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Raffarin

  • L'Express raconte vraiment n'importe quoi sur Bayrou...

    Ce serait drôle si ce n'était pas à pleurer, tant cela en dit long sur le rigueur journalistique à l'Express. Consultant mes alertes google-actualités consacrées à Bayrou, comme tout groupie du leader du MoDem qui se respecte, voilà que je tombe sur un entre-filet de l'Express qui titre "Convergence Bayrou-Raffarin". Ah. Tel que présenté, le texte laisse entendre qu'il serait possible d'associer Bayrou à un projet qui rassemblerait deux Français sur trois, et l'Express de conclure par une déclaration de Jean-Pierre Rafarin assurant que Bayrou n'était pas perdu pour l'UMP. Bon. Par curiosité, je vais tout de même voir le billet de JPR que l'Express cite comme source ;  voici ce que j'y trouve, finalement : 

    Avec le President du Modem les analyses divergent notablement. Nous avons pu le constater à l’occasion, cette semaine, d’un dîner de l’équipe dirigeante de Dialogue & Initiative. Etaient avec moi Marc Laffineur, Axel Poniatowski, Bernard Deflesselles (Dominique Bussereau, Pierre Lequiller et Jean-Claude Carle étaient indisponibles). Nous avions invité Francois Bayrou comme premier interlocuteur dans le cadre de notre démarche pour « l’apaisement républicain » qui nous conduira à formuler à Nicolas Sarkozy des propositions qui rassembleront « 2 Francais sur3″. Les sujets de désaccords sont multiples : bilan des années Chirac, politique de reformes, stratégie de l’UMP, volontarisme présidentiel, bouclier fiscal, relations avec la gauche

    Voilà, c'est ce que l'Express appelle une convergence. C'est utile de savoir lire en diagonale quand on est journaliste, mais il ne faut pas en abuser dès que l'on veut faire de l'information sérieuse...

  • Grand Corps Malade Enseignant

    J'ai trouvé cet extrait de théâtre remanié, inspiré de Molière sur une liste de professeur lettres. Comme j'ai décidé de prendre quelques vacances, je ne pourrai réagir aux commentaires, mais je programme tout de même la publication de ce pastiche qui m'a franchement bien fait rigoler...

     

     

    Grand Corps Malade Enseignant

     

    Le Médecin – Monsieur, je suis un médecin qui demande à vous voir.

    Le Malade – Quel médecin ?

    Le Médecin – Un médecin de la médecine.

    Le Malade – De la vraie médecine des vrais médecins ?

    Le Médecin – Assurément.

    Le Malade –Approchez. Un malade est toujours bien aise de rencontrer des médecins.

    Le Médecin – Monsieur, agréez que je vienne vous rendre visite et vous offrir mes petits services pour toutes les maladies que vous pouvez avoir. Votre réputation de Grand Corps Malade Enseignant est venue jusqu’à moi, et a aiguisé ma curiosité. Car « enseignant », cela peut s’écrire en un mot,  « enseignant » (il trace dans l’air un trait continu),  ou en deux mots : « en saignant » (il prononce les deux mots distinctement et trace dans l’air deux traits discontinus)

    Le Malade – Je suis fort honoré de cet intérêt.

    Le Médecin – C’est que, Monsieur, je suis à la recherche de malades dignes de m’occuper, qui présentent de fréquents accès de dépression ou d’exaspération, de bonnes fièvres avec inflammation des méninges, de splendides transports au cerveau, et j’ai ouï dire que le corps enseignant était atteint magnifiquement de tous ces symptômes.

    Le Malade – Je vous suis obligé, Monsieur, des bontés que vous avez pour moi.

    Le Médecin – Cela n’est rien.  Qui est à présent votre médecin ?

    Le Malade – Monsieur Sarkozy.

    Le Médecin – Cet homme-là n’est point écrit dans mes tablettes parmi les grands médecins. Quels médecins voyiez-vous avant lui ?

    Le Malade – J’ai consulté Monsieur de Villepin, Monsieur Raffarin et Monsieur Jospin

    Le Médecin – Tous ces « ins, ins » ne me disent rien qui vaille. Y avait-il avec eux des apothicaires ?

    Le Malade – Monsieur Jospin avait un apothicaire nommé Monsieur Allègre. Ce joyeux drille me traitait de mammouth et avait fabriqué une potion amaigrissante, qui ne m’a point réussi, pas plus qu’à lui-même, d’ailleurs. Il était accompagné d’une assistante nommée Dame Royal, qui voulait à toute force que j’écrive sur des bulletins que tout allait bien, quand tout allait mal.  

    Le Médecin – Par ma foi, je ne connais point ces gens-là. De quoi disent-ils que vous êtes malade ?

    Le Malade – Monsieur Sarkozy dit que c’est de ne pas assez travailler, et d’autres disent que c’est de ne point faire de séquences. 

    Le Médecin, après avoir pris le pouls du malade -   Ce sont tous des ignorants. C’est du collège que vous êtes malade.

    Le Malade – Du collège ?

    Le Médecin – Oui. Que sentez-vous ?

