies. Je me défie des métropoles, vraies chausses-trappe à démocratie.

    Parce que le vrai problème, dans cette histoire, c'est bien celui-là : l'expression démocratique.

    Si, une fois de plus, la technocratie, bien abritée derrière la sphère politique, parvient à imposer au petit peuple ce dont il ne veut pas, ce déni de démocratie finira par mal tourner et engendrer des crises qui provoqueront l'effondrement du paysage politique tel que nous le connaissons. Le FN prospère sur ce déni-là.

    J'avais bien aimé le projet initial de Bayrou qui était de fusionner les Conseils Généraux dans les Assemblées régionales. De cette manière, les compétences existantes n'étaient pas perdues et les doublons prenaient fin progressivement. Évidemment, les départements auraient ainsi disparu, mais pas de manière brutale. Et Bayrou proposait d'élire le Président de Région au suffrage direct, et, dans le même temps, de désigner les représentants de l'Assemblée régionale à la proportionnelle intégrale.

    La dalle d'Épidaure chère à François Bayrou autrefois n'émet plus le moindre écho. Qui parle des départementales au MoDem ? Personne. Et encore, ce que j'évoque ci-dessus relève d'un programme général. Les Départements ont encore un certain nombre de compétences à ma connaissance. Pourquoi n'y a-t-il presqu'aucun débat sur ce qu'ils doivent financer ou non au sein de la classe politique ? Ils interviennent dans les collèges, gèrent les ressources en eau, ont la charge des CAF, allouent des aides aux personnes âgées pour les aider à rester à domicile, aménagent les routes, s'occupent des bibliothèques, bref, la liste est longue.

    Bien sûr toutes ces compétences ont un coût et se répercutent en impôts. Cela pourrait faire l'objet d'un débat. Faut-il les garder toutes ? 

    Je trouve que Thomas Guénolé résume assez bien ce que valent les actuelles professions de foi en les assimilant à des Lettres au Père Noël. Je ne vois pas les choses autrement, et j'avoue que de tels programmes ne m'inspirent aucune confiance.

    En tout cas, sur le site du Mouvement Démocrate, à l'heure actuelle, sur les départements, il n'y a rien. Il y avait dans le programme de Bayrou de 2012 une réflexion sur la gestion des territoires avec quelques mesures que le MoDem a fait siennes. Je me serais imaginé que la réflexion aurait pu continuer sur cette base, mais apparemment, elle s'est arrêtée là et les compteurs sont bloqués depuis.

     

  • Où Nicolas Sarkozy va-t-il trouver ses milliards ?

    Je juge une bonne chose que l'opposition propose des mesures alternatives à celles que prend la gauche au pouvoir actuellement. Ceci ne signifie pas que je les juge meilleures, mais cela entretient un nécessaire débat économique et démocratique.

    J'ai lu l'entretien que Nicolas Sarkozy a accordé au Figaro et pris acte des deux grands axes de son projet, baisser les impôts et réduire la dépense publique.

    Je pense qu'il n'a pas tort de pointer du doigt les effectifs surnuméraires dans la fonction territoriale mais je doute que des mesures imposées par l'État fonctionnent. La meilleure manière de contraindre les collectivités à une gestion rigoureuse c'est de leur donner l'autonomie financière. Liberté de lever des impôts (dans des limites raisonnables) mais fin des dotations de l'État. Bien évidemment, ce projet doit être assorti d'une réforme des modes de scrutin de manière à ce que toutes les collectivités comportent des représentants élus au suffrage universel direct, à commencer par les présidents de région. Ainsi, les électeurs récolteront les fruits de ce qu'ils auront semé s'ils portent au pouvoir des dépensiers. Pour assurer des garde-fous, il faudrait interdire aux collectivités de s'endetter au-delà d'un montant raisonnable et de présenter des budgets en déséquilibre.

    Il sera difficile de faire avaler à la fonction publique simultanément la réduction des effectifs, l'augmentation du temps de travail et l'allongement des durées de cotisations pour les retraites. Lutter contre l'absentéisme en rétablissant le jour de carence serait déjà une bonne chose. Pointer la fonction publique comme cause de tous les maux est un mauvais procès. Nicolas Sarkozy réitère l'erreur faite pendant sa mandature. Il ne comprend toujours pas que c'est contre-productif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux si on ne commence pas par réfléchir au périmètre d'intervention de l'État et à ses missions. Qu'il commence par examiner ce point primordial d'abord, et seulement ensuite, alors, il pourra réfléchir aux postes qui sont nécessaires ou non.

    Je suis bien d'accord que la formation professionnelle est une gabegie, mais Nicolas Sarkozy ne propose rien si ce n'est d'en souligner les coûts. Même chose pour les aides au logement.

    Je ne crois donc pas à ses promesses de baisses d'impôts tant qu'il n'aura pas amélioré les points que j'ai soulevés.

    En ce qui concerne les déficits sociaux, je crains, hélas, qu'on ne puisse faire autrement que d'aller vers un seuil de retraite à 63 ans minimum, 68 sans décote. Les solutions ne sont pas très nombreuses et il faut bien équilibrer les comptes. J'espère que la recherche médicale va faire un bond afin d'améliorer l'espérance de vie en bonne santé, quasiment statique depuis 15-20 ans. Augmenter la durée de la vie professionnelle, c'est bien beau, mais si les gens ne sont plus en état de travailler, que faire ?

