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  • 4000 postes en collège ? Mais pour quoi faire ?

    Je sais à quoi il me fait penser Peillon : à un cuistot qui aurait raté un plat et, pour tenter d'en compenser la faible saveur gustative, rajouterait des pincées de toutes sortes d'épices sans jamais se préoccuper de son mélange initial.

    Ce ne sont pas exactement 4000 postes mais environ 72 000 heures qu'il va affecter aux établissement scolaires soit 10 à 14 heures par an dans chaque collège. Une mesure totalement inefficace. On ne fait rien ou presque avec un si faible montant d'heures. C'est donc du gaspillage.

    Je le pense profondément, pour l'instant, ce n'est pas tant de moyens dont souffrent les collèges que de leur organisation et de leur pédagogie (l'une allant souvent avec l'autre).

    Je le répète une fois encore, il est parfaitement contradictoire d'assurer vouloir garantir des parcours personnalisés mais de faire vouloir marcher d'un même pas les 300 à 800 élèves que compte chaque établissement scolaire. Depuis des années, le dogme de l'hétérogénéité des classes s'est imposé également à tous les établissements, les experts de toute sorte certifiant qu'elle constitue un puissant moteur pour les enfants en difficultés scolaires : ce n'est pas ce que montre le classement PISA et ce que constatent en général les évaluations indépendantes.

    Il reste la question de la pédagogie : de manière assez surprenante pour qui me lit, je me retrouve finalement d'accord avec ceux qu'on appelle les «pédagogistes» sur un point : moi aussi, je pense que les enfants sont acteurs de leur savoir. Peut-être même architectes. Je ne supporte simplement pas la caricature ridicule et le dogmatisme hargneux auxquels se livrent les tenants de cette idée.

    Mais, pour qu'une telle construction soit possible, je pense que l'environnement doit être préparé. Un plant de tomates pousse tout seul. Oui...A condition de l'avoir orienté au sud ! Pas à l'ombre d'un feuillu ! Je retrouve, comme toujours, la représentation de Maria Montessori, d'adultes n'ayant pas vocation à se substituer aux desseins secrets de la nature, du devenir de chaque enfant, mais au contraire ayant le devoir moral de les faciliter en préparant son environnement.

    C'est pourtant cela qui pèche le plus dans notre système scolaire : non pas qu'il faille faire de l'école en priorité un "lieu de vie", comme j'ai pu l'entendre, fait de bric et de broc, mais plutôt qu'il faille s'interroger sur les conditions optimales pour le développement de chaque enfant.

    De même, bien qu'il soit devenu très tendance de déclarer vouloir lutter contre le laxisme et de réclamer l'ordre en conséquence, je ne pense pas que l'on puisse obtenir quelque chose d'un enfant sans un minimum d'adhésion, et j'irais même plus loin, de libre adhésion de sa part. Ceci ne signifie pas qu'on doit faire de lui un tyranneau surpuissant qui plierait la monde à ses quatre volontés, mais que l'on peut se demander quelles lui seraient les manières les plus efficaces de s'approprier le savoir. Et quand je dis s'approprier, j'entends vraiment  faire sien.

    En l'absence de réflexion sur ces aspects primordiaux, et même pire, de volonté de la mener, je pense que nous ne sommes pas sortis de l'auberge.

    De ce point de vue, les heures concédées par Peillon ne serviront à rien.

  • L'UDI rejoint le MoDem au PDE

    La nouvelle dont je viens de prendre connaissance ne pouvait me faire plus plaisir : l'UDI rejoint le Parti Démocrate Européen (où se trouve déjà la MoDem).

    C'est une très bonne nouvelle pour la France. Si je devais simplifier, je dirais que le PDE représente approximativement l'aile gauche de l'ADLE (Association des Démocrates et Libéraux en Europe).

    Le PDE a tenu son conseil dimanche puis a organisé un forum lundi : j'en ai suivi avec enthousiasme les conclusions.

