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Société générale

  • Les fonds souverains sont les miroirs de nos déficits

    J'ai trouvé les remarques de Jean Arthuis pertinentes : bien plus que lorsqu'il appelait à la démission du PDF de la Société Générale. Ses observations sur l'hyper-financiarisation rejoigent celles de Jean Peyrelevade.

    2b543f01fe1f106fdd6114e809598dab.jpgJean Arthuis était l'invité de BFM et d'Hedwige Chevrillon, le lundi 11 février 2008. Après la réunion du G7 le week-end dernier, le président de la commission des Finances du Sénat a estimé : "La santé économique du monde donne des signes économiques préoccupants. La crise financière est là. C'est une inquiétude qui pèse sur le système bancaire puisque c'est largement une crise de confiance" précisant ainsi son analyse : "Nous avons assisté à une sorte de découplage entre l'économie réelle qui progressait au plan mondial de l'ordre de 4 où 5% par an et l'économie financière, l'hyperfinanciarisation qui est devenue avide de résultats immédiats, 15%, 20%." Or, pour le sénateur centriste,"ce découplage n'est pas sans conséquence" d'autant qu'il y a " aussi le double déséquilibre américain, déséquilibre budgétaire et déséquilibre commercial, qui n'a été rendu possible que parce que le monde entier a accepté de financer ce double déséquilibre."



    Revenant sur la crise qui traverse le secteur financier, Jean Arthuis a noté " Dans ce monde financier, je ne suis pas sûr que les opérateurs ont toujours bien compris ce qu'ils achetaient, les risques qu'ils encouraient. On partait de l'idée que puisqu'il y avait des agences de notations, qui sont au nombre de trois et qui ont donné des avis très positifs, alors on achetait sans savoir ce que l'on achetait" tout en rappelant que l'affaire de la Société Générale "traduit un déficit de contrôle. C'est une fraude complexe mais sur un produits très simple, un produit de couverture" qui appelle "à surveiller de plus près avec de bonnes règles de transparence, avec de bonnes règles prudentielles."

    Mais il a également appelé à une meilleure coordination des politiques économiques mondiales : "Il va également falloir que le système international se coordonne mieux" prenant l'exemple de la "baisse très substantielle" des taux directeurs de la FED " sans concertation avec les partenaires européens et japonais." Le sénateur centriste n'a d'ailleurs pas caché sa crainte que le plan de relance américain "ne creuse d'avantage les déficits".

    Interrogé par Hedwige Chevrillon sur la possibilité de conduire des politiques de relance et les déficits publics, le sénateur centriste a souligné que "les Etats occidentaux sont largement déficitaires. Ceux qui financent nos déficits sont ceux qui approvisionnent en pétrole en gaz, en énergie et en biens de consommation, c'est ce que l'on appelle les fonds souverains. Tous ces excédents financent nos déficits. Les fonds souverains sont le miroir de nos déficits."

    Le président de la commission des Finances du Sénat a souligné avec force la nécessité "des réformes structurelles qui redonnent de la compétitivité au travail, aux entreprises et aux territoires français" regrettant "des mesures qui relèvent de la politique de la demande. Or, soutenir la consommation aujourd'hui, c'est bien souvent soutenir les importations et créer de l'emploi hors du territoire national."

     

  • Jérôme Kerviel et les trois navettes spatiales

    Je reprends juste un extrait d'article cité par le Canard enchaîné du 30 janvier 2007. Le montant des pertes accumulées par Jérôme Kerviel à la Société Générale, ce n'est jamais l'équivalent que des PIB additionnés de 63 états du Monde, ou encore trois navettes spatiales du type Atlantis, ou encore 150 000 ford fiesta...

    Voilà, il faut tout de même le dire... 

  • Maître Eolas, Antiphon aurait-il pu défendre Jérôme Kerviel ?

    Initialement, ce billet était un commentaire sur une note de Maître Eolas à propos de la partie juridique qui se joue autour de Jérôme Kerviel. Mais apparemment, une insuffisance ou un problème technique ne permet pas à mon commentaire d'apparaître sur son blog en dessous du billet dédié.

