Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 139

  • Un Islam institutionnel en France, non plus une nécessité mais une urgence !

    L’islam peut-il être institutionnalisé ? Panorama de l’islam français et considération sur la place de l’Islam dans le paysage politique français.
     
    S’il est bien un dilemme pour le pouvoir politique français, c’est de déterminer l’espace public qu’il peut au final accorder à l’Islam. L’alternative, finalement, est assez simple. Soit l’Etat s’en tient à un strict devoir de neutralité, et considère que l’Islam ne relève que de la sphère privée, et, dans ses conditions, ne s’engage ni dans la formation des imams ni dans l’érection des mosquées, soit, au contraire, l’Etat estime qu’il a vocation à tempérer et orienter jusqu’à un certain degré l’islam français.

    Dans le premier cas, c’est livrer l’islam français à tous vents, et risquer d’en faire une sorte de no man’s land où peuvent s’affronter les réseaux d’influence les plus divers. C’est aussi la porte ouverte à toutes les surenchères. Dans le second l’état français dérogerait à la règle sacro-sainte de la neutralité dans le domaine religieux, et il faudrait alors réfléchir sur la portée et surtout la survivance de la loi Combes de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

    Trois tendances se dégagent au sein des mosquées, en France dans les prêches. La première est apolitique et ne considère le musulman que sous l’aspect moral, prônant une conduite exemplaire. Si le dogme en est très conservateur, il n’en est pas pour autant subversif. La seconde tendance se veut plus politique, et invite le musulman français à exercer ses droits afin de peser politiquement en France. C’est , au risque d’être réducteur, le positionnement de l’OUIF (Union des Organisations Islamiques de France) , une branche des Frères Musulmans. Si cet islam est très rétrograde sur le plan des moeurs, il n’en est pas moins profondément légaliste, et, on a pu le vérifier lors des prises d’otages en Irak, puisque c’est ce mouvement qui a envoyé une délégation à Bagdad pour appeler à la libération de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot. La troisième tendance voit dans l’Islam une fin en soi et se veut universaliste. L’Etat musulman est l’accomplissement ultime de sa mission, y compris, dans certains cas, par des voies belliqueuses. On discerne dans cette tendance clairement les mouvements salafistes, en droite ligne inspirés de l’idéologie wahabite (l’islam rigoriste pratiqué en Arabie Saoudite).
    L’affaire Robert Redeker met en évidence une l’urgence pour les pouvoirs publics de trouver un interlocuteur pour tout ce qui touche à la religion musulmane. Cette nécessité n’a pas échappé, heureusement, aux différents ministres de l’intérieur depuis 1997. On peut comprendre ainsi la volonté de Nicolas Sarkozy d’accélérer la constitution d’un Conseil National Musulman. En effet, il vaudrait mieux avoir comme interlocuteurs, par exemple, une UOIF furieuse, et prête à acter en justice, que des éléments incontrôlés prêts à toutes les surenchères, voire toutes les folies. Il existe certes un islam modéré et humaniste, et l’on pense très volontiers à celui de Dalil Boubakeur, le Recteur de la Mosquée de Paris. On rêverait d’avoir un islam à l’image de cette vénérable institution (la première pierre de la Mosquée de Paris a été posée le 19 octobre 1922). L’inconvénient, c’est que son audience ne dépasse guère les limites de ses murs ou des celles des milieux éclairés de la capitale.
    Bien sûr, elle forme des imams, mais dans des proportions bien inférieures au nombre qui serait nécessaire à la population musulmane de France et à ses 1600 mosquées. La Mosquée de Paris contrôle environ une centaine de mosquées tout au plus.
    L’Algérie qui finance pour 30 à 40% le budget de la Mosquée de Paris verrait certainement d’un mauvais oeil l’état français prendre pied dans l’organigramme de la Mosquée.

    Et pourtant, ce serait cette politique qu’il faudrait désormais générer en France : s’accorder avec l’islam raisonnable, fût-il très conservateur, afin de disposer d’un interlocuteur reconnu. Pour cela, cet islam raisonnable doit aussi disposer de moyens. Il faut donc construire des mosquées, ou, tout du moins, aider à leur érection, former des imams français, cette fois, en passant une convention avec un institut de théologie islamique, ce qui permettrait d’avoir un droit de regard sur l’enseignement dispensé dans cet institut. Evidemment, compte-tenu de son ancienneté et de sa tradition, la Mosquée de Paris serait aux premières loges pour une telle mission.

