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municipales 2014

  • L'alliance UMP-Modem a plutôt bien fonctionné à Paris

    J'ai regardé les scores de premier tour de l'élection municipale de 2008 à Paris. L'UMP faisait alors près de 28% au premier tour et le Modem un peu plus de 9%. On obtient 37% en additionnant les deux scores. Or, si l'on considère les résultats obtenus en 2014 par NKM avec près de 36% des voix, on s'y retrouve presqu'à 100%. 

    Évidemment, les transferts de voix ne sont pas aussi limpides, mais je pense que cela a été une alliance gagnante d'autant qu'entre temps le FN est passé de 3 à 6%, surplus qu'il a probablement grignoté à l'UMP pour l'essentiel.

    Dans le même temps, le PS et ses alliés ont perdu avec 41.6 contre 34.4 quand même 7 points. C'est beaucoup.

    Attendons l'issue du deuxième tour, maintenant.

  • L'erreur fatale, c'est de courir derrière Hidalgo

    Je suis navré de voir la tournure que prend la campagne municipale à Paris. On dit souvent que les électeurs du Front National préfèrent l'original à la copie. Il en va de même pour les bobos. Plus la droite et le centre feront de propositions boboïsantes, plus l'un et l'autre se discréditeront et renforceront Anne Hidalgo.

    Depuis un moment, c'est une promesse par jour, chacun faisant assaut d'imagination. A ce jeu-là, les Socialistes seront toujours gagnants, leur spécialité, c'est de vendre du rêve.

    S'il faut assurément dénoncer leurs mensonges, c'est une erreur de leur courir après. Mieux vaut avoir son propre programme et le dérouler.

    La gauche parisienne a réussi à transformer la composition sociologique de la population parisienne. Finkielkraut a très bien analysé la mutation de la gauche : méprisant désormais le peuple qu'elle juge raciste et beauf, et qu'elle a définitivement abandonné au FN, elle s'appuie désormais sur l'alliance des bobos et des minorités.

    C'est le schéma parfait de la gauche parisienne : en fait de classes populaires, des immigrés et quelques fonctionnaires municipaux dans les logements sociaux, et, pour le reste, des cadres bobos qui ont les moyens de payer les lubies dispendieuses de la mairie socialiste et de ses alliés.

    Un billet pour une fois pas trop orienté du JDD rendait, en 2010, compte de la situation des classes moyennes parisiennes, contraintes d'abandonner la capitale, voire même l'île de France.

    Chaque fois que la gauche envisage des "grands travaux", elle ne jure que par les commerces, les bureaux et les logements sociaux. Le projet d'Anne Hidalgo Avenue Foch en est une parfaite illustration. Lire dans la Tribune en septembre dernier qu'elle compte donner la priorité aux classes moyennes est d'une malhonnêteté intellectuelle absolue. La mesurette envisagée serait tout à fait sans effet. Seule de tous les autres candidats, NKM semble avoir envisagé une action spécifique, tout du moins, pour les classes moyennes de la fonction publique, en envisageant de réserver des logements pour des métiers à forte utilité sociale (police, infirmières, enseignants). Rien pour les autres, malheureusement, mais c'est mieux que rien.

    Anne Hidalgo a beau avoir tenté de falsifier la réalité quant à la croissance en nombre des familles nombreuses et des classes moyennes à Paris, il s'est trouvé, même dans son camp politique, des voix pour montrer la tentative d'intox.

    Moi, je pense qu'il faut proposer un programme pragmatique et utile. Pas des paillettes qui ne servent que quelques intérêts bien compris (extension de Roland Garros, rénovation du stade Jean Bouin, par exemple). C'était le projet de Christian Saint-Étienne, et il aurait mérité d'être creusé et développé. Celui de NKM contient quelques saillies astucieuses, mais, trop souvent, elle imite son adversaire, et ça, c'est un poison mortel pour elle. 

    Elle n'est malheureusement pas aidée par l'attitude d'une large part de la droite parisienne qui n'a strictement rien fait pour s'opposer aux grands projets delanoïstes quand elle ne les a pas appuyés.

    Ce sont quelques voix isolées qui ont incarné la résistance et, curieusement, parfois les Verts, tandis que tous les autres (MoDem compris !!!) baissaient les bras.