    Le Malade – Je sens très souvent des douleurs de tête.

    Le Médecin – Le collège.

    Le Malade – J’ai quelquefois des maux de cœur.

    Le Médecin – Le collège.

    Le Malade – Il me prend parfois des démangeaisons dans les mains, comme si j’avais envie de frapper quelqu’un.

    Le Médecin – Le collège.

    Le Malade – Et à d’autres moments, j’ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps.

    Le Médecin – Le collège, le collège, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre traitement ?

    Le Malade – Il m’ordonne de bien ancrer mon discours dans la situation d’énonciation.

    Le Médecin – Ignorant.

    Le Malade – De me placer dans un cadre spatio-temporel et d’adopter le point de vue interne, autrement appelé la focalisation.

    Le Médecin – Ignorant.

    Le Malade – De repérer sans faute les phrases jussives, inchoatives et dialogiques.

    Le Médecin –Ignorant.

    Le Malade – Aussi, de choisir bien soigneusement les déictiques, selon la valeur aspectuelle de l’énoncé.

    Le Médecin -  Ignorant .

    Le Malade – De manier avec une précision machinique les outils de la langue.

    Le Médecin – Ignorant.

    Le Malade – De bien discerner quels sont les actants, les adjuvants, les opposants, tant chez le destinataire que chez le destinateur.

    Le Médecin –Ignorant.    

    Le Malade – Et surtout, de ne pas confondre les modes, les modalisateurs, et la modélisation, en tenant fort grand compte du lexique évaluatif.   

    Le Médecin – Ignorantus, ignoranta, ignorantum. Il vous faut revenir à la littérature ; et, pour vous remonter le cœur qui est un peu bas, il vous faut déguster de la poésie bien succulente, des pièces de théâtre bien  savoureuses, des romans d’une moelle bien substantifique, des essais légers au pourchas et hardis à la rencontre, de bons gros films, de bonnes opérettes bien grasses, et des opéras délicieusement nourrissants.

    Le Malade – Ce traitement-là me convient fort bien. Mais quel remède me proposez-vous, si je suis malade du collège, comme vous dites ?

    Le Médecin – Le remède à cela ? Rien n’est plus simple : il faut prendre votre retraite, et aller goûter au dehors la littérature et les arts.

    Le Malade – Ah ! que voilà en effet un remède des plus ingénieux ! Viens, ô Médecin, que je t’embrasse pour ce mot. Et que les Sarkozy, Villepin, Raffarin et Jospin ne prétendent plus nous guérir, pas plus que leurs apothicaires !   

     

  • Accord Sup de Co Paris - UMP ?

    Tout fout le camp : le Monde du 14 mai indique que Michel Barnier et Jean-Pierre Raffarin aurait approché l'école supérieure de commerce de Paris afin de s'occuper de la formation au sein de l'UMP.

    Sup de co est une excellente école, mais si elle accepte un pareil accord, elle se décrédibilisera  à jamais. L'UMP à travers Jean-Pierre Raffarin voudrait ni plus ni moins créer un master de gestion politique en coopération avec cette école.

    Mais quelle idée tordue a donc bien pu traverser l'esprit de Jean-Pierre Raffarin ? L'idée, d'après les déclarations de Jean-Pierre Raffarin aurait été de créer une autre élite que celle que l'on trouve dans la haute administration.

    Sur le principe, c'est plutôt louable, mais sur la mise en oeuvre, c'est tout simplement scandaleux. Le principe d'indépendance de l'enseignement supérieur est une valeur républicaine sur laquelle il n'est pas envisageable de revenir, et ce , d'aucune manière.

    Christian Margaria, le président de la conférence des grandes écoles a eu heureusement le bon sens de rétorquer qu'il n'y avait pas de place dans l'enseignement supérieur pour l'école d'un parti. 

    Malheureusement, Pascal Morand, le directeur de l'ESCP-EAP n'est bien moins clair et reconnaît l'existence de réflexions partagées, même s'il nie tout contact entre l'UMP et son école. 

    Mais où va-t-on, bon sang ???!!!! 

    Va-t-il désormais, y avoir une école de gauche et une école de droite ?!  La neutralité de l'enseignement me semblait pourtant une valeur démocratique tout à fait incontournable...

  • La réponse de Baudelaire à Raffarin

    Jean-Pierre Raffarin a donné dans le registre poétique en comparant François Bayrou à un « albatros qui a une très grande aile à droite et veut avoir une très grande aile à gauche, au risque de ne plus pouvoir s'envoler ».

     

    Ah oui ? Il ne peut plus s'envoler l'Albatros ? Ce n'est pas exactement l'avis de Charles Baudelaire, en tout cas. Je me contenterai de me fier à ce seul argument d'autorité qui me suffit largement, en la circonstance...

     

    L'Albatros

      Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
    Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
    Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
    Le navire glissant sur les gouffres amers.

    A peine les ont-ils déposés sur les planches,
    Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
    Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
    Comme des avirons traîner à côté d'eux.

    Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
    Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
    L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
    L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

    Le Poète est semblable au prince des nuées
    Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
    Exilé sur le sol au milieu des huées,
    Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.