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L'âge d'or de l'Université française est révolu.

Je découvrais avec effroi ce qui attend les étudiants anglais, samedi matin dernier, mais à vrai dire, quand je considère notre propre situation, en France, ce n'est guère mieux. Partout les droits d'inscription explosent, se parant d'atours sociaux pour mieux enfoncer le coeur de la nation, c'est à dire les classes moyennes. Ne nous y trompons pas, ce sont elles qui vont trinquer et leurs enfants devoir renoncer aux études.

Exemple avec l'IEP du Sieur Descoings, expert ès business school à la française et discrimination positive. Descoings a réussi à faire passer Science-po pour une école qui s'ouvre aux pauvres dans les divers médias et l'opinion : on recrute quelques lycéens venus des établissements scolaires du 93, on joue de la mandoline en pinçant avec aménité la corde sociale de l'instrument, et on obtient un mélodieux air de pipeau.

Démonstration avec une famille comprenant deux enfants, que je ne classerais même pas dans la classe moyenne, mais carrément dans la petite bourgeoisie :

Les deux parents travaillent, ont une bonne situation, et vivent dans une petite ville de province. Ils sont un fils et une fille, leurs revenus totaux excèdent légèrement 66 000 euros par an. Comme beaucoup d'individus, ils ont du s'endetter pour se loger et paient 1000 euros par mois de loyer, ce qui absorbe 12 000 euros de leurs revenus chaque année. Ils paient aussi l'impôt sur le revenu. Avec deux demi-parts, ils s'en tirent avec 6 000 euros de frais par an. A cela s'ajoutent la taxe foncière et la taxe d'habitation. Possédant une petite maisonnette dans une ville aisée, l'addition des deux leur revient à 1800 euros par an.

Cette famille a cru dans l'école républicaine. Les deux enfants ont étudié à l'école, plutôt bien, et l'un d'entre eux, sans passer par Ipesup, la coûteuse école de préparation pour très riches et très bons, est parvenu à intégrer l'IEP.

Sa famille va donc devoir régler 12 000 euros par an, uniquement en droits d'inscription. La jeune fille, elle, est davantage intéressée par la finance : elle a songé viser une école de commerce, mais les coûts s'ajoutant aux coûts, elle s'est rabattue sur la prestigieuse formation publique de Paris-Dauphine. Pas de chance, depuis février 2010, Paris-Dauphine a multiplié le montant de ses droits d'inscription : de plus de cinq fois à presque plus de vingt fois. La jeune fille appartient à une famille de privilégiés. Une famille de riches, dirait un François Hollande. Ce sera donc 4000 euros en frais d'inscription uniquement pour elle.

Ces parents vont donc dépenser 16 000 euros uniquement en frais d'inscription, sans compter le matériel scolaire, les manuels, et toutes les dépenses attenantes. Demeurant en province, les enfants vont devoir louer un studio, ou un petit F2. Paris est trop cher, ils se rabattent sur le banlieue : ils ne s'en sortent néanmoins pas à moins de 6000 euros par an.

Pour eux, pas de bourses, pas d'exemption, pas de discrimination positive. Je laisse les amateurs d'addition finir le calcul, et je les laisse imaginer ce qu'il se produit pour des familles bien moins aisées pour lesquelles certains coûts demeurent fixes...

Le système Descoings dans toute son ampleur. Pendant ce temps, l'étudiant boursier ne paie pas de droits et dispose de toutes les aides. Oh, il ne s'agit pas de lui jeter la pierre. C'est la logique de ce système qui une fois de plus est pervertie. On aboutit à un système qui flingue en bonne et due forme les classes moyennes et la petite bourgeoisie.

Le pire, finalement, c'est que l'on paie une somme monstrueuse pour pouvoir disposer d'un titre. Quitte à libéraliser à outrance l'unvisersité, ce serait le moins que l'on distingue l'inscription à l'examen, et l'inscription aux cours, que la concurrence puisse s'installer. Et tant qu'à faire, que ceux qui fassent passer l'examen ne soient pas ceux qui donnent les cours, pour éviter les effets de favoritisme.

Une économie de la connaissance...tu parles Charles... Pas de pitié de pour les crapauds. La moindre formation supérieure va coûter des yeux à la tête. Fini le temps où l'Université se voulait le réceptacle de tous les savoirs, de tous les espoirs et de l'émancipation, de la formation du citoyen ouverte à tous.

Que l'on ne croie pas que je cerne ainsi des cas isolés : partout les tarifs augmentent dans des proportions comparables à celles des universités anglaises.

Les facultés sont prises en sandwiche entre un état impécunieux qui se moque comme d'une guigne de l'éducation et des syndicats imbéciles et irresponsables qui bloquent l'arrivée de financements privés dans les universités moyennant quelques accommodements dans les programmes.

Au final, le peuple trinque, car c'est lui qui paie la note finale. La lâcheté des différents ministères qui se succèdent en est la cause. Il n'existe d'alternative que le choix entre la fac-poubelle et la fac hors de prix, et encore : la cote de la fac-poubelle est très clairement orientée à la hausse elle aussi.