    La refondation européenne doit être conduite de manière à répondre en même temps à deux questions démocratiques : quels sont les sujets effectifs d’action de l’Union et quelle est la place effective des citoyens dans l’Union. La subsidiarité doit être repensée car "l’Union européenne doit se centrer sur l’essentiel et non sur l’accessoire", comme l’a rappelé Marielle de Sarnez. Pour la secrétaire générale, l’essentiel, ce sont des priorités comme la protection du modèle social européen, la relance de l’économie par la production et la redéfinition de ce que doit être la concurrence, la transition vers une économie verte ou la réduction des inégalités régionales, tout en favorisant la convergence sociale, fiscale et environnementale.

    Je ne vois pas les choses autrement !

  • MoDem-UDI-UMP à Paris, c'est acté.

    Le MoDem, l'UDI et l'UMP ont donc conclu un accord de premier tour à Paris. Les trois formations partiront ensemble sur des listes communes.

    Il reste, désormais, à examiner la compatibilité des programmes.

    Sur le logement, je pense que c'est tout bon ou presque : Marielle de Sarnez réclame depuis longtemps de le rééquilibrer en faveur des classes moyennes. En effet, à Paris, on ne peut se loger qu'en étant riche ou très modeste. Christian Saint-Étienne et NKM partagent cette préoccupation. L'une et l'autre comptent sur le périphérique (entre autres mais pas seulement) pour servir cet objectif tout en abolissant la frontière entre la Capitale et les villes de la petite couronne qui lui sont frontalières.

    NKM affiche la volonté de donner plus de transparence à l'attribution des logements sociaux. Très concrète et pragmatique sur le sujet, Marielle de Sarnez propose de développer tout simplement un système à points avec des critères clairs.

    Sur la circulation et la pollution de l'air, ça va être plus difficile. Le MoDem est favorable à des solutions plus coercitives que l'UMP ou l'UDI. Toutefois, MoDem et UMP partagent un même projet de végétalisation globale de la ville. J'ai entendu NKM se prononcer en faveur d'une logistique informatisée et intelligente, accessible par smartphone, du stationnement à Paris.  Mais de mémoire, je crois avoir lu cette proposition dans l'ouvrage numérique de Christian Saint-Étienne, Paris-passion. Christian Saint-Étienne est le seul à développer un programme de promotion du véhicule particulier propre avec l'idée d'interdire l'accès des dix arrondissements centraux d'abord puis des autres ensuite à tous les véhicules qui ne respecteront pas des normes très sévères en termes d'émission à horizon 2018 puis 2020. De facto, seules les hybrides et les électriques seront capables de respecter ce cahier des charges.

    Sur la sécurité, Marielle de Sarnez rappelle que les pouvoirs de police ne sont pas dévolus au maire à Paris. Cela dit, sur le principe, elle partage avec NKM la volonté de voir se mettre en place une police municipale. Il y a en revanche des différences sur le rôle que chacune des deux leaders entendrait lui voir jouer. L'UDI et l'UMP s'accordent sur l'extension de la vidéo-surveillance dans la capitale.

    Je ne connais pas exactement les projets dans le domaine de la santé de chaque candidat, mais je sais que Marielle a plusieurs fois exprimé le sentiment que la gestion actuelle des hôpitaux de Paris étaient excessivement centralisée et bureaucratique. Il me semble qu'elle est favorable au développement de maisons de santé et à une autonomie bien plus conséquente des hôpitaux, auxquels pourraient justement être adossés les maisons de santé.

  • Grand Paris, Delanoë bien plus habile que sa dauphine

    Il y a un point sur lequel je donnerais un satisfecit à Bertrand Delanoë : sa manière de constituer le Grand Paris. Sur l'opinion exacte qu'il s'en faisait, je ne pourrais me prononcer avec exactitude, mais sur la méthode sur le terrain, en revanche, il s'est montré presque toujours habile.

