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  • Sans le latin, sans le latin, la messe nous emm...

    Tiens, un coup d'oeil sur CoZop, ce matin, et que vois-je en chapitre culture, un billet sur le latin de mario.g. Comme il se référait à un article du Figaro, je suis allé voir l'écrit originel. J'y ai trouvé un commentaire excellent de Gérard Oberlé, l'auteur d'Itinéraires spriritueux qui m'a bien fait rigoler. Je le copie ici :

    « Dans ma jeunesse,  après des années de latin et de grec chez les révérends pères, je fus un temps professeur de latin. Ça n'a pas duré, mais c'est après mon départ de l'enseignement seulement que j'ai compris à quel point mes études classiques me seraient précieuses. On ne voit pas le monde de la même façon quand on a lu Ovide, Horace et Cicéron. Mon petit bagage humaniste m'a bien plus servi, dans ma vie professionnelle, amoureuse, sociale et asociale, que mes diplômes. Un Européen qui n'a pas étudié les auteurs anciens est un inculte. Voilà une raison suffisante pour étudier le latin. Mais j'en connais une beaucoup plus valable : le plaisir, le plaisir de l'étude et de la fréquentation de MM. Tityre, Énée, des héros et des dieux. Et aussi le plaisir de toiser ceux qui ne connaissent que des langues vulgaires, prétendues vivantes. »

    Plutôt pas mal. Et puis manifestement, l'étude de cette langue (et/ou du grec) favorise la réussite scolaire. L'article évoque aussi un universitaire allemand, Wilfried Stroh, qui a décidé d'animer une émission TV entièrement en latin. Bon, pourquoi pas. J'aime bien , en tout cas, l'image qu'il utilise pour définir le latin : une langue pleine de sortilèges. Voilà qui n'est pas pour déplaire à un hérétique qualifié :-) .

    Le croiez-vous ? Il y a 30 000 latinophones, rien que cela, de par le vaste monde.  Et encore, ne sont sans doute pas comptés ceux qui ne disent rien mais pensent en latin :-) Il faudra que j'en parle à un bon copain à moi (mon assistant de rédaction favori) pour lui demander son avis...

  • Culture de l'Europe ou Europe des cultures ?

    Je viens de lire une analyse passionnante et très puissante de Charles Coutel, doyen de la faculté de droit Alexis de Tocqueville de Douai : l'objet de son écrit, intitulé "Y-a-t-il une culture européenne" est d'interroger le rapport de l'Europe à sa culture. Outre de nombreuses réflexions très intéressantes sur l'intégration d'autres cultures au sein d'une culture européenne, Charles Coutel pose une hypothèse très forte : il n'y a pas de culture européenne, mais il y a une européanisation des cultures.

    J'aime beaucoup sa démarche : il observe que l'appauvrissement de l'idée de culture génère une occultation de la complexité que recouvre l'idée d'Europe. Ainsi, il remarque que l'on parle plus volontiers d'environnement socio-culturel que de nécessité de se cultiver, par exemple.

    Il dénonce le règne du bon sentiment et des poncifs de toutes sortes, à commencer par le fameux droit à la différence dont l'effet pervers le plus notable est de margninaliser une approche universaliste et humaniste de la culture : dans cette dernière optique, la culture permet une expérience très riche de proximité avec la culture de l'autre qui est pourtant différente.

    En somme, le lieu commun de la diversité des cultures empêche les cultures diverses de ses définir un lieu commun pour parler de leur altérité et leur identité...

    Or, la construction de chaque langue montre justement qu'un culture, dont elle est le reflet, peut accueillir en son sein l'altérité : l'anglais, le français, par exemple, sont emplis de mots issus de cultures et de langues étrangères. Cet accueil de l'autre n'est pas une négation de soi, mais plutôt une forme d'hospitalité (j'aime beaucoup ce terme, employé par Charles Coutel).

    Cette réflexion est essentielle pour se représenter le ferment d'une culture européenne commune : cette communauté intègre un subtil processus d'imitation, de même que les Romains se définissaient comme les héritiers des Grecs et intégraient chaque nouvelle culture des peuples conquis.

    Il convient donc de définir une hospitalité réciproque entre les cultures européennes afin de semer le germe non d'une culture européenne, mais bien d'une européanisation des cultures. Cette hospitalité a vocation à intégrer l'aspiration à l'universalité de chaque culture européenne, parce que cette aspiration est la maison commune de toutes ces cultures.

    Je n'ai pas exactement repris l'analyse de Charles Coutel, mais m'en suis librement et largement inspiré pour construire ma propre réflexion sur le sujet. Je voudrais ajouter, toutefois, que la culture gréco-latine est un exemple d'européanisation (et même plus largement) de plusieurs cultures avant la lettre. Elle a donc vocation à nous servir de référence, et à constituer, à cet égard, la fondation de notre maison commune européenne.