    Toutefois, il ne faut pas se tromper de cible : si l’UOIF est bien plus conservateur que la Mosquée de Paris, il n’en reste pas moins une force stabilisatrice et au final modérée. Les salafistes se livrent à une véritable guerre sur la Toile contre les autres constituants de l’Islam, et au premier chef les Frères Musulmans. Les salafistes se verraient bien aller étudier en Arabie Saoudite ou encore dans une madrasa pakistanaise ou afghane. Les Frères Musulmans ne peuvent évidemment se permettre un conflit ouvert avec les salafistes. En habiles politiques, ils aimeraient une nouvelle répartition des tâches qui cantonnerait les salafis à l’étude des sciences religieuses, eux-mêmes se réservant l’action politique...

    A côté de des salafis et de l’UOIF, plus discrètement, évoluent les soufis et le Tabligh. Le Tabligh est un mouvement prosélyte et apolitique dont le but est de remettre sur la droite voie les jeunes musulmans. A plus d’un égard, leur manière de faire les rapproches des évangélistes protestants primitifs. Ils n’hésitent pas à s’installer dans les banlieues les plus difficiles et à tenter de ramener sur la voie de la religion de jeunes délinquants égarés. Ce pourrait être une noble mission si le Tabligh n’était pas devenu l’anti-chambre d’un islam bien plus agressif. En effet, souvent le Tabligh ne fait office que de sas, en particulier souvent vers le salafisme, et ce n’est pas l’organisation de visites au Pakistan qui risque d’arranger les choses. Pourtant, le passage de ces prédicateurs d’un nouveau genre contribue à stabiliser, paradoxalement, les cités les plus difficiles, du moins, quand ils y sont, prônant l’abandon des comportements déviants (drogue, alcool, violence entre autres).

    Plus discret, plus mystique, le soufisme est implanté essentiellement au sein de la communauté turque. Il s’organise surtout au sein de confréries éclatées, souvent sans lien entre elles, mais aux pratiques plus libérales et plus ouvertes. Ce serait toutefois une erreur d’opposer islam traditionnelle et soufisme. En dehors des salafis qui les considèrent souvent comme des apostats, les soufis jouissent d’une bonne réputation au sein de l’islam traditionnel.

    Zidane Meriboute dans La Fracture islamique, demain le soufisme ?(collection bibliothèque MAKTABA chez Fayard) déplore l’absence d’autorité spirituelle au sein de l’Islam. Il note que les pires exactions faites au nom de l’Islam découlent d’une méconnaissance du droit islamique, et que la profusion de fatwas toujours plus anarchiques. Il exprime l’idée d’un directoire d’imams ou de califes suprêmes présidé à tour de rôle par l’un d’entre eux pour deux années. L’Imam suprême jouirait d’une autorité sans pareille et serait assisté de muftis compétents afin de l’éclairer pour élaborer des fatwas conformes au droit musulman.
    Et il évoque la Maison de la Sagesse du calife abbasside Abd Allah al-Mamoun, regorgeant d’oeuvres d’anthropologie, d’histoire, de philosophie et de droit et disposant d’une équipe de traducteurs et d’interprète.
    Il appartient bien sûr aux pays musulmans de mettre en place une telle institution. Toutefois, en attendant, et notre échelle nationale, bien plus réduite, son idée a de l’avenir à condition que le pouvoir politique ait l’intelligence de s’en emparer.

    NDLR : Le présent article doit beaucoup, pour ses sources, à la France des mosquées de Xavier Ternisien (collection 10/18).
  • Réformer l'Etat...

    François Bayrou était hier l’invité de L’Esprit Public sur France Culture. Interrogé sur la réforme de l’Etat par Max Gallo, Jean-louis Bourlanges et Philippe Meyer, il a rappelé les grands principes fondateurs de la « révolution civique » qu’il souhaite engager. Le président de l’UDF considère que « la crise d’efficacité des institutions impose de profonds changements ». Rappelant son attachement au pluralisme, il a plaidé pour l’introduction d’une dose de proportionnelle lors des élections législatives. Evoquant la crise des banlieues, François Bayrou a déploré la distance importante qui sépare l’Etat des citoyens. « l’Etat n’a pas à intervenir, il doit tout simplement être présent dans les quartiers sensibles » a déclaré François Bayrou. Il a par ailleurs dénoncé « l’attitude de caste » qui l’emporte dans l’encadrement de la fonction publique et s’est prononcé pour une refonte du système de promotions et de formations au sommet de l’Etat. Enfin, s’agissant de la décentralisation, il a plaidé pour une fusion de la Région avec le département.