Commentaires

  • Et si elle aime l'Audit externe : http://www.meilleurs-masters.com/master-audit-externe.html
    6. IAE De Tours
    Master 2 Audit et Contrôle des Entreprises Internationales


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    10. ESM-A (Ecole Supérieure de Management en Alternance)
    MSA 2 Audit et conseil

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    Il existe donc des alternatives françaises.

  • ou alors elle part à Bruxelles, à Solvay, qui est bien meilleure que certaines "grandes" écoles francaises, le tout pour le quart de ce que demande Sc Po et le 5eme de l'ISG http://www2.solvay.edu/FR/Programmes/Desmap/Admission.php

  • solution 3 : elle va dans les soit disant "fac poubelles" genre Villetaneuse Nanterre Creteil, et elle gagne 25 000 euros par an apres avoir payé 1000 euros de frais d'inscriptions, au lieu de gagner 35 KE avec 10 000 euros de credit pour financer son master , et elle passe son DCG. http://enseignement.nouvelobs.com/article.html?id=83170&mag=obs

    et elle postule chez Fedex, Coca Cola ou Huawei Technologies plutot que chez France Telecom (X-Telecom, Danone (HEC) ou Alcatel (X Telecom)

  • l'age d'or de l'élitisme républicain est une fiction, financée tant qu on était dans l'élitisme, justement. Des que les diplomes deviennent plus diffusés, ils valent moins cher tout en coutant plus cher. Aux étudiants à se montrer créatifs et débrouillards.

  • Prévisible l' hérétique tout cha^^^.

  • L'age d'or de l'université? Tu remontes à quand? Bachelard?

  • @nicocerise
    Le temps où tout un chacun pouvait faire des études quelque soit son revenu.

  • Faux et mensonger : ils paieront environ 3000€ les trois premières année, puis 5000 en master!

    Renseignes toi mieux sur ton école : tu feinds de confondre le revenu total des parents et le quotien familial ...

    Le détail est là :
    http://formation.sciences-po.fr/fr/droits-scolarite

  • @Science-po
    et ça : je l'ai inventé, peut-être ?

    Les élèves qui se sont inscrits la première fois pour l'année 2009 et pour l’année 2010 sont soumis :

    Au barème Bachelor pour les élèves s'inscrivant au niveau bachelor : droits dégressifs de 0 à 8900 euros ;
    Au barème Master pour les élèves s'inscrivant au niveau master : droits dégressifs de 0 à 12 500 euros.

  • ah, et le calculateur est très clair :
    http://supportscoursenligne.sciences-po.fr/droits_scolarite/calculateur.htm
    La seule chose, c'est que je suis parti du Master. Admettons : pour le Bachelor, cela fait tout de même près de 9000 euros...

  • Si ils gagnent 66000€ avec 2 enfants à charge (ils paient leurs études), il faut diviser cette somme par le quotient familial = 3 parts.

    Ils ne paieront donc ce que tu dis dans ton exemple que s'ils gagnent plus de 200.000 € / an !!!

    DESCOINGS aura toujours raison face à la désinformation ...

  • @Science-Po
    Le calculateur écrit :
    Vous devez considérer le nombre de parts qui apparaît sur votre avis fiscal *à l'exception des enfants à charge qui comptent tous pour une demi-part*
    Sans les enfants, cela fait donc bien deux parts, et par suite, le montant que j'ai indiqué.

  • la vraie question, c'est pas que les frais de scolarité à Sciences Po, c'est aussi: un bac pro boulangerie ou plomberie est il un bon investissement ou pas ?

  • A Debout la République, nous avions mis en garde contre la politique de poudre aux yeux de M. Descoings et le désastre de la discrimination positive.

    Désormais, on demande aux étudiants "de couleurs" s'ils ont bien passé le vrai concours sciences-po (en fait il y en a plusieurs) et tous se retrouvent soupçonnés d'être là non en raison de leurs mérites, mais de leur origine.

    Sur Sciences-po, je reste très partagé: c'est une formation de grande qualité, avec une ouverture d'esprit sur des sujets très variés... Mais c'est un peu le bordel aussi, et on ne sait pas bien vers quoi la formation se dirige. Cela part dans tous les sens. Un recentrage s'imposerait.

    Sinon, sur le coût de la formation, il ne faut pas non plus rêver: ça a toujours coûté cher et cela ne va pas s'arranger. Rappelons tout de même que pour le moment, les écoles d'ingé sont quasi gratuites tout comme la fac en général. Et mêmes les écoles de commerce ou bien sciences-po ne sont pas si chères que cela compte tenu de la qualité de la formation proposée.

    Il y a des solutions pour les classes moyennes qui veulent faire des études: l'emprunt, qui est à taux zéro ou quasiment, avec un début des remboursements un ou deux ans après avoir commencé sa vie professionnelle. Je sais que ce n'est pas marrant, surtout lorsque l'on se compare avec les amis un peu mieux lotis, mais c'est comme ça et de nombreuses personnes s'en sont sorties.

