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  • Evêque et négationniste, c'est non, dixit le Vatican !

    Je l'attendais, et c'est bien pour cela que je me suis gardé de hurler au loup avec le reste de la Toile : un centriste en vadrouille me le confirme, le Vatican a clairement rejeté les déclarations de Richard Williamson.

    En fait, je m'apprêtais à écrire une explication de texte des décisions du Pape : excommunier et ne pas reconnaître un évêque, c'est deux choses distinctes. Ainsi, réintégrer la Fraternité Pie XII dans l'église ne signifie pas pour autant que l'on adhère à son propos. Pour donner une image plus claire, l'Église n'excommunie pas les criminels, elle reçoit même ceux qui veulent se convertir quand bien même leurs crimes seraient épouvantables, et pourtant, elle n'approuve en aucune manière ces mêmes crimes.

    On peut analyser la position du Pape vis-à-vis des Intégristes un peu dans les mêmes termes logiques. Et le Pape Benoît XVI a à cet égard habilement oeuvré, car il n'a rien lâché sur Vatican II. En clair, si les évêques intégristes veulent demeurer évêques au sein de l'Église, ils devront faire acte de contrition et se plier aux conclusions de Vatican II (messes en langue vernaculaire, rejet de la désignation de déicide pour le peuple juif). Pour le cas particulier de Williamson, il devra en plus faire amende honorable sur son négationnisme.

    Je sais Benoît XVI un homme cultivé et intelligent ; je me suis bien gardé de lui écrire une lettre en latin, comme pour l'archevêque de Saint-Domingue, parce que j'avais prévu qu'il réagirait ainsi. Personnellement, en tant qu'agnostique (l'une des exteras nationes à rassurer que j'évoquais dans ma lettre à propos de Nicolas Lopes), la réaction de l'Église me convient tout à fait.

    L'évêque intégriste négationniste Richard Williamson doit "prendre sans équivoque et publiquement ses distances" avec ses déclarations sur la Shoah avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise catholique, a déclaré mercredi le Vatican dans un communiqué.

    Le Vatican a assuré que ces déclarations faites à une chaîne de télévision suédoise n'étaient "pas connues" du pape Benoît XVI "au moment de la levée de l'excommunication" des quatre évêques intégristes de la fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX).

    Le communiqué émanant de la secrétairerie d'Etat, le "gouvernement" de l'Eglise catholique au Vatican, pose également comme "condition indispensable à une future reconnaissance de la FSSPX la pleine reconnaissance du concile Vatican II et des papes" qui ont suivi ce concile.

    Voili-voilou, CQFD

  • Par delà Bien et Mal

    C'est volontairement que je reprends ce titre fameux du philosophe Friedrich Nietzsche. Non que j'adhère forcément à toutes ses vues, mais simplement parce que ce sont les mots qui me sont venus à l'esprit quand j'ai relu l'allocution de Nicolas Sarkozy au Vatican. Ces quelques paroles en particulier m'ont heurté :

    «Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur.»

    Je suis d'ailleurs doublement opposé à cette affirmation : d'une part, parce que je ne vois pas en quoi l'instituteur devrait figurer derrière le curé et le pasteur, et d'autre part parce que je me défie au moins autant de la morale d'état, (la fameuse éducation civique me porte sur le système, par exemple, surtout quand elle se mue en apologie de la bonne conscience dégoûlinante). De manière générale, je me défie de toute organisation, politique ou non, qui aspire à définir à ma place ce qu'est le bien et le mal. Ceci n'est pas pour autant contradictoire avec l'idée que le bien et le mal ne sont pas nécessairement relatifs et qu'il existe des valeurs communes. C'est, je crois, l'effort de nombreux philosophes que de tenter de l'établir. La lecture de ces philosophes peut certainement être une bonne source d'inspiration pour nous aider à nous forger nous-mêmes une ligne directrice en la matière.

    J'approuve dont François Bayrou de s'être opposé à une telle conception du bien et du mal. Ceux qui y voient une dérive gauchiste se trompent. C'est au contraire au nom de l'individu et de la liberté que François Bayrou a réagi.