    Crise des institutions

    François Bayrou estime que deux lectures peuvent être faites de l’état du pays. Soit l’on considère que l’on peut répondre à la situation de crise que nous vivons par une alternance classique UMP ou PS en imaginant que cette logique bipolaire est la meilleure des solutions ; soit l’on estime que l’état de gravité de la crise nécessite de profonds changements. « Ce n’est pas l’intérêt de partis mais l’intérêt national qui doit l’emporter » a déclaré François Bayrou.
    Il a estimé qu'une VIè République palierait la crise de l’efficacité des institutions françaises.
    Selon le président de l’UDF, la première des crises est celle de l’absence de l’Etat. Rappelant à cette occasion l’épisode des événements des banlieues, il a jugé que l’Etat n’avait pas vocation à intervenir dans les quartiers difficiles mais il a tout simplement pour objectif d’être présent.
    « Aujourd’hui, l’Etat est seulement présent où ça va bien mais dans les lieux de crise, il n’est présent nulle part » a déclaré François Bayrou.
    Interrogé sur la manière dont on a pourra changer de politique, il a indiqué que le calendrier républicain qui place l’élection présidentielle avant les élections législatives est l’opportunité de fixer un nouveau cap pour les 5 années qui suivront.

    Etat et décentralisation

    François Bayrou s’est prononcé contre la régionalisation de l’Education nationale, indiquant que la déconcentration des moyens était déjà effective dans ce domaine. Il considère que les présidents de conseils régionaux n’ont aucune légitimité pour mener la politique de l’Education nationale. Le président de l’UDF a insisté sur la nécessité d’en finir avec « l’esprit de caste » au sommet de l’Etat et déploré la façon absolutiste dont l’Etat était géré.
    Interrogé sur une réforme de la décentralisation, il s’est prononcé pour une fusion entre la région et le département ainsi que pour l’élection du président de région au suffrage universel.
    Evoquant les tentatives de déconcentration, François Bayrou s’est dit attaché à l’idée selon laquelle « identité est unité ».

    La fin de la bipolarisation de la vie politique française

    François Bayrou estime qu’il ne faut pas bâtir de « majorités automatiques » autours d’un camp ou d’un autre. Selon lui, cette idée des deux camps est vaine. L’élection présidentielle sera une chance à saisir pour abolir cette bipolarisation de la vie politique, a constaté le président de l’UDF.

  • Le Président idéal...

    Magnifique portrait d'un président idéal que dresse François de Closets sur AgoraVox...Allez savoir pourquoi, cela m'a fait penser très fort au président de l'UDF...

    Comparons les qualités requises du futur président telles que les définit François de Closets et les déclarations de François Bayrou, et , sans l'ombre d'une hésitation, on s'y retrouve... 

     

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11620 

  • Rendre la répression efficace...

    Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont en commun de tenter de récupérer le langage de la fermeté, et pourtant à bien y regarder, on réalise vite que ce n'est que grands coups d'épée dans l'eau.

    Nicolas Sarkozy veut prendre à bras le corps le problème de la sécurité, mais il agit dans ce domaine avec un amateurisme inquiétant : ce n sont pas les hochements de menton et les effets d'annonce qui peuvent avoir raison de la délinquance ; l'augmentation des effectifs de police n'est pas non plus suffisante. Aujourd'hui, on ne peut espérer venir à bout de ce phénomène sans agir à trois niveaux : éducation, police et justice. L'aspect préventif se traite d'abord ppar l'éducation, et sur ce point, on peut espérer que l'Education Nationale joue enfin un rôle positif. L'aspect répressif, quant à lui,  ne peut être efficace sans moyens d'action : le premier d'entre eux, c'est la possibilité pour la justice de fonctionner. Un juge ne doit plus avoir 1000 dossiers à traiter en même temps. Il faut donc au moins tripler le budget du ministère de la Justice. Il n'y a pas de répression efficace sans rééducation : le milieu carcéral est une machine à produire de la délinquance. Il n'y a pas de réflexions possibles sans isolement : chaque délinquant doit pouvoir réfléchir sur ses actes dans sa propre cellule, c'est une évidence. La solitude est propice à la méditation et au recul. Il faut donc construire des prisons, même si cela coûte cher. On devrait profiter de ce que la coercition est possible pour rééduquer les délinquants : inutile de s'encombrer de télévisions et d'équipements sportifs coûteux. Une bibliothèque, des cours à distance et de l'exercice physique : voilà un tryptique gagnant. A ce dernier, on peut ajouter un travail, dans la mesure où évidemment, il est rentable.

    Bien sûr, les roulements de tambours martiaux font de l'image, surtout dans les médias, mais sur le fond, ce sont avant toutes choses des coquilles vides, et finalement, Nicolas Sarkozy démontre surtout son manque de volonté politique en la matière, voire pire encore, l'instrumentalisation de ce sujet sans politique réelle derrière : un coktail politiquement explosif, car les gens du peuple finiront bien par réaliser qu'on les a bernés...

