Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

éva joly

  • Haine verte...

    Tiens, on rigole bien chez les Verts en ce moment. Comme ils se sont jurés de niquer TF1, ils ont un peu la haine contre ce pauvre Hulot qui ne me paraît pourtant pas bien méchant.

    Du coup, ils se sont rangés comme un seul homme derrière la Norvégienne. C'est d'un comique consommé. Je n'arrive toujours pas à comprendre que l'on considère Éva Joly comme une candidate centriste, alors qu'elle adopte constamment une phraséologie montagnarde qui la fait certainement plus proche des Amis du peuple et autres Marat, Saint-Just et Robespierre que de Condorcet et des Girondins (encore moins des Orléanistes).

    Bref, Éva Joly, c'est pas le centre. Nicolas Hulot, en revanche, c'est quelqu'un avec lequel on peut converger, même si j'ai quelques petits différends avec lui à titre individuel.

    Comme le dit Bayrou, le MoDem pourrait travailler aisément avec lui. Avec Éva Joly, je ne suis pas sûr de suivre François, en revanche, qui dit avoir des contacts avec plusieurs écologistes. Il faudrait qu'elle cesse de se prendre pour une procureure néo-révolutionnaire, ça nous ferait des vacances...

    Tiens au fait, puisqu'elle s'en prend au capitalisme triomphant et à l'injuste répartition des profits, elle pourrait aller s'intéresser de près aux placements des fonds souverains norvégiens : pas sûr qu'on y trouve plus de morale que dans notre belle société latine et libérale...

  • La vieille éthique a encore frappé...

    C'est plus fort que moi : ce surnom venu directement du plus haut sommet des Verts m'amuse :-) Plus sérieusement, ce n'est pas mon habitude de soutenir Delanoë, mais, pour une fois, je suis d'accord avec sa manière de voir les choses. 

    Dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris et du RPR, il a cherché à récupérer les fonds engagés par la Ville de Paris, et il y est parvenu. Moi, je trouve que c'est bien joué de sa part, et très raisonnable. Delanoë cherche à obtenir réparation, Éva Joly la tête de Chirac. Je n'aime pas trop cette idée de la justice, même si elle a fait la force la Norvégienne dans sa lutte contre la corruption financière.

    Delanoë souligne justement que ce n'est pas son job d'endosser le rôle de l'Inquisiteur. Nous sommes encore en démocratie, dans notre pays, que je sache, et c'est encore le droit d'une partie, dans un procès, de renoncer à sa plainte quand un compromis satisfaisant est trouvé.

    J'ai toujours aimé dans la justice, l'idée qu'elle était autant corrective que répressive, et davantage au service des individus que des grands principes. Au chapitre 7 du cinquième livre de son Éthique à Nicomaque, Aristote développe une conception du juge qui en fait avant tout le tiers entre deux parties.

    Aller devant le juge c’est aller devant la justice, car le juge tend à être comme une justice vivante ; et on cherche dans un juge un moyen terme (dans certains pays on appelle les juges des médiateurs), dans la pensée qu’en obtenant ce qui est moyen on obtiendra ce qui est juste. Ainsi le juste est une sorte de moyen, s’il est vrai que le juge l’est aussi.

    Je suppose que je n'étonnerai pas mes lecteurs habituels en leur révélant que idée est reprise par de nombreux économistes libéraux...

    La volonté de purifier est une obsession chez Éva Joly. L'établissement de la loi devrait un objectif en soi et non une sorte de catharsis qui pourrait vite virer à la Terreur en version Robespierre. J'avoue que je fais partie des déçus du personnage. J'avais, comme tant d'autres, idéalisé le personnage.

    Éva Joly a pris la grosse tête : elle a trouvé très astucieux de se vanter d'avoir mis DSK en examen. Après avoir salué l'homme d'action qu'était Bayrou, elle a par la suite repris le leitmotiv de l'UMP et du PS lors de l'élection présidentielle pour expliquer qu'il n'avait pas de programme. Elle apprend sans doute vite en politique. Et désapprend non moins vite côté éthique...

