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afghanistan - Page 3

  • Afghanistan : la situation

    Là, je suis tout simplement époustouflé par la note admirable que Quindi, militant MoDem, a réalisé sur son blog. Elle vaut largement celles que je peux lire dans des revues spécialisées d'experts du Quai d'Orsay.

    Pour ma part, j'ai retenu un moment fort, après analyse, dans ce que suggère Quindi :

    C'est ce qui permet d'avancer que ces forces extrémistes doivent, comme dans d'autres sociétés, pouvoir accéder au pouvoir politique local, dans un système confédéral qui leur empêche d'obtenir, compte tenu du marquage territorial de ces forces au sud du pays, une majorité nationale, afin de démontrer les limites de leurs politiques, lorsqu'elles peuvent être comparées au développement humain que peuvent fournir des forces plus modérées (qui ne seraient pas corrompues, ou n'auraient pas des désavantages comparatifs en termes de ressources naturelles).

    C'est ce que je pense aussi. Dans la mesure du possible, et en dépit des risques que cela comporte, seule, en effet, la réintégration des mouvements radicaux dans le jeu politique peut les amener à plus de modération. Par ailleurs, il est très bien pensé de créer, dans un cadre confédéral, une situation où les habitants des différents états puissent comparer leurs niveaux de vie après un certain temps... 

    Au passage, au cours de son analyse, Quindi observe avec beaucoup de justesse que si l'on avait aidé MASSIVEMENT, le commandant Massoud en 1997, et son alliance, on eût pu alors se diriger vers une confédération, sur le modèle suisse. Massoud n'est plus là, hélas, en dépit de ses avertissements, et à cause de l'inertie de nos dirigeants ; alors il faut essayer de s'inspirer du passé pour ne refaire les mêmes erreurs. 

    Quindi conclut en réalisant un tour d'horizon des positions exprimées au sein de la communauté internationale :

    Finalement, au sein des sociétés démocratiques internationales, quatre tendances politiques majeures semblent se dessiner au sujet de l'intervention en Afghanistan:

    • des pressions exercées par les oppositions de gauche radicale (Italie, France, Allemagne, Espagne), de gauche sociale démocrate (France), des libéraux et démocrates (Japon) cherchant à se désengager du conflit afghan (sans pour autant y apporter une solution réelle) afin de répondre au pacifisme de leurs militants;
    • des appels pour une meilleure gestion du conflit avec une stratégie, à long terme, de soutien aux forces internationales et de stabilisation mieux réfléchie de la part de certaines oppositions démocrates et libérales (LibDems au Royaume Uni, MoDem en France, Democrats aux Etats-Unis); notamment en ce qui concerne une meilleure répartition des ressources entre l'Irak et l'Afghanistan pour les américains et britanniques, ainsi que les conservateurs réalistes américains (et gaullistes en France?);
    • une gestion de la situation par le biais d'une plus grande coopération au sein de l'OTAN, de l'UE et de l'ONU, d'un renfort des troupes, et de l'élimination des limitations émises pour l'utilisation des soldats de chaque contingent national. C'est la position de toutes les forces gouvernementales sociaux-démocrates (Royaume Uni, Australie, Espagne, Italie, SPD allemands), démocrates chrétiennes (CDU / CSU allemande, centre droite français) et des conservateurs (France, Etats Unis, Canada, Turquie), bien qu'on commence à entendre un début de réorientation des options stratégiques, de manière officielle, vers  une plus grande négociation avec les Talibans et réduction des pressions sur les troupes internationales d'un conflit anti-guérilla.
    • une guerre à outrance contre les Talibans, assimilés à une organisation terroriste, avec laquelle il ne peut y avoir de discussion, même informelle; c'est une position défendue par les composantes néo-conservatrices de certains partis conservateurs (Espagne, Italie, Etats-Unis) ou les branches extrémistes de droite (tous pays, ou presque). 

     Moi je trouve que c'est fantastique, ce qu'écrit Quindi : mais comment fait-il ? Quelle qualité d'écriture, d'analyse et de recherche. Si un jour le MoDem met sur pied un shadow cabinet, il a à l'évidence une place toute trouvée au Ministère des Affaires étrangères.

    J'ajoute que la proposition de constituer une confédération afghane pourrait être le fer de lance des propositions du MoDem pour l'Afghanistan, et comme cette solution me semble très bien pensée et très bien raisonnée, j'invite les militants du MoDem à lire la note de Quindi, à réfléchir sur le sujet, et à relayer cette suggestion. 

    Je reprends ses propositions :

    Pour imaginer une sortie totale de la crise afghane, il est nécessaire d'en revenir à la conception de l'Etat afghan contemporain. L'unique véritable organisation pragmatique du pays devrait s'effectuer sur le modèle de la confédération de type suisse, qu'imaginait le Commandant Ahmed Shah Massoud. Ce modèle, garantirait une représentation politique aux puissances politiques traditionnelles, les chefs tribaux afghans (pachtounes, tadjiks, hazaras, ouzbeks et autres, qu'ils soient sunnites ou chiites), et aux puissances naissantes, plus fondamentalistes, les intellectuels Talibans (littéralement les "étudiants") formés aux madrasas de Peshawar (Pakistan). Si la destruction du noyau organisationnel Taliban et d'Al Qaïda ne s'avère pas possible par des moyens militaires conventionnels, et ceux des forces spéciales, alors la réintégration politique locale des Talibans (et donc la capacité des talibans d'influencer, sur le terrain et dans la durée, les systèmes de justice, d'éducation et de culture), s'opérera avec un prix.

     et cela, qui me semble très juste...