    Je crois pour ma part qu'il vaut mille fois mieux payer pour faire un master reconnu dans une école de commerce préstigieuse (style parisienne, EM Lyon, Audencia, Edhec ou bien encore EM Grenoble) que de faire une formation équivalente en fac, qui n'ont pas la même réputation. Après, si vous vous sentez capables de réussir même avec un diplôme de départ moins prestigieux, rien ne vous empêche de choisir cette voie!

  • Pour les études générales supérieures, une bonne formation, cela coûte environ 1000€ par an, c'est-à-dire le prix du quinzaine de livres techniques ou l'accès à une bibliothèque spécialisée. Puis de la sueur. Les cours en amphi, les TP et TD, c'est de la poudre aux yeux. Des livres, du travail, des discussions avec d'autres élèves et des examens, le reste est superflu avant le M2. Ensuite, il est utile d'avoir un maitre.

    Il y a une bulle de l'enseignement supérieure.

  • quand on lit les remarques de Tythan, on ne peut qu'être frappé par trois choses :

    - on mélange les choux et les carottes (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon, Edhec (Skema) d'un coté et de l'autre Audencia ou bien encore EM Grenoble)

    - préstigieuse, c'est trés gloriéux ! ;-)
    prèstigieuse ? prêstigieuse ?prestigieuse ?

    - cet énumeré ignore la London School of Economics, Solvay, Bocconi , St Gall ou l'ESADE.

  • Pardon pour la faute d'orthographe. Je sais, j'en fais beaucoup (j'ai la déplorable habitude de ne jamais me relire), il y en a certainement d'autres dans mon commentaire. De là à en être frappé...

    Je ne comprends pas pourquoi vous dites que je mélangerais les choux et les carottes: les sept écoles (vous avez de vous-même traduit parisienne) dont j'ai parlé sont toutes des écoles de commerce réputées. Certes d'un niveau différent, mais il n'y a pas de différence de nature entre elles. Précisons que je n'ai pas parlé de skema, qui n'a rien à voir avec l'edhec. En fait, skema est issue de la fusion entre l'esc lille et le Ceram sophia antipolis (proche nice), tandis que l'edhec (à Lille) à absorber l'esc nice. Il est assez marrant que les deux écoles de Lille aient fusionnées avec les deux écoles de Nice, mais ce sont deux écoles distinctes (l'edhec étant bien plus réputée que skema).

    J'ai bien entendu parler des écoles de commerce française, puisqu'il est évident que 90% des Français faisant des études de commerce le feront en France (ce qui n'exclut bien entendu pas les échanges).

  • effectivement erreur sur Skema et Edhec. Par contre les ecoles que vous mentionnez ne sont pas comparables. Certaines sont de classe mondiale, d'autre pas. Par contre si vous vouliez dire qu on y apprend la meme chose, alors la, ok.


    Enfin, le 90% des Français faisant des études de commerce le feront en France est un présupposé qui correspond à une realité actuelle, mais doit elle pour autant durer ?

    C'est comme si on disait que 90% des floridiens ou des californiens vont étudier en Californie ou en Floride. Les ecoles de commerce ne peuvent pas en permanence dire "nous sommes internationales" et leurs JD se présenter comme des ouinneurs prets à adresser les challenges des global business companies, et en meme temps ignorer la concurrence en tenant le marché des étudiants français pour captif et acquis ad vitam aeternam !

    Bon, sinon, profitons en pour diffuser une petite annonce ! http://leparisienliberal.blogspot.com/2010/11/annonce-paraitre-sur-minefigouvfr.html

  • Bien sûr que si que ces écoles sont comparables, tous les ans vous trouvez des classements dans lesquelles elle s'étalonnent. Après, les niveaux ne sont pas les mêmes, bien sûr, les parisiennes sont bien plus réputées.

    Maintenant, je suis au regret de vous dire qu'aucune école française n'a vraiment une classe mondiale. Demandez à n'importe quel manager chinois ou américain, et il est très probable qu'ils ne sauront même pas vous citer ne serait-ce qu'une école de commerce française, y compris les parisiennes...

    Je ne comprends pas bien votre comparaison avec les USA. Les Etats de Floride et de Californie font partie intégrante des Etats-Unis, il n'y a aucun international dans ce que vous dites. Maintenant, s'agissant de celles françaises, si elle dise qu'elles sont internationales, c'est qu'elles offrent un cursus international, avec des profs étrangers, des séjours erasmus et autres, ainsi qu'également des étudiants étrangers (même si il faut bien reconnaître qu'ils ne sont pas si nombreux). Et un nb important de JD travaillent ensuite à l'international. Mais bien sûr, les entreprises françaises veulent en général des diplômés français. Il n'y a pas de véritables marché du travail transnational (y compris d'ailleurs s'agissant des grands patrons français qui justifient leurs mirifiques salaires par le fait que les entreprises étrangères tenteraient de débaucher) sauf exception bien sûr.

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