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  • Mixité sociale et aménagement du territoire

    Je reprends dans ce billet, le très intéressant commentaire de Danièle Douet, militante MoDem, réagissant à l'un de mes derniers billets "Ras le bol de la mixité sociale". Danièle évoque notamment les relations entre mixité sociale et aménagement du territoire, comparant l'Allemagne (où elle a travaillé) et la France :

    Pour faire court, une différence assez importante en Allemagne, c'est que l'on part de la vision de l'ensemble des composantes de la vie en commun pour planifier les villes depuis longtemps.

    Par exemple, sur le site du Ministère de la Construction et de l'Aménagement du Territoire, on peut voir la définition de ce qui est appelé: "Nachhaltige Stadtentwicklung" ce que l'on pourrait traduire par "Développement urbain durable".[...]

    Le développement urbain en Allemagne est une tâche collective sur le long terme de toutes les forces de la société. Le principe du développement urbain durable prime sur la politique d'urbanisme. Ceci est valable pour tous les niveaux de planification et d'action de l'urbanisme - depuis la plus petite rénovation urbaine jusqu'aux grandes coopérations entre villes et communes.

    Le développement urbain durable ne peut réussir que si toutes les dimensions sociales, économiques, écologiques, culturelles et institutionnelles sont prises en compte ensemble pour parvenir à un consensus "fair" entre les les intérêts des citadins actuels et futurs.

    On peut lire, à titre d' exemple, à condition de comprendre l'allemande, l' urbanisme virtuel: http://www.virtuelle-stadtplanung.de - site réalisé par la coopération du Ministère des Transports, de la construction et de l'habitat et du Ministère pour la Construction et de l'Aménagement du Territoire.

    En voici les grandes lignes:
    Composantes du système d'observation du territoire.

    Le coeur du système est l'observation permanente du territoire. C'est une observation qui couvre tout le territoire national et qui compare les conditions de vie à tous les niveaux jusqu'au niveau des communes. Elle est complétée par une observation permanente des villes, de leurs quartiers d'une part, et d'autre part, par l'observation des territoires et des villes au niveau européen.

    Les autres composantes sont l'observation du marché du logement et de l'immobilier, ainsi que les modèles d'accessibilité qui se basent sur un maillage fin de routes, de rues de rails et de liaisons aériennes.

    La population est régulièrement consultée, une fois par an, sur sa perception de ses conditions de vie, comment elle les perçoit et quelles conséquences en terme de comportement elle en tire.

    Une base de données des moyens financiers au niveau du territoire national (dépenses actuelles ou crédits alloués à taux réduits) offre une vue d'ensemble objective et différenciée de l'engagement de l'Etat fédéral en matière d'aménagement du territoire.

    Enfin, la partie "pronostics" pour l'aménagement du territoire donne des informations sur les perspectives de développement à moyen terme de la population, des personnes actives, des ménages et du marché du logement, le tout ordonné en profondeur de manière objective et au niveau national.

    En France, on a les PLU (http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_local_d%27urbanisme) et chaque commune ou communauté de communes fait un peu ce qu'elle veut. Il n'y a pas vraiment de lignes claires au niveau national, avec la volonté de prendre en compte la mixité sociale, c'est-à-dire la répartition équilibrée dans les différentes parties des villes entre les jeunes et les vieux, les autochtones et les étrangers, les entreprises, les services publics, les transports, etc... etc... On a des parties du territoire totalement abandonnées. Je le vois en Lorraine par exemple, c'est un territoire sinistré depuis des décennies, qui perd en moyenne 600 emplois par mois depuis des années. Les gens vont travailler au Luxembourg et en Allemagne. On vient de décider d'enlever 2 casernes, à Bitche et à Dieuze, ce qui entraînera la fermeture d'écoles, de commerces, d'entreprises de services, sans aucune planification sur le long terme...

