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  • Courir ou pas au milieu des tombes ?

    La cérémonie donnée pour commémorer la bataille de Verdun a engendré bien des commentaires outrés. J'ai du mal à me faire un avis. Je ne suis pas certain que la mise en scène choisie soit la meilleure manière de rendre hommage aux morts de Verdun, mais je ne pense pas non plus que le gouvernement socialiste ait eu l'intention d'outrager leur mémoire. Je pense que les jeunes venus célébrer ces moments tragiques de l'histoire de notre pays étaient sincères. Nous ne sommes ni la première ni la dernière civilisation à imager et scénariser de grands événements. Achille donne des jeux, dans l'Iliade, pour rendre gloire à Patrocle. C'est le caractère sacré de ces jeux qui leur donne leur force. les Étrusques fêtaient la disparition de leurs proches et disposaient objets et peintures de manière à ce que les défunts puissent commencer leur seconde vie au mieux.

    On peut juger les choix esthétiques de la cérémonie discutables mais la qualifier de grotesque et accuser le gouvernement de faire du spectacle me paraît une outrance. 

    Je préfère quant à moi une mise en scène, même ratée, qui dénonce les horreurs de la guerre quelles qu'en soient les victimes que l'hommage rendu à un commandement militaire qui n'a eu de cesse que de considérer son infanterie comme de la chair à canon et de lui faire tirer dessus. Ce procès-là n'est toujours pas fait, au demeurant.

    Dernier point : la première et la deuxième guerre mondiale ne sont pas de même nature. Se réjouir de la victoire de Verdun a un caractère offensant envers nos amis allemands, plus d'un siècle après et alors que la réconciliation est désormais vivace. S'il y a quelque chose de grotesque, c'est cela. Il y a eu du nationalisme des deux côtés. L'attitude la France, après cette guerre, qui s'est montrée intransigeante, a largement contribué à exacerber les tensions en Allemagne quand Américains et Britanniques faisaient valoir sagement qu'il fallait désormais songer à laisser ce pays se redresser.

    On a les mythes qu'on veut, et, sur cette période, en France, nous sommes bien loin de les avoir déconstruits.

    Bref, cette histoire de course est un faux débat.

  • Tu te fourvoies, Jean...

    J'aime beaucoup Jean Lassalle. Je trouve que c'est un homme honnête et franc. 

    Toutefois, depuis quelque temps, je ne le comprends plus. Autant je partage son rejet de la loi-travail, et d'ailleurs, je constate que le MoDem rejette cette loi pour les mêmes raisons (voir ce qu'en dit Bayrou ici ou Marielle de Sarnez là ) . Ils font la même analyse que moi, depuis le début : en réduisant le paiement des  heures supplémentaires on décourage le travail et appauvrit ceux qui en font. Marielle de Sarnez dit ceci dans un entretien sur Public Sénat :

    Le passage de 35h à 39h qui supprimerait la rémunération des heures supplémentaires est inacceptable. Cela veut dire baisse des salaires pour ceux qui ont des heures supplémentaires aujourd’hui. Cela n’est pas acceptable, pas plus dans la loi El Khomri que dans le programme de certains candidats à la primaire à droite.

    Je suis content de voir Marielle faire ce raisonnement et j'espère qu'elle en tirera une conséquence logique : revenir sur les 35 heures est une bêtise à plein de points de vue (fonction publique exceptée, et encore, à voir). Je le dis depuis un moment ici.

    Je reviens toutefois à Jean Lassalle. Je le vois vouloir rencontrer tout le monde. Très bien, Jean. Mais quelles sont tes idées ? Quel est ton programme ? Tu n'en souffles mot. En revanche, tu vas copiner avec Nuit Debout. Moi, je me méfie d'eux. Je trouve que leur discours relève de la pensée magique, et la pensée magique, c'est comme les promesses de Hollande. Du même tonneau. C'est du flan.

    J'ai pris connaissance du programme économique d'Alain Juppé. Il n'est pas si mal. Pour l'instant Jean, en l'absence de François, je continue à envisager de te donner ma voix si tu te présentes à la présidentielle, car tu serais, en l'absence de François, la seule voix centriste originale et indépendante. Mais cela va dépendre de toi. Et pour l'instant, je te le dis en toute amitié, je n'aime pas trop le chemin que tu empruntes. 

    Bref, commence à émettre des idées. C'est leur absence chez beaucoup de figures politiques que je critique le plus souvent sur ce blog.

  • Racaille dans un RER C à Juvisy : une victime se défend. Mort pour avoir agressé un homme de 64 ans.

    Je ne supporte plus la manière dont la presse faisande l'information dès qu'il y a une légitime défense dans une agression. Par jeunisme imbécile, boboisme laxiste, les titres de presse mentent dans toutes les histoires de sécurité.

    Dans une rame de RER C, à Juvisy, un pauvre gars de 64 ans a demandé à dix racailles de ne pas fumer dans le wagon, ce qui est tout à fait normal. Ils lui ont tapé dessus les fumiers. Mais pas de pot pour les racailles, il s'est défendu et il en a planté un.

    Et voilà la presse gaucho-laxiste toute larmoyante de compassion pour le pauvre jeune mort pour avoir fumé une cigarette dans un train. C'est le titre qu'on a trouvé d'abord. 

    Mais c'est complètement faux. Mensonger et malhonnête.

    L'agresseur est mort pour avoir attaqué à dix contre un un vieil homme qui s'est défendu. Et franchement, je n'irai pas pleurer sur sa tombe. 

     

  • Le meilleur ami d'Israël ? Le développement palestinien...

    Je ne comprends pas la politique de Benjamin Netanyahou en Cisjordanie. Elle est contre-productive et idiote. Il fallait prouver depuis le début des accords d'Oslo aux Palestiniens que la paix leur était profitable. Mahmoud Abbas avait eu la sagesse de prolonger des accords entre Autorité Palestinienne et État d'Israël. Il fallait en retour cesser toute forme d'implantations en Cisjordanie, accorder plus de droits aux Cisjordaniens et promouvoir le développement économique dans ces territoires. 

    Au lieu de cela Netanyahou, le Likoud et leurs alliés ultra-conservateurs et ultra-religieux ont tout gâché. Ils ont continué à coloniser la Cisjordanie et ont donné des miettes de pain à la population poussant les plus instables vers le radicalisme.

    J'ai énormément d'affection et de sympathie pour Israël mais pas pour ses dirigeants actuels. Il existe pourtant une formation politique, Kadima, les centristes locaux, et un leader, Tzipi Livni, qui ont formulé des idées assez proches de celles que j'expose ici. Hélas, Kadima s'est écroulé quand Tzipi Livni n'a pas été réélue à sa tête. Cette dernière a alors fondé Hatnuah et participé un temps à un gouvernement de coalition, jusqu'à 2014 mais a sagement refusé de définir constitutionnellement Israël comme un État juif ce qui a lui a valu d'être éjectée par Netanyahou.

    Aux dernières législatives Hatnuah et le parti travailliste se sont alliés, formant l'Union Sioniste. Ils ont obtenu un score honorable de 18.7% mais pas suffisant pour faire basculer le pouvoir.

    Pour la petite histoire, Tzipi Livni est un assez étrange personnage : c'est une végétarienne affichée qui agit politiquement pour la défense animale. Elle a obtenu l'interdiction de production de foie gras en Israël et est assez mal vue de certains groupes de pression de l'agro-alimentaire. 

    Pour en revenir à mon sujet initial, il existe pourtant quelques espoirs : fin 2015, par exemple, Israël, la Jordanie et l'Autorité Palestinienne ont signé l'accord Red-Dead qui a pour objet la création et l'exploitation commune d'une usine de dessalement au bord de la Mer Morte.

    Pour les amateurs d'huile d'olive (j'en fais partie) je signale cette initiative économique remarquable : Oil for peace (lien ici). Alors déjà, l'huile est bio, ce qui est un bon point pour elle, mais surtout c'est une huile d'olive élaborée conjointement par des producteurs israéliens et palestiniens.

    Moi, j'ai foi dans le commerce et les échanges économiques. Je tends à penser qu'ils apportent la paix. Je pense que c'est par cette voie que la paix se fera un jour entre Israël et la Palestine et que les deux pays pourront coexister librement et pacifiquement. Si on veut aider, plutôt que de soutenir les associations politisées et douteuses qui sèment la division, achetons les produits de ceux qui construisent la paix, c'est ainsi que nous serons leurs meilleurs alliés.

     

  • Les Républicains et l'agriculture : aïe la cata...

    J'ai lu avec intérêt le document d'orientation des Républicains sur l'agriculture (lien ici).

    Les auteurs du projet annoncent dès l'introduction les axes directeurs de leur réflexion : la France est une puissance exportatrice dans ce domaine et la souveraineté alimentaire est un pilier stratégique de notre économie et notre diplomatie. Les auteurs jugent donc que les mesures qui répondent à ces deux exigences doivent l'emporter sur tous les autres impératifs. Ils récusent en conséquence avec vigueur l'agro-écologie génératrice de normes pénalisantes pour nos agriculteurs.

    J'avais initialement écrit une analyse de l'ensemble du document, mais à la réflexion, à quoi bon : les propositions de ce parti heurtent frontalement l'idée que je me fais du devenir agricole de la France, peu ou prou celles du MoDem (à lire ici).

    Les auteurs du projet exposent clairement leur intention de déconstruire les normes sanitaires et environnementales, ou, tout du moins, leur abondance.

    Si je suis favorable aux simplifications, pour le reste, je me méfie comme de la peste des tentatives de jouer avec notre santé.

    Je pense vraiment qu'il faut aller vers une agriculture biologique. Je reconnais qu'il y a une vraie difficulté parce qu'il faut rendre possible les reconversions des très grosses exploitations actuelles. Je ne vois pas comment y parvenir sans aide de l'État et de l'Europe, pour être franc. C'est d'ailleurs ce que propose l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe.

    Toutefois, je me fais le raisonnement économique assez simple, j'espère qu'il est valide : ce qui fait la richesse, c'est le montant de la valeur ajoutée. Les produits biologiques se vendent plus cher que les produits agricoles ordinaires. Certes, leurs coûts de production sont plus élevés, mais généralement, la marge réalisée l'est aussi. Je pense donc qu'on pourrait revenir vers des exploitations plus petites, et, pour ce qui est de l'exportation, pourquoi ne pas envisager de faire de la France une puissance exportatrice d'alimentation biologique ? Je n'ai que les chiffres de 2013 mais nous en étions alors à 309 millions d'euros (lien ici). Il est vrai que d'ici à atteindre les 76 milliards d'euros de l'ensemble de la production  agricole, il y a un long chemin...

    Il y a au bout de ce raisonnement quelque chose qui me paraît en revanche inévitable : on ne peut pas passer à une alimentation majoritairement biologique si les consommateurs n'acceptent pas de payer plus cher les produits qu'ils achètent. Cela revient ni plus ni moins à une hausse des prix. C'est quelque chose auquel il faut réfléchir. Peut-être que les conséquences positives dans le domaine sanitaire d'une alimentation bio compensent les surcoûts. A voir et à réfléchir.

    Une chose me paraît certaine : pour les Républicains, ces objectifs sont inconciliables. Tout leur projet va dans le sens du maintien d'une agriculture lourde et intensive, telle que nous la pratiquons depuis cinquante ans.