  • la BNP a bien raison de payer largement ses traders

    La décision de la BNP de provisionner un milliard d'euros,  pour rémunérer les salariés de son pôle finance a fait couler de l'encre. Beaucoup d'encre. Eh bien moi, je trouve qu'elle a bien raison de tenter de conserver ses cadres les plus prometteurs. Le pôle BFI a justement réalisé d'excellents résultats pour les deux premiers semestres 2009, tirant littéralement les résultats de la BNP vers le haut. Cela me semble le minimum qu'une entreprise privée récompense ses salariés qui ont fait du bon boulot, non ? Un milliards d'euros, c'est le montant de la dette de quelques clubs de football anglais. Je n'entends aucun concert de glapissements pour condamner les montants mastodontesques qu'ils versent à leurs  joueurs.

    Il y a une sale manie, en France, qui consiste à beugler haro sur les entreprises en bonne santé qui font du profit. Je trouve que c'est particulièrement mal choisi avec la BNP, société qui ne délocalise globalement pas ses emplois.

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP aurait touché de l'argent public. Argument aussi débile que faux. En réalité, l'État a réalisé une superbe affaire en achetant il y 6-7 mois des actions BNP à une trentaine d'euros. Aujourd'hui, le cours de la BNP frise les 60 euros. Si l'État faisait preuve de bon sens, il ne tarderait pas à commencer à réaliser des prises de bénéfice. Vu l'état de ses finances, ce ne serait pas du luxe.

    Pour le reste, c'est de l'argent prêté, et à un taux si élevé que les banques y ont regardé à deux fois avant de faire l'emprunt. Avec une banque comme la BNP qui paie rubis sur l'ongle, c'est sans risque et une source de revenus tout à fait garantie.

    Bref, dans la classe politique française, c'est âneries sur âneries à propos des banques, y compris au MoDem, au demeurant. On accuse les banques françaises de faits dont elles ne sont sur le fond pas comptables. On l'a dit et redit, la cause principale de la crise financière qui a frappé le monde, ce n'est pas même les paradis fiscaux, mais bien la législation américaine qui permet de garantir du crédit sur une valeur immobilière virtuelle.

    J'aurais bien donné quitus à Marielle d'avoir compris que les hochements de menton les plus martiaux n'y changeront rien, puisqu'elle écrivait dans son dictionnaire pour aimer l'Europe que la principale tâche de l'Europe devait être de réformer le fonctionnement de l'OMC (proposition reprise par l'ADLE, d'ailleurs).

    Seulement, voilà, aujourd'hui, elle intervenait devant un parterre de socialistes, conviée par Vincent Peillon et son Espoir à Gauche, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a versé elle aussi dans la diabolisation à outrance. C'est rare ici, mais aujourd'hui, pas de quitus pour Marielle :-)

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP dispose de 186 filiales dans les paradis fiscaux. Ah ? C'est mal docteur ? C'est une banque ou une association de dames patronesses, la BNP ? Que la BNP fasse son métier de banque, moi, ça me paraît plutôt salutaire, non ? Ce n'est pas aux banques d'édicter les règles mais aux États !

    On ferait bien en France, au lieu de réduire l'économie à la sociologie avec un vague saupoudrage de béni-oui-ouisme entrepreneurial, de donner quelques notions de finance élémentaires aux citoyens. Ce serait des plus salutaires et cela éviterait de voir la presse emplie de contre-vérités et/ou de raccourcis à deux balles. Des cours de rattrapage devraient être possibles pour les politiques.

  • Eva Joly au MoDem ?

    Par malheur, je n'ai pu être présent à la Convention du MoDem sur l'Europe, mais, je savais qu'Eva Joly était présente, et je viens d'apprendre qu'elle envisage de porter les valeurs du MoDem pour l'Europe aux côtés de François Bayrou.

    Eva Joly, c'est  cette juge extraordinaire et courageuse  qui a mis à découvert l'affaire Elf, les frégates de Taiwan, les magouilles de Bernard Tapei, et celle de Roland Dumas. Une femme qui n'a peur de rien.

    Si nous parvenons, au MoDem, à attirer de telles personnes à nos côtés, c'est que le MoDem conserve un extraordinaire pouvoir d'attraction morale, et ce fait est tout à fait essentiel dans sa construction.

    Eva Joly a eu par ailleurs ce jugement à propos de François Bayrou :

    « François Bayrou est plus orienté vers l'action. En plus c'est un vrai européen, et pour moi l'avenir est vraiment dans l'Europe »

    C'est une grande joie que de la retrouver avec nous, et un grand honneur. Peu de choses pouvaient faire autant plaisir au MoDem, je le crois. Merci à Marielle de Sarnez et à François Bayrou d'avoir convaincu Eva Joly de participer à cette journée.