    Je regrette que l'auteur du Delanopolis ne se soit pas retrouvé aux premières loges tant sur les listes que dans la construction du programme de NKM, que l'on n'ait pas davantage consulté le blogueur libéral Parisien du même nom, ou même, en dépit des préventions que j'ai contre lui en raison de son soutien à la LMPT, un élu comme David Alphand dont les votes au Conseil de Paris ont toujours été dans le sens des intérêts des habitants de son arrondissement et d'un respect de la démocratie locale.

    Le projet socialiste ? Le voilà, tel que le décrit l'IDFE (île de France Environnement) , une association de Parisiens dans son dernier communiqué à propos du projet Auteuil-Foch

    Densifier Paris, une des villes les plus denses au monde, imposer des tours aux Parisiens qui n’en veulent pas à une écrasante majorité (Tour Triangle, Tours Duo, Bercy Charenton), transformer les espaces libres et jardins en centres commerciaux (Forum des Halles, Italie2), offrir les équipements sportifs de proximité au sport business (Jean Bouin, Roland Garros), accorder un droit d’aménagement des abords du Parc des Princes au PSG , bétonner le Bois de Boulogne et de Vincennes (Fondation LVMH, Roland Garros, INSEP), ségréger Paris en quartiers festifs ou zones calmes, privatiser une partie de la voirie en terrasses de café au détriment du piéton.

  • Logement social et dissémination : les recettes du MoDem

    Il arrive souvent, dans les grandes villes, et particulièrement dans ce qu'on appelle les beaux quartiers, que les populations protestent vent debout contre l'implantation de logemements sociaux.

    Il y a sur ce point une monumentale erreur de méthode à Paris : Delanoë et sa majorité utilisent le logement social comme un épouvantail contre les arrondissements de droite. Dans le quinzième arrondissement, notamment, ils ont implanté toute une délinquance qui n'existait pas il y a une quinzaine d'années à force de déplacements de population ad hoc.

    La principale erreur est de ne pas comprendre que la concentration en un seul endroit de problèmes est une faute énorme et génératrice de conflits.

    Il ne faut pas créer des HLM en fait de logements sociaux mais des appartements sociaux disséminés un peu partout dans la capitale. C'était d'ailleurs l'idée du MoDem en 2008 même si elle n'a pas eu beaucoup d'échos dans la presse et je subodore que Marielle de Sarnez proposera quelque chose d'assez similaire en 2014.

    Ainsi, on pourrait imaginer un plan audacieux pour Paris : la ville pourrait revendre tous les immeubles qu'elle possède consacrées aux fameux logements sociaux et racheter un peu partout dans la capitale des appartements où elle pourrait proposer des loyers modérés aux familles en difficulté.

    Cela suppose évidemment de donner une priorité aux gens qui travaillent ou cherchent du travail et dont la famille se comporte bien.

    Cela éviterait à l'évidence certaines formes de concentration ethnique désastreuses en termes d'image et de ressenti par le voisinage.

    Annoncez que vous allez construire un logement social et y loger, par exemple, des gens du voyage comme on dit pudiquement pour les Roms : vous allez faire fuir tout le monde, c'est évident. Placez des familles sans histoire çà et là un peu partout dans la capitale, personne ne se rendra compte de rien.

    Dans la capitale, Delanoë cherche systématiquement l'affrontement, passant en force ou en catamini. Là où les populations ont les moyens de résister, ses projets ne passent pas. La majorité socialiste essaie de construire depuis trois ans environ des logements sociaux du côté de la Porte Dauphine, sur le boulevard Lannes. En pure perte. Les riverains se sont constitués en association, ont payé fort cher des cabinets d'avocats fameux, et, désormais, de recours en recours, les voilà tranquilles pour dix à vingt ans au moins.

    C'est bien fait pour Delanoë et sa majorité. Mais regrettable pour les classes moyennes (ou même un peu aisées) qui doivent quitter la capitale...

    Une autre méthode existe, c'est celle que propose le MoDem, et elle consiste à faire vraiment de la mixité sociale et non contraindre à la cohabitation des gens qui n'aspirent pas à vivre ensemble.

    C'est tout un art que la mairie de Paris semble bien loin de maîtriser et ses réalisations dans le domaine ont surtout conduit à générer des îlots de délinquance un peu partout dans la capitale...