  • Pascal Lamy, médiateur entre la Grèce et l'UE ? Très mauvaise idée.

    J'ai eu un frémissement en prenant connaissance de l'entretien que Robert Rochefort a récemment donné à LCI. La chaîne télévisée et l'eurodéputé du MoDem y abordent la situation financière et de la Grèce et les relations de ce pays avec l'Eurogroupe. Robert Rochefort émet alors une bonne idée, hélas associée à un très mauvais choix. Il suggère de nommer un médiateur entre eurogroupe et gouvernement grec si les uns et les autres constatent que la situation est bloquée. Et, dans la foulée, de proposer le nom de Pascal Lamy.

    Je n'ai jamais compris l'affection centriste pour Pascal Lamy. Il incarne, à mes yeux, tout le vice consubstantiel de la création européenne. Voilà un individu qui méprise par-dessus tout les individus et les peuples. Il n'y a à ses yeux que deux camps : celui du Bien et du Progrès, dans lequel évidemment il figure, et celui du Mal et de l'Archaïsme au sein duquel on trouve pêle-mêle les Français en général, les eurosceptiques, et peu ou prou tous ceux qui ne sont pas d'accord avec l'idéologie du Progressisme et du Mondialisme, Pascal Lamy incarnant comme le vieux dieu romain Janus, le visage de l'un et de l'autre.

    Comment un Lamy pourrait-il comprendre un peuple aussi ancien que celui des Grecs, lui qui considère la culture comme un marchandise ordinaire et la défense, dans chaque pays, de la langue, comme un archaïsme d'un autre temps ?

    Pascal Lamy n'a eu de cesse de conspuer la France et de lutter contre ses intérêts les longues années qu'il a passées au sein de la bureaucratie européenne comme commissaire, puis à l'OMC.

    C'est un auto-satisfait qui s'imagine qu'il fait le bien des peuples et peu importe que ces derniers «se trompent» pourvu qu'une main «fraternelle» (et même paternelle, pourquoi pas ?), progressiste et, quand même un peu socialiste (enfin social-démocrate, plutôt) les guide dans la droite voie...

    Les Lamy, les eurobéats sûrs d'eux-mêmes, mortelle erreur que de croire que ce sont nos alliés. Il n'y a de pire ennemi pour l'Europe que ces gens-là. Les centristes, les libéraux européens, les chrétien-démocrates, doivent le comprendre et s'en défier comme de la peste. Et en France, il ne faut pas verser dans l'illusion que tous ceux qui auraient marché dans les pas de Delors seraient des nouveaux Delors.

    Grave erreur d'appréciation.

  • On ne peut absolument pas s'allier avec Bachar El-Assad.

    Comme le fait justement observer mon confrère du blog le Centrisme, bien que les crimes de Daech et sa barbarie soient odieux, on ne peut pas s'allier avec le régime syrien actuel. Daech impressionne par sa stratégie médiatique et horrifie l'Occident, mais la réalité, c'est que 90% des atrocités les plus épouvantables sont le fait des milices du parti Baas. La position du gouvernement français, depuis de le début de ce conflit me semble la bonne en espérant parvenir à armer et promouvoir une opposition syrienne rebelle modérée et si possible démocratique. Bien sûr, nous le savons tous, c'est une voie difficile, avec vraiment peu de chances de réussite mais on ne peut pas cautionner les horreurs d'Assad (puisse-t-il étouffer sous la honte !).

    L'ASL est marginalisée, désormais, et active essentiellement dans la région de Dera. On pourrait en tirer la conclusion que tout est fichu et qu'il n'y a plus d'interlocuteurs en Syrie. Je crois qu'il faut prendre son parti de la situation militaire et partir de l'existant, c'est à dire de Dera.

    On sait que le Qatar joue double-jeu en Syrie, en aidant les Salafistes, mais on lui mêle souvent à tort l'Arabie Saoudite qui a changé son fusil d'épaule depuis un moment, et préfère, de concert avec la Jordanie l'opposition laïque, modérée ou non.

    Je n'oublie pas les Kurdes, bien sûr, dont les combats héroïques à Kobané ont soulevé l'admiration du monde entier.

    Ce sont avec ces forces qu'il faut discuter, en faisant un très gros effort de renseignement : les officines qui s'en réclament à l'étranger sont rarement crédibles. Il faut alors essayer d'identifier les chefs rebelles sur place et négocier directement avec eux, en prenant garde à ne pas livrer d'armements sophistiqués au front al-Nosra au passage par mégarde.

    Les seuls qui ne sont pas gênés plus que cela par les tortures épouvantables qu'Assad et ses sbires administrent aux femmes et aux enfants, ce sont le FN et ses affidés. D'ailleurs, l'un de leurs principaux responsables, Frédéric Châtillon, est un grand ami du régime syrien.

    Un dernier mot : Slate relate la création d'une armée rebelle chrétienne. Elle ne reçoit aucun subside. Alliée avec les Kurdes du PYG elle a pourtant accompli de beaux exploits. L'Europe, et la France au premier chef, devrait sans tarder armer et financer le Conseil Militaire Syriaque. Les Chrétiens ont tout intérêt à disposer d'une force armée dans une région où la poudre parle avant tout autre argument diplomatique...