    La "bataille" s'installerait alors sur le terrain économique et culturel. L'objectif étant d'apporter un soutien financier certain, mais discret, à l'ensemble des forces démocratiquement élues qui appliqueraient une version plus ouverte et tolérante de l'Islam, en s'assurant que la gestion de ce soutien financier ne sert pas à cultiver l'opium, mais bien à développer les services public et les industries qui permettraient, à long terme, de changer la donne en Afghanistan. Il s'agirait, de manière quelque peu utopiste, en favorisant une approche très pragmatique et non idéologique, de réaliser un ensemble de micro-politiques de développement à long terme, s'assurant de la reconversion des forces combattantes, et d'une répartition équitable des fruits d'un développement (re)trouvé.

    Voilà qui serait parfait comme position officielle du MoDem. En tout cas, c'est celle de l'un de ses militants, et c'est la mienne aussi. Cela fait déjà deux. 

  • Afghanistan, Bayrou réagit

    Ahhhh ! Enfin une réaction, et en plus, la réaction que j'attendais. Voici comment François Bayrou analyse l'éventuel envoi de troupes en Afghanistan, et de manière générale, nos interventions hors du territoire français :

    François Bayrou devrait, pour sa part, s'exprimer, mardi, à la tribune de l'Assemblée. "S'agit-il de secourir des alliés ou de changer l'axe de notre politique internationale ?", s'interroge le président du Mouvement démocrate (MoDem). "Oui, la situation en Afghanistan est difficile, analyse le député des Pyrénées-Atlantiques. Le contingent canadien, dans le sud du pays, face à la guérilla des talibans, réclame des renforts. S'il s'agit de secourir des alliés en difficulté, dans le cadre d'une opération internationale approuvée par l'ONU, cela peut se comprendre, en dépit des engagements de campagne de Nicolas Sarkozy. Mais s'il s'agit, profitant de ce contexte, d'entraîner la France dans un changement de ses équilibres stratégiques, vers un réalignement sur la ligne américaine, c'est un choix lourd de conséquences pour notre pays et pour l'Europe, qui doit se discuter dans le cadre européen". M. Bayrou estime de plus que "la situation budgétaire de notre pays ne nous permet pas d'annoncer une nouvelle opération tous les mois".

    C'est clair : c'est la bonne position, et elle me satisfait pleinement. Maintenant, ce qu'il faudrait, c'est davantage d'information et un groupe de travail sur l'Afghanistan. 

    J'ai trouvé sur le site du Sénat une séance de la Commission des affaires étrangères du Sénat, avec l'avis de généraux de premier plan. Pour l'instant, rien de plus. Nous ne sommes pas nombreux au MoDem à être capable de traiter les questions internationales. Espérons que Quindi, notre spécialiste, va s'emparer de la question...
  • La France est en guerre : que f.... nos députés et sénateurs ?

    C'est tout de même fort du collier. Nicolas Sarkozy escompte envoyer des renforts en Afghanistan. il a fait construire une base à Abou Dhabi. Réactions des députés et des sénateurs ? Nada. Rien, zéro, ils ne se sont pas du tout emparés du sujet. Cela mériterait tout de même un débat parlementaire.  L'actuel chef des armées, le Général Georgelin a pourtant prévenu des risques d'escalade grandissantes du conflit afghan, ce dernier achevant sa mutation définitive en bourbier particulièrement redoutable.

    De plus, il faut savoir que nous n'avons pas les moyens de nous dresser sur nos ergots aussi hauts que nous le voudrions, étant donné que les effectifs disponibles ont tout de même des limites, et que manifestement, ces limites sont atteintes, selon certains généraux.

    On ne peut pas ainsi engager la France dans une guerre longue et vraisemblablement meurtrière, alors que les Talibans et leurs alliés contrôlent désormais 70% du territoire afghan, sans un minimum de débats et de concertation avec le Parlement. A part el nombre de morts, aucune information ou presque ne filtre de là-bas, excepté la condamnation à mort d'un pauvre gars qui s'inquiète de la condition de la femme. 

    Moi, j'aimerais bien que les élus MoDem, notamment nos trois députés, ou au moins l'un des trois,  ou encore un de nos sénateurs, demande tout de même des éclaircissements. A défaut, je vais finir par m'adresser à des élus PS ou UMP :-(

  • Afghanistan : nous voulons un débat parlementaire

    A l'occasion du triste anniversaire de l'assassinat du Commandant Massoud, le blog Démocratie et Hérésie économique estime que l'Assemblée Nationale devait se pencher sur la politique qu'il convient d'adopter en Aghanistan. Ceci ne peut plus relever du pouvoir discrétionnaire du Président de la République. Or, nous apprenons par le Canard Enchaîné que Nicolas Sarkozy escompte accroître la présence française là-bas, et cela sans en avoir fait part ni au ministère des Affaires étrangères, ni au Quai d'Orsay, et surtout ni à l'Assemblée Nationale.

    Il y a eu trop d'erreurs et de fautes morales envers cette nation de la part de la France par le passé pour laisser cette grave question entre les mains d'un seul homme fût-il entouré d'un comité d'experts.

    Aussi, je demande à nos quatre élus UDF-MoDem, François Bayrou, Jean Lassalle, Thierry Benoît et Abdoulatifou Aly de se saisir de cette légitime demande et d'interpeler et le gouvernement, et l'Assemblée Nationale.