    Opter pour le MoDem en 2014 c'est ouvrir la voie à l'apaisement car les remèdes que nous proposons, nous autres centristes, sont astucieux, indolores et efficaces.

  • Quelle stratégie pour le MoDem à Paris aux municipales de 2014 ?

    Les derniers sondages tombés indiquent qu'une liste MoDem feraient 6,5 à 7 % aux prochaines municipales à condition d'être conduite par Marielle de Sarnez.

    Je pense que Marielle est notre leader naturel pour ces échéances. Tous ceux qui ont rêvé d'un leadership dans la capitale en prenant sa place sont sortis sans même passer par les portes de la petite histoire. En politique, il ne suffit pas d'une agitation médiatique éphémère, de surcroît sur la Toile, pour percer. Il faut de la durée, de l'expérience et de la profondeur de champ.

    La principale difficulté, en fait, cela va être de la convaincre d'y aller...

    Je crois aussi qu'il faut que nous nous affranchissions d'un rêve : je ne doute pas que nous trouverions aisément des convergences avec Chantal Jouano de l'UDI, créditée du même score que nous, mais il faut bien comprendre que l'UDI ne veut pas d'une alliance avec le MoDem.

    C'est tout simple : nous ne sommes pas assez forts pour les intéresser et de surcroît, rien ne dit que nos deux électorats ne s'additionnent.

    S'allier avec les Socialistes à Paris, j'ai les cheveux qui se hérissent rien que d'y penser. Bien sûr, tout leur bilan n'est pas à jeter, mais il y reste tant de scories que je ne me vois pas soutenir une telle majorité. Le dernier épisode des municipales a montré d'ailleurs que les Socialistes ne voulaient pas du MoDem. Anne Hidalgo qui se souvient avoir ainsi perdu le 15ème pourrait considérer les choses d'un autre oeil mais cela suppose des accords en amont, et, au final, juste quelques strapontins pour nous.

    Oh, je ne doute pas que certains d'entre nous sont très pressés de les accepter et de disparaître dans la bonne humeur au sein de la gauche plurielle locale...

    Pour rejoindre l'UDI, il faut accepter de s'allier aussi avec l'UMP et passer des accords dès le premier tour, je le suppose. Il y a un inconvénient à cela : si la canditature d'un Fillon pourrait avoir certainement notre aval il y a un certain nombre de candidats ou de maires d'arrondissement à droite que beaucoup d'électeurs et de militants du MoDem ne se voient pas propulser. Suivez mon regard pour en avoir un échantillon bien représentatif ===> par exemple...

    Si nous voulons imposer des accords, nous sommes condamnés à percer et nous n'avons pas d'autres choix. Un MoDem a plus de 10%, par exemple, aurait bien plus de facilités à amener l'UDI à des accords qu'un MoDem à 7.

    Percer, c'est possible, mais cela suppose une vraie valeur ajoutée aux yeux des Parisiens des deux bords. S'aligner sur le programme de la gauche avec quelques vagues propositions sur le Grand Paris en sus, c'est la plantade assurée. Le Grand Paris, on en discute beaucoup dans quelques milieux éclairés, mais il faut bien comprendre que 90% des Parisiens n'en ont rien à f... pour parler vrai.

    C'est donc sur des propositions très concrètes qu'on peut espérer convaincre : le logement, l'accueil des tout-petits, les impôts locaux, les équipements sportifs, la politique de circulation, la pollution atmosphérique, la réimplantation d'emplois dans Paris même, les horaires et les jours d'ouverture dans les écoles et bien d'autres sujets encore que nous devons travailler.

    La gauche parisienne occupe constamment l'espace médiatique et pour cause : les journalistes sont presque tous à gauche et habitent pour l'essentiel Paris. Ils offrent en permanence une vitrine des mieux achalandées aux regards et, sur la Toile, la municipalité dispose également de puissants relais.

    Percer dans ces conditions serait un authentique exploit d'autant qu'il ne faut pas se voiler la face : nos effectifs ont fondu et ce n'est pas certain que nous parvenions à compléter les listes partout.

    Toutefois, le succès engendre le succès et la réussite attire : si nous parvenons à proposer quelque chose de subversif et en même temps efficace, des jours meilleurs ne nous sont pas interdits.