  • Les tours de grande hauteur de Bertrand Delanoë : position du MoDem

    Dans les projections en siège du futur conseil de Paris, Bertrand Delanoë détiendra à lui seul la majorité, SANS les Verts. Or, on le sait, Bertrand Delanoë est favorable à la construction à Paris de tours de 120 à 150 mètres de hauteur, bien au-delà des tours actuelles limitées à 37 mètres. Outre que de tels édifices défigurent le paysage, ils sont énergétivores au possible, et on a calculé que plus les tours montaient, plus proportionnellement elles gaspillaient de l'énergie. Ce ne sont certainement pas des entreprises qui respectent la Très Haute Qualité Environnementale qui construiront ces tours puisque c'est contraire à leur éthique et à leur manière de faire, de telles tours ne pouvant rentrer dans la Très Haute Qualité Environnementale. On peut s'attendre alors à ce que les requins de l'immobilier se précipitent sur un contrat aussi juteux.

    Par ailleurs, si jamais Paris devait un jour être sous la menace terroriste, de telles constructions sont des cibles de choix...J'imagine comme un cauchemar un 11 septembre à la française.

    Au sein de la future majorité, les Verts s'opposeront à ces tours, mais ils ne disposeront plus du pouvoir de bloquer cette décision. Je n'imagine pas l'UMP bloquer de telles constructions, étant donné le positionnement politique des principaux promoteurs d'une part, et surtout parce que Madame de Panafieu a exactement le même projet que Bertrand Delanoë !!! Mardi 04 mars dernier elle déclarait juger nécessaire la construction de grandes tours destinés au tertiaire, c'est à dire essentiellement aux bureaux.

     Quand on considère les horreurs des années 70 à Beaugrenelle (qui ont réussi à se faire classer au patrimoine de l'UNESCO, c'est un comble !!!) ce qui attend les malheureux habitants du 15ème avec le chantier du centre commercial en cours sur la même zone, le reste des Parisiens peut trembler.

    581821186.2.jpgMarielle de Sarnez, dans un entretien avec le média Monts14,  donnait il y a peu sa position sur les tours de grande hauteur :

    « Des architectes, adeptes de la Charte d’Athènes, pensaient apporter de la modernité, de la lumière et libérer des espaces verts au sol parisien en construisant dans les années 70 de grandes tours. Le projet Voisin de Le Corbusier proposait même de raser tout le 15° arrondissement pour en faire une ville moderne ! Le résultat est souvent décevant car les tours ont été implantées sur des dalles artificielles au-dessus du sol naturel et posent de vrais problèmes de gestion et de sécurité. Leurs implantations, très espacée, a mis fin à l’îlot urbain haussmannien avec ses commerces en pied d’immeubles et ses espaces publics aménagés autour de rues et de places conviviales. Elles n’ont pas apporté de densité supplémentaire en matière de logements par rapport au tissu urbain haussmannien contrairement à une idée reçue ni de réelle valeur esthétique dans le paysage urbain.
    Récemment, on a vu surgir de nouveaux projets de tours de logements le long du périphérique. J'y suis opposée pour deux raisons. La première, qui est la plus importante, c'est que ce n'est évidemment pas vivable pour ceux qui y habiteraient. La deuxième, c'est que l'on ajouterait par endroits, à la fracture actuelle du périphérique, un mur de tours qui renfermerait Paris alors même que notre ville doit s'ouvrir sur la banlieue proche. Ce n'est pas une bonne idée. »

    La seule chose que Marielle de Sarnez n'exclut pas, c'est de construire PONCTUELLEMENT quelques tours, UNIQUEMENT pour des équipements PUBLICS ET CULTURELS :

     Oui. Et je l'ai dit il y a un an et demi au moment du débat sur le Plan local d'urbanisme (PLU). Je suis favorable au dépassement ponctuel du seuil de 37 mètres pour des équipements publics et culturels qui puissent s'insérer dans leur environnement urbain, par exemple pour une salle symphonique, la Cité de l’Europe ou un grand musée d’art contemporain. Je crois aussi que l’innovation architecturale et de la très haute qualité environnementale peuvent être apportées dans des équipements de proximité comme des conservatoires de musique ou des médiathèques, et demain, des écos quartiers.

    Il n'existe qu'une seule alternative pour ceux qui ne veulent résolument pas de tours qui défigureraient le paysage parisien : VOTER MODEM !