Je lisais avec tristesse l'interview donné par le père d'un des assassins des quatre français de Mauritanie, en page 13 du Parisien du samedi 19 janvier. Sidi Ould Chabarnou exprime sa désolation, qualifiant son fils d'imbécile et de criminel. Pour lui, jihadiste ou salafiste, ce n'est pas l'Islma qui est enseigné en terre de Mauritanie. L'acte de son fils l'a profondément humilié alors que l'Islam est à ses yeux une religion de tolérance.
J'ai trouvé édifiant l'une de ses remarques : «Il est allé comme tout jeune mauritanien dans une école coranique. Il aurait dû en sortir comme un homme modèle. Au lieu de cela, il est devenu un imbécile et un criminel. Il existe de mauvais prêcheurs. Il a trahi notre éducation.»
Je pense que c'est effectivement là où le bât blesse. Je pense que c'est dur, pour cet homme, qui a pensé avoir fait pour le mieux et se retrouve avec un fils qu'il ne peut que renier, désormais. Le drame, il est aussi là. Et ces mauvais prêcheurs, ils sont doublement coupables : pour les crimes commis, mais aussi pour ce qu'ils font à ces familles tranquilles qui n'aspiraient qu'à vivre en paix.
Ce qui m'a frappé, c'est que le sentiment qui prédomine, parmi les proches de l'islamiste, c'est la honte. Ainsi, le père de son épouse a honte, honte que l'homme à qui ila donné sa fille soit un assassin. Ce vieil homme, dans sa région, est très respecté, et un imam très croyant. Les Salafistes et les Jihadistes, c'est aussi cela qu'ils souillent et détruisent, en plus d'ôter la vie à des victimes innocentes.
Voilà, j'ai trouvé ces témoignages touchants et émouvants, et je trouve appréciable que le Parisien ait publié ces entretiens et ces reportages, parce que cela donne aussi un autre éclairage sur ce tragique événement.