    Plutôt que de chercher à absorber sa petite couronne, comme rêvent de le faire pas mal d'esprits technocratiques et brutaux (ça va souvent de paire) il a préféré constituer toute une série de petites intercommunalités. En règle générale, je pense le plus grand mal des intercommunalités, mais en ce qui concerne Delanoë, il en a plutôt bien usé car il a cherché à prolonger une série de services existant à Paris. Je pense par exemple au Velib et à autolib : pas que je pense vraiment du bien en soi de ces services, mais le fait de les prolonger en petite couronne fait sens et leur donne une légitimité, bien loin d'une capitale repliée sur elle-même. Pour vraiment bien faire les choses, il faudrait envisager une extension des autolib bien au-delà de la petite couronne, mais on se doute aussi qu'un tel système n'est pas pérenne : il supporte 5000 usagers maximum et il y a des dizaines de milliers d'habitants de la grande couronne (sans compter ceux de la province proche) qui ont besoin de se rendre à Paris tous les jours. C'est bien pour cela qu'à titre personnel, je pense que la capitale devrait préparer la révolution des mobilités individuelles en envisageant l'avènement de véhicules personnels tels que des google car (voitures intelligentes capables de rouler seules, calculer en temps réel les temps parcours et dénicher la place de stationnement disponible, tout cela en adaptant sa vitesse aux conditions de circulation), si possibles propres.

    Cette digression mise à part, je pense que le principe même d'associer en amont chaque commune sur la base de la libre adhésion à des projets de ce type est astucieux et fait bien plus pour le grand Paris que les passage en force à l'Assemblée Nationale. 

    Anne Hidalgo se rêve en tyran à la main de fer dans un gant de velours. Elle est favorable à l'actuelle mouture du futur grand Paris dont l'objet principal est de retirer le plus de pouvoirs possibles aux élus de la petite couronne et au-delà. Sans doute parce que c'est fatigant de négocier...

    Il est difficile de déterminer exactement la vision de NKM du Grand Paris. Je sais qu'elle dénonce une métropole qui serait éloigné de ses citoyens, mais je ne l'ai pas entendue en remettre en question le principe. Toutefois, si je considère les projets de végétalisation de la ville, je vois que NKM met l'accent sur les Portes afin de redonner du lien entre Paris et sa ceinture. Hidalgo, elle se concentre sur Paris intra-muros : c'est une vision plus égoïste et centralisatrice.

    Marielle de Sarnez, que l'on sait favorable au principe du Grand Paris, mise, quant à elle, avec son habituel respect pour les corps intermédiaires, à peu près tout sur l'intercommunalité dans son projet, un peu, finalement, dans la ligne de ce que Delanoë a déjà fait. Pas de mise devant le fait accompli mais des projets négociés en commun (alors que Delanoë a eu tendance à faire SES projets d'abord puis en proposer l'extension à la petite couronne). Elle pense aussi que les friches qui sont en bordure de Paris devraient être une priorité et leur réaménagement concerté avec les mairies frontalières. Elle prévoit notamment dans son projet de végétalisation de la ville (qui possède un certain nombre de points communs avec celui d'Hidalgo) une grande ceinture verte.

  • La méthode Peillon : diviser et opposer les enseignants

    J'approuve évidemment pleinement les réactions de François Bayrou et d'Alain Juppé après le projet particulièrement minable de Vincent Peillon. Toutefois, je les juge incomplètes.

    Il n'est pas suffisant de défendre la méritocratie. Je rappelle que Peillon propose de réduire les salaires des enseignants du supérieur et le reverser aux enseignants de ZEP.

    Ce minable n'a pas trouvé de meilleure idée que d'opposer les enseignants d'entre eux en tentant de faire passer les premiers pour des fainéants.

    Perso, j'ai fait une prépa et je me souviens très bien de la quantité mastodontesque de pages que nos enseignants étaient amenés à corriger sans compter des préparations millimétrées et très approfondies. Je ne pense pas qu'ils volent leur salaire.

    Peillon est vraiment un sale c.. et ses conseillers pourris des pauvres types.

    Les prépas publiques, cela reste la seule chose accessible financièrement dans les formations d'excellence. Il faut payer sinon, pour toutes les autres, des sommes de plus en plus importantes. Et ce sale con, cet abruti, connard qu'il est, veut les flinguer. Il va de soi qu'à réduire les salaires d'enseignants déjà pas payés grassement, ces derniers vont dégager du côté des études supérieures privées et les prépas finiront par s'effondrer.

    Il restera quoi après ? Ben la fac en version pédagogole (il aura bien trouvé moyen d'abattre les facs qui tiennent encore debout d'ici là) pour mes enfants ou alors un emprunt gigantesque pour financer leurs études . Et dans le monde merveilleux de Peillon, seuls les gosses de très très riches et les fils de ministres pourront faire des études.