     En ce qui concerne Ségolène Royal, elle parle d'encadrement militaire à l'école pour les élèves délinquants ou très perturbateurs : ne rêvons-pas. Ségolène Royal a fait partie du gouvernement Jospin, elle a fait équipe avec Claude Allègre : si elle avait l'intention de rétablir un tant soit peu l'autorité à l'école , cela se saurait. Accessoirement, en plein déficit budgétaire, sa politique aurait un coût astronomique. En revanche, on a bien compris qu'elle trouve prétexte dans le rétablissement de l'autorité (donc plus de présence d'adultes dixerunt en choeur les Socialistes) pour proposer ni plus ni moins le doublement des heures de travail des enseignants dans les établissements. Pour pas un radis de plus : c'est là en fait l'antienne des sociologues et autres pédagogistes de longue date, et Ségolène Royal a trouvé un bon relais avec ces derniers.

    Bref, une fois de plus, nous sommes dans le mensonge, et aucune proposition sérieuse à la clef... 

  • Classement de l'UDF dans l'opposition

    « Le parti qui a tous les pouvoirs veut empêcher les autres de s’exprimer et de voter librement » a déclaré François Bayrou lors d’une conférence de presse. Pour lui, la décision du CSA de classer les onze députés UDF qui ont voté la motion de censure dans l’opposition, est une manœuvre destinée à rendre impossible toute démarche politique indépendante. Le classement du CSA lui inspire trois réflexions : premièrement, « l’Etat UMP ne recule devant rien pour imposer ses vues et plier toutes les institutions de la République à ses intérêts partisans » ; deuxièmement, cette décision est contraire à la Constitution qui ne définit pas la majorité et l’opposition et stipule que « tout mandat impératif est nul » ; troisièmement, le décompte ne sera pas simple pour les radios et les chaîne de télévision. Par exemple, le président de l’UDF est ainsi classé dans l’opposition et le porte-parole de l’UDF, François Sauvadet, dans la majorité… « Ce qui est choquant, c'est qu'un instance chargée de la régulation de l'audiovisuel s'arroge le droit de donner une lecture de notre démarche politique à notre place. Elle n'en a ni le droit, ni le pouvoir, ni la compétence. C'est la séparation des pouvoirs qui est en cause. » a expliqué François Bayrou. Cette décision est, selon lui, une nouvelle preuve que nos institutions sont dépassées et nos mœurs politiques archaïques.

  • Régularisation des immigrés clandestins

    Des six nouveaux critères retenus par Nicolas Sarkozy, le seul qui semble digne véritablement d'intérêt, à l'évidence, c'est celui-ci :

    Enfin, il conviendra que les préfets tiennent compte de la "contribution effective du ou des parents à l'entretien et à l'éducation de l'enfant depuis sa naissance", de même que de l'existence d'une "réelle volonté d'intégration de ces familles".

    Cette dernière, énumère la circulaire, passe par "la scolarisation des enfants, leur maîtrise du français, le suivi éducatif, le sérieux des études et l'absence de trouble à l'ordre public".

     

    Si l'on s'en était tenu à ce principe fondateur dès le début, on se serait épargné bien des problèmes.

    Il faudrait maintenant l'annoncer haut et fort pour inciter les immigrés à accorder une très grande importance à ce point central. 

     

  • Droit de vote des étrangers : un référendum peu convaincant à Stains

    Moi, je veux bien que l'on discute des modalités d'une participation des étrangers non-communautaires (Europe) aux élections locales. A priori, je ne suis pas forcément contre, mais en revanche, je n'aime pas les falsifications ; l'organisation d'un référendum à la mairie de Stains  y ressemble fort. La mairie de Stains a clamé haut et fort que la population de la ville était acquise au droit de vote des étrangers. En effet, selon elle, plus de 62% des votants ont répondu positivement aux questions posées.

    La participation s'est élevée en réalité à 18.27% des inscrits.

    Il y a a 16182 inscrits, mais il n'y a eu que 2957 votants. Or, la mairie a fait inscrire une liste complémentaire de 1000 étrangers. On peut aisément supposer que ceux-ci ont voté. C'est une proportion énorme au regard du nombre de votants, et, de toutes façons, c'est un procédé très discutable, puisque cela revient à considérer a priori les étrangers comme des électeurs, alors que c'est la question même qui est posée.

    Les réponses favorables s'élèvent à 1906 votants. Si sur ces 1906 votants, 1000 proviennent des électeurs étrangers inscrits en liste complémentaire à ce vote, faites vos comptes. En réalité, même avec une très faible participation, il est évident que la barre des 50% n'a probablement pas été franchie.

    1906 - 1000, chez moi, cela fait 906. Et 906 sur 2957, cela ne fait même pas 1/3.

    Sans commentaires...En tout cas, ce n'est pas en agissant ainsi que la mairie fera progresser sa cause.