    J'ai donc choisi de reproduire mon analyse et ma question ici :

    Merci pour cet intéressant billet, Maître Eolas.
    J'aurai une question à vous poser si vous me le permettez : ce qui compte, dans cette mise en examen, c'est l'accusation de la Société Générale, ou les faits eux-mêmes ?
    Ce que je veux dire, par là, c'est que si les avocats de Kerviel démontrent que des traders ont déjà adopté des comportements similaires à ceux de Kerviel, au sein de la Société Générale, même sur des sommes moins importantes, mais n'ont pas été poursuivis par la SG alors que cette dernière était finalement au courant, est-ce que dans ce cas Kerviel peut être acquitté ? Car il ne saurait, je le suppose, y avoir en la matière, deux poids et deux mesures ?

    Plus précisément, et je vais vous citer un ouvrage fameux dans le domaine du droit et de la sophistique, à savoir les Doubles Discours (à moins que cela soit dans ses Tétralogies, pour autant qu'il s'agisse bien du même homme, ce dont doutent pas mal d'hellénistes experts de l'auteur) du rhéteur, sophiste et pré-avocat grec, Antiphon (un de vos ancêtres, en somme) :
    Finalement, le coupable, c'est qui ? C'est Kerviel, ou bien c'est le marché boursier qui a chuté d'un coup inopportunément alors que Kerviel était d'abord bénéficiaire sur les positions qu'il avait prises ?
    Je cite Antiphon, parce que dans ses doubles discours, il fait acquitter un jeune homme accusé du meurtre, certes accidentel, mais du meurtre tout de même, d'un autre jeune homme : son javelot a transpercé ce dernier au moment où il traversait la piste d'entraînement du gymnase.
    Et notre Sophiste, avec un sens certain de l'éristique et de la rhétorique (la disputatio n'existe pas encore) de démontrer que c'est le javelot qui est coupable, pas le lanceur du javelot...
    Je pense que l'expert en droit que vous êtes a compris mon idée...

  • Sarkozy et ses Boutons...

    Ouf, quelqu'un l'a enfin dit :

    f2a51af06f9c6c33afdfea1c426e9177.jpg« Je trouve assez choquant que le plus haut représentant de la République intervienne directement par le verbe dans une affaire privée et qui concerne d'abord et avant tout les instances sociales, les instances de direction de la Société Générale»

    [...]
    « Est-ce qu'il s'appliquera à lui-même le même principe lorsqu'on s'apercevra à la fin de l'année 2008 que la France n'a pas le point de croissance supplémentaire qu'il lui avait promis? »

    Merci Jean Peyrelevade ! Enfin quelqu'un qui dit fort ce que pas mal pensent bas. C'est tout de même incroyable : la Société Générale, que je sache est encore souveraine dans ses affaires, et il s'agit d'une institution privée, pas d'un établissement public ! Accessoirement, Daniel Bouton a déjà présenté sa démission au Conseil d'administration, et elle a été refusée.

    Au-delà de ça, j'ai lu l'entretien de Jean Peyrelevade pour le magazine Challenges : à consulter pour comprendre ce qu'il s'est passé, et pourquoi les process de sécurité sont bien moins optimaux quand on prend des positions sur un marché non réglementé, ce qui est le cas des options. Il a l'air apparemment de penser que Jérôme Kerviel serait en effet le principal responsable de ce désastre financier. Là, j'avoue que je suis dubitatif...

  • La Société Générale pourrait contacter le livre Guiness des records !

    Bon, je me suis peut-être un peu avancé, mais telle est en tout cas l'idée de Grozbulles, un sympathisant MoDem, humoriste et dessinateur à ses heures :-D

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     En parlant de records...D'après une déclaration transmise à l'AMF, Robert Day, membre du Conseil d'administration de la Société Générale et Président de la société de gestion américaine Trust Company of the West (TCW), a vendu pour 85,74 Millions d'Euros d'actions Société Générale le 9 janvier 2008. 900.000 actions Société Générale ont été cédées à un cours moyen supérieur à 95 Euros.

