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Superpuissance des États-Unis ? (sujet d'histoire 2010)

Sympa, finalement, le bac ; c'est un occasion de plonger dans des réflexions intéressantes. Au bac S, il y avait un sujet savoureux : « La superpuissance des Etats-Unis et ses manifestations dans l’espace mondial ». Bon, je ne suis pas vraiment qualifié pour tenter de traiter un tel sujet, mais une chose me saute aux yeux, dans ce domaine, c'est l'évidence du paradoxe que vivent les USA.

Première puissance, militaire, politique, économique et culturelle, copiés partout sur la planète, aimés ou détestés, leur pouvoir se manifeste aux quatre coins de la planète, mais jamais de manière univoque.

Ainsi, dans le domaine géopolitique, l'absence de contre-poids a généré une multitude de conflits régionaux sur lesquels, faute d'effet de balancier, il est difficile d'exercer des actions efficaces.

Première puissance économique, mais pays le plus endetté du monde et dont la dette ne repose que sur l'équilibre d'une terreur : premiers acheteurs de la planète, l'économie de leurs créanciers dépend de leur consommation. C'est bien la raison pour laquelle la Chine, qui regorge de bons du trésor américain se garde bien d'en agiter la revente comme autant d'épouvantails.

Première puissance culturelle, mais ceux-là même qui portent des jeans dans nombre de pays du Moyen-Orient brûlent dans le même élan le drapeau américain.

Première puissance idéologique, mais, dans le monde entier, libéralisme et capitalisme qui sont les deux mamelles auxquelles se nourrit l'Amérique sont battus en brèche.

Ce serait long de faire une dissertation sur le sujet, mais pour ma part, je n'aurais jamais évoqué les manifestations de la super-puissance américaine sans signaler systématiquement les réactions qu'elle engendre.

Partout le monde entier attend les USA, et leur reproche soit une inaction soit un surcroît d'activité politique, économique, militaire ou culturelle.

La Superpuissance américaine ne peut se permettre d'être neutre ou en repos, et en même temps, le moindre de ses mouvements excite la moitié de la planète...

In fine, c'est la capacité à survivre à ces contradictions et à les gérer qui fait des USA une super-puissance qui a survécu jusqu'à nos jours. La voie est pourtant étroite, et près du Capitole, il y a la roche tarpéienne. Sans ennemi de prédilection, il est plus difficile de faire son chemin.

Quand Athènes est tombé, la puissance de Sparte qui avait frappé la Grèce pendant un siècle ne mit pas trente ans à tomber.

Commentaires

  • Je passe actuellement le bac S et je vois que nous sommes d'accord dans chaque épreuve en ce qui concerne l'intérêt des sujets.
    Pour ce sujet il fallait certainement parler des limites de l'hyperpuissance (je l'ai fait en tout cas) cependant ce qui était probablement attendu était la description du "hard power" et du "soft power", les deux composantes de cette puissance. C'est ce plan qui était sûrement le plus naturel mais j'ai choisi de montrer que le rejet des états-unis par beaucoup est également une expression de cette puissance car si l'americanophobie est si développée c'est parce que beaucoup ne supporte plus son omniprésence, c'est lorsqu'on a le pouvoir que les ennuis commencent

  • @dorin
    Le sujet parlait des manifestations de la super-puissance :
    Le rejet en est une. A mon avis, il était imprudent de voir dans ce rejet un signe de déclin, axe polémique et propre aux fantasmes, mais plutôt une des manifestations paradoxales du pouvoir de l'Amérique.
    En ce qui concerne le soft-power, l'Europe a vécu sur le mythe qu'il existait un partage du pouvoir de facto avec l'Amérique via une répartition du soft et du hard.
    La réalité est plus complexe : l'Amérique est trop forte pour exporter son modèle et sa culture. Son Soft-power est puissant aussi.

  • Oui c'était mon propos, le rejet n'est pas un signe de déclin mais plutôt de puissance, mon commentaire ne montre pas bien cela mais c'est ainsi que je le vois.

    De plus le pouvoir des Etats-Unis ne décline pas, et je n'ai pas dit cela, il se transforme seulement avec une répartition différente de l'importance des différents pouvoirs ainsi la puissance productrice baisse (partie du hard power) en tout cas à l'intérieur du territoire (donc sans les maquiladoras mexicaine et autre) mais l'influence des nouvelles technologies augmentent (partie du soft power)

    Et enfin je viens de relire mon commentaire précédent, j'ai oublié de préciser que j'ai choisis le plan "naturel" Hard Power puis Soft Power mais j'ai terminé avec les manifestations négatives de l'hyperpuissance (sans déclin de celle-ci). Je précise que le soft power apprit en cours ne correspond pas au soft power définit par exemple sur wiki que je vient de lire et qui est beaucoup plus flou, dans un manuel de geo le soft power c'est en gros culture + technologie + attractivité

  • Je trouve bizarre de poser comme une hypothèse comme les USA sont encore une superpuissance. Il me semble que d'un point de vue macro-économique, elle l'est de moins en moins... il me semble qu'on aurait pu poser le sujet différemment. M'enfin... j'y connais (plus) rien... le bac, je l'ai eu il y a 20 ans et le mur venait juste de tomber. Une toute autre époque, jeunes gens...

  • Pas envie de commenter, en ce moment l'actualité étant plus que morose. Mais je vous remercie car j'ai bien ri lorsque vous dites que "la Chine regorge de bonds (si si) du Trésor américain ;-))

  • @Dorin
    Je ne suis pas prof d'histoire, mais cela me paraît un bon plan.
    @doudette
    Ils sont moins puissants que par le passé d'un point de vue économique, mais ils demeurent la puissance de référence pour l'instant.
    @Verso
    Damnation ! C'est corrigé.

  • @ L'hérétique,

    On pourrait ajouter une ou deux petites remarques :

    Les Etats-Unis constituent une puissance jeune, plus jeune par exemple que la Chine, ce qui donnerait à croire que l'hégémonie de son modèle technologique est une hégémonie aussi bien mondiale que durable.

    Il est regrettable que les responsables des sujets du baccalauréat aient tant mis l'accent sur les aspects géo-économiques, géo-financiers et géo-politiques de la puissance américaine dans l'espace mondial; tel que le sujet paraît libellé, les mises en perspective historiques paraissent aussi perdre de leur saveur :

    Au fond, la superpuissance des Etats-Unis, si l'on prend en compte les grands agrégats macro-économiques, date de 1914,les deux guerres mondiales ne faisant "que" confirmer la catastrophique conflagration de l'Europe. Les brevets technologiques et les prix nobels vont à partir de 1945 émaner principalement des Etats-Unis. Les Firmes Multinationales calquées sur le modèle de la "Corporate" vont devenir la contrepartie financière du complexe militaro industriel symbolisé par la représentativité tous azimuts de l'OTAN, de l'OTASE et du Pacte de Bagdad. L'URSS étant une "puissance pauvre", l'agresseur n'est pas forcément celui qu'on croit et l'exemple des "ratés" de la CIA en Amérique latine le prouve abondamment.

    Au fond, les Etats-Unis occupent aussi les places vides qu'a laissées l'URSS depuis son implosion en 1991, notamment en Asie du Sud Ouest, ce qui n'est pas sans créer certains remous qui appartiennent encore au présent de notre actualité la plus quotidienne. La fin de la guerre froide, stimulée par la guerre des étoiles et par la course aux nouvelles technologies n'aura été qu'un amplificateur de la mondialisation; n'oublions pas qu'internet vient aussi de là.

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