Sympa, finalement, le bac ; c'est un occasion de plonger dans des réflexions intéressantes. Au bac S, il y avait un sujet savoureux : « La superpuissance des Etats-Unis et ses manifestations dans l’espace mondial ». Bon, je ne suis pas vraiment qualifié pour tenter de traiter un tel sujet, mais une chose me saute aux yeux, dans ce domaine, c'est l'évidence du paradoxe que vivent les USA.
Première puissance, militaire, politique, économique et culturelle, copiés partout sur la planète, aimés ou détestés, leur pouvoir se manifeste aux quatre coins de la planète, mais jamais de manière univoque.
Ainsi, dans le domaine géopolitique, l'absence de contre-poids a généré une multitude de conflits régionaux sur lesquels, faute d'effet de balancier, il est difficile d'exercer des actions efficaces.
Première puissance économique, mais pays le plus endetté du monde et dont la dette ne repose que sur l'équilibre d'une terreur : premiers acheteurs de la planète, l'économie de leurs créanciers dépend de leur consommation. C'est bien la raison pour laquelle la Chine, qui regorge de bons du trésor américain se garde bien d'en agiter la revente comme autant d'épouvantails.
Première puissance culturelle, mais ceux-là même qui portent des jeans dans nombre de pays du Moyen-Orient brûlent dans le même élan le drapeau américain.
Première puissance idéologique, mais, dans le monde entier, libéralisme et capitalisme qui sont les deux mamelles auxquelles se nourrit l'Amérique sont battus en brèche.
Ce serait long de faire une dissertation sur le sujet, mais pour ma part, je n'aurais jamais évoqué les manifestations de la super-puissance américaine sans signaler systématiquement les réactions qu'elle engendre.
Partout le monde entier attend les USA, et leur reproche soit une inaction soit un surcroît d'activité politique, économique, militaire ou culturelle.
La Superpuissance américaine ne peut se permettre d'être neutre ou en repos, et en même temps, le moindre de ses mouvements excite la moitié de la planète...
In fine, c'est la capacité à survivre à ces contradictions et à les gérer qui fait des USA une super-puissance qui a survécu jusqu'à nos jours. La voie est pourtant étroite, et près du Capitole, il y a la roche tarpéienne. Sans ennemi de prédilection, il est plus difficile de faire son chemin.
Quand Athènes est tombé, la puissance de Sparte qui avait frappé la Grèce pendant un siècle ne mit pas trente ans à tomber.