    Par ailleurs, la fondation Robert A. Day (personne morale liée à Robert Day) a vendu 8,63 ME d'actions Société Générale le 10 janvier, toujours à un cours supérieur à 95 Euros et la société Kelly Day Foundation a cédé 0,96 ME d'actions le même jour, d'après deux autres déclarations publiées par l'AMF.

    Pas mal, un ? ça aussi, ça va figurer dans le livre des Records ? Pas mal, le Robert Day, il est fait pour s'entendre avec Jérôme Kerviel, non ?

  • Et si Jérôme Kerviel avait gagné 5 milliards ?

    Et oui, il convient tout de même de rappeler ce qu'est l'essence du travail d'un trader...Le Figaro de ce matin réalise à cet effet un excellent article sur la question, en donnant quelques précisions pas négligeables : les opérations clandestines de Jérôme Kerviel atteignaient, au 31 décembre 2007, un solde excédentaire de 1.4 milliards d'euros pour la Société générale ! Kerviel aurait aussi pu devenir un héros, au moindre retournement de tendance, dans les heures qui ont suivi la chute d'Ambac. Être trader, c'est jouer à "Qui perd gagne", il ne faut pas l'oublier.

  • Société Générale : l'homme qui valait 50 milliards !

    Pourquoi 50 milliards d'euros ? Pour une raison très simple : 5 milliards d'euros, ce sont les pertes. Enfin, soyons exacts : le montant des pertes, c'est 7 milliards d'euros, car il y a aussi 2 milliards d'euros de subprimes. D'ailleurs, depuis hier, cette information s'est volatilisée, on ne sait pourquoi. Revenons à nos moutons :  sur quels montants de fonds croyez-vous que des positions avaient été prises. Notez que je ne mets pas, grammaticalement, de complément d'agent à ma tournure passive, si bien que l'on ne sait pas, finalement, qui a pris les dites positions.

    50 milliards d'euros, c'est tout de même pas loin des 3/4 du budget de l'Education Nationale en France. 50 milliards d'euros de positions prises par un seul homme ? Le pauvre gars s'appelle Jérôme Kerviel, et l'hypothèse invoquée  serait qu'il aurait été pris de bouffées délirantes et paranoïaques. D'ailleurs, allez savoir pourquoi, il est introuvable : incroyable, non ?

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     Observez bien l'instrument qui se trouve représenté ci-contre : c'est un instrument de musique, bien connu, simple, et sympathique quand on veut siffloter une petite musique, l'air de rien.

     Ils donnent des cours de pipeau, à la Société Générale ? En langage technofrik, il paraît que cela se dit "seubpraïme", le mot pipeau...Faut que je consulte mon dictionnaire, hein, mais je crois que cela doit être quelque chose de ce genre... Evidemment, Christian Noyer, le directeur de la Banque de France assure que ce n'est pas la bonne traduction, et que c'est un autre mot. Il est toujours à la recherche de ce dernier.

    Je juge en revanche très démagogique la réaction de Ségolène Royal. Voici ce qu'elle déclare : "Je veux que l'Etat recadre les banques, réglemente leurs activités pour qu'elles fassent ce pourquoi elles sont payées, c'est-à-dire prêter de l'argent aux ménages, aider les entreprises pour qu'elles créent des emplois".

    N'importe quoi. Heureusement qu'une banque cela ne se limite pas à cela ; si elle veut en finir avec la réputation d'incompétence qu'elle s'est faite, elle a intérêt à éviter ce genre de sorties... 

    Ah, au fait, le comble de l'histoire, c'est que l'action de la Société Générale est en hausse aujourd'hui. Je parie que des petits malins ont voulu anticiper en se disant que quelques grosses banques verraient dans cette histoire le bon moment pour lancer une OPA. Attention, avec des anticipations de ce genre, ils pourraient bien louper le coche...