Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Doubles discours

  • Maître Eolas, Antiphon aurait-il pu défendre Jérôme Kerviel ?

    Initialement, ce billet était un commentaire sur une note de Maître Eolas à propos de la partie juridique qui se joue autour de Jérôme Kerviel. Mais apparemment, une insuffisance ou un problème technique ne permet pas à mon commentaire d'apparaître sur son blog en dessous du billet dédié.

    J'ai donc choisi de reproduire mon analyse et ma question ici :

    Merci pour cet intéressant billet, Maître Eolas.
    J'aurai une question à vous poser si vous me le permettez : ce qui compte, dans cette mise en examen, c'est l'accusation de la Société Générale, ou les faits eux-mêmes ?
    Ce que je veux dire, par là, c'est que si les avocats de Kerviel démontrent que des traders ont déjà adopté des comportements similaires à ceux de Kerviel, au sein de la Société Générale, même sur des sommes moins importantes, mais n'ont pas été poursuivis par la SG alors que cette dernière était finalement au courant, est-ce que dans ce cas Kerviel peut être acquitté ? Car il ne saurait, je le suppose, y avoir en la matière, deux poids et deux mesures ?

    Plus précisément, et je vais vous citer un ouvrage fameux dans le domaine du droit et de la sophistique, à savoir les Doubles Discours (à moins que cela soit dans ses Tétralogies, pour autant qu'il s'agisse bien du même homme, ce dont doutent pas mal d'hellénistes experts de l'auteur) du rhéteur, sophiste et pré-avocat grec, Antiphon (un de vos ancêtres, en somme) :
    Finalement, le coupable, c'est qui ? C'est Kerviel, ou bien c'est le marché boursier qui a chuté d'un coup inopportunément alors que Kerviel était d'abord bénéficiaire sur les positions qu'il avait prises ?
    Je cite Antiphon, parce que dans ses doubles discours, il fait acquitter un jeune homme accusé du meurtre, certes accidentel, mais du meurtre tout de même, d'un autre jeune homme : son javelot a transpercé ce dernier au moment où il traversait la piste d'entraînement du gymnase.
    Et notre Sophiste, avec un sens certain de l'éristique et de la rhétorique (la disputatio n'existe pas encore) de démontrer que c'est le javelot qui est coupable, pas le lanceur du javelot...
    Je pense que l'expert en droit que vous êtes a compris mon idée...