    Enfoiré.

  • Le MoDem coincé entre son électorat et l'UMP parisienne

    J'avoue être assez ennuyé par la tournure que prennent les choses à Paris. Quand je discute autour de moi, je vois pas mal de personnes toutes prêtes à donner leur voix au MoDem (entre autres pour claquer les Socialistes ou Hidalgo) mais certainement pas à l'UMP.

    Autant je me vois très bien me montrer convaincant pour emporter leur adhésion en faveur de mon parti, autant je ne vois pas ce que je pourrais dire pour les convaincre de voter UMP. Non seulement je ne le vois pas, mais je n'en ai pas même l'envie.

    C'est un peu ce que je disais dans une note récente : Paris s'emporte au centre, pas à droite. Si on avait une sorte de Juppé à Paris, ce serait jouable. Les personnes auxquelles je pense ont plutôt une bonne opinion de Juppé. Elles pourraient voter pour lui. Fillon, ça passerait pour certaines d'entre elles. Le problème de NKM c'est qu'elle est très compromise dans le sarkozysme, primo, et que secundo, elle s'est lancée dans une course-poursuite à la proposition bobo tout en se montrant droitière quand cela n'avait pas lieu d'être.

    Je ne dis pas que j'approuve Jean-François de s'être rallié à Hidalgo (loin de là, même) mais j'avoue que je peux comprendre qu'il freine des quatre fers, voire que la simple pensée d'une alliance avec l'UMP parisienne le révulse littéralement. Ce n'est pas tant de l'UMP en soi dont il ne veut pas (encore que...) que celle de Paris qu'il ne supporte pas. Après, il y a aussi des divergences sur la gestion de Paris, et, pour ce qui le concerne, j'ai aussi quelques désaccords avec lui (pas sur tout, mais quand même, il y en a et pas mineurs) sans pour autant me reconnaître dans ce que propose l'UMP.

    C'est ça qui est triste, au fond : il y a la place à Paris, pour une belle candidature de centre-droit mais il n'y a personne pour l'incarner et en plus, il faudrait commencer par accomplir un travail d'Hercule à l'échelle politique : dégager les féodaux actuels. Mission impossible pour l'instant. Sans vouloir peiner Fred, je crois qu'il y a un de ses postulats qui est faux : celui de penser que l'électeur est naturellement bon. Il peut être au courant de toutes les manigances pourries de son élu, cela ne l'empêchera pas de voter pour. Pas sûr qu'il n'aille pas jusqu'à en approuver certaines. Il n'y aurait pas de Berlusconi en Italie ou encore de Dassault, Kastendeuch, Aeschliman, Balkany, Ceccaldi-Reynaud et quelques autres encore dans les Hauts de Seine. On peut informer de tout ce qu'on voudra un électeur, s'il a décidé de fermer les yeux, il le fera. 

    Le malheur, c'est que la force centrale que Jean-François appelait de ses voeux, elle ne peut pas gagner toute seule. Lui, il préconise l'alliance à gauche. Moi, je suis favorable à l'indépendance ou une alliance avec une droite modérée. J'ai cru au départ que ce pouvait être NKM d'autant qu'elle avait donné des signes positifs en cherchant à dégager les Tibéri. Mais je crois que je me suis trompé. Je regrettais que Marielle ne mène pas une campagne centrale à Paris, mais il faut bien voir qu'elle est plutôt identifiée à gauche qu'à droite par l'électorat parisien, même si elle capte aussi un électorat de droite modérée.

    Bref, c'est no future à Paris. Coincé entre l'UMP et Hidalgo.

    Parfois, je me dis qu'il y aurait les Verts (au moins, ils ne feront pas de Paris un gros fromage à bobos et promoteurs immobiliers) mais ils sont tellement gauchistes, dogmatiques et anti-voitures primaires qu'on ne peut pas discuter avec eux. Pourtant, sur les fondamentaux, en termes d'environnement de vie (j'exclus tout le reste) ils sont probablement dans le juste à long terme.

    Bref, c'est plié, on est reparti pour 5 années de bobocratie socialiste à Paris.