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Bayrou - Page 77

  • Le Mouvement Démocrate à 15%

    C'est très encourageant : nous ne sommes pas encore créés et n'avons pas encore désigné nos candidats, et, d'ores et déjà, le CSA nous crédite de 15% d'intentions de vote ! Bien entendu, l'objectif pour nous va être de retrouver les scores de François Bayrou au premier tour, voire de les améliorer.

    Sondage CSA au soir des élections 

    Certains anciens députés UDF ont annoncé qu'ils rejoignaient la majorité présidentielle. C'est leur droit. Mieux vaut qu'ils le fassent maintenant qu'après...

     

     

  • François Bayrou censuré ! ça commence bien...

    D'emblée, les trois grandes chaînes télévisées ont purement et simplement censuré François Bayrou ! C'est insupportable. Non seulement son discours n'a pas été prononcé en direct, mais de surcroît, il a ensuite été considérablement tronqué ne rendant en aucun cas sa substance.

    Un procédé malhonnête inqualifiable. Nous autres Démocrates, nous ne nous laisserons pas faire.

     

    Voici sa déclaration :  


     

    "Nicolas Sarkozy est élu président de la République. La campagne électorale nous a souvent opposés. Mais je veux lui adresser mes félicitations et mes vœux de citoyen pour son mandat. Et ces vœux sont en même temps des vœux pour la France.

    Je pense à ceux, autour de lui, qui se réjouissent ce soir, en pensant qu’un grand pas a été fait pour eux et pour leur pays. Je souhaite de toutes mes forces qu’ils aient raison.

    Mais nombreux aussi sont ceux qui sont déçus et inquiets et ceux-là je ne les oublie pas.

    La campagne électorale a été le temps des promesses. Mais la situation du pays est telle que les réalités vont reprendre le dessus. C’est un pays fragile, c’est un pays fracturé, c’est un pays endetté.

    Pour se réparer, notre pays a besoin d’être considéré. La France a besoin de redevenir une démocratie, où tout le monde est entendu et où tout le monde est respecté. C’est à ce prix qu’est notre unité nationale.

    Et la première loi de la démocratie, c’est que tout pouvoir doit avoir son contre-pouvoir. Personne ne doit avoir le pouvoir tout seul. Je ne ménagerai aucun effort pour faire naître des contre-pouvoirs libres, indépendants, constructifs.

    Trop de choses vont se jouer pour l’avenir, qui touchent au social, qui touchent à l’économie, qui touchent à l’unité nationale, pour que le même pouvoir ait tous les leviers de commande entre les mains.

    Je le dis à Nicolas Sarkozy : le pouvoir absolu, cela paraît être un confort, on peut décider ce qu’on veut, il n’y a personne pour s’y opposer, mais cela c’est l’apparence. Car il n’y a personne pour vous empêcher de vous tromper. C’est pourquoi quand le pouvoir absolu se trompe il se trompe absolument, et c’est tout le pays, toutes les familles, qui paient l’addition.

    Il faut équilibrer le pouvoir. C’est cela l’enjeu des élections législatives. La France donne le pouvoir, oui, elle le donne nettement, mais elle ne doit pas donner tout entier sans aucun équilibre.

    En même temps, la démarche de ces contre-pouvoirs doit être constructive.

    Chaque fois que le président de la République et son gouvernement proposeront quelque chose de bien, quelque chose qui va dans le bon sens, nous le soutiendrons. Dans ces circonstances, nous voterons oui et nous nous engagerons. Nous serons constructifs et positifs.

    Mais nous serons vigilants. Chaque fois que nous percevrons un risque, nous le dirons de la même manière et nous exercerons ainsi un devoir d’alerte.

    Cela exige, pour le bien de la France, de sortir du camp contre camp. On ne peut pas faire la politique de l’avenir en étant pour les uns toujours pour et pour les autres toujours contre. Je suis persuadé qu’il y a des gens de qualité d’un côté et de l’autre et qu’il faut en tenir compte pour une nouvelle approche républicaine.

    Dans notre vie politique, toutes les forces politiques de gauche, de droite et du centre vont devoir bouger, vont devoir changer, et apprendre à travailler ensemble plus souvent que les unes contre les autres. Pour ma part, je ne cesserai de travailler à ce changement.

    Dès cette semaine, je proposerai de lancer un nouveau mouvement, le mouvement démocrate, qui permettra à tous ceux qui veulent renouveler ainsi la politique, ses mœurs et ses pratiques, la reconstruire et la rénover, de se retrouver et d’agir ensemble.

    Les démocrates défendront les libertés publiques. Ils exigeront que l’on dise la vérité aux Français. Ils défendront du même mouvement la modernisation de l’économie, son énergie créatrice, et la justice sociale. Les démocrates défendront l’éducation et la recherche. Ils garantiront la défense de notre patrimoine écologique et climatique. Ils se comporteront en constructeurs d’Europe. Les démocrates seront des novateurs et des rassembleurs.

    Je ne veux pas finir sans avoir un mot pour Ségolène Royal, et les autres candidats malchanceux, et tous ceux qui se sont battus pour elles et pour eux. Je connais l’amertume des soirs d’insuccès. Mais je veux leur dire ceci : la démocratie, ce n’est pas seulement l’affaire des vainqueurs ; ceux qui n’ont pas gagné ont aussi leur rôle à jouer dans la modernisation et dans l’équilibre de la France.

    En vérité celui qui a gagné, et ceux qui n’ont pas gagné, même s’ils ne le savent pas, ils sont coresponsables de l’avenir du pays.

    Nous avons un grand pays en charge, une grande histoire, un grand peuple. Nous devons à ce peuple de conjuguer nos forces pour préparer son avenir.

    Je vous remercie."

     

  • Adhérer au Mouvement Démocrate

    Pour l'instant, un seul site : celui-là :

    http://www.mouvementdemocrate.org/ 

     

    medium_MouvDem.2.JPG
     
    Bon, pas si mal comme logo, quoiqu'un peu dépouillé... 

     

  • Mouvement Démocrate !

    Dont acte...adieu Alliance Démocrate, et bienvenue au Mouvement Démocrate !

     

    Le nouveau parti créé par François Bayrou pour les élections législatives prendra le nom de "Mouvement démocrate", a-t-on appris vendredi auprès de l'UDF.

    Ce nom a été déposé à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), précise le parti centriste.

    Le conseil national de l'UDF doit se réunir la semaine prochaine, vraisemblablement jeudi, pour valider la décision de constituer ce nouveau parti.

    Le président de l'UDF a dû renoncer à l'appellation "Parti démocrate" car celui-ci existe déjà. Un parti, aujourd'hui en sommeil, avait été créé sous ce nom en 1981 par d'anciens radicaux de gauche.

    Après avoir obtenu 18,57% des voix au premier tour de l'élection présidentielle, François Bayrou a annoncé le 25 avril dernier la création de ce "parti démocrate", qui remplacera l'UDF. Ce "parti central, qui ira loin vers le centre gauche et qui ira aussi vers le centre droit", présentera des candidats dans toutes les circonscriptions aux législatives des 10 et 17 juin.


  • François Bayrou et l'UDF toujours plus populaires !

     François Bayrou reste la personnalité politique préférée des Français parmi celles qu'ils souhaitent voir jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir, selon un sondage TNS Sofres pour "Le Figaro Magazine" publié jeudi.Avec 65% d'avis favorables (66% à gauche, 65% à droite), le leader centriste gagne 10 points par rapport au même baromètre du mois d'avril. Il devance les deux finalistes de l'élection présidentielle.
    Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP, recueille 56% (83% à droite, 25% à gauche), en hausse de 7 points, contre 52% (85% à gauche, 29% à droite) pour la candidate socialiste Ségolène Royal, qui progresse de 6 points.

    Les deux principaux "Premier-ministrables", Jean-Louis Borloo à droite et Dominique Strauss-Kahn à gauche, avancent tous deux d'un point, respectivement à 46% et 41%.

    Quant aux partis politiques, 55% des personnes interrogées disent avoir une bonne opinion de l'UDF, contre seulement 31% d'un avis contraire. Le parti centriste fait mieux que l'UMP (48% contre 41%), les Verts (46% contre 43%), le PS (45% contre 45%), le PCF (25% contre 60) et le FN (16% contre 77%).

    - sondage réalisé les 25 et 26 avril auprès d'un échantillon national de 1.000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgé de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

     

    Intéressant, n'est-ce pas ? DSK et Borloo n'étaient-ils pas pressentis par François pour travailler ensemble ? Quand on sait que les Français à 62% désirent un gouvernement d'union ou tout du moins de rassemblement,  on peut regretter encore davantage que François n'ait pas été présent à ce second tour.

     Seules les législatives, désormais, peuvent donner corps à ces aspirations, et pour cela le vote en faveur du parti démocrate à venir sera le seul choix viable.

  • Alliance Démocrate sur la bonne voie !

    L'Hérétique la joie et le bonheur de voir que sa proposition a fait école

     On peut lire ainsi dans le Canard Enchaîné du mercredi 02 mai 2007 en page 2 :

    L'UDF n'est pas morte

    Lundi 23 (NDLR : le Canard s'est planté, c'est lundi 30 au matin)  au matin, les responsables centristes réunis autour  de Bayrou ont ri comme des potaches lorsque Bayrou leur a soumis la création d'un «Parti Démocrate».

    Ce sont les initiales de la nouvelle formation qui les ont fait se gondoler : PD.[...] Du coup le Béarnais a précisé : «c'est une simple proposition». [...] La discussion, de très haut niveau s'est poursuivi quelque temps jusqu'à ce que Bayrou y mette un terme en parlant d'«Alliance Démocrate» voirede «Démocrates», ou de «Les Démocrates».[...].

     

    Pour mémoire, voici le courriel que l'Hérétique a adressé à de nombreux parlementaires :

    Cher(chère) XXX 

     Nous sommes nombreux à discuter sur le forum UDF (pour information je suis un adhérent UDF de Paris) à propos du nom du futur parti. Nous trouvons que Parti Démocrate, cela ne fait pas très beau.
    En fait, pardonnez-moi d'être trivial, mais la consonance des deux initiales, compte-tenu de leur connotation ne serait pas forcément fameuse, prononcée sur tous les tons dans les médias.
    En revanche, Alliance Démocrate a l'air de recevoir beaucoup de suffrages.

    Alliance, au regard de votre projet, c'est un mot très beau qui recouvre vraiment ce que vous voulez faire passer.
    Par ailleurs, le nom rappelle l'Alliance des Démocrates et Libéraux Européens.
    Seriez-vous prêt à proposer plutôt ce nom aujourd'hui lors de votre réunion avec les autres élus ?

    Cordialement

    XXX, adhérent UDF 

      

  • Un blog pour le parti démocrate...

     

    Et voilà : les Démocrates ont d'ores et déjà leur premier blog sur la Toile...

    http://parti-democrate.over-blog.com/ 

  • Victoire probable de Nicolas Sarkozy...

    Il est clair qu'ergoter ne sert à rien : Nicolas Sarkozy a le vent en poupe, il est parvenu à réaliser un score très haut avec une très forte participation, et tous les sondages le donnent vainqueur contre Ségolène Royal. De plus, c'est un excellent orateur, et on peut supposer, en dépit de la combativité de Ségolène Royal, qu'il prendra le dessus sur sa concurrente socialiste lors du débat du 02 mai.

    Faisons un bilan : que retiendra la France ? La France retiendra bien sûr la chute du Front National, mais aussi l'émergence d'un homme qui a toujours dit la vérité, droit et opiniâtre, et l'émergence d'une 3ème force.

    François Bayrou, l'homme politique français le plus populaire était le seul homme qui pouvait battre Nicolas Sarkozy...Espérons que les Français s'en souviendront en 2012 quand le temps des désillusions sera passé. 

    Qu'a-t-il manqué à Ségolène Royal, finalement ? Tout ce qu'avait François Bayrou : une ligne claire et moderne, de la détermination. Partie sur une ligne social-démocrate, elle a eu le grand tort de lancer bien trop tard des débats sur le fond, et d'adopter un programme économique archaïque, celui de la gauche socialiste. Entre aternoiements  et faux-semblants, l'échec était inévitable, et contrairement à une tenace légende, la présence de Dominique Strauss Khan à la place de Ségolène Royal n'eût rien changé. Tout candidat socialiste eût toujours été prisonnier de ses alliances.

    Le PS a un long chemin devant lui, et, avant qu'une alliance soit envisageable entre le futur parti démocrate et un parti social-démocrate rénové, bien de l'eau va couler encore sous les ponts. 

    On peut reprocher à nombre d'élus UDF d'avoir décidé de voter pour Nicolas Sarkozy, mais comme ont pu le dire certains élus, les Socialistes ont laissé passer leur chance en refusant de se rénover. les déclarations particulièrement idiotes de François Hollande sur les riches à 4000 euros, ou encore, tout récemment de Monsieur Emmanuelli sur la création d'un parti progressiste et anti-libéral auront été autant de pierres jetées dans le jardin de la rénovation du PS.

    On peut dire que les Socialistes ont fait tout ce qu'il fallait pour faire perdre leur candidate, et que de très rares membres de ce parti finissant ont su voir tôt quelle direction il fallait  prendre. Il convient à cet égard de rendre hommage à Michel Rocard. Etant donné l'état de décomposition du PS, espérons qu'il nous rejoindra.

    Il faut aussi que les actuels élus UDF choisissent leur camp : s'ils se rangent dans la majorité présidentielle, il n'est pas envisageable qu'ils rejoignent ensuite le camp des Démocrates

    Certes, le programme socialiste faisait peser de graves dangers sur notre économie, mais, outre que je ne suis pas convaincu que le programme de l'UMP en fasse peser tellement loin, c'est  les libertés publiques et individuelles  que Nicolas Sarkozy menace, quant à lui, à coups de pression sur les pouvoirs médiatiques. Pour ma part, je ne fais pas confiance à cet homme-là. J'espèrerais me tromper, mais je crains hélas être dans le vrai. Or, je n'ai pas le sentiment que nos élus aient bien pris cette mesure, et la légèreté avec laquelle ils rejoignent le camp de cet homme tout-puissant n'a pas été pour m'enthousiasmer.

    De toutes façons, une nouvelle génération se lève, au Centre, et c'est celle-là qui construira l'avenir. De jeunes gens et de jeunes femmes représenteront les Démocrates aux élections législatives, des candidats modernes qui se seront définitivement investis dans notre nouvelle voie. C'est à eux que je fais confiance. 

    Peut-être qu'au moment où j'écris ces lignes je me trompe et que Nicolas Sarkozy ne sera pas victorieux, mais très franchement, j'en doute... 

    Pour moi, j'ai l'oeil résolument tourné vers l'avenir. Vive la France, vive la Démocratie, vive les Démocrates

  • Alliance Démocrate ?

    Alliance démocrate serait un très beau nom pour le futur nouveau parti. La notion d'alliance incarne bien l'idée d'assembler et de réunir des individus venus des horizons les plus divers afin de travailler ensemble.

    Par ailleurs, le nom rappelle l'Alliance des Démocrates et Libéraux Européens.

     

    J'invite tous ceux qui lisent ce blog à donner leur avis.

     

    Bravo, et merci, en tout cas, François, pour tout ce que tu as fait. Tes réponses, cet après-midi, ont été flamboyantes. Moi qui n'avait que très peu adhéré à un parti jusque là, je peux te dire que jamais je n'ai été en phase à ce point avec un mouvement politique et avec un homme politique. Tu es vraiment d'une trempe dont nous autres, adhérents et/ou sympathisants UDF pouvons être vraiment fiers. 

     

  • François Bayrou annonce la création d'un nouveau parti

    François Bayrou annonce la création du Parti démocrate

    Télécharger la déclaration au format PDF

    François Bayrou n’a pas donné de consigne de vote pour le deuxième tour lors d’une conférence de presse. Il considère que "Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social". Il estime également que "Ségolène Royal va aggraver durablement les problèmes de l’économie et l’un comme l’autre vont déséquilibrer le déficit et la dette". François Bayrou a annoncé la création du Parti démocrate "pour changer définitivement la politique française" : Les Français "trouveront pour les représenter une force de contre-pouvoir, libre, capable de dire oui si l’action va dans le bon sens et non si elle va dans le mauvais sens. Capable, autrement dit, de faire sortir la politique des réflexes du toujours pour et du toujours contre, pour défendre l’intérêt général".

    (Seul le prononcé fait foi)


    Mesdames, Messieurs,

    Je n’ai à cet instant que deux sujets à l’esprit. Le premier sujet, c’est la France, que j’ai scrutée pendant ces mois de campagne électorale, que j’ai rencontrée en milliers de visages différents, la France qui s’inquiète, qui souffre, qui est déchirée, bien plus qu’elle ne l’a jamais été, et en même temps, la France riche de potentiel, riche de promesses, la France qui voudrait y croire.

    Et j’ai à l’esprit aussi, et plus que tout, les quelque sept millions de Français qui m’ont donné leur confiance, qui ont mis leur espoir dans cette démarche nouvelle, faisant surgir d’un coup la troisième force politique française, la seule force nouvelle de notre pays. Les sept millions de Français et tous ceux qui ont eu à un moment ou à un autre l’envie de se joindre à eux, et parfois qui le regrettent. Cela fait un immense espoir.

    Il y a désormais dans notre pays trois forces politiques, une à droite, une à gauche, et une au centre. Et c’est le centre qui est la force nouvelle.

    Je veux vous parler de l’avenir.

    La France a trois problèmes : nous sommes un pays à la démocratie malade ; nous sommes un pays au tissu social déchiré ; nous sommes un pays en manque de croissance.

    Notre démocratie est malade de la confiscation du pouvoir, de l’incapacité à faire vivre le pluralisme, des difficultés de la presse, de l’absence de séparation des pouvoirs, y compris du pouvoir économique, de la connivence entre les mondes des affaires, médiatique et politique, de la crise de la justice. Le citoyen n’a pas l’impression d’y trouver sa place. La société civile y est méprisée.

    Nous avons à reconstruire, depuis les fondations, notre démocratie.

    Le tissu social est déchiré. Partout on croise de lourdes misères, personnes âgées aux ressources très faibles, travailleurs pauvres, difficultés de logement, partout la couleur de la peau, la consonance du nom, la religion, dressent les Français les uns contre les autres, partout le quartier où l’on vit, l’adresse postale, forment ghetto. Entre les policiers et les jeunes, entre les différents quartiers, entre personnes au travail et personnes au chômage ou aux minima sociaux, on se regarde du coin de l’œil, on s’épie, et on est prêts à s’affronter. L’école elle-même, le lieu même de l’égalité des chances, est en situation de doute et d’échec.

    Nous avons à retisser notre société.

    Nous sommes en panne de croissance. À ce sujet, on prend souvent l’effet pour la cause. Nombre de nos compatriotes par exemple considèrent que le chômage et la faiblesse du pouvoir d’achat sont des maux de notre pays. Ces maux sont des symptômes. Le mal c’est l’absence de croissance. Si nous avions de la croissance, nous aurions des emplois (beaucoup sont à libérer) et nous aurions du pouvoir d’achat à répartir. Beaucoup de nos compatriotes considèrent que l’immigration est la cause de nos maux. La situation de l’immigration est une conséquence. Un pays qui va bien sait intégrer, faire vivre ensemble. C’est l’emploi qui intègre. J’ai rencontré des milliers de jeunes Français d’ascendance immigrée. Ils m’ont tous dit une seule chose : donnez nous du travail et tout le reste s’arrangera ! Donnez nous du taf !

    Ma conviction est celle-là : les trois maux de la France, ils doivent être soignés et réparés ensemble !

    Or, parlons franchement : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, dans le face à face sempiternel de la droite sempiternelle et de la gauche sempiternelle, vont non pas réparer mais aggraver l’un ou l’autre de ces maux.

    Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche.

    Ségolène Royal paraît mieux intentionnée en matière de démocratie, encore que le parti socialiste n’ait rien fait quand il était au pouvoir pour corriger ces maux, plus attentive à l’égard du tissu social, mais son programme, multipliant les interventions de l’État, perpétuant l’illusion que c’est à l’État de s’occuper de tout, et qu’il peut s’occuper de tout, créant je ne sais combien de services publics, va exactement à l’encontre, en sens contraire, des orientations nécessaires pour rendre à notre pays et à son économie leur créativité et leur équilibre.

    Les deux candidats ont de surcroît promis une augmentation absolument délirante des dépenses publiques, de l’ordre de 60 milliards d’euros chacun, dans un pays endetté comme le nôtre, l’un des deux ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion que ni Reagan ni Mme Thatcher n’ont jamais approchée même en rêve.

    Notre pays a un problème de démocratie, un problème de fracture sociale, un problème d’économie, un problème de dette. Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social, Ségolène Royal, par son programme, va aggraver durablement les problèmes de l’économie et l’un comme l’autre vont déséquilibrer le déficit et la dette.

    De surcroît, par leur choix de l’affrontement camp contre camp, ils affaiblissent durablement la France.

    Dans les deux cas, sauf correction forte que je n’aperçois pas, et dont je tiendrai compte si elles intervenaient, ce qui se prépare, après les belles promesses, c’est une nouvelle déception du pays, une impuissance, une paralysie.

    Dans cette situation, je ne donnerai pas de consigne de vote. J’estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix.

    Je ne reviendrai pas en arrière sur notre chemin de liberté. Je ne cherche ni n’accepterai aucune soumission ou ralliement à l’un des deux camps.
     
    Je veux au contraire garantir aux Français que quel que soit le vainqueur, ils trouveront pour les représenter une force de contre-pouvoir, libre, capable de dire oui si l’action va dans le bon sens et non si elle va dans le mauvais sens. Capable, autrement dit, de faire sortir la politique des réflexes du toujours pour et du toujours contre, pour